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Archive pour le mot-clef ‘St Colomban’

« C’est ma paix que je vous donne. »

mardi 17 mai 2022

Moïse a écrit dans la Loi : « Dieu fit l’homme à son image et à sa ressemblance » (Gn 1,26). (…) À nous donc de refléter pour notre Dieu, pour notre Père, l’image inviolée de sa sainteté (…). Ne soyons pas les peintres d’une image étrangère… Et pour que nous n’introduisions pas en nous l’image de l’orgueil, laissons le Christ peindre en nous son image. Il l’a peinte lorsqu’il a dit : « Je vous donne ma paix, je vous laisse ma paix ».

Mais à quoi nous sert-il de savoir que cette paix est bonne, si nous ne veillons pas sur elle ? Ce qui est très bon est habituellement très fragile ; et les biens précieux réclament de plus grands soins et une garde plus vigilante. Très fragile est la paix qui peut être perdue par une parole légère ou une minime blessure faite à un frère. Or, rien ne plaît davantage aux hommes que de parler hors de propos et de s’occuper de ce qui ne les regarde pas, de proférer de vains discours et de critiquer les absents. Dès lors, que ceux qui ne peuvent pas dire : « Le Seigneur m’a donné la langue d’un disciple pour que je sache réconforter par la parole celui qui est abattu » (Is 50,4), que ceux-là se taisent ou, s’ils disent un mot, que ce soit un mot de paix… « La plénitude de la loi, c’est l’amour » (Rm 13,8). Que daigne nous l’inspirer notre bon Seigneur et Sauveur Jésus Christ, l’auteur de la paix et le Dieu de l’amour.

Saint Colomban (563-615)

 

 

 

« Ma chair est la vraie nourriture, et mon sang est la vraie boisson. »

vendredi 1 mai 2020

Frères très chers, étanchez votre soif aux eaux de la source divine dont nous désirons vous parler : étanchez-la, mais ne l’éteignez pas ; buvez, mais ne soyez pas rassasiés. La source vivante, la source de vie nous appelle et nous dit : « Celui qui a soif, qu’il vienne à moi et qu’il boive » (Jn 7,37). Comprenez ce que vous buvez. Que le prophète vous le dise et qu’elle vous le dise la source elle-même : « Parole du Seigneur, ils m’ont abandonnée, moi la source d’eau vive » (Jr 2,13). C’est donc le Seigneur lui-même notre Dieu, Jésus Christ, qui est cette source de vie et c’est pourquoi il nous invite à venir à lui pour que nous le buvions. Il le boit celui qui aime, il le boit celui qui se nourrit de la Parole de Dieu… Buvons donc à la source que d’autres ont abandonnée.

Pour que nous mangions de ce pain, pour que nous buvions à cette source (…), il se dit « le pain vivant qui donne la vie au monde » (Jn 6,51) et que nous devons manger. (…) Voyez d’où coule cette source, voyez aussi d’où descend ce pain : c’est le même, en effet, qui est pain et source, le Fils Unique, notre Dieu, le Christ Seigneur, dont nous devons sans cesse avoir faim.

Notre amour nous le donne en nourriture, notre désir nous le fait manger ; rassasiés, nous le désirons encore. Allons à lui comme à une fontaine et buvons-le toujours dans l’excès de notre amour, buvons-le toujours dans un désir toujours nouveau, prenons notre joie dans la douceur de son amour. Le Seigneur est doux et bon. Nous le mangeons et le buvons, sans cesser d’avoir faim et soif de lui, car nous ne saurions épuiser cette nourriture et cette boisson. Nous mangeons de ce pain, nous ne l’épuisons pas ; nous buvons à cette source, elle ne tarit pas. Ce pain est éternel, cette source coule sans fin.

Saint Colomban (563-615)

 

 

 

« Sur ceux qui habitaient dans le pays de l’ombre et de la mort, une lumière s’est levée. »

dimanche 26 janvier 2020

lumière

Christ, daigne allumer toi-même nos lampes, toi notre Sauveur plein de douceur ; fais-les brûler sans fin dans ta demeure, et recevoir de toi, lumière éternelle, une lumière indéfectible. Que ta lumière dissipe nos propres ténèbres, et que par nous elle fasse reculer les ténèbres du monde. Veuille donc, Jésus, je t’en prie, allumer ma lampe à ta propre lumière, et qu’ainsi, à cette clarté, m’apparaisse le Saint des saints où toi, Prêtre éternel des temps éternels, tu fais ton entrée sous les portiques de ce temple immense (He 9,11s). Qu’à ta lumière je ne cesse de te voir, de tendre vers toi mon regard et mon désir. Alors, dans mon cœur, je ne verrai que toi seul, et en ta présence ma lampe sera toujours allumée et ardente.

Fais-nous la grâce…, puisque nous frappons à  ta porte, de te manifester à nous, Sauveur plein d’amour. Te comprenant mieux, puissions-nous n’avoir d’amour que pour toi, toi seul. Sois, nuit et jour, notre seul désir, notre seule méditation, notre pensée continuelle. Daigne répandre en nous assez de ton amour pour que nous aimions Dieu comme il convient. Remplis-nous de ton amour…, pour que nous ne sachions plus rien aimer sinon toi, qui es éternel. Alors les grandes eaux du ciel, de la terre et de la mer ne pourront éteindre en nous une si grande charité, selon cette parole du Cantique des cantiques : « Les grandes eaux n’ont pas pu éteindre l’amour » (8,7). Qu’en nous se réalise, en partie tout au moins, ce progrès de l’amour par ta grâce, Seigneur Jésus.

Saint Colomban (563-615), moine, fondateur de monastères
12e Instruction spirituelle, 2-3 (trad. bréviaire 28e mar.)

 

 

 

 

« Ils ont vraiment reconnu que je suis venu d’auprès de toi, et ils ont cru. »

mardi 4 juin 2019

Qui pourra suivre le Très-Haut jusqu’en son être inexprimable et incompréhensible ? Qui scrutera les profondeurs de Dieu ?… Qui donc est Dieu ? Père, Fils et Esprit Saint, Dieu est un. Ne te demande rien de plus au sujet de Dieu. Que ceux qui veulent savoir le fond des choses concernant Dieu commencent par considérer l’ordre naturel. Comprendre la Trinité est en effet justement comparé à la profondeur de la mer, dont la Sagesse de Dieu a dit : « Le fond des profondeurs, qui peut l’atteindre ? » (Eccl 7,24)… Comme le fond des mers est invisible aux regards des hommes, ainsi la divine Trinité demeure insaisissable à la compréhension humaine. C’est pourquoi, si quelqu’un veut comprendre ce qu’il doit croire, qu’il ne s’imagine pas pouvoir le faire davantage par des raisonnements que par la foi, car la sagesse divine que tu recherches ainsi se retirera plus loin encore.

Recherche donc cette connaissance suprême non en discutant mais en menant une vie parfaite, non par la langue mais par la foi qui jaillit d’un cœur simple et n’est pas le résultat de conjectures savantes. Car si tu cherches l’ineffable par des raisonnements, il s’éloignera davantage de toi ; si tu cherches par la foi, la Sagesse se tiendra là où elle demeure : à ta porte (Pr 1,21) ; et là où elle se tient, elle peut être vue, ne serait-ce qu’en partie. En toute vérité, elle est atteinte dès l’instant où l’on croit à ce qui est invisible tout en acceptant de ne pas le comprendre. Puisque Dieu est invisible, nous devons croire en lui ; et cependant Dieu peut être vu en quelque manière par le cœur pur (Mt 5,8).

Saint Colomban (563-615)

 

 

« Hérode cherchait à le voir. »

jeudi 27 septembre 2018

Dieu est partout, tout entier, immense. Partout il est proche, selon le témoignage qu’il donne de lui-même :: « :Je suis un Dieu proche, et non un Dieu lointain :» (Jr 23,23). Le Dieu que nous cherchons ne demeure donc pas loin de nous :; nous l’avons parmi nous. Il habite en nous comme l’âme dans le corps, si du moins nous sommes pour lui des membres sains que le péché n’a pas tués… « :En lui, dit l’apôtre Paul, nous avons la vie, le mouvement et l’être :» (Ac 17,28). Mais qui pourra suivre le Très-Haut jusqu’en son être inexprimable et incompréhensible 😕 Qui scrutera les profondeurs de Dieu 😕 Qui risquera de traiter de l’origine éternelle de l’univers 😕 Qui se glorifiera de connaître le Dieu infini qui emplit tout et enveloppe tout, pénètre tout et dépasse tout, embrasse tout et se dérobe à tout, « :lui que personne n’a jamais vu :» tel qu’il est 😕 (1Tm 6,16) Que nul n’ait donc la présomption de sonder l’impénétrable profondeur de Dieu, le quoi, le comment, le pourquoi de son être. Cela ne peut être ni exprimé, ni scruté, ni pénétré. Crois simplement, mais avec force, que Dieu est tel qu’il a été et qu’il sera car il n’y a pas de changements en lui.

Saint Colomban (563-615), moine, fondateur de monastères

 

 

 

 

« Sur la mer fut ton chemin, ton sentier sur les eaux innombrables. Et tes traces nul ne les connut. » (Ps 76,20)

mardi 8 août 2017

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Dieu est partout, tout entier, sans limites. Partout il est proche, selon le témoignage qu’il donne de lui-même : « Je suis un Dieu proche, et non un Dieu lointain » (Jr 23,23). Le Dieu que nous cherchons ne demeure donc pas loin de nous ; nous l’avons parmi nous. Il habite en nous comme l’âme dans le corps, si du moins nous sommes pour lui des membres sains que le péché n’a pas tués (cf 1Co 6,15)… À cette condition, il habite vraiment en nous, lui qui a dit : « J’habiterai et je marcherai au milieu d’eux » (Lv 26,11s; 2Co 6,16). S’il nous fait la grâce d’habiter en nous, nous sommes véritablement vivifiés par lui, comme ses membres vivants. « En lui, dit l’apôtre Paul, nous avons la vie, le mouvement et l’être » (Ac 17,28).

Mais qui pourra suivre le Très-Haut jusqu’en son être inexprimable et incompréhensible ? Qui scrutera les profondeurs de Dieu ? Qui tentera de rechercher l’origine éternelle de l’univers ? Qui se glorifiera de connaître le Dieu infini qui emplit tout et enveloppe tout, pénètre tout et dépasse tout, embrasse tout et se dérobe à tout, « lui que personne n’a jamais vu » (Jn 1,18) tel qu’il est ? Que personne n’ait donc la présomption de sonder la profondeur impénétrable de Dieu, le quoi, le comment, le pourquoi de son être. Cela ne peut être ni exprimé, ni scruté, ni pénétré. Crois simplement mais avec force que Dieu est et qu’il sera toujours tel qu’il a été, car Dieu est sans changement.

Saint Colomban (563-615), moine, fondateur de monastères
Instructions spirituelles 1, La foi, 3-5 (trad. Orval rev. ; cf bréviaire 7e vendr.)

 

 

 

« C’est ma paix que je vous donne. »

mardi 26 avril 2016

colombe

Moïse a écrit dans la Loi : « Dieu fit l’homme à son image et à sa ressemblance » (Gn 1,26)… À nous donc de refléter pour notre Dieu, pour notre Père, l’image de sa sainteté… Ne soyons pas les peintres d’une image étrangère… Et pour que nous n’introduisions pas en nous l’image de l’orgueil, laissons le Christ peindre en nous son image. Il l’a peinte lorsqu’il a dit : « Je vous donne ma paix, je vous laisse ma paix ».

Mais à quoi nous sert-il de savoir que cette paix est bonne, si nous ne veillons pas sur elle ? Ce qui est très bon est habituellement très fragile ; et les biens précieux réclament de plus grands soins et une garde plus vigilante. Très fragile est la paix qui peut être perdue par une parole légère ou une petite blessure faite à un frère. Or, rien ne plaît davantage aux hommes que de parler hors de propos et de s’occuper de ce qui ne les regarde pas, de proférer de vains discours et de critiquer les absents. Dès lors, que ceux qui ne peuvent pas dire : « Le Seigneur m’a donné la langue d’un disciple pour que je sache réconforter par la parole celui qui est abattu » (Is 50,4), que ceux-là se taisent ou, s’ils disent un mot, que ce soit un mot de paix… « La plénitude de la loi, c’est l’amour » (Rm 13,8). Que daigne nous l’inspirer notre bon Seigneur et Sauveur Jésus Christ, l’auteur de la paix et le Dieu de l’amour.

Saint Colomban (563-615), moine, fondateur de monastères
Instruction 11, 1-4 ; PL 80, 250-252 (trad. Orval)

 

 

 

 

 

 

 

« Seigneur, donne-nous ce pain-là, toujours. »

mardi 12 avril 2016

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Le prophète dit : « Vous qui avez soif, allez à la fontaine » (Is 55,1). C’est la fontaine de ceux qui ont soif, non de ceux qui sont abreuvés. Elle appelle ceux qui ont faim et soif, qu’ailleurs elle dit bienheureux (Mt 5,6), eux dont la soif n’est jamais étanchée, et qui ont d’autant plus soif qu’ils se sont déjà abreuvés à la fontaine. Nous devons donc désirer, frères, la fontaine de la sagesse, le Verbe de Dieu dans les hauteurs, nous devons la chercher, nous devons l’aimer. En elle sont cachés, comme le dit l’apôtre Paul, « tous les trésors de la sagesse et de la science » (Col 2,3) et elle invite tous ceux qui ont soif à s’abreuver.

Si tu as soif, va boire à la fontaine de vie. Si tu as faim, mange le pain de vie. Bienheureux ceux qui ont faim de ce pain et soif de cette fontaine. Buvant et mangeant sans fin, ils désirent encore boire et manger ; douce est cette nourriture et douce cette boisson. Nous mangeons et nous buvons, mais nous avons encore faim et nous avons encore soif ; notre désir est comblé et nous ne cessons de désirer. C’est pourquoi David, le roi prophète, s’écrie : « Goûtez et voyez comme est doux le Seigneur » (Ps 33,9). C’est pourquoi, frères, suivons notre appel. La Vie, la fontaine d’eau vive, la fontaine de la vie éternelle, la fontaine de lumière et la source de clarté nous invite elle-même à venir et à boire (Jn 7,37). Là nous trouvons la sagesse et la vie, la lumière éternelle. Là, buvons l’eau vive, jaillissant pour la vie éternelle (Jn 4,14).

Saint Colomban (563-615), moine, fondateur de monastères
Instruction spirituelle, 13,3 (trad. Bouchet, Lectionnaire, p. 311 ; cf bréviaire 21e jeu)

 

 

 

« Si quelqu’un mange de ce pain, il vivra éternellement. »

jeudi 23 avril 2015

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Frères bien-aimés, si votre âme a soif de la source divine dont je vais vous parler, attisez cette soif et ne l’éteignez pas. Buvez, mais ne soyez pas rassasiés. Car la source vivante nous appelle et la fontaine de vie nous dit : « Que celui qui a soif vienne à moi et qu’il boive » (Jn 7,37)…

Voyez d’où jaillit cette source : elle vient du lieu d’où est descendu le Pain, car le Pain et la source sont un — le Fils unique, notre Dieu, Jésus Christ le Seigneur, dont nous devons toujours avoir soif. Même si nous le mangeons et le dévorons par notre amour, notre désir nous donne encore soif de lui. Comme l’eau d’une source, buvons-le sans cesse avec un immense amour, buvons-le avec toute notre avidité, et délectons-nous de sa douce saveur. Car le Seigneur est doux et il est bon. Que nous le mangions ou que nous le buvions, nous aurons toujours faim et soif de lui, car il est pour nous une nourriture et une boisson absolument inépuisables… En effet il est la fontaine des assoiffés et non celle des satisfaits. Les assoiffés, qu’ailleurs il déclare bienheureux (Mt 5,6), il les invite : ceux qui n’en ont jamais assez de boire, mais qui ont d’autant plus soif qu’ils ont bu.

Frères, « la source de la sagesse, la Parole de Dieu dans les hauteurs » (Si 1,5), désirons-la, cherchons-la, aimons-la ; en elle sont cachés, comme dit l’apôtre Paul, « tous les trésors de la sagesse et de la science » (Col 2,3)… Si tu as soif, bois à la source de vie ; si tu as faim, mange le Pain de vie. Heureux ceux qui ont faim de ce Pain et soif de cette source !… Que c’est bon, ce que l’on peut continuellement goûter sans cesser de le désirer ! Le roi prophète David le dit : « Goûtez et voyez comme est bon le Seigneur » (Ps 33,9).

Saint Colomban (563-615), moine, fondateur de monastères
Instruction 13, 1-2 ; PL 80, 254 (trad. Orval ; cf bréviaire 21e merc.)