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Archive pour le mot-clef ‘mariage’

Sainte Brigitte et l’Église domestique

vendredi 23 juillet 2021

La première période dans la vie de cette sainte est caractérisée par son mariage heureux. Son mari s’appelait Ulf et était gouverneur d’un important territoire du royaume de Suède. Le mariage dura vingt-huit ans, jusqu’à la mort d’Ulf. Huit enfants sont issus de ce mariage, dont la deuxième, Karin (Catherine) est vénérée comme sainte. Cela est un signe éloquent de l’engagement éducatif de Brigitte à l’égard de ses enfants. (…)

Brigitte, qui a reçu une direction spirituelle d’un religieux érudit qui l’a introduite à l’étude des Écritures, a exercé une influence très positive sur sa famille qui, grâce à sa présence, est devenue une véritable « Église domestique ». Avec son mari, elle a adopté la Règle des Tertiaires franciscains. Elle pratiquait avec générosité des œuvres de charité envers les pauvres: elle a fondé également un hôpital. Auprès de son épouse, Ulf a appris à améliorer son caractère et à progresser dans la vie chrétienne. Au retour d’un long pèlerinage à Saint-Jacques de Compostelle (…), les époux ont formé le projet de vivre dans l’abstinence ; mais peu de temps après, dans la paix d’un monastère dans lequel il s’était retiré, Ulf a conclu sa vie terrestre.

Cette première période de la vie de Brigitte nous aide à apprécier ce que nous pourrions définir aujourd’hui comme une authentique « spiritualité conjugale » : ensemble, les époux chrétiens peuvent parcourir un chemin de sainteté, soutenus par la grâce du sacrement du mariage. Souvent, comme cela a été le cas dans la vie de sainte Brigitte et d’Ulf, c’est la femme qui, avec sa sensibilité religieuse, sa délicatesse et sa douceur, réussit à faire parcourir à son mari un chemin de foi. Je pense avec reconnaissance à de nombreuses femmes qui, jour après jour, illuminent aujourd’hui encore leur famille par leur témoignage de vie chrétienne. Puisse l’Esprit du Seigneur susciter aujourd’hui également la sainteté des époux chrétiens, pour montrer au monde la beauté du mariage vécu selon les valeurs de l’Évangile : l’amour, la tendresse, l’aide réciproque, la fécondité dans l’engendrement et l’éducation des enfants, l’ouverture et la solidarité envers le monde, la participation à la vie de l’Église.

Benoît XVI

 

 

« ‘Tous deux ne feront plus qu’un’. Ce mystère est grand : je veux dire qu’il s’applique au Christ et à l’Église. » (Ep 5,31-32)

vendredi 14 août 2020

Vraiment, il est juste et bon de te rendre gloire,
de t’offrir notre action de grâce, toujours et en tout lieu,
à toi, Père très saint, Dieu éternel et tout puissant.

Car tu as voulu que l’homme, créé par ta bonté,
atteigne une telle grandeur
que l’affection mutuelle des époux
soit une image de ton amour.
Et ceux que tu as ainsi créés parce que tu les aimes,
tu les appelles sans cesse à aimer comme toi
pour leur donner part à ton amour éternel.
Seigneur, nous te rendons grâce,
car le sacrement du mariage
qui nous révèle ton amour
consacre aussi l’amour humain,
par le Christ notre Seigneur.

Par lui, avec les anges et tous les saints,
nous chantons l’hymne de ta gloire
et sans fin nous proclamons : Saint ! Saint ! Saint !..

Le Missel romain

 

 

 

« Dieu créa l’homme à son image (…), il les créa homme et femme. » (Gn 1,27)

vendredi 12 juin 2020

Comme la sainte Écriture nous l’enseigne, le mariage, avant d’être un sacrement, est une grande réalité terrestre : « Dieu créa l’homme à son image ; à l’image de Dieu il le créa, il les créa homme et femme. » Il faut toujours en revenir à cette première page de la Bible, si l’on veut comprendre ce qu’est, ce que doit être un couple humain, un foyer. (…) La dualité des sexes a été voulue par Dieu, pour qu’ensemble l’homme et la femme soient image de Dieu, et comme lui source de vie : « Soyez féconds, multipliez, emplissez la terre et soumettez-la » (v. 28). Une lecture attentive des prophètes, des livres sapientiaux, du Nouveau Testament, nous montre du reste la signification de cette réalité fondamentale, et nous apprend à ne pas la réduire au désir physique (…), mais à y découvrir la complémentarité des valeurs de l’homme et de la femme, la grandeur et les faiblesses de l’amour conjugal, sa fécondité et son ouverture sur le mystère du dessein d’amour de Dieu. Cet enseignement garde aujourd’hui toute sa valeur et nous prémunit contre les tentations d’un érotisme ravageur. (…)

Le chrétien le sait, l’amour humain est bon de par son origine, et s’il est, comme tout ce qui est dans l’homme, blessé et déformé par le péché, il trouve dans le Christ son salut et sa rédemption. (…) Que de couples ont trouvé dans leur vie conjugale le chemin de la sainteté, dans cette communauté de vie qui est la seule à être fondée sur un sacrement ! Œuvre de l’Esprit Saint, la régénération baptismale fait de nous « une création nouvelle », appelées à « mener, nous aussi, une vie nouvelle » (cf Tt 3,5; Ga 6,15; Rm 6,4). Dans cette grande entreprise du renouvellement de toutes choses dans le Christ, le mariage, lui aussi purifié et renouvelé, devient une réalité nouvelle, un sacrement de la Nouvelle Alliance. Et voici qu’au seuil du Nouveau Testament comme à l’entrée de l’Ancien se dresse un couple. Mais, tandis que celui d’Adam et Ève a été la source du mal qui a déferlé sur le monde, celui de Joseph et de Marie est le sommet d’où la sainteté se répand sur toute la terre.

Saint Paul VI

 

 

 

« Ils ne sont plus deux, mais un seul. »

vendredi 16 août 2019

Seigneur notre Dieu, regarde avec bonté ces nouveaux époux et daigne répandre sur eux tes bénédictions : Qu’ils soient unis dans un même amour et avancent vers une même sainteté. Qu’ils aient la joie de participer à ton amour créateur et puissent ensemble éduquer leurs enfants. Qu’ils vivent dans la justice et la charité pour montrer ta lumière à ceux qui te cherchent. Qu’ils mettent leur foyer au service du monde et répondent aux appels de leurs frères. Qu’ils soient fortifiés par les sacrifices et les joies de leur vie et sachent témoigner de l’Évangile. Qu’ils vivent longtemps sans malheur ni maladie et que leur travail à tous deux soit béni. Qu’ils voient grandir en paix leurs enfants, qu’ils aient le soutien d’une famille heureuse. Qu’ils parviennent enfin avec tous ceux qui les ont précédés dans ta demeure où leur amour ne finira jamais.

Le Missel romain

 

 

 

« Maris, aimez votre femme à l’exemple du Christ : il a aimé l’Eglise, il s’est livré pour elle. » (Ep 5,25)

vendredi 20 mai 2016

couple-heureux-difference-de-taille

L’homme et la femme qui, par l’alliance conjugale « ne sont plus deux mais une seule chair », s’aident et se soutiennent mutuellement par l’union intime de leurs personnes et de leurs activités ; ils prennent ainsi conscience de leur unité et l’approfondissent sans cesse davantage. Cette union intime, don réciproque de deux personnes, non moins que le bien des enfants, exigent l’entière fidélité des époux et requièrent leur unité indissoluble.

Le Christ Seigneur a comblé de bénédictions cet amour aux aspects multiples, issu de la source divine de la charité, et constitué à l’image de son union avec l’Église (Ep 5,32). De même en effet que Dieu a pris autrefois l’initiative d’une alliance d’amour et de fidélité avec son peuple, ainsi, maintenant, le Sauveur des hommes, Époux de l’Église, vient à la rencontre des époux chrétiens par le sacrement de mariage. Il continue de demeurer avec eux pour que les époux, par leur don mutuel, puissent s’aimer dans une fidélité perpétuelle, comme lui-même a aimé l’Église et s’est livré pour elle (Ep 5,25).

L’amour conjugal authentique est assumé dans l’amour divin et il est dirigé et enrichi par la puissance rédemptrice du Christ et l’action salvifique de l’Église, afin de conduire efficacement à Dieu les époux, de les aider et de les affermir dans leur mission sublime de père et de mère. C’est pourquoi les époux chrétiens, pour accomplir dignement les devoirs de leur état, sont fortifiés et comme consacrés par un sacrement spécial ; en accomplissant leur mission conjugale et familiale avec la force de ce sacrement, pénétrés de l’Esprit du Christ qui imprègne toute leur vie de foi, d’espérance et de charité, ils parviennent de plus en plus à leur perfection personnelle et à leur sanctification mutuelle ; c’est ainsi qu’ensemble ils contribuent à la glorification de Dieu.

Concile Vatican II
Constitution dogmatique sur l’Eglise dans le monde de ce temps « Gaudium et spes », § 48

 

 

 

« Tous deux ne feront plus qu’un. »

vendredi 24 mai 2013

Lorsque le Christ, avant sa mort, au seuil même du mystère pascal, prie en disant : « Père saint, garde en ton nom ceux que tu m’as donnés pour qu’ils soient un, comme nous » (Jn 17,11), il demande aussi en quelque sorte, peut-être d’une façon particulière, l’unité des époux et des familles. Il prie pour l’unité de ses disciples, pour l’unité de l’Église ; or le mystère de l’Église est comparé par saint Paul au mariage (Ep 5,32).

Ainsi non seulement l’Église donne à la famille une part spéciale de ses soins, mais encore elle considère le sacrement du mariage, d’une certaine façon, comme son modèle. Dans l’amour du Christ son Époux, qui nous a aimés jusqu’à la mort, l’Église contemple les époux et les épouses, qui ont promis de s’aimer pour toute la vie, jusqu’à la mort. Et elle considère que c’est un devoir singulier pour elle de protéger cet amour, cette fidélité et cette honnêteté, ainsi que tous les biens qui en découlent pour la personne humaine et la société. C’est proprement la famille qui donne la vie à la société ; c’est dans la famille que, par l’éducation, se forme la structure même de l’humanité, de tout homme en ce monde.

Dans l’Évangile…le Fils parle ainsi au Père : « Je leur ai donné les paroles que tu m’avais données : ils les ont reçues…, et ils ont cru que c’est toi qui m’as envoyé… Tout ce qui est à moi est à toi et tout ce qui est à toi est à moi » (Jn 17,8-10). L’écho de ce dialogue ne résonne-t-il pas dans le cœur des hommes de toutes les générations ? Ces mots ne constituent-ils pas le tissu même de la vie et de l’histoire de toute famille, et à travers la famille, de tout homme ?… « Je prie pour eux…, pour ceux que tu m’as donnés, car ils sont à toi » (v. 9).

Bienheureux Jean-Paul II (1920-2005), pape
Homélie pour l’ouverture du Synode sur la famille, 26/09/1980, §5 (trad. ORfr 40 rev.)