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Archive pour le mot-clef ‘Esprit Saint’

Un peuple rené de l’eau et de l’Esprit

lundi 12 avril 2021

Dieu très saint, Père des croyants,
en répandant la grâce de l’adoption,
tu multiplies sur toute la terre
les fils de ta promesse ;
par le mystère pascal, tu fais de ton serviteur Abraham,
comme tu l’avais promis,
le père de toutes les nations (Gn 12,3).
Accorde à ton peuple
de savoir répondre à cet appel.
Par Jésus, le Christ, notre Seigneur.

Maintenant encore, Seigneur,
nous voyons resplendir tes merveilles d’autrefois :
Alors que jadis tu manifestais ta puissance
en délivrant un seul peuple de la poursuite des Égyptiens,
tu assures désormais le salut de toutes les nations
en les faisant renaître à travers les eaux du baptême.
Fais que les hommes du monde entier
deviennent des fils d’Abraham
et accèdent à la dignité de tes enfants.
Par Jésus, le Christ, notre Seigneur.

Dieu qui ne cesses de faire grandir ton Église
en appelant à elle les hommes qui sont loin de toi,
daigne garder sous ta protection
ceux que tu purifies dans l’eau du baptême.
Par Jésus, le Christ, notre Seigneur.

Seigneur notre Dieu,
puissance inaltérable et lumière sans déclin,
regarde avec bonté
le sacrement merveilleux de l’Église toute entière.
Comme tu l’as prévu de toute éternité,
poursuis dans la paix
l’œuvre du salut des hommes ;
que le monde entier reconnaisse la merveille :
ce qui était abattu est relevé,
ce qui avait vieilli est rénové,
et tout retrouve son intégrité première
en celui qui est le principe de tout,
Jésus Christ, ton Fils et notre Seigneur,
Lui qui règne pour les siècles des siècles.

Le Missel romain

 

 

Tu enverras ton Esprit et ils seront recréés

jeudi 8 octobre 2020

Il est dit quelque part que le Père donnera de bonnes choses à ceux qui lui demandent (cf. Mt 7,11). Et il est dit ailleurs qu’il donnera l’Esprit Saint à ceux qui le prient (cf. Lc 11,13).

Par ces paroles nous comprenons que ceux qui supplient Dieu et sont confortés à la pensée d’une telle espérance, reçoivent non seulement la rémission des fautes, mais aussi le don des grâces célestes. Car ce n’est pas aux justes, mais aux pécheurs, que le Seigneur promet ces biens. « Si vous, (…) qui êtes mauvais, savez donner de bonnes choses à vos enfants, combien plus votre Père céleste donnera-t-il l’Esprit Saint à ceux qui prient » (Lc 11,13). Donc, demande, sans jamais te relâcher, sans jamais hésiter, quand bien même tu serais le dernier à pouvoir mener une vie vertueuse, quand bien même tu serais très faible, quand bien même tu serais loin de tout honneur, et tu recevras les plus grandes choses. (…)

Lutte pour garder intacte la lumière qui brille en ta raison. Si tu te mets à voir par les yeux de la passion, le Seigneur te couvre de ténèbres. Il enlève le frein qui est devant toi (cf. Jb 30,11), et la lumière de tes yeux n’est plus avec toi (cf. Ps 37(38),11 LXX). Mais quand bien même tu en serais là, ne te décourage pas, ne te relâche pas. Prie avec le saint roi David : « Envoie ta lumière et ta vérité » sur moi qui suis triste. « Tu es le salut de ma face et mon Dieu » (Ps 42(43),3.5 LXX).

Car « tu enverras ton Esprit et ils seront recréés, tu renouvelleras la face de la terre » (cf. Ps 103(104),30 LXX)

Jean Carpathios (VIIe s.)

 

 

 

« Qui s’élèvera sera abaissé, qui s’abaissera sera élevé »

samedi 22 août 2020

L’humilité est une puissance secrète que les saints reçoivent quand ils ont mené à bien toute l’ascèse de leur vie. Cette puissance en effet n’est donnée qu’à ceux qui parviennent à la perfection de la vertu par la force de la grâce. (…) C’est la puissance même qu’ont reçu les bienheureux apôtres sous la forme du feu. Le Sauveur leur avait ordonné en effet de ne pas quitter Jérusalem jusqu’à ce qu’ils aient reçu la puissance d’en haut (Ac 2,3 ; 1,4). Jérusalem est ici la vertu. La puissance est l’humilité. Et la puissance d’en haut est le Paraclet, c’est-à-dire l’Esprit Consolateur.

Or c’est là ce qu’avait dit l’Écriture Sainte : les mystères sont révélés aux humbles (Lc 10,21). Aux humbles est donné de recevoir en eux-mêmes cet Esprit des révélations qui découvre les mystères. C’est pourquoi des saints ont dit que l’humilité accomplit l’âme dans les contemplations divines. Que nul donc n’aille s’imaginer qu’il est parvenu à la mesure de l’humilité parce qu’une pensée de componction lui sera venue à un certain moment, ou parce qu’il aura versé quelques larmes. (…) Mais si un homme a vaincu tous les esprits contraires (…), s’il a renversé et soumis toutes les forteresses des ennemis, et si alors il a senti qu’il a reçu cette grâce, quand « l’Esprit rend témoignage à son esprit » (Rm 8,16) selon la parole de l’apôtre Paul, là est la perfection de l’humilité. Bienheureux celui qui la possède. Car à tout heure il embrasse le sein de Jésus (cf Jn 13,25)

Isaac le Syrien (7e siècle)

 

 

 

« Tu envoies ton souffle… tu renouvelles la face de la terre. » (Ps 103,30)

dimanche 31 mai 2020

Selon le dessein de Dieu, au commencement, l’Esprit de Dieu a rempli l’univers, « déployant sa vigueur d’un bout du monde à l’autre et gouvernant toute chose avec douceur » (Sg 8,1). Mais, en ce qui concerne son œuvre de sanctification, c’est à partir de ce jour de Pentecôte que « l’Esprit du Seigneur a rempli l’univers » (Sg 1,7). Car c’est aujourd’hui que cet Esprit de douceur est envoyé par le Père et le Fils pour sanctifier toute créature selon un plan nouveau, une manière nouvelle, une manifestation nouvelle de sa puissance et de sa force.

Auparavant « l’Esprit n’avait pas été donné, parce que Jésus n’avait pas encore été glorifié » (Jn 7,39)… Aujourd’hui, venant du séjour céleste, l’Esprit est donné aux âmes des mortels avec toute sa richesse, toute sa fécondité. Ainsi cette rosée divine s’étend sur toute la terre, dans la diversité de ses dons spirituels. Et il est juste que la plénitude de ses richesses ait ruisselé pour nous du haut du ciel, puisque peu de jours auparavant, par la générosité de notre terre, le ciel avait reçu un fruit d’une merveilleuse douceur… L’humanité du Christ, c’est toute la grâce de la terre ; l’Esprit du Christ, c’est toute la douceur du ciel. Il s’est donc produit un échange très salutaire : l’humanité du Christ est montée de la terre au ciel ; aujourd’hui, du ciel est descendu vers nous l’Esprit du Christ…

C’est partout que l’Esprit Saint agit ; c’est partout que l’Esprit prend la parole. Sans doute, avant l’Ascension, l’Esprit du Seigneur a été donné aux disciples lorsque le Seigneur leur a dit : « Recevez le Saint Esprit. Tous ceux à qui vous remettrez leurs péchés, ils leur seront remis ; ceux à qui vous les retiendrez, ils leur seront retenus ». Mais, avant la Pentecôte, on n’a pas entendu la voix de l’Esprit Saint, on n’a pas vu briller sa puissance. Et sa connaissance n’est pas parvenue aux disciples du Christ, qui n’avaient pas été confirmés en courage, puisque la peur les obligeait encore à se cacher dans une salle fermée à clé. Mais à partir de ce jour, « la voix du Seigneur domine les eaux…, elle taille des lames de feu… et tous s’écrient : Gloire ! » (Ps 28,3-9

Saint Aelred de Rievaulx (1110-1167)

 

 

 

 

 

« L’Esprit de Vérité vous guidera vers la vérité tout entière. »

mercredi 20 mai 2020

« Lorsque viendra le Consolateur que je vous enverrai du Père, il rendra témoignage de moi et vous enseignera toutes choses : toute vérité vous viendra de l’Esprit de Vérité. Qui connaît les secrets de l’homme, si ce n’est l’esprit de l’homme qui est en lui ? De même, personne ne connaît les secrets de Dieu, sinon l’Esprit de Dieu » (cf Jn 15,26 et 1Co 2,11). Hâte-toi donc de communier à l’Esprit Saint. (…) Alors commenceront à briller pour toi toutes ces vérités que la Sagesse (1Co 1,24) pouvait dire aux disciples alors qu’elle était sur terre, mais qu’ils ne pouvaient pas porter avant la venue de l’Esprit de vérité qui leur enseignerait toute vérité. (…)

« Dieu est Esprit » (Jn 2,24) ; et, de même que ceux qui l’adorent doivent nécessairement l’adorer « en esprit et en vérité » (ibid.), de même ceux qui désirent le connaître ne doivent chercher que dans l’Esprit Saint l’intelligence de la foi et le sens de cette vérité pure et sans mélange. Parmi les ténèbres et l’ignorance de cette vie, il est lui-même pour les pauvres en esprit (Mt 5,3) la lumière qui éclaire, la charité qui attire, la douceur qui saisit ; il est l’accès de l’homme auprès de Dieu, l’amour de celui qui aime, la dévotion de celui qui se livre sans réserve. C’est lui qui, de conviction en conviction, révèle aux croyants la justice de Dieu ; il donne grâce pour grâce (Jn 1,16), et à la foi qui s’attache à l’écoute de la Parole, il donne en retour la foi illuminée.

Guillaume de Saint-Thierry (v. 1085-1148)

 

 

 

« C’est votre intérêt que je parte ; car si je ne pars pas, le Paraclet ne viendra pas vers vous. »

mardi 19 mai 2020

Qui es-tu, douce lumière qui me combles
et illumines la ténèbre de mon cœur ?…
Es-tu le Maître d’œuvre,
le bâtisseur de la cathédrale éternelle
qui depuis la terre s’élève jusqu’au Ciel ?
Tu donnes vie à ses colonnes, qui se dressent,
hautes et droites, solides et immuables (Ap 3,12).
Marquées du signe du Nom divin et éternel,
elles s’élancent vers la lumière et portent la coupole
qui achève et couronne la sainte cathédrale,
ton œuvre qui embrasse l’univers entier :
Saint Esprit, Main de Dieu créatrice !…

Es-tu le doux cantique de l’amour
et du respect sacré qui retentit sans fin
autour du trône de la Trinité sainte (Ap 4,8),
symphonie où résonne
la note pure donnée par chaque créature ?
Le son harmonieux,
l’accord unanime des membres et de la Tête (Col 2,19),
dans lequel chacun au comble de la joie
découvre le sens mystérieux de son être
et le laisse jaillir en cri de jubilation,
rendu libre
en participant à ton propre jaillissement :
Saint Esprit, jubilation éternelle

Sainte Thérèse-Bénédicte de la Croix [Édith Stein] (1891-1942)

 

 

 

Faisons appel à l’Esprit Saint

dimanche 17 mai 2020

Ceux qui sont conduits par le Saint-Esprit ont des idées justes. Voilà pourquoi il y a tant d’ignorants qui en savent plus long que les savants. Quand on est conduit par un Dieu de force et de lumière, on ne peut se tromper. L’Esprit Saint est une Lumière et une Force. C’est Lui qui nous fait distinguer le vrai du faux et le bien du mal.

Le Bon Dieu, en nous envoyant le Saint-Esprit, a fait à notre égard comme un grand roi, qui chargerait son ministre de conduire un de ses sujets, disant : « Vous accompagnerez cet homme partout, et vous me le ramènerez sain et sauf. » Que c’est beau d’être accompagné par le Saint-Esprit ! C’est un bon guide Celui-là.

L’Esprit Saint nous conduit comme une mère conduit son enfant de deux ans par la main, comme une personne qui y voit conduit un aveugle. Il faudrait dire chaque matin : « Mon Dieu, envoyez-moi votre Esprit Saint qui me fera connaître ce que je suis et ce que Vous êtes… » Une âme qui possède le Saint-Esprit goûte une exquise saveur dans la prière : elle ne perd jamais la sainte Présence de Dieu.

Saint Jean-Marie Vianney (1786-1859)

 

 

 

 

« Chez lui, nous nous ferons une demeure. » (Jn 14,23)

lundi 11 mai 2020

Saint Bernard dit dans ses écrits : « J’estime que l’âme élue est non seulement céleste par son origine, mais que ce n’est pas sans raison qu’on peut l’appeler un ciel, par analogie, car notre vie se voit dans les cieux (Ph 3,20). Aussi La Sagesse dit : « L’âme du juste est la demeure de la sagesse » (cf. Pr 14,33 LXX), et encore : « Le ciel est mon trône. » (Is 66,1) Or, celui qui sait que Dieu est esprit n’hésitera pas à lui assigner une demeure spirituelle. J’en vois la confirmation certaine dans cette promesse de Celui qui est Vérité : « Mon Père et moi, nous viendrons à lui, c’est-à-dire au juste, et nous fixerons en lui notre demeure. » (Jn 14,23) Et je pense que le Prophète n’entendait pas autre chose lorsqu’il disait : « Tu habites dans le Saint, gloire d’Israël. » (Ps 21,4 LXX) Et l’Apôtre dit clairement que « le Christ habite par la foi dans nos cœurs » (Ep 3,17).

Mais c’est de loin que mon désir se tourne vers ces âmes saintes dont il est dit : « J’habiterai en eux et j’y marcherai » (2Co 6,16) Oh ! que cette âme est grande ! Oh ! quel privilège est accordé à ses mérites de posséder en soi la présence divine et d’être trouvée digne de l’accueillir et capable de la contenir, même d’être élargie aux dimensions où puisse se mouvoir son action majestueuse. Cette croissance en a fait le temple saint du Seigneur (Ep 2,21), une croissance, dis-je, dans la mesure de la charité qui est la dimension de l’âme.

Donc, l’âme sainte est un ciel, qui a pour soleil l’intelligence, pour lune la foi, pour étoiles les vertus, ou encore assurément pour soleil la justice ou le zèle d’une fervente charité, et pour lune la chasteté. Il n’est point étonnant que le Seigneur Jésus choisisse d’habiter ce ciel pour lequel il ne s’est pas contenté, comme pour la création des cieux matériels, de dire simplement qu’il soit, mais il a lutté pour le conquérir, il est mort pour le racheter. Aussi, l’œuvre achevée, et satisfait dans son désir, il a dit : « Ici est mon repos à tout jamais, ici j’aurai ma demeure. » (cf. Ps 131,14)

Sainte Gertrude d’Helfta (1256-1301)

moniale bénédictine

 

 

 

Renaître de l’eau et de l’Esprit

lundi 20 avril 2020

Par ta puissance invisible, Seigneur, tu accomplis des merveilles dans tes sacrements, et au cours de l’histoire du salut, tu t’es servi de l’eau, ta créature, pour nous faire connaître la grâce du baptême.

Dès les commencements du monde, c’est ton Esprit qui planait sur les eaux pour qu’elles reçoivent en germe la force qui sanctifie. Par les flots du déluge, tu annonçais le baptême qui fait revivre, puisque l’eau y préfigurait également la mort du péché et la naissance de toute justice. Aux enfants d’Abraham, tu as fait passer la mer Rouge à pied sec pour que la race libérée de la servitude préfigure le peuple des baptisés.

Ton Fils bien-aimé, baptisé par Jean dans les eaux du Jourdain, a reçu l’onction de l’Esprit Saint. Lorsqu’il était en croix, de son côté ouvert il laissa couler du sang et de l’eau ; et quand il fut ressuscité, il dit à ses disciples : « Allez, enseignez toutes les nations, et baptisez-les au nom du Père et du Fils et du Saint Esprit » (Mt 28,19).

Maintenant, Seigneur, regarde avec amour ton Église et fais jaillir en elle la source du baptême. Que l’Esprit Saint donne, par cette eau, la grâce du Christ afin que l’homme, créé à ta ressemblance, y soit lavé par le baptême des souillures qui déforment cette image, et renaisse de l’eau et de l’Esprit pour la vie nouvelle d’enfant de Dieu.

Nous t’en prions, Seigneur Par la grâce de ton Fils, que la puissance de l’Esprit Saint vienne sur cette eau, afin que tout homme qui sera baptisé, enseveli dans la mort avec le Christ, ressuscite avec lui pour la vie. Par Jésus, le Christ, notre Seigneur

Le Missel romain

Prière pour la bénédiction de l’eau baptismale pendant la veillée pascale

 

Son royaume est indivisible et éternel

lundi 27 janvier 2020

« Tout royaume divisé contre lui-même court à la ruine. » Puisqu’on disait qu’il chassait les démons par Béelzéboul, prince des démons, il voulait, par cette parole, montrer que son royaume est indivisible et éternel. C’est à bon droit qu’il a aussi répondu à Pilate : « Mon royaume n’est pas de ce monde » (Jn 18,36). Donc, ceux qui ne mettent pas leur espoir dans le Christ, mais pensent que les démons sont chassés par le prince des démons, ceux-là, dit Jésus, n’appartiennent pas à un royaume éternel (…). Comment, lorsque la foi est déchirée, le royaume divisé peut-il subsister ? (…) Si le royaume de l’Église doit subsister éternellement, c’est parce que sa foi est indivise, son corps unique : « Il y a un seul Seigneur, une seule foi, un seul baptême, un seul Dieu et Père de tous, qui est au-dessus de tous, par tous et en tous » (Ep 4,5-6).

Quelle folie sacrilège ! Alors que le Fils de Dieu a pris chair pour écraser les esprits impurs et arracher son butin au prince du monde, alors qu’il a donné aussi aux hommes le pouvoir de détruire l’esprit du mal, en partageant ses dépouilles — ce qui est la marque du vainqueur —, certains appellent à leur aide la puissance du diable. Et pourtant, [comme le dit Luc], c’est « le doigt de Dieu » (Lc 11,20) ou, comme le dit Matthieu, « l’Esprit de Dieu » (Mt 12,28) qui chasse les démons. On comprend par-là que le Royaume de Dieu est indivisible comme un corps est indivisible puisque le Christ est la droite de Dieu et que l’Esprit semble être comparable à son doigt. « Car en lui, dans son propre corps, habite toute la plénitude de la divinité » (Col 2,9).

Saint Ambroise (v. 340-397)