ACCUEIL

« Chez lui, nous nous ferons une demeure. » (Jn 14,23)

Saint Bernard dit dans ses écrits : « J’estime que l’âme élue est non seulement céleste par son origine, mais que ce n’est pas sans raison qu’on peut l’appeler un ciel, par analogie, car notre vie se voit dans les cieux (Ph 3,20). Aussi La Sagesse dit : « L’âme du juste est la demeure de la sagesse » (cf. Pr 14,33 LXX), et encore : « Le ciel est mon trône. » (Is 66,1) Or, celui qui sait que Dieu est esprit n’hésitera pas à lui assigner une demeure spirituelle. J’en vois la confirmation certaine dans cette promesse de Celui qui est Vérité : « Mon Père et moi, nous viendrons à lui, c’est-à-dire au juste, et nous fixerons en lui notre demeure. » (Jn 14,23) Et je pense que le Prophète n’entendait pas autre chose lorsqu’il disait : « Tu habites dans le Saint, gloire d’Israël. » (Ps 21,4 LXX) Et l’Apôtre dit clairement que « le Christ habite par la foi dans nos cœurs » (Ep 3,17).

Mais c’est de loin que mon désir se tourne vers ces âmes saintes dont il est dit : « J’habiterai en eux et j’y marcherai » (2Co 6,16) Oh ! que cette âme est grande ! Oh ! quel privilège est accordé à ses mérites de posséder en soi la présence divine et d’être trouvée digne de l’accueillir et capable de la contenir, même d’être élargie aux dimensions où puisse se mouvoir son action majestueuse. Cette croissance en a fait le temple saint du Seigneur (Ep 2,21), une croissance, dis-je, dans la mesure de la charité qui est la dimension de l’âme.

Donc, l’âme sainte est un ciel, qui a pour soleil l’intelligence, pour lune la foi, pour étoiles les vertus, ou encore assurément pour soleil la justice ou le zèle d’une fervente charité, et pour lune la chasteté. Il n’est point étonnant que le Seigneur Jésus choisisse d’habiter ce ciel pour lequel il ne s’est pas contenté, comme pour la création des cieux matériels, de dire simplement qu’il soit, mais il a lutté pour le conquérir, il est mort pour le racheter. Aussi, l’œuvre achevée, et satisfait dans son désir, il a dit : « Ici est mon repos à tout jamais, ici j’aurai ma demeure. » (cf. Ps 131,14)

Sainte Gertrude d’Helfta (1256-1301)

moniale bénédictine

 

 

 

Mots-clefs : , , ,

Le commentaires sont fermés.