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Archive pour le mot-clef ‘croix’

« Celui qui veut marcher à ma suite, qu’il prenne sa croix et qu’il me suive. »

vendredi 17 février 2023

Tâchons de ne faire qu’un avec Jésus, de reproduire Sa vie dans la nôtre, de crier Sa doctrine sur les toits par nos pensées, nos paroles et nos actions, de Le faire régner en nous, vivre en nous ! Il entre en nous si souvent dans la Sainte Eucharistie ! qu’Il établisse en nous Son royaume !…

S’Il nous donne des joies, acceptons-les avec reconnaissance ; le Bon Pasteur nous donne ces douces herbes pour nous fortifier et nous rendre capables de Le suivre ensuite dans des chemins arides… S’Il nous donne des croix, baisons-les : « bona Crux » c’est la grâce des grâces, c’est marcher plus que jamais la main dans la main de Jésus, c’est Le soulager en portant Sa croix comme Simon le Cyrénéen ; c’est notre Bien-Aimé qui nous invite à Lui déclarer et à Lui prouver notre amour… Peines de l’âme, souffrances du corps, « réjouissons-nous et tressaillons de joie » (Lc 6,23) : Jésus nous appelle, nous dit de Lui dire que nous L’aimons, et de le Lui répéter aussi longtemps que dure notre souffrance… Toute croix, grande ou petite, toute contrariété même, c’est un appel du Bien-Aimé, Il nous demande une déclaration d’amour, et une déclaration durant aussi longtemps que la croix… (…)

Votre Volonté, mon frère Jésus, et non la nôtre… Nous, nous ne voulons pas plus penser à nous que si nous n’existions pas : nous ne penserons qu’à Vous, notre Époux Bien-Aimé. Nous ne demandons rien pour nous, nous Vous demandons Votre gloire : « Que Votre Nom soit sanctifié, que Votre règne arrive, que Votre volonté soit faite » en tous Vos enfants, en tous les hommes ; qu’elle le soit en nous ; que nous Vous glorifions le plus possible pendant notre vie… que nous fassions Votre volonté… que nous consolions le plus possible Votre Cœur… C’est tout ce que nous voulons, c’est tout ce qu’il nous faut…

Saint Charles de Foucauld (1858-1916)

 

 

 

Notre titre de gloire : le Fils de l’homme livré aux mains des hommes

samedi 24 septembre 2022

« Pour moi, dit saint Paul, que jamais je ne me glorifie sinon dans la croix de notre Seigneur Jésus Christ. » (Ga 6,14) Vois, note saint Augustin, là où le sage selon le monde a cru trouver la honte, l’apôtre Paul découvre un trésor ; ce qui à l’autre est apparu comme une folie est devenu pour lui sagesse (1Co 1,17s) et titre de gloire.

Chacun en effet tire gloire de ce qui le fait grand à ses yeux. S’il se croit un grand homme parce qu’il est riche, il se glorifie de ses biens. Celui qui ne voit de grandeur pour lui qu’en Jésus Christ met sa gloire en Jésus seul ; tel était l’apôtre Paul : « Si je vis, ce n’est plus moi, mais le Christ qui vit en moi », disait-il (Ga 2,20). C’est pourquoi il ne se glorifie que dans le Christ, et avant tout dans la croix du Christ. C’est qu’en elle sont rassemblés tous les motifs qu’on peut en avoir.

Il est des gens qui se font gloire de l’amitié des grands et des puissants ; Paul n’a besoin que de la croix du Christ, pour y découvrir le signe le plus évident de l’amitié de Dieu. « La preuve que Dieu nous aime c’est que le Christ, alors que nous étions encore pécheurs, est mort pour nous. » (Rm 5,8) Non, il n’est rien qui manifeste davantage l’amour de Dieu pour nous que la mort du Christ. « Oh, témoignage inestimable de l’amour ! s’écrie saint Grégoire. Pour racheter l’esclave, tu as livré le Fils. »

Saint Thomas d’Aquin (1225-1274)

 

 

 

La croix, un pont jeté au-dessus de l’abîme de la mort

mercredi 14 septembre 2022

Notre Seigneur a été piétiné par la mort, mais, en retour, il a frayé un chemin qui écrase la mort. Il s’est soumis à la mort et il l’a subie volontairement pour la détruire malgré elle. Car, sur l’ordre de la mort, notre Seigneur « est sorti en portant sa croix » (Jn 19,17). Mais il a crié sur la croix et il a tiré les morts des enfers, quoique la mort s’y refusât. (…)

Il est le glorieux « fils du charpentier » (Mt 13,55) qui, sur le char de sa croix, est venu au-dessus de la gueule vorace du séjour des morts et a transféré le genre humain dans la demeure de la vie (Col 1,13). Et parce que, à cause de l’arbre du paradis, le genre humain était tombé dans le séjour des morts, c’est par l’arbre de la croix qu’il est passé dans la demeure de la vie. Sur ce bois-là avait été greffée l’amertume ; mais sur celui-ci la douceur a été greffée, pour que nous reconnaissions en lui le chef auquel ne résiste rien de ce qui a été créé.

Gloire à toi ! Tu as jeté ta croix comme un pont au-dessus de la mort, pour que les hommes y passent du pays de la mort à celui de la vie. (…) Gloire à toi ! Tu as revêtu le corps de l’Adam mortel et tu en as fait la source de la vie pour tous les mortels. Oui, tu vis ! Car tes bourreaux se sont comportés envers ta vie comme des semeurs : ils ont semé ta vie dans les profondeurs de la terre comme on sème le blé, pour qu’il lève lui-même et fasse lever avec lui beaucoup de grains (Jn 12,24).

Venez, faisons de notre amour comme un encensoir immense et universel ; prodiguons des cantiques et des prières à celui qui a fait de sa croix un encensoir à la Divinité et nous a tous comblés de richesses par son sang.

Saint Éphrem (v. 306-373)

 

 

 

« Quand vous aurez élevé le Fils de l’homme, alors vous comprendrez que moi, Je Suis. »

mardi 5 avril 2022

Devant toi, le Sauveur pend à la croix, parce qu’il s’est fait obéissant jusqu’à la mort sur la croix (Ph 2,8). (…) Devant toi, ton Sauveur pend à la croix, nu et démuni, parce qu’il a choisi la pauvreté. (…) Devant toi, ton Sauveur pend à la croix, le cœur ouvert. Il a répandu le sang de son cœur pour gagner ton cœur. Si tu veux le suivre dans la sainte chasteté, ton cœur doit se purifier de tout désir terrestre. (…) Les bras du Crucifié sont étendus pour t’attirer sur son cœur. Il veut ta vie pour te donner la sienne. Ave Crux, spes unica ! Salut, sainte croix, notre unique espérance !

Le monde est en flammes. (…) Mais, au-dessus de toutes les flammes, se dresse la croix que rien ne peut consumer. Elle est le chemin de la terre au ciel. Celui qui l’embrasse avec foi, avec amour et dans l’espérance, elle l’emporte au sein de la Trinité. Le monde est en flammes. Sens-tu l’urgence de les éteindre ? Élève ton regard vers la croix. Du cœur ouvert jaillit le sang du Rédempteur, le sang qui éteint les flammes de l’enfer. Libère ton cœur (…) et le flot de l’amour divin le remplira jusqu’à le faire déborder et lui fera porter du fruit jusqu’aux confins de la terre.

Entends-tu le gémissement des blessés sur tous les champs de bataille ? Tu n’es ni médecin ni infirmière, et tu ne peux pas panser leurs plaies. Tu es cloîtrée, dans ta cellule, et tu ne peux pas parvenir jusqu’à eux. Entends-tu le cri d’angoisse des mourants ? Tu voudrais être un prêtre et les assister. Es-tu émue de la détresse des veuves et des orphelins ? Tu voudrais être un ange consolateur et te porter à leur secours. Lève les yeux vers le Crucifié. Si tu es son épouse, dans la fidèle observance de tes vœux, son précieux sang sera aussi le tien. Liée à lui, tu seras présente partout, comme il l’est aussi. Non pas ici ou là, comme le médecin, l’infirmière ou le prêtre, mais sur tous les fronts, en chaque lieu de désolation — présente dans la force de la croix. (…)

Les yeux du Crucifié se posent sur toi : ils t’interrogent, ils te scrutent. Es-tu prête à refaire alliance avec le Crucifié ? Que vas-tu lui répondre ? « Seigneur, à qui irions-nous ? Toi seul as les paroles de la vie éternelle » (Jn 6,68). Ave Crux, spes unica !

Sainte Thérèse-Bénédicte de la Croix [Édith Stein] (1891-1942)

 

 

 

De Ta croix vient la force !

vendredi 18 février 2022

Mon Jésus, voici que je vois que je suis passée par toutes les étapes de la vie en Te suivant : enfance, jeunesse, vocation, travaux apostoliques, Thabor, Jardin des Oliviers, et me voici maintenant déjà avec Toi au Calvaire. Je me suis laissée crucifier de mon plein gré et je suis déjà crucifiée, bien que je marche encore un peu, mais je suis écartelée sur la croix et je sens nettement que de Ta croix me vient la force, que Toi seul est ma persévérance.

Plus d’une fois j’ai entendu la voix de la tentation me criant « Descends de la croix ! », cependant la force de Dieu me fortifie ; l’abandon, l’obscurité et diverses souffrances frappent mon cœur, pourtant la grâce mystérieuse de Dieu me soutient et m’affermit. Je désire boire le calice jusqu’à la dernière goutte. Je crois fermement que si Ta grâce m’a soutenue au Jardin des Oliviers, elle me viendra en aide maintenant que je suis au Calvaire.

Ô mon Jésus, Maître, j’unis mes désirs aux désirs que Tu as eus sur la croix : je désire accomplir Ta sainte volonté ; je désire la conversion des âmes ; je désire que Ta miséricorde soit glorifiée ; je désire que soit hâté le triomphe de l’Église… (…) Ô mon Jésus, maintenant j’embrasse le monde entier et j’implore pour Lui Ta miséricorde.

Sainte Faustine Kowalska (1905-1938)

 

 

« Zachée courut et grimpa sur un sycomore. »

mardi 16 novembre 2021

Voici un doux remède lorsque le cœur est bas et petit, il faut faire comme Zachée, qui n’était pas grand, et qui monta sur un arbre pour voir Dieu. Son zèle lui mérita d’entendre cette douce parole : Zachée, allez à votre maison, car aujourd’hui j’ai besoin de manger avec vous.

Nous devons faire ainsi lorsque nous sommes bas, lorsque nous avons le cœur étroit et peu de charité ; il faut monter sur l’arbre de la très sainte Croix, et là nous verrons, nous toucherons Dieu, là nous trouverons le feu de son ineffable charité, l’amour qui l’a fait courir jusqu’aux opprobres de la Croix, qui l’a exalté, et lui a fait désirer avec l’ardeur de la faim et de la soif l’honneur de son Père et notre salut. (…) Si nous le voulons, si notre négligence n’y met pas d’obstacle, nous pourrons, en montant sur l’arbre de la Croix, accomplir en nous cette parole, sortie de la bouche de la Vérité : « Quand je serai levé en haut, j’attirerai tout à moi » (Jn 12,32). Il faudrait un cœur dur comme le diamant pour n’être pas attendri par un si grand amour. Dès que le cœur est blessé de cette flèche, il monte de toutes ses forces, et non seulement l’homme se purifie, mais l’âme, pour laquelle Dieu a fait toute chose, se dépouille de ses imperfections. (…)

Montez sur cet arbre très saint, où sont les fruits mûrs de toutes les vertus que porte le corps du Fils de Dieu ; courez avec ardeur. Demeurez dans la sainte et douce dilection de Dieu. Doux Jésus, Jésus amour.

Sainte Catherine de Sienne (1347-1380)

 

 

« Même vos cheveux sont tous comptés, soyez sans crainte. »

vendredi 15 octobre 2021

Dieu m’envoie la croix (…). Bénie soit-elle car, comme dit Job, « si nous accueillons joyeusement tous les bienfaits de la main de Dieu, pourquoi ne pas accueillir pareillement les épreuves ? » (2,10) Tout nous vient de lui, santé et maladie, biens temporels, malheurs et infortunes ; tout, absolument tout, est parfaitement ordonné. Si quelquefois la créature se rebelle contre le dessein de Dieu, elle commet un péché, car tout est nécessaire, tout est bien fait, et les rires sont aussi nécessaires que les larmes. Nous pouvons tirer profit de tout pour notre perfection, à condition de voir, dans un esprit de foi, l’œuvre de Dieu en tout, et de demeurer comme des petits enfants dans les mains du Père. Car nous, tout seuls, où irions-nous ? (…)

Je ne cherche pas à m’arracher aux sentiments [que m’inspirent mes épreuves], c’est évident ; mais ce que Dieu veut c’est les perfectionner en moi. Pour cela, il me mène par ici et par là, comme un jouet, me faisant abandonner un peu partout des morceaux de mon cœur. Dieu est grand, et il accomplit tout parfaitement ! Comme il m’aime, et comme je le lui rends mal ! Sa providence est infinie, et nous devons nous y confier sans réserve.

Saint Raphaël Arnáiz Barón (1911-1938)

 

 

« Ils se mirent à lui en vouloir terriblement et ils le harcelaient. »

jeudi 14 octobre 2021

« Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils unique » (Jn 3,16). Ce Fils unique « a été offert », non parce que ses ennemis ont prévalu, mais « parce que lui-même l’a voulu » (Is 53,10-11). « Il a aimé les siens ; il les a aimés jusqu’à la fin » (Jn 13,1). La fin, c’est la mort acceptée pour ceux qu’il aime ; voilà la fin de toute perfection, la fin de l’amour parfait, car « il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ses amis » (Jn 15,13).

Cet amour du Christ a été plus puissant dans la mort du Christ que la haine de ses ennemis ; la haine a pu faire seulement ce que l’amour lui permettait. Judas, ou les ennemis du Christ, l’ont livré à la mort, par une haine méchante. Le Père a livré son Fils, et le Fils s’est livré lui-même par amour (Rm 8,32; Ga 2,20). L’amour n’est cependant pas coupable de trahison ; il est innocent, même quand le Christ en meurt. Car seul l’amour peut faire impunément ce qui lui plaît. Seul l’amour peut contraindre Dieu et comme lui commander. C’est lui qui l’a fait descendre du ciel et l’a mis en croix, lui qui a répandu le sang du Christ pour la rémission des péchés, en un acte aussi innocent que salutaire. Toute notre action de grâce pour le salut du monde est donc due à l’amour. Et il nous presse, par une logique contraignante, d’aimer le Christ autant que d’autres ont pu le haïr.

Baudouin de Ford (?-v. 1190)

 

 

Tenons les yeux fixés sur Jésus, le divin pauvre

dimanche 10 octobre 2021

Contemplons Notre-Seigneur qui est notre modèle en toutes choses et que nous voulons suivre par amour. Que nous enseigne sa vie ? Il a, pour ainsi dire, épousé la pauvreté.

Il était Dieu. (…) Et voici que ce Dieu s’incarne pour nous ramener à lui. Quelle voie choisit-il ? Celle de la pauvreté. Quand le Verbe est venu en ce monde, lui, le Roi du ciel et de la terre a voulu, dans sa divine sagesse, disposer les détails de sa naissance, de sa vie et de sa mort, de telle façon que ce qui transparaît le plus, c’est sa pauvreté, le mépris des biens de ce monde. Les plus pauvres naissent au moins sous un toit ; lui, il voit le jour dans une étable, sur la paille, car « il n’y avait pas de place pour sa mère à l’hôtellerie » (Lc 2,7). À Nazareth, il mène la vie obscure d’un pauvre artisan (cf. Mt 13,55). Plus tard, dans sa vie publique, il n’a pas où reposer la tête, « alors que les renards ont leurs tanières » (Lc 9, 58). À l’heure de la mort, il a voulu être dépouillé de ses vêtements et attaché nu à la croix. Cette tunique tissée par sa mère, il laisse ses bourreaux s’en emparer ; ses amis l’ont abandonné ; de ses apôtres, il ne voit auprès de lui que S. Jean. Au moins, sa mère lui reste : mais non, il la donne à son disciple (cf. Jn19,27). N’est-ce pas là le dépouillement absolu ? Cependant, il trouve moyen de dépasser cet extrême degré de dénuement. Il y a encore les joies célestes dont son Père inonde son humanité ; il y renonce, car voici que son Père l’abandonne (cf. Mt 22,46). Il demeure seul, suspendu entre le ciel et la terre. (…)

Quand on contemple Jésus pauvre à la crèche, à Nazareth, sur la croix, nous tendant les mains et nous disant : « c’est pour toi », on comprend les folies des amants de la pauvreté. Tenons donc les yeux fixés sur le divin pauvre de Bethléem, de Nazareth et du Golgotha.

Bienheureux Columba Marmion (1858-1923)

 

 

« Il prit avec courage la route de Jérusalem. »

mardi 28 septembre 2021

Le Christ est le chemin et la porte (Jn 14,6; 10,7), l’échelle et le véhicule (…), « le mystère caché depuis le commencement » (Mt 13,35). Celui qui tourne résolument et pleinement ses yeux vers le Christ en le regardant suspendu à la croix, avec foi, espérance et charité, dévotion, admiration, exultation, reconnaissance, louange et jubilation, celui-là célèbre la Pâque avec lui (cf Mc 14,14), c’est-à-dire se met en route pour traverser la mer Rouge grâce au bâton de la croix (cf Ex 14,16). (…) En cette traversée, si l’on veut être parfait, il importe de laisser là toute spéculation intellectuelle. Toute la pointe du désir doit être transportée et transformée en Dieu. Voilà le secret des secrets, que « personne ne connaît sauf celui qui le reçoit » (Ap 2,17), que nul ne reçoit sauf celui qui le désire, et que nul ne désire sinon celui qui est enflammé par l’Esprit Saint que le Christ a envoyé sur la terre. C’est pour cela que l’apôtre Paul dit que cette mystérieuse sagesse est révélée par l’Esprit Saint (1Co 2,10).

Si tu recherches comment cela se produit, interroge la grâce et non le savoir (…), l’obscurité et non la clarté, non point ce qui luit mais le feu qui embrase tout l’être et le transporte en Dieu avec une onction sublime et un élan plein d’ardeur. Ce feu est en réalité Dieu lui-même dont « la fournaise est à Jérusalem » (Is 31,9). C’est le Christ qui l’a allumé dans la ferveur brûlante de sa Passion. (…) Celui qui aime cette mort de la croix peut voir Dieu ; car elle ne laisse aucun doute, cette parole de vérité : « L’homme ne peut me voir s’il ne cesse de vivre » (Ex 33,20).

Mourons donc, entrons dans l’obscurité, imposons silence à nos soucis, à nos convoitises et à notre imagination. Passons avec Jésus crucifié « de ce monde au Père » (Jn 13,1). Et quand le Père se sera manifesté, disons avec Philippe : « Cela nous suffit » (Jn 14,8) ; écoutons avec Paul : « Ma grâce te suffit » (2Co 12,9) ; exultons en disant avec David : « Ma chair et mon cœur peuvent défaillir : le roc de mon cœur et mon héritage, c’est Dieu pour toujours » (Ps 72,26).

Saint Bonaventure (1221-1274)