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Archive pour le mot-clef ‘St Philippe’

Fête de St Philippe et St Jacques (le mineur), apôtres

mardi 3 mai 2022

« Je suis le chemin. » Pourquoi ? Parce que « personne ne va au Père sans passer par moi ». « Je suis la vérité. » Comment cela ? Parce que personne ne connaît le Père, sinon par moi : « personne ne connaît le Père, sinon le Fils et celui à qui le Fils veut le révéler » (Mt 11,27)… « Je suis la vie », parce que personne n’a la vie, sinon par moi. « Si vous me connaissiez, vous connaîtriez aussi mon Père. Dès maintenant vous le connaissez, et vous l’avez vu. »

Jésus nous dit : « Vous voulez venir au Père ? Vous voulez le connaître ? Connaissez-moi d’abord, moi que vous voyez, et ainsi vous connaîtrez ensuite celui que vous ne voyez pas encore. Déjà vous l’avez vu, mais non en lui-même ; vous l’avez vu en moi. Vous l’avez vu, mais en esprit et par la foi. C’est lui qui parle en moi, car je ne parle pas de moi-même. Quand vous m’écoutez, vous le voyez ; car, lorsqu’il s’agit des réalités spirituelles, il n’y a pas de différence entre voir et entendre : celui qui entend, voit ce qu’il entend. Ainsi, vous voyez le Père lorsque vous l’écoutez parler en moi. Et dès maintenant vous le connaissez, parce qu’il demeure en vous, et qu’il est en vous ».

« Philippe lui dit : Seigneur, montre-nous le Père ; cela nous suffit ». Philippe désirait voir le Père non seulement en esprit, par les yeux de la foi, mais encore avec ses yeux de chair. Moïse, lui aussi, avait dit : « Si j’ai trouvé grâce à tes yeux, montre-moi ta face pour que je te connaisse ». Et le Seigneur avait répondu : « Personne ne peut me voir sans mourir » (Ex 33,18-20). Ici Jésus dit à Philippe : « Il y a si longtemps que je suis avec vous, et vous ne me connaissez pas ! Philippe, celui qui m’a vu a vu le Père ». Philippe parlait de la vision des sens ; le Christ l’appelle à la vision intérieure, il l’invite à saisir avec les yeux de l’âme. « Il y a si longtemps que je suis avec vous ; il y a si longtemps que je vis avec vous ; il y a si longtemps que je vous révèle ma divinité et ma puissance par mes paroles, par les signes et les miracles, et tu ne me connais pas ? Philippe, celui qui me voit, non pas avec ses yeux de chair, comme tu le crois, mais avec les yeux de son cœur, comme je te le dis, celui-là voit le Père. »

Saint Bruno de Segni (v. 1045-1123)

 

 

Fête de St Philippe et St Jacques (le mineur), apôtres

jeudi 3 mai 2018

Vous savez, mes sœurs, que les conférences ont servi à Notre Seigneur pour l’établissement de son Église. Dès le jour où il assembla ses apôtres, il leur en fit ; puis, quand sa Compagnie fut plus grande et eut apôtres et disciples, il tint parfois avec eux des assemblées ; et ce fut dans une conférence comme cela que saint Philippe, dont nous faisons aujourd’hui la fête, dit à Notre Seigneur : « Seigneur, vous nous parlez de votre Père, mais faites-nous voir votre Père » ; et Notre Seigneur lui répondit : « Qui me voit voit mon Père ; mon Père et moi ne sommes qu’un ».

Les apôtres proposaient leurs difficultés dans ces conférences, et Notre Seigneur leur répondait. Il traitait de l’avancement de l’Église et des moyens dont Dieu se servirait pour la faire fleurir. De sorte, mes chères sœurs, que l’on peut dire, et c’est certain, que Jésus Christ même a institué les conférences et s’en est servi pour le commencement, le progrès et la perfection de son Église ; et après sa mort et son ascension glorieuse il ne se faisait d’autres instructions entre les fidèles par les apôtres et par les prêtres que sous forme de conférence. il n’y avait point de sermon ; quand les chrétiens étaient assemblés, on commençait la conférence.

Saint Vincent de Paul (1581-1660), prêtre, fondateur de communautés religieuses
Entretiens aux Filles de la Charité, 1/05/1648 (Tome IX, Éd. Gabalda, 1923, conférence du 1er mai 1648, p.395)

 

 

 

Fête de St Philippe et St Jacques (le mineur), apôtres

mercredi 3 mai 2017

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« Croyez-moi : Je suis dans le Père et le Père est en moi. » Que veut donc dire : « Croyez-moi » ? Assurément cette parole est à rapprocher de cette autre : « Montre-nous le Père ». Le Christ ordonne à ses apôtres de le croire pour raffermir leur foi, cette foi qui avait demandé à voir le Père. Car il n’avait pas suffi au Seigneur de dire : « Qui m’a vu a vu aussi le Père »… Le Seigneur veut que nous croyions en lui, pour que la conviction intime de notre foi ne risque pas de chanceler… Croyons au moins sur le témoignage de ses œuvres que le Fils est Dieu en Dieu, qu’il est né de Dieu et que le Père et le Fils sont un : l’un est dans l’autre par la puissance de leur nature divine, et aucun d’eux n’existe sans l’autre. Par ailleurs, le Père ne renonce à rien de ce qu’il possède du fait qu’il est dans le Fils, tandis que celui-ci reçoit du Père tout ce par quoi il est Fils.

Être réciproquement l’un dans l’autre, posséder l’unité parfaite d’une nature essentielle, que le Fils unique et éternel soit inséparable de la vraie nature divine du Père : une telle manière d’être n’appartient pas à tout ce qui a une nature matérielle. Non, il s’agit là d’un caractère propre à Dieu, le Fils unique…, cet état de fait qu’une personne habitant l’autre le fait exister. Car chacun des deux existe du fait que l’une n’est pas sans l’autre, puisque la nature de l’être qui existe est la même, qu’il s’agisse de celui qui engendre ou de celui qui naît.

Tel est le sens de ces textes : « Moi et le Père, nous sommes un » (Jn 10,30), « Celui qui m’a vu a vu le Père », et « Je suis dans le Père et le Père est en moi ». Le Fils n’est pas différent ni inférieur au Père…; le Fils de Dieu, naissant en Dieu, manifeste en lui la nature du Dieu qui l’engendre.

Saint Hilaire (v. 315-367), évêque de Poitiers et docteur de l’Église
La Trinité VII, 41 (trad. coll. Pères dans la foi, n°20, p. 110 rev.)

 

 

 

Fête des saints Philippe et Jacques (le mineur), apôtres

samedi 3 mai 2014

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En lisant les Écritures, il apparaît clairement que la proposition de l’Évangile ne consiste pas seulement en une relation personnelle avec Dieu… La proposition est le Royaume de Dieu (Lc 4,43) ; il s’agit d’aimer Dieu qui règne dans le monde. Dans la mesure où il réussira à régner parmi nous, la vie sociale sera un espace de fraternité, de justice, de paix, de dignité pour tous. Donc, aussi bien l’annonce que l’expérience chrétienne tendent à provoquer des conséquences sociales. Cherchons son Royaume : « Cherchez d’abord son Royaume et sa justice, et tout cela vous sera donné par surcroît » (Mt 6,33). Le projet de Jésus est d’instaurer le Royaume de son Père ; il demande à ses disciples : « Proclamez que le Royaume des cieux est tout proche » (Mt 10,7).

Anticipé et grandissant parmi nous, le Royaume concerne tout et nous rappelle ce principe de discernement que le pape Paul VI proposait en relation au développement véritable : « Tous les hommes et tout l’homme. » Nous savons que « l’évangélisation ne serait pas complète si elle ne tenait pas compte des rapports concrets et permanents qui existent entre l’Évangile et la vie, personnelle, sociale, de l’homme » (Paul VI). Il s’agit du critère d’universalité, propre à la dynamique de l’Évangile, du moment que le Père désire que « tous les hommes soient sauvés » (1Tm 2,4) et que son dessein de salut consiste à « saisir toutes choses, celles du ciel et celles de la terre, sous un seul Seigneur, le Christ » (Ep 1,10). Le mandat est : « Allez dans le monde entier ; proclamez l’Évangile à toute la création » (Mc 16,15), parce que « la création en attente, aspire à la révélation des enfants de Dieu » (Rm 8,19). Toute la création signifie aussi tous les aspects de la nature humaine, de sorte que « la mission de l’annonce de la Bonne Nouvelle de Jésus Christ a une dimension universelle. Son commandement de charité embrasse toutes les dimensions de l’existence, toutes les personnes, tous les secteurs de la vie sociale et tous les peuples. Rien d’humain ne peut lui être étranger. »

Pape François
Exhortation apostolique « Evangelii Gaudium / La Joie de l’Évangile » §180-181 (trad. © copyright Libreria Editrice Vaticana)

 

 

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St Philippe et Jacques le Mineur, apôtres (Ier s.)

vendredi 3 mai 2013
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hilippe était de Bethsaïde, en Galilée, patrie de saint Pierre et de saint André. Le Sauveur, dès les premiers jours de sa vie publique, le rencontra et lui dit : « Suis-Moi ! »

Après la Pentecôte, il alla prêcher dans les immenses contrées de l’Asie supérieure ; il évangélisa longtemps les Scythes, puis les Galates, les Phrygiens, et c’est dans la ville d’Hiérapolis, en Phrygie, qu’il confirma sa prédication par le témoignage de son sang.

Un jour que le peuple offrait de l’encens à un gros serpent qu’il regardait comme une de ses divinités principales, Philippe, saisi de compassion, se jette à terre et supplie Dieu de délivrer ces malheureux de la tyrannie du serpent infernal. L’affreuse bête expire aussitôt. Le peuple se montrait disposé à accepter la doctrine d’un homme qui opérait de telles merveilles ; mais les magistrats et les pontifes s’emparèrent de l’Apôtre, le battirent de verges, le clouèrent à une croix et l’accablèrent de pierres. À sa mort, la terre trembla et plusieurs édifices s’écroulèrent.

J

acques, appelé le Mineur pour le distinguer de Jacques le Majeur, frère de saint Jean, était né à Cana, en Galilée ; il était de la tribu de Juda et cousin de Notre-Seigneur selon la chair. La tradition affirme qu’il ressemblait au Sauveur, et que les fidèles aimaient à regarder en lui une vivante image de leur Maître remonté dans le Ciel. Jacques eut un frère, Apôtre comme lui, nommé Jude, et ses deux autres frères, Joseph et Simon, furent disciples de Jésus.

Après la Pentecôte, quand les Apôtres se partagèrent le monde, Jacques se fixa à Jérusalem, pour la conversion spéciale des Juifs. Son autorité était très grande dans l’Église primitive, et, au concile de Jérusalem, c’est lui qui, le premier après saint Pierre, prit la parole. Il nous reste de lui une belle Épître.

Les conversions nombreuses et éclatantes opérées par son ministère lui suscitèrent des ennemis. Les princes des Juifs le firent monter sur la terrasse du temple et lui dirent : « Juste, nous avons confiance en toi ; parle et dis-nous la vérité sur Jésus ! » Le saint Apôtre s’écria : « Pourquoi m’interrogez-vous sur le Christ ? Il siège dans les Cieux à la droite de la Majesté divine, et un jour Il reviendra sur les nuées du Ciel. » La foule approuvait ces paroles ; mais les chefs, jaloux, précipitèrent le vieillard du haut en bas. Brisé dans sa chute, le martyr trouve encore la force de se mettre à genoux et de prier Dieu pour ses bourreaux, en répétant la parole du Sauveur : « Seigneur, pardonnez-leur, ils ne savent pas ce qu’ils font. » Un foulon l’étendit mort d’un coup de levier sur la tête.

Pour approfondir, lire les Catéchèses du Pape Benoît XVI :
>>> Jacques le Mineur
>>> Philippe

Abbé L. Jaud, Vie des Saints pour tous les jours de l’année, Tours, Mame, 1950 (« Rév. x gpm »).