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Archive pour le mot-clef ‘Ecritures’

La Terre appartient à Dieu

lundi 12 octobre 2015

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« La terre appartient à Dieu ». Ces paroles sont une protestation, un cri, une prise de conscience essentiels. Elles proviennent du Deutéronome : « C’est au Seigneur ton Dieu qu’appartiennent les cieux et les hauteurs des cieux, la terre et tout ce qu’elle renferme » (Dt 10,14). Des mots à méditer, longuement, inlassablement même, en cette période où la fragilité de la planète se fait sentir de façon croissante, et celle de l’homme plus encore. Ni les frontières ni la force ne peuvent contenir des flux migratoires qui s’apparentent à un exode, comme en connurent tristement nos aînés en des temps pas si lointains. Les mots du Deutéronome sont une boussole susceptible d’aimanter notre marche et de nous rendre – avec clarté – la direction de l’homme et de Dieu. (…)
« La crise écologique nous appelle à une conversion spirituelle profonde?: les chrétiens sont appelés à une “conversion écologique, qui implique de laisser jaillir toutes les conséquences de leur rencontre avec Jésus-Christ sur les relations avec le monde qui les entoure” », affirme le pape, en faisant référence à son encyclique Laudato si’. «La Journée mondiale annuelle de prière pour la sauvegarde de la Création, [le 1er septembre], offrira à chacun des croyants et aux communautés la précieuse opportunité de renouveler leur adhésion personnelle à leur vocation de gardiens de la création, en rendant grâce à Dieu pour l’œuvre merveilleuse qu’Il a confiée à nos soins et en invoquant son aide pour la protection de la création et sa miséricorde pour les péchés commis contre le monde dans lequel nous vivons ».
Le 1er septembre marque une date dans la conscience œcuménique et dans celle de notre responsabilité à l’égard de la planète, alors que se prépare la conférence mondiale sur le climat (COP21) qui doit se tenir début décembre à Paris. En ce temps de rentrée et de décisions multiples, nous sommes invités à allier la prière et l’attention à la planète, la conscience de notre responsabilité à l’égard d’autrui et à l’égard de tous. Laudato si’ ! La louange nous accompagne en chemin, pour marcher le pas léger. L’Esprit nous précède.

P. Jacques Nieuviarts, conseiller éditorial de Prions en Église
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prionseneglise.fr

 

 

 

« Une seule chose te manque. »

dimanche 11 octobre 2015

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Il y a une richesse qui sème la mort partout où elle domine : liberez-vouz-en et vous serez sauvés. Purifiez votre âme, rendez-la pauvre pour pouvoir entendre l’appel du Sauveur qui vous redit : « Viens et suis-moi ». Il est la voie où marche celui qui a le cœur pur : la grâce de Dieu ne se glisse pas dans une âme encombrée et déchirée par une multitude de possessions.

Celui qui regarde sa fortune, son or et son argent, ses maisons, comme des dons de Dieu, celui-là témoigne à Dieu sa reconnaissance en venant en aide aux pauvres avec ses biens. Il sait qu’il les possède plus pour ses frères que pour lui-même ; il reste maître de ses richesses au lieu d’en devenir esclave. Il ne les enferme pas en son âme, pas plus qu’il n’enserre sa vie en elles, mais il poursuit sans se lasser une œuvre toute divine. Et si un jour sa fortune vient à disparaître, il accepte sa ruine d’un cœur libre. Cet homme-là, Dieu le déclare bienheureux, il l’appelle « pauvre en esprit », héritier assuré du Royaume des Cieux (Mt 5,3)…

Il y a, à l’opposé, celui qui blottit sa richesse en son cœur, au lieu du Saint Esprit. Celui là garde en lui son argent ou ses terres ; il accumule sans fin sa fortune, et ne s’inquiète que d’amasser toujours davantage. Il ne lève jamais les yeux vers le ciel ; il s’embarrasse dans les pièges de ce monde, car il n’est que poussière et il retournera à la poussière (Gn 3,19). Comment peut-il éprouver le désir du Royaume, celui qui, au lieu du cœur, porte un champ ou une mine, lui que la mort surprendra fatalement au milieu de ses désirs déréglés ? « Car là où est ton trésor, là aussi sera ton cœur » (Mt 6,21).

Saint Clément d’Alexandrie (150-v. 215), théologien
Homélie « Quel riche peut être sauvé ? » (trad. cf coll. Icthus, t. 6, p. 34)

 

 

Marthe et Marie dans l’unique corps du Christ

mardi 6 octobre 2015

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Dans la parabole du bon Samaritain, il a été question de la miséricorde ; mais il n’y a pas qu’une seule manière d’être vertueux. Vient ensuite l’exemple de Marthe et de Marie ; on y voit l’une dévouée par son action, l’autre religieusement attentive à la parole de Dieu. Si cette attention s’accorde avec la foi, elle est préférable même aux œuvres, selon ce qui est écrit : « C’est Marie qui a choisi la meilleure part ; elle ne lui sera pas enlevée ». Efforçons-nous donc, nous aussi, de posséder ce que personne ne peut nous enlever ; prêtons une oreille non pas distraite, mais attentive… Soyons comme Marie, animée du désir de la sagesse : c’est là une œuvre plus grande, plus parfaite que les autres… Ne critique donc pas, ne juge pas oisifs ceux que tu vois désirer cette sagesse…

Marthe, pourtant, n’est pas critiquée pour ses bons offices, même si Marie a choisi la meilleure part. Jésus, en effet, a de multiples richesses et fait de multiples largesses… Les apôtres aussi n’ont pas jugé que le mieux était de laisser la parole de Dieu pour servir aux tables (Ac 6,2). Mais les deux choses sont œuvres de sagesse ; Etienne pour sa part, qui était plein de sagesse, a été choisi comme serviteur. Donc, que celui qui sert obéisse à celui qui enseigne, et que celui qui enseigne encourage celui qui sert. Un est le corps de l’Église, même si les membres sont divers ; l’un a besoin de l’autre. « L’œil ne peut pas dire à la main : Je n’ai pas besoin de toi, ni de même la tête aux pieds » (1Co 12,14s). L’oreille ne peut pas dire qu’elle ne fait pas partie du corps. Il y a des organes qui sont plus importants ; les autres sont cependant nécessaires.

Saint Ambroise (v. 340-397), évêque de Milan et docteur de l’Église
Traité sur l’Evangile de saint Luc, 7, 85-86 (trad. Véricel, L’Evangile commenté, p. 242 ; cf SC 52, p. 36)

 

 

 

« Si quelqu’un veut être le premier, qu’il soit le dernier de tous et le serviteur de tous. »

dimanche 20 septembre 2015

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Souviens-toi de ce proverbe : « Dieu résiste aux superbes et donne sa grâce aux humbles » (Jc 4,6). Aie présente la parole du Seigneur : « qui s’humilie sera élevé, et qui s’élève sera abaissé » (Mt 23,12)… S’il te semble avoir quelque chose de bon, mets-le à ton compte, mais sans oublier tes fautes ; ne t’enfle pas de ce que tu as fait de bien aujourd’hui, n’écarte pas le mal récent et passé ; si le présent te donne sujet de gloriole, rappelle-toi le passé ; c’est ainsi que tu perceras le stupide abcès ! Et si tu vois ton prochain pécher, garde-toi de ne considérer en lui que cette faute, mais pense aussi à ce qu’il fait ou à ce qu’il a fait de bien ; et souvent, tu le découvriras meilleur que toi, si tu examines l’ensemble de ta vie et ne fais pas le calcul de choses fragmentaires. Car Dieu n’examine pas l’homme de façon fragmentaire… Rappelons-nous souvent tout cela pour nous préserver de l’orgueil, nous abaissant pour être élevés.

Imitons le Seigneur qui est descendu du ciel jusqu’au dernier abaissement… Mais après un tel abaissement, il a fait éclater sa gloire, glorifiant avec lui ceux qui avaient été méprisés avec lui. Tels étaient bien en effet, ses bienheureux premiers disciples, eux qui, pauvres et nus, parcoururent l’univers, sans paroles de sagesse, sans escorte fastueuse, mais seuls, errants et dans la peine, vagabonds sur terre et sur mer, battus de verges, lapidés, poursuivis, et finalement mis à mort. Tels sont pour nous les enseignements divins de notre Père. Imitons-les pour arriver, nous aussi, à la gloire éternelle, ce don parfait et véritable du Christ.

Saint Basile (v. 330-379), moine et évêque de Césarée en Cappadoce, docteur de l’Église
Homélie sur l’humilité, 5-6 (trad. Brésard, 2000 ans B, p. 232)

 

 

 

« Les Douze étaient avec lui, ainsi que des femmes. »

vendredi 18 septembre 2015

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En ce qui concerne la mission, le fait d’être homme ou femme n’entraîne aucune restriction, de même que l’action salvifique et sanctifiante de l’Esprit chez l’homme n’est aucunement limitée par le fait qu’il soit Juif ou Grec, esclave ou libre, suivant les paroles bien connues de l’apôtre Paul : « Car tous vous ne faites qu’un dans le Christ Jésus » (Ga 3,28).

Cette unité ne supprime pas les différences. L’Esprit Saint, qui opère cette unité dans l’ordre surnaturel de la grâce sanctifiante, contribue dans la même mesure au fait que « vos fils et vos filles prophétiseront » (Jl 3,1). Prophétiser, cela veut dire exprimer par la parole et par la vie « les merveilles de Dieu » (Ac 2,11), en sauvegardant la vérité et l’originalité de chaque personne, homme ou femme. L’égalité évangélique, la parité de la femme et de l’homme vis-à-vis des merveilles de Dieu, telle qu’elle s’est manifestée d’une manière si claire dans les œuvres et les paroles de Jésus de Nazareth, constitue le fondement le plus évident de la dignité et de la vocation de la femme dans l’Eglise et dans le monde. Toute vocation a un sens profondément personnel et prophétique. Dans la vocation ainsi comprise, la personnalité de la femme trouve une dimension nouvelle : c’est la dimension des « merveilles de Dieu » dont la femme devient le vivant sujet et le témoin irremplaçable.

Saint Jean-Paul II (1920-2005), pape
Lettre apostolique « Mulieris dignitatum » § 16 (trad. © copyright Libreria Editrice Vaticana)

 

 

 

 

« Ses péchés, ses nombreux péchés sont pardonnés. »

jeudi 17 septembre 2015

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Quand elle a vu les paroles du Christ se répandre partout comme des aromates, la pécheresse…s’est mise à détester la puanteur de ses actes… : « Je n’ai pas eu égard à la miséricorde dont le Christ m’environne, me cherchant quand je m’égare par ma faute. Car c’est moi qu’il cherche partout ; c’est pour moi qu’il dîne chez le pharisien, lui qui nourrit le monde tout entier. Il fait de la table un autel de sacrifice où il s’offre, remettant leur dette à ses débiteurs pour qu’ils s’approchent avec confiance en disant : ‘ Seigneur, délivre-moi du gouffre de mes œuvres. ‘ »

Avidement, elle y accourt et, dédaignant les miettes, elle a saisi le pain ; plus affamée que la Cananéenne (Mc 7,24s), elle a rassasié son âme vide, car elle avait autant de foi. Ce n’est pas son cri d’appel qui l’a rachetée mais son silence, car elle a dit dans un sanglot : « Seigneur délivre-moi du gouffre de mes œuvres »…

Elle s’est hâtée à la maison du pharisien, se précipitant dans la pénitence. « Allons, mon âme, dit-elle, voici le temps que tu demandais ! Celui qui purifie est là, pourquoi rester dans le gouffre de tes œuvres ? Je m’en vais à lui, car c’est pour moi qu’il est venu. Je laisse mes anciens amis, car celui qui est là aujourd’hui, je le désire passionnément ; et puisqu’il m’aime, à lui mon parfum et mes larmes… Le désir du désiré me transfigure et j’aime celui qui m’aime comme il veut être aimé. Je me repens et me prosterne, c’est ce qu’il attend ; je cherche le silence et la retraite, c’est ce qui lui plaît. Je romps avec le passé ; je renonce au gouffre de mes œuvres.

« J’irai à lui donc pour être illuminée, comme le dit l’Écriture, je vais approcher du Christ et je ne serai pas confondue (Ps 33,6 ;1P 2,6). Il ne me fera pas de reproches ; il ne me dira pas : ‘ Jusqu’à présent tu étais dans les ténèbres et tu es venue me voir, moi le soleil. ‘ C’est pourquoi je prendrai du parfum et je ferai de la maison du pharisien un baptistère où je laverai mes fautes et où je me purifierai de mon péché. De larmes, d’huile et de parfum, je remplirai la cuve baptismale où je me laverai, où je me purifierai, et je m’échapperai du gouffre de mes œuvres ».

Saint Romanos le Mélode (?-v. 560), compositeur d’hymnes
Hymne 21 (trad. Bouchet, Lectionnaire, p.327 / SC 114, p. 25s)

 

 

 

 

« Heureux, vous les pauvres… Heureux, vous qui pleurez. »

mercredi 9 septembre 2015

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« Bienheureux les pauvres. » Les pauvres ne sont pas tous bienheureux ; car la pauvreté est une chose neutre : il peut y avoir de bons et de méchants pauvres… Bienheureux le pauvre qui a crié et que le Seigneur a exaucé (Ps 33,7) : pauvre de fautes, pauvre de vices, le pauvre chez qui le prince de ce monde n’a rien trouvé (Jn 14,30), pauvre à l’imitation de ce Pauvre qui, étant riche, s’est fait pauvre pour nous (2Co 8,9). C’est pourquoi Matthieu donne l’explication complète : « Bienheureux les pauvres en esprit », car le pauvre en esprit ne se gonfle pas, ne s’exalte pas en sa pensée tout humaine. Telle est donc la première béatitude.

[« Bienheureux les doux » écrit Matthieu ensuite.] Ayant laissé tout péché…, étant content de ma simplicité, dénué de mal, il me reste à modérer mon caractère. A quoi me sert-il de manquer des biens du monde si je ne suis pas doux et tranquille ? Car suivre le droit chemin, c’est bien entendu suivre celui qui dit : « Apprenez de moi que je suis doux et humble de cœur » (Mt 11,29)…

Cela fait, souvenez-vous que vous êtes pécheur : pleurez vos péchés, pleurez vos fautes. Et il est bien que la troisième béatitude soit pour ceux qui pleurent leurs péchés, car c’est la Trinité qui pardonne les péchés. Purifiez-vous donc par vos larmes et lavez-vous par vos pleurs. Si vous pleurez sur vous-mêmes, un autre n’aura pas à vous pleurer… Chacun a ses morts à pleurer ; nous sommes morts quand nous péchons… Que celui qui est pécheur pleure donc sur lui-même et se reprenne, afin de devenir juste, car « le juste s’accuse lui-même » (Pr 18,17).

Saint Ambroise (v. 340-397), évêque de Milan et docteur de l’Église
Sur l’évangile de St Luc, V, 53-55 (trad. SC 45, p.202)

 

 

 

« Les deux ne feront qu’une seule chair. Ce mystère est grand : il s’applique au Christ et à l’Église. » (Ep 5,31)

vendredi 4 septembre 2015

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Une union étrange et extraordinaire a eu lieu lorsque « le Verbe s’est fait chair » dans le sein de la Vierge et a ainsi « habité parmi nous » (Jn 1,14). De même que tous les élus sont ressuscités dans le Christ lorsqu’il est ressuscité, de même en lui des noces ont été célébrées : l’Église a été unie à un Époux par les liens du mariage quand l’homme-Dieu a reçu en plénitude les dons de l’Esprit Saint et que toute la divinité est venue habiter dans un corps semblable au nôtre… Le Christ est devenu homme par l’Esprit Saint et, « comme un époux qui sort de sa chambre » (Ps 18,6), il est sorti du sein de la Vierge, qui a été en effet sa chambre nuptiale. Mais l’Église, en renaissant de l’eau dans le même Esprit, devient un seul corps dans le Christ, si bien que les deux « ne font plus qu’une seule chair » (Mt 19,5), ce qui, « par rapport au Christ et à l’Église, est un grand mystère » (Ep 5,31).

Ce mariage dure depuis le début de l’Incarnation du Christ jusqu’au moment où le Christ reviendra et que tous les rites de l’union nuptiale seront accomplis. Alors, ceux qui seront prêts et qui auront rempli comme il le faut les conditions d’une si grande union, entreront avec lui, pleins de respect, dans la salle des noces éternelles (Mt 25,10). En attendant, l’Épouse promise au Christ chemine vers son Époux, et elle garde l’alliance avec lui chaque jour dans la foi et la tendresse, jusqu’à ce qu’il revienne.

Saint Paschase Radbert (?-v. 849), moine bénédictin
Commentaire sur l’évangile de Matthieu, 10, 22 ; CCM 56 B, 1072-1073 (trad. Delhougne, Les Pères commentent, p. 248)

 

 

 

 

« Avance au large et jetez les filets. »

jeudi 3 septembre 2015

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« Avance au large », c’est à dire dans la haute mer des débats. Y a-t-il profondeur comparable à « l’abîme de la richesse, de la sagesse et de la science du Fils de Dieu » (Rm 11,33), à la proclamation de sa filiation divine ? … L’Église est conduite par Pierre dans la haute mer du témoignage, pour contempler le Fils de Dieu ressuscité et l’Esprit Saint répandu.

Quels sont ces filets des apôtres que le Christ ordonne de jeter ? N’est-ce pas l’enchaînement des paroles, les replis du discours, la profondeur des arguments, qui ne laissent pas échapper ceux qu’ils ont pris ? Ces instruments de pêche des apôtres ne font pas périr leur prise, mais la conservent, la retirent des abîmes vers la lumière, conduisent des bas-fonds vers les hauteurs…

« Maître, dit Pierre, nous avons peiné toute une nuit sans rien prendre, mais, sur ta parole, je vais lâcher les filets. » Moi aussi, Seigneur, je sais que pour moi il fait nuit, quand tu ne me commandes pas. Je n’ai encore converti personne par mes paroles, il fait encore nuit. J’ai parlé le jour de l’Épiphanie : j’ai lâché le filet, et je n’ai encore rien pris. J’ai lâché le filet pendant le jour. J’attends que tu me l’ordonnes ; sur ta parole, je le lâcherai encore. La confiance en soi est vaine, mais l’humilité est fructueuse. Eux qui jusque-là n’avaient rien pris, voici que, à la voix du Seigneur, ils capturent une énorme quantité de poissons.

Saint Ambroise (v. 340-397), évêque de Milan et docteur de l’Église
Commentaire sur l’évangile de Luc, IV,71-76 ; SC 45 (trad. cf SC, p. 180)

 

 

 

« Celui qui mange ma chair et boit mon sang a la vie éternelle. » (Jn 6,54)

dimanche 23 août 2015

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Celui qui se nourrit du Christ dans l’eucharistie n’a pas besoin d’attendre l’au-delà pour recevoir la vie éternelle : il la possède déjà sur terre, comme prémices de la plénitude à venir, qui concernera l’homme dans sa totalité. Dans l’eucharistie en effet, nous recevons également la garantie de la résurrection des corps à la fin des temps : « Celui qui mange ma chair et boit mon sang a la vie éternelle ; et moi, je le ressusciterai au dernier jour » (Jn 6,54). Cette garantie de la résurrection à venir vient du fait que la chair du Fils de l’homme, donnée en nourriture, est son corps dans son état glorieux de Ressuscité. Avec l’eucharistie, on assimile pour ainsi dire le « secret » de la résurrection. C’est pourquoi saint Ignace d’Antioche définit avec justesse le pain eucharistique comme « remède d’immortalité, antidote pour ne pas mourir ».

La tension eschatologique suscitée dans l’eucharistie exprime et affermit la communion avec l’Église du ciel. Ce n’est pas par hasard que, dans les anaphores orientales ou dans les prières eucharistiques latines, on fait mémoire avec vénération de Marie, toujours vierge, Mère de notre Dieu et Seigneur Jésus Christ, des anges, des saints apôtres, des glorieux martyrs et de tous les saints. C’est un aspect de l’eucharistie qui mérite d’être souligné : en célébrant le sacrifice de l’Agneau, nous nous unissons à la liturgie céleste, nous associant à la multitude immense qui s’écrie : « Le salut est donné par Dieu, lui qui siège sur le Trône, et par l’Agneau » (Ap 7,10). L’eucharistie est vraiment un coin du ciel qui s’ouvre sur la terre. C’est un rayon de la gloire de la Jérusalem céleste, qui traverse les nuages de notre histoire et qui illumine notre chemin.

Saint Jean-Paul II (1920-2005), pape
Encyclique « Ecclesia de Eucharistia », 18-19 (trad. © copyright Libreria Editrice Vaticana)