ACCUEIL

Archive pour le mot-clef ‘Eglise’

« Pourquoi ces pensées qui surgissent en vous ? »

jeudi 24 avril 2025

Ce passage de l’Évangile…nous montre vraiment qui est le Christ et vraiment qui est l’Église…, afin que nous comprenions bien quelle Épouse ce divin Époux a choisie et qui est l’Époux de cette sainte Épouse… Dans cette page nous pouvons lire leur acte de mariage…

Tu as appris que le Christ est le Verbe, la Parole de Dieu, uni à une âme humaine et à un corps humain… Ici, les disciples ont cru voir un esprit ; ils ne croyaient pas que le Seigneur avait un corps véritable. Mais comme le Seigneur connaissait le danger de telles pensées, il s’empresse de les arracher de leur cœur… : « Pourquoi ces pensées montent-elles dans votre cœur ? Voyez mes mains et mes pieds ; touchez et voyez qu’un esprit n’a ni chair ni os comme vous voyez que j’en ai ». Et toi, à ces mêmes pensées folles, oppose avec fermeté la règle de foi que tu as reçue… Le Christ est vraiment le Verbe, le Fils unique égal au Père, uni à une âme vraiment humaine et à un vrai corps pur de tout péché. C’est ce corps qui est mort, ce corps qui est ressuscité, ce corps qui a été attaché à la croix, ce corps qui a été déposé dans le tombeau, ce corps qui est assis dans les cieux. Notre Seigneur voulait persuader à ses disciples que ce qu’ils voyaient, c’était vraiment des os et de la chair… Pourquoi a-t-il voulu me convaincre de cette vérité ? Parce qu’il savait à quel point c’est pour mon bien de la croire et combien j’avais à perdre si je n’y croyais pas. Croyez donc, vous aussi : c’est lui l’Époux !

Écoutons maintenant ce qui est dit concernant l’Épouse… : « Il fallait que le Christ souffre et qu’il ressuscite d’entre les morts le troisième jour, et qu’on proclame en son nom le repentir et la rémission des péchés à toutes les nations, en commençant par Jérusalem ». Voilà l’Épouse… : l’Église est répandue par toute la terre, elle a pris tous les peuples dans son sein… Les apôtres voyaient le Christ et croyaient à l’Église, qu’ils ne voyaient pas. Pour nous, nous voyons l’Église ; croyons donc en Jésus Christ, que nous ne voyons pas, et en nous attachant ainsi à ce que nous voyons, nous parviendrons à celui que nous ne voyons pas encore.

Saint Augustin (354-430)

 

 

 

Est-ce qu’ils marchent avec nous ?

mercredi 26 février 2025

Quant à ceux qui n’ont pas encore reçu l’Évangile, eux aussi sont ordonnés de diverses manières au peuple de Dieu. Et en premier lieu, ce peuple qui a reçu les alliances et les promesses, et dont le Christ est issu selon la chair (Rm 9,4-5), peuple très aimé du point de vue de l’élection, « à cause de leurs pères, car les dons et l’appel de Dieu sont irrévocables » (Rm 11,28-29). Mais le dessein de salut embrasse aussi ceux qui reconnaissent le Créateur, en premier lieu les musulmans qui, professant avoir la foi d’Abraham, adorent avec nous le Dieu unique, miséricordieux, qui jugera les hommes au dernier jour.

Quant aux autres qui cherchent le Dieu inconnu à travers des ombres et des images, Dieu n’est pas loin d’hommes de cette sorte, puisque c’est lui qui donne à tous vie, souffle et toutes choses (Ac 17,25-28) et que, comme Sauveur, il veut que tous les hommes soient sauvés (1Tm 2,4). En effet, ceux qui, sans faute de leur part, ignorent l’Évangile du Christ et son Église et cherchent cependant Dieu d’un cœur sincère et s’efforcent, sous l’influence de sa grâce, d’accomplir dans leurs actions sa volonté telle qu’ils la connaissent par ce que leur dicte leur conscience, eux aussi peuvent arriver au salut éternel. La Providence divine ne refuse pas les secours nécessaires pour le salut à ceux qui, sans faute de leur part, ne sont pas encore parvenus à une connaissance explicite de Dieu, mais cherchent, non sans le secours de la grâce divine, à mener une vie droite. En effet, tout ce qui se trouve de bon et de vrai chez eux est considéré par l’Église comme une préparation à l’Évangile et comme un don de Celui qui illumine tout homme pour qu’il ait finalement la vie.

Concile Vatican II

 

 

« Il vient à eux vers la fin de la nuit. »

mercredi 8 janvier 2025

« Après cela, il ordonna à ses disciples de monter dans la barque jusqu’à ce qu’il disperse lui-même les foules ; et, la foule dispersée, il monta pour prier et, le soir venu, il était seul » (Mt 14,22-23). Pour donner la raison de ces faits, il faut faire des distinctions de temps. S’il est seul le soir, cela montre sa solitude à l’heure de la Passion, quand la panique a dispersé tout le monde. S’il ordonne à ses disciples de monter dans la barque et de traverser la mer, pendant qu’il renvoie lui-même les foules et, celles-ci une fois renvoyées, s’il monte sur une montagne, c’est qu’il leur ordonne d’être dans l’Église et de naviguer par la mer, c’est-à-dire ce monde, jusqu’à ce que, revenant dans son avènement de gloire, il rende le salut à tout le peuple qui sera le reste d’Israël (cf Rm 11,5)…et que ce peuple rende grâce à Dieu son Père et s’établisse dans sa gloire et sa majesté…

« Il vient à eux vers la fin de la nuit, à la quatrième veille. » Dans l’expression « quatrième veille de la nuit » on trouve le nombre correspondant aux marques de sa sollicitude. En effet, la première veille a été celle de la Loi, la seconde celle des prophètes, la troisième celle de son avènement corporel, la quatrième se place à son retour glorieux. Mais il trouvera l’Église déclinante et cernée par l’esprit de l’Antéchrist et toutes les agitations de ce monde ; il viendra au plus fort de l’anxiété et des tourments… Les disciples seront dans l’effroi même à l’avènement du Seigneur, redoutant les images de la réalité déformées par l’Antéchrist et les fictions qui s’insinuent dans le regard. Mais le Seigneur qui est bon leur parlera aussitôt, chassera leur peur et leur dira : « C’est moi », dissipant, par la foi en son avènement, la crainte du naufrage menaçant.

Saint Hilaire (v. 315-367)

 

 

 

Solennité de la Toussaint

vendredi 1 novembre 2024

« Soyez saints, parce que je suis saint » (Lv 19, 2), nous dit le Seigneur. Pourquoi Dieu nous fait-il un commandement semblable ? C’est que nous sommes ses enfants, et, si le Père est saint, les enfants le doivent être aussi. Il n’y a que les saints qui peuvent espérer le bonheur d’aller jouir de la présence de Dieu qui est la sainteté même. En effet, être chrétien, et vivre dans le péché, c’est une contradiction monstrueuse. Un chrétien doit être un saint.

Oui, voilà la vérité que l’Église ne cesse de nous répéter, et afin de la graver dans nos cœurs, elle nous représente un Dieu infiniment saint, sanctifiant une multitude infinie de saints qui semblent nous dire : « Souvenez-vous, chrétiens, que vous êtes destinés à voir Dieu et à le posséder ; mais vous n’aurez ce bonheur qu’autant que vous aurez retracé en vous, pendant votre vie mortelle, son image, ses perfections, et particulièrement sa sainteté, sans laquelle nul ne le verra. » Mais, si la sainteté de Dieu paraît au-dessus de nos forces, considérons ces âmes bienheureuses, cette multitude de créatures de tout âge, de tout sexe et de toute condition, qui ont été assujetties aux mêmes misères que nous, exposées aux mêmes dangers, sujettes aux mêmes péchés, attaquées par les mêmes ennemis, environnées des mêmes obstacles. Ce qu’elles ont pu faire, nous le pouvons aussi, nous n’avons aucune excuse pour nous dispenser de travailler à notre salut, c’est-à-dire à devenir saint. (…)

Concluons, en disant que si nous le voulons, nous pouvons être saints, car jamais le bon Dieu ne nous refusera sa grâce pour nous aider à le devenir. Il est notre père, notre Sauveur et notre ami. Il soupire avec ardeur de nous voir délivrés des maux de la vie. Il veut nous combler de toutes sortes de biens, après nous avoir donné, déjà dans ce monde, d’immenses consolations, avant-goût de celles du ciel, que je vous souhaite.

Saint Jean-Marie Vianney (1786-1859)

 

 

 

 

Dans l’Église le Christ nous appelle à la conversion

mercredi 18 septembre 2024

L’Église vit d’une vie authentique lorsqu’elle professe et proclame la miséricorde, attribut le plus admirable du Créateur et du Rédempteur, et lorsqu’elle conduit les hommes aux sources de la miséricorde du Sauveur, dont elle est la dépositaire et la dispensatrice. Dans ce cadre, la méditation constante de la parole de Dieu, et surtout la participation consciente et réfléchie à l’eucharistie et au sacrement de pénitence ou de réconciliation ont une grande signification.

L’eucharistie nous rapproche toujours de cet « amour plus fort que la mort » (Ct 8,6) : en effet « chaque fois que nous mangeons ce pain et que nous buvons cette coupe », non seulement « nous annonçons la mort » du Rédempteur, mais aussi « nous proclamons sa résurrection, dans l’attente de sa venue dans la gloire » (Missel romain; cf 1Co 11,26). La liturgie eucharistique, célébrée en mémoire de celui qui, dans sa mission messianique, nous a révélé le Père par sa parole et par sa croix atteste l’amour inépuisable en vertu duquel il désire toujours s’unir à nous et ne faire qu’un avec nous, allant à la rencontre de tous les cœurs humains.

C’est le sacrement de la pénitence ou de la réconciliation qui « aplanit la route » (Lc 3,3; Is 40,3) de chacun, même quand il est accablé par de lourdes fautes. Dans ce sacrement, tout homme peut expérimenter de manière unique la miséricorde, c’est-à-dire l’amour qui est plus fort que le péché.

Saint Jean-Paul II (1920-2005)

 

 

 

Les ruptures du chrétien et de l’Église

lundi 19 août 2024

Les ruptures nécessaires à l’Église et à un chrétien, les ruptures nécessaires avec le monde pour sauver le monde et les ruptures nécessaires pour que l’Église soit en marche, doivent être placées là où il faut, mais elles sont fondamentales. Je crois qu’il est important que nous prenions conscience des ruptures qui sont les ruptures chrétiennes et sans lesquelles une vie chrétienne n’est pas chrétienne élémentairement, des ruptures qui sont demandées à tout chrétien simplement parce qu’il est un baptisé. On ne peut pas devenir la chair et le sang de l’Église par le baptême, être la chair et le sang de son corps, du corps du Christ, sans qu’il y ait entre le monde et nous des oppositions qui sont des ruptures ; et c’est par ces ruptures que nous devenons aptes à participer à la rédemption du Christ.

« En même temps, dit Paul VI, que l’Église prend plus pleinement conscience de certaines exigences intérieures, elle est sollicitée plus fortement par les besoins du monde auquel elle est destinée. » De même, c’est parce que nous sommes baptisés, parce que nous avons reçu le Saint-Esprit, parce que normalement il doit travailler en nous, qu’il doit nous entraîner dans la marche qu’il imprime à l’Église. Or, tout ce qui bouge rompt avec quelque chose. On pourrait dire que la liberté élémentaire, essentielle des enfants de Dieu, a pour rançon des ruptures. Mais une rupture n’est chrétienne que si elle se motive par l’union au Christ et la participation à l’œuvre du Christ. On ne rompt pas pour rompre. Le corps tout entier, toute l’Église du Christ a besoin de ces ruptures fondamentales. (…) Ce sont des ruptures qui doivent nous rendre libres d’appartenir uniquement et définitivement à Jésus-Christ ; des ruptures qui doivent nous donner la liberté d’essayer par sa grâce de vivre une vie toute de charité selon l’Évangile. Ce sont des ruptures qui doivent nous donner la liberté d’être disponibles à sa volonté au plus intime de l’Église.

Vénérable Madeleine Delbrêl (1904-1964)

 

 

 

« Maris, aimez votre femme à l’exemple du Christ : il a aimé l’Eglise, il s’est livré pour elle. » (Ep 5,25)

vendredi 16 août 2024

L’homme et la femme qui, par l’alliance conjugale « ne sont plus deux mais une seule chair », s’aident et se soutiennent mutuellement par l’union intime de leurs personnes et de leurs activités ; ils prennent ainsi conscience de leur unité et l’approfondissent sans cesse davantage. Cette union intime, don réciproque de deux personnes, non moins que le bien des enfants, exigent l’entière fidélité des époux et requièrent leur unité indissoluble.

Le Christ Seigneur a comblé de bénédictions cet amour aux aspects multiples, issu de la source divine de la charité, et constitué à l’image de son union avec l’Église (Ep 5,32). De même en effet que Dieu a pris autrefois l’initiative d’une alliance d’amour et de fidélité avec son peuple, ainsi, maintenant, le Sauveur des hommes, Époux de l’Église, vient à la rencontre des époux chrétiens par le sacrement de mariage. Il continue de demeurer avec eux pour que les époux, par leur don mutuel, puissent s’aimer dans une fidélité perpétuelle, comme lui-même a aimé l’Église et s’est livré pour elle (Ep 5,25).

L’amour conjugal authentique est assumé dans l’amour divin et il est dirigé et enrichi par la puissance rédemptrice du Christ et l’action salvifique de l’Église, afin de conduire efficacement à Dieu les époux, de les aider et de les affermir dans leur mission sublime de père et de mère. C’est pourquoi les époux chrétiens, pour accomplir dignement les devoirs de leur état, sont fortifiés et comme consacrés par un sacrement spécial ; en accomplissant leur mission conjugale et familiale avec la force de ce sacrement, pénétrés de l’Esprit du Christ qui imprègne toute leur vie de foi, d’espérance et de charité, ils parviennent de plus en plus à leur perfection personnelle et à leur sanctification mutuelle ; c’est ainsi qu’ensemble ils contribuent à la glorification de Dieu.

Concile Vatican II

 

 

 

« Moi, je suis le pain de la vie. »

dimanche 4 août 2024

L’Église vit de l’eucharistie. Cette vérité n’exprime pas seulement une expérience quotidienne de foi, mais elle comporte en synthèse le cœur du mystère de l’Église. Dans la joie, elle fait l’expérience, sous de multiples formes, de la réalisation continuelle de la promesse : « Et moi, je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin du monde » (Mt 28,20). Mais, dans l’eucharistie, par la transformation du pain et du vin en corps et sang du Seigneur, elle jouit de cette présence avec une intensité unique. Depuis que, à la Pentecôte, l’Église, peuple de la Nouvelle Alliance, a commencé son pèlerinage vers la patrie céleste, ce sacrement divin a continué à marquer ses journées, les remplissant d’espérance confiante.

À juste titre, le Concile Vatican II a proclamé que le sacrifice eucharistique est « source et sommet de toute la vie chrétienne » (LG 11). « La très sainte eucharistie contient en effet l’ensemble des biens spirituels de l’Église, à savoir le Christ lui-même, notre Pâque, le pain vivant (1Co 5,7; Jn 6,51), qui par sa chair, vivifiée par l’Esprit Saint et vivifiante, procure la vie aux hommes » (Vatican II PO 5). C’est pourquoi l’Église a le regard constamment fixé sur son Seigneur, présent dans le sacrement de l’autel, dans lequel elle découvre la pleine manifestation de son immense amour.

Saint Jean-Paul II (1920-2005)

 

 

 

« Je crois en l’Eglise une, sainte, catholique et apostolique. »

mardi 30 juillet 2024

« L’Église est sainte : aux yeux de la foi, l’Église…est indéfectiblement sainte. En effet le Christ, Fils de Dieu qui, avec le Père et l’Esprit, est proclamé « seul saint », a aimé l’Église comme son épouse, il s’est livré pour elle afin de la sanctifier, il se l’est unie comme son corps et l’a comblée du don de l’Esprit Saint pour la gloire de Dieu. » L’Église est donc « le peuple saint de Dieu », et ses membres sont appelés « saints » (Lumen gentium, 39,12 ; 1Co 6,1)… Par le Christ et en lui l’Église devient aussi sanctifiante… C’est en elle que « nous acquérons la sainteté par la grâce de Dieu »… En ses membres, la sainteté parfaite est encore à acquérir…

« Tandis que le Christ saint, innocent, sans tache, venu uniquement pour expier les péchés du peuple, n’a pas connu le péché, l’Église, elle, qui renferme des pécheurs dans son propre sein, est donc à la fois sainte et appelée à se purifier, et poursuit constamment son effort de pénitence et de renouvellement. » (LG 42) Tous les membres de l’Église, ses ministres y compris, doivent se reconnaître pécheurs. En tous, l’ivraie du péché se trouve encore mêlée au bon grain de l’Évangile jusqu’à la fin des temps.

L’Église rassemble donc des pécheurs saisis par le salut du Christ mais toujours en voie de sanctification : « L’Église est sainte tout en comprenant en son sein des pécheurs, parce qu’elle n’a elle-même d’autre vie que celle de la grâce. C’est en vivant de sa vie que ses membres se sanctifient ; c’est en se soustrayant à sa vie qu’ils tombent dans les péchés et les désordres qui empêchent le rayonnement de sa sainteté. C’est pourquoi elle souffre et fait pénitence pour ces fautes, dont elle a le pouvoir de guérir ses enfants par le sang du Christ et le don de l’Esprit Saint. »

Catéchisme de l’Église catholique

 

 

 

 

La mission de l’Amour

dimanche 14 juillet 2024

Malgré ma petitesse je sens le besoin, le désir d’accomplir pour toi, Jésus, toutes les œuvres les plus héroïques. Je voudrais parcourir la terre, prêcher ton nom et planter sur le sol infidèle ta Croix glorieuse, mais ô mon Bien-Aimé, une seule mission ne me suffirait pas, je voudrais en même temps annoncer l’Évangile dans les cinq parties du monde et jusque dans les îles les plus reculées. Je voudrais être missionnaire non seulement pendant quelques années, mais je voudrais l’avoir été depuis la création du monde et l’être jusqu’à la consommation des siècles. Ô mon Jésus ! à toutes mes folies que vas-tu répondre ? Y a-t-il une âme plus petite, plus impuissante que la mienne ! Cependant à cause même de ma faiblesse, tu t’es plu, Seigneur, à combler mes petits désirs enfantins, et tu veux aujourd’hui, combler d’autres désirs plus grands que l’univers. (…)

La charité me donna la clef de ma vocation. Je compris que si l’Église avait un corps, composé de différents membres, le plus nécessaire, le plus noble de tous ne lui manquait pas, je compris que l’Église avait un cœur, et que ce cœur était brûlant d’amour. Je compris que l’amour seul faisait agir les membres de l’Église, que si l’amour venait à s’éteindre, les apôtres n’annonceraient plus l’Évangile, les martyrs refuseraient de verser leur sang. Je compris que l’amour renfermait toutes les vocations, que l’amour était tout, qu’il embrassait tous les temps et tous les lieux ; en un mot, qu’il était éternel. Alors, dans l’excès de ma joie délirante, je me suis écriée : “Ô Jésus, mon amour ; ma vocation, enfin je l’ai trouvée, ma vocation, c’est l’amour. Oui, j’ai trouvé ma place dans l’Église et cette place, ô mon Dieu, c’est vous qui me l’avez donnée. Dans le cœur de l’Église, ma Mère, je serai l’amour ; ainsi je serai tout, ainsi mon rêve sera réalisé”.

Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus (1873-1897)