ACCUEIL

Archive pour mars 2024

Le Christ donne sa vie pour ses ennemis

vendredi 22 mars 2024

Méditons profondément sur l’amour du Christ notre Sauveur, qui « a aimé les siens jusqu’au bout » (Jn 13,1), à tel point que pour leur bien, volontairement, il a souffert une mort douloureuse et a manifesté le plus haut degré d’amour qui puisse exister. Car il a dit lui-même : « Il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ses amis » (Jn 15,13). Oui, c’est bien là le plus grand amour qu’on ait jamais montré. Et pourtant notre Sauveur en donna un plus grand encore, car il donna cette preuve d’amour à la fois pour ses amis et pour ses ennemis.

Quelle différence entre cet amour fidèle et les autres formes d’amour faux et inconstant que l’on trouve dans notre pauvre monde !… Qui peut être sûr, dans l’adversité, de garder beaucoup de ses amis, quand notre Sauveur lui-même, lorsqu’il a été arrêté, est resté seul, abandonné des siens? Quand vous partez, qui voudra partir avec vous? Seriez-vous roi, votre royaume ne vous laisserait-il pas partir seul pour vous oublier aussitôt? Même votre famille ne vous laisserait-elle pas partir, comme une pauvre âme abandonnée qui ne sait où aller?

Alors, apprenons à aimer en tout temps, comme nous devrions aimer : Dieu par-dessus toute chose, et toutes les autres choses à cause de lui. Car tout amour qui ne se rapporte pas à cette fin, c’est-à-dire à la volonté de Dieu, est un amour tout à fait vain et stérile. Tout amour que nous portons à un être créé quelconque et qui affaiblit notre amour envers Dieu est un amour détestable et un obstacle à notre marche vers le ciel… Donc, puisque notre Seigneur nous a tant aimés pour notre salut, implorons assidûment sa grâce, de crainte qu’en comparaison de son grand amour, nous soyons trouvés remplis d’ingratitude.

Saint Thomas More (1478-1535)

 

 

 

 

« Je Suis »

jeudi 21 mars 2024

« Abraham, votre père, a exulté à la pensée de voir mon jour ; il l’a vu, et il s’est réjoui. » Abraham a vu le jour du Seigneur quand il a reçu chez lui les trois anges qui représentent la sainte Trinité : trois hôtes auxquels il s’est adressé comme à un seul (Gn 18,2-3)… Mais l’esprit terre à terre des auditeurs du Seigneur n’élève pas leur regard au-dessus de la chair…, et ils lui disent : « Tu n’as pas encore cinquante ans, et tu as vu Abraham ? » Alors, doucement, notre Rédempteur détourne leur regard de son corps de chair pour l’élever à la contemplation de sa divinité, en déclarant : « En vérité, en vérité, je vous le dis, avant qu’Abraham ait existé, moi, je suis ». « Avant » indique le passé, et « je suis » le présent. Parce que sa divinité n’a ni passé ni futur, mais existe toujours, le Seigneur ne dit pas « avant Abraham, j’étais », mais « avant Abraham, je suis ». C’est pourquoi Dieu a déclaré à Moïse : « Je suis celui qui suis… Tu diras aux enfants d’Israël : ‘ Celui-qui-est ‘ m’a envoyé vers vous » (Ex 3,14).

Abraham a eu un avant et un après ; il est venu en ce monde…et il l’a quitté, emporté par la course de sa vie. Mais il appartient à la Vérité d’exister toujours (Jn 14,6), car pour elle rien ne commence dans un premier temps et ne se termine par un temps suivant. Mais ces incroyants, qui ne pouvaient pas supporter ces paroles d’éternité, courent ramasser des pierres pour lapider celui qu’ils ne pouvaient pas comprendre…

« Jésus se déroba et sortit du Temple. » Il est étonnant que le Seigneur ait échappé à ses persécuteurs en se cachant, alors qu’il aurait pu exercer la puissance de sa divinité… Pourquoi donc s’est-il caché ? Parce que s’étant fait homme parmi les hommes, notre Rédempteur nous dit certaines choses par sa parole et d’autres par son exemple. Et que nous dit-il par cet exemple, sinon de fuir avec humilité la colère des orgueilleux, même quand nous pouvons y résister ?… Que personne donc ne regimbe en recevant des affronts, que personne ne rende insulte pour insulte. Car il est plus glorieux, à l’exemple d’un Dieu, d’éviter une injure en se taisant que de prendre le dessus en ripostant.

Saint Grégoire le Grand (v. 540-604)

 

 

 

 

« Si vous étiez les enfants d’Abraham, vous feriez les œuvres d’Abraham. »

mercredi 20 mars 2024

« Je sais que vous êtes enfants d’Abraham » (Jn 8,37). (…) On peut encore donner une autre explication fondée sur le texte grec : « Je sais que vous êtes de la race, ou littéralement, de la semence d’Abraham. » Pour rendre cette explication plus claire, voyons d’abord la différence qui existe entre la semence destinée à former le corps et l’enfant. Il est évident d’abord que la semence a en elle-même toutes les raisons constitutives de celui dont elle est la semence, bien qu’elles soient encore à l’état d’inaction et de repos. Mais après la transformation de cette semence et son action particulière sur la matière qui lui est présentée par la femme, l’enfant, au moyen de l’alimentation qu’il reçoit, prend lui-même la forme de celui qui l’a engendré. Quant au corps, tout enfant vient nécessairement d’une semence, mais toute semence ne se transforme pas en enfant. (…)

Il faut que celui qui est la semence d’Abraham, devienne aussi son fils en prenant sa ressemblance. Or, il peut arriver que par suite de sa négligence ou de son inaction, il détruise en lui cette précieuse semence. Quant à ceux à qui Notre-Seigneur s’adressait, toute espérance n’était pas encore détruite, Jésus savait qu’ils étaient encore la semence d’Abraham, et qu’ils n’avaient pas encore perdu le pouvoir de devenir enfants d’Abraham. C’est pourquoi il leur dit : « Si vous êtes les enfants d’Abraham, faites les œuvres d’Abraham. » S’ils avaient voulu laisser croître cette précieuse semence jusqu’à son parfait développement, ils auraient compris la parole de Jésus. (…)

Il en est qui se bornent à choisir une seule des œuvres d’Abraham, celle que l’Apôtre relève en ces termes : « Abraham crut à la parole de Dieu, et sa foi lui fut imputée à justice. » Mais si, comme ils le prétendent, la foi est la seule œuvre nécessaire, pourquoi le Sauveur n’a-t-il pas dit au singulier : « Faites l’œuvre d’Abraham » mais au pluriel : « Faites les œuvres d’Abraham » ? Ces paroles sont l’équivalent de celles-ci : Faites toutes les œuvres d’Abraham, en prenant toutefois la vie d’Abraham dans le sens allégorique et ses actions dans un sens spirituel. En effet, celui qui veut devenir le fils d’Abraham, ne doit point, à l’exemple d’Abraham, prendre ses servantes pour épouses, ni après la mort de sa femme en épouser une autre dans sa vieillesse.

Origène (v. 185-253)

 

 

 

Solennité de saint Joseph, époux de la Vierge Marie, patron de l’Église universelle

mardi 19 mars 2024

Joseph était le gardien, l’administrateur et le défenseur légitime et naturel de la maison divine dont il était le chef. Il exerça de fait ces charges pendant tout le cours de sa vie mortelle. Il s’appliqua à protéger avec un souverain amour et une sollicitude quotidienne son Épouse et le divin Enfant ; il gagna régulièrement par son travail ce qui était nécessaire à l’un et à l’autre pour la nourriture et le vêtement ; il préserva de la mort l’Enfant menacé par la jalousie d’un roi (…) ; dans les incommodités des voyages et les amertumes de l’exil, il fut constamment le compagnon, l’aide et le soutien de la Vierge et de Jésus.

Or, la divine maison que Joseph gouverna comme avec l’autorité du père contenait les prémices de l’Église naissante. De même que la très sainte Vierge est la Mère de Jésus Christ, elle est aussi la Mère de tous les chrétiens qu’elle a enfantés au Calvaire, au milieu des souffrances suprêmes du Rédempteur ; Jésus Christ aussi est comme le premier-né des chrétiens, qui, par l’adoption et la rédemption, sont ses frères (Rm 8,29).

Telles sont les raisons pour lesquelles le bienheureux patriarche Joseph regarde comme lui étant particulièrement confiée la multitude des chrétiens qui compose l’Église, c’est-à-dire cette immense famille répandue par toute la terre sur laquelle, parce qu’il est l’époux de Marie et le père de Jésus Christ, il possède comme une autorité paternelle. Il est donc naturel et très digne du bienheureux Joseph que, de même qu’il subvenait autrefois à tous les besoins de la famille de Nazareth et l’entourait saintement de sa protection, il couvre maintenant de son patronage céleste et défende l’Église de Jésus Christ.

Léon XIII

 

 

 

 

« Celui d’entre vous qui est sans péché, qu’il soit le premier à lui jeter la pierre. »

lundi 18 mars 2024

« Nul n’a jamais vu Dieu », écrit saint Jean pour donner plus de relief à la vérité selon laquelle « le Fils unique, qui est dans le sein du Père, lui, l’a révélé » (Jn 1,18)… Telle qu’elle est révélée dans le Christ, la vérité sur Dieu « Père des miséricordes » (2Co 1,3) nous permet de le voir particulièrement proche de l’homme, surtout quand il souffre, quand il est menacé dans le fondement même de son existence et de sa dignité. Et c’est pourquoi, dans la situation actuelle de l’Église et du monde, bien des hommes et bien des milieux, guidés par un sens aigu de la foi, s’adressent, je dirais quasi spontanément, à la miséricorde de Dieu. Ils y sont certainement poussés par le Christ, dont l’Esprit est à l’œuvre au fond des cœurs. En effet, dans le contexte des menaces actuelles contre l’homme, le mystère de Dieu comme « Père des miséricordes » que le Christ nous a révélé devient un appel particulier adressé à l’Église.

Je voudrais…répondre à cet appel ; je voudrais reprendre le langage éternel — et en même temps incomparable de simplicité et de profondeur — de la révélation et de la foi pour exprimer encore une fois, en face de Dieu et des hommes, les grandes angoisses de notre temps. En effet, la révélation et la foi nous apprennent moins à méditer sur le mystère de Dieu comme « Père des miséricordes » de manière abstraite qu’à recourir à cette miséricorde au nom du Christ et en union avec lui. Le Christ ne nous a-t-il pas enseigné que notre Père, « qui voit dans le secret » (Mt 6,4), attend continuellement que nous recourions à lui dans tous nos besoins et que nous scrutions toujours son mystère, le mystère du Père et de son amour ? Je désire donc que mes réflexions rendent ce mystère plus proche pour tous, et qu’elles soient en même temps un vibrant appel de l’Église à la miséricorde dont l’homme et le monde contemporain ont un si grand besoin. Car ils en ont besoin, même si souvent ils ne le savent pas.

Saint Jean-Paul II (1920-2005)

 

 

 

Regarder le Christ avec les yeux du Père

dimanche 17 mars 2024

Croire, c’est participer à la connaissance que Dieu a de lui-même et de toutes choses en lui. Par l’exercice de cette vertu, notre vie est comme un reflet de sa vie. Quand l’âme est remplie de foi, elle voit, pour ainsi dire, par les yeux de Dieu. Or, que contemple éternellement le Père ? Son Fils. Il connaît, il aime tout en Lui. Ce regard et cet amour lui sont essentiels. En ce moment, que regarde-t-il ? Le Verbe, son égal, devenu homme par amour.

Le Père apprécie son Fils infiniment, divinement, comme lui seul peut le faire ; c’est pourquoi il est tout entier à lui ; tout ce qu’il fait est ordonné à sa gloire : « Je l’ai glorifié et je vais le glorifier encore » (Jn 12,28). Il tient à ce que son Fils soit reconnu par les créatures raisonnables avec la révérence due à sa divinité. Quand il l’a introduit en ce monde, il a voulu que « tous les anges l’adorent » (He 1,6). Il réclame des hommes le même hommage. Le Père veut « que chacun honore le Fils à l’égal de lui-même » (Jn 5, 23). Et, au Thabor, n’a-t-il pas exigé de tous de « croire aux paroles de Jésus, puisqu’elles étaient celles du Fils de sa dilection » (Mt 17, 5) ?

Si nous regardions le Christ par les yeux du Père, le prix que nous attacherions à la dignité de sa personne, à l’étendue de ses mérites, à la puissance de sa grâce, serait sans limite. Quelle que soient la multitude de nos fautes et notre indigence, nous possédons dans le Christ une suppléance miséricordieuse inépuisable. Dans notre misère, nous sommes riches du Christ (cf. 1 Co 1,5). La surabondance des mérites d’un Dieu est, pour l’Église qui les possède, une source sans cesse jaillissante de gratitude, de louange, de paix et de joie indicibles.

Bienheureux Columba Marmion (1858-1923)

 

 

 

« S’il emprisonne, nul ne pourra ouvrir. » (Jb 12,14)

samedi 16 mars 2024

« S’il détruit, nul ne pourra bâtir ; s’il emprisonne, nul ne pourra ouvrir. » (Jb 12,14 Vg) Dieu tout-puissant détruit le cœur de l’homme lorsqu’il l’abandonne ; il le bâtit quand il l’emplit. Ce n’est pas en effet de haute lutte que Dieu détruit l’âme de l’homme, c’est en se retirant : la voilà perdue, si seulement elle est renvoyée à elle-même. De là vient très souvent qu’au moment où, en sanction de ses fautes, la grâce de Dieu tout-puissant n’emplit pas le cœur d’un auditeur, c’est en vain que du dehors le prédicateur tente de l’instruire, car muette est toute bouche qui parle si ne crie pas au fond du cœur celui qui inspire les paroles qui résonnent. Et il ne faut pas s’étonner qu’un cœur de réprouvé n’entende pas un prédicateur alors que le Seigneur lui-même, quand il parle, rencontre parfois la résistance d’une existence perverse. (….)

Job ajoute avec raison : « S’il emprisonne quelqu’un, nul n’ouvrira. » Si un homme se conduit mal, que se construit-il d’autre que la prison de sa conscience, en sorte que l’accusation de son cœur le charge, même si du dehors ne lui vient aucune inculpation. Car lorsque la justice de Dieu l’abandonne dans l’aveuglement de sa malignité, il est comme enfermé à l’intérieur de lui-même, sans trouver un moyen d’évasion qu’il ne mérite pas de trouver. Souvent, en effet, on voit des êtres désirer sortir de la perversité de leurs actes, mais parce qu’ils sont en même temps écrasés sous le poids de ces actes, enfermés dans une prison d’habitudes coupables, ils sont incapables de sortir eux-mêmes.

Saint Grégoire le Grand (v. 540-604)

 

 

 

« Son heure n’était pas encore venue. »

vendredi 15 mars 2024

« La fête juive des Tentes approchait. Les frères de Jésus lui dirent : Ne reste pas ici, va en Judée, pour que tes disciples là-bas voient les œuvres que tu fais… Jésus leur dit : Mon temps n’est pas encore venu, tandis que pour vous le temps est toujours bon » (Jn 7,2-6)… Jésus répond ainsi à ceux qui lui conseillaient de rechercher la gloire : « le temps de ma gloire n’est pas encore venu ». Voyez la profondeur de cette pensée : ils le poussent à rechercher la gloire, mais lui veut que l’humiliation précède l’élévation ; c’est par l’humilité qu’il veut se frayer un chemin à la gloire. Les disciples qui voulaient être assis l’un à sa droite et l’autre à sa gauche (Mc 10,37) recherchaient la gloire humaine eux aussi : ils ne voyaient que le terme du chemin, sans considérer le chemin qui devait y conduire. Le Seigneur les a donc rappelés à la véritable route, pour qu’ils parviennent à la patrie comme on doit le faire. La patrie est élevée mais la route est humble. La patrie, c’est la vie du Christ ; la route, c’est sa mort. La patrie, c’est la demeure du Christ, la route, c’est sa Passion…

Ayons donc le cœur droit ; le temps de notre gloire n’est pas encore arrivé. Écoutons dire à ceux qui aiment ce monde, comme les frères du Seigneur : « Votre temps est toujours bon, le nôtre n’est pas encore venu ». Osons le dire, nous aussi. Nous qui sommes le Corps de notre Seigneur Jésus Christ, nous qui sommes ses membres, nous qui le reconnaissons avec joie comme notre chef, redisons ces paroles, puisque c’est pour nous qu’il a daigné les dire le premier. Quand ceux qui aiment le monde insultent notre foi, disons-leur : « Votre temps est toujours bon, le nôtre n’est pas encore venu. » L’apôtre Paul, en effet, nous a dit : « Vous êtes morts, et votre vie est désormais cachée avec le Christ en Dieu ». Quand viendra notre temps ? « Quand le Christ, notre vie, apparaîtra, alors vous apparaîtrez, vous aussi, avec lui dans la gloire » (Col 3,3).

« Notre vie est cachée en Dieu avec le Christ ». On pourrait bien dire pendant l’hiver : cet arbre est mort, par exemple un figuier, un poirier ou tout autre arbre fruitier ; pendant tout l’hiver, il semble privé de vie. Mais l’été sert de preuve et permet de juger s’il est vivant. Notre été à nous, c’est la révélation du Christ.

Saint Augustin (354-430)

 

 

 

« Le Père qui m’a envoyé, lui, m’a rendu témoignage. » (Jn 5, 37)

jeudi 14 mars 2024

« Voici que j’ai dans le ciel mon témoin et là-haut mon confident. » (Jb 16,20 Vg) Quand le fils chancelait sur la terre il avait un témoin dans le ciel. Car le Père est le témoin du Fils, qui dit dans l’Évangile : « Et le Père qui m’a envoyé, lui, m’a rendu témoignage. » (Jn 5,37) Mais il est aussi à juste titre appelé son confident, parce que c’est dans une volonté unique, dans un conseil unique que le Père œuvre toujours avec le Fils. Et il est aussi son témoin parce que « personne ne connaît le Fils, si ce n’est le Père » (Mt 11,27). Le Fils avait donc pris un témoin dans le ciel et là-haut un confident le jour où ceux qui le voyaient mourir dans sa chair ne savaient pas apercevoir la puissance de sa divinité. Or si les hommes étaient dans l’ignorance, dans sa mort cependant le Médiateur entre Dieu et les hommes savait que le Père œuvrait avec lui. (…)

En même temps qu’au bienheureux Job ces paroles cependant peuvent convenir aussi à chacun de nous. Quiconque, en effet, aspire en chacun de ses actes aux louanges des hommes cherche son témoin sur la terre. Mais celui qui par sa conduite s’empresse de plaire à Dieu tout-puissant considère que son témoin est dans le ciel. Or il arrive souvent que nos bonnes œuvres mêmes soient critiquées en notre personne par des esprits malavisés. Mais celui qui a son témoin dans le ciel ne doit pas redouter les critiques des hommes.

Saint Grégoire le Grand (v. 540-604)

 

 

 

« Ce que fait le Père, le Fils le fait pareillement. » (Jn 5,19)

mercredi 13 mars 2024

Que votre âme reçoive le dogme fondamental qui concerne Dieu : il n’y a qu’un Dieu, un seul, sans naissance, sans commencement, sans changement ni mutation. Il n’a pas été engendré par un autre, il n’a pas d’autre être pour prendre la succession de sa vie. Il n’a pas commencé de vivre dans le temps, et il n’est pas davantage de date où il finisse. Il est à la fois bon et juste. (…) Unique est l’auteur du ciel et de la terre, le créateur des anges et des archanges. Il est auteur d’une multitude de créatures, mais le Père d’un seul avant les siècles, d’un seul qui est le Fils unique lui-même, notre Seigneur Jésus Christ, par qui il a fait toutes choses, les visibles et les invisibles.

Ce Père de notre Seigneur Jésus Christ n’est pas circonscrit dans un lieu quelconque, ni plus petit que le ciel ; les cieux au contraire sont l’œuvre de ses doigts, et sa main renferme toute la terre. Il est en toute chose et hors de toutes choses. Ne va pas t’imaginer que le soleil est plus brillant que lui ou lui est égal, car celui qui d’abord a créé le soleil doit, sans comparaison, être beaucoup plus grand et plus brillant que lui. Il sait d’avance ce qui doit exister, il est plus fort que tous les êtres, il les connaît tous, il en fait ce qu’il veut. Il n’est pas soumis aux vicissitudes des choses, ni à la naissance, ni également à la fortune, ni à l’inéluctable. Il est de tout point parfait et possède également toute forme de vertu. Il ne subit ni amoindrissement ni accroissement, mais il est toujours dans le même état et absolument identique à lui-même. Il a préparé aux pécheurs un châtiment, aux justes une couronne.

Bien des gens, de différentes manières, se sont égarés loin de ce Dieu unique. (…) Établis donc d’abord solidement dans ton âme ce dogme de la piété par le moyen de la foi.

Saint Cyrille de Jérusalem (313-350)