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Archive pour juillet 2020

Saint Benoît, un modèle pour aujourd’hui

samedi 11 juillet 2020

[Selon la Règle de saint Benoît], pour être en mesure de décider de manière responsable, l’abbé du monastère doit être une personne qui écoute « les avis de ses frères », car « souvent Dieu révèle à un frère plus jeune ce qui est le mieux » (ch. 3). Cette disposition rend étonnamment moderne une Règle écrite il y a presque quinze siècles ! Un homme de responsabilité publique, même à une petite échelle, doit toujours être également un homme qui sait écouter et qui sait apprendre de ce qu’il écoute. (…)

Cette Règle propose des indications utiles non seulement aux moines, mais également à tous ceux qui cherchent un guide sur leur chemin vers Dieu. Par sa modération, son humanité et son sobre discernement entre ce qui est essentiel et ce qui est secondaire dans la vie spirituelle, elle a pu conserver sa force illuminatrice jusqu’à aujourd’hui. Le pape Paul VI, en proclamant Benoît saint patron de l’Europe (…), voulut reconnaître l’œuvre merveilleuse accomplie par le saint à travers la Règle pour la formation de la civilisation et de la culture européenne.

Aujourd’hui, l’Europe — à peine sortie d’un siècle profondément blessé par deux guerres mondiales et après l’effondrement des grandes idéologies qui se sont révélées de tragiques utopies — est à la recherche de son identité. Pour créer une unité nouvelle et durable, les instruments politiques, économiques et juridiques sont assurément importants, mais il faut également susciter un renouveau éthique et spirituel qui puise aux racines chrétiennes du continent. Autrement l’Europe ne pourra pas se reconstruire. Sans cette sève vitale, l’homme reste exposé au danger de succomber à sa vieille tentation de vouloir se racheter tout seul. C’est là une utopie qui, de diverses façons, a causé dans l’Europe du vingtième siècle, comme l’a remarqué le pape Jean-Paul II, « un régression sans précédent dans l’histoire tourmentée de l’humanité ». En recherchant le vrai progrès, écoutons encore aujourd’hui la Règle de saint Benoît comme une lumière pour notre chemin. Le grand moine demeure un véritable maître, et à son école nous pouvons apprendre l’art de vivre le véritable humanisme

Fête de saint Benoît, abbé, patron de l’Europe

 

vendredi 10 juillet 2020

En union de prière, tous les soirs à 18h35 pour les Stes âmes du Purgatoire, tous les jours pour les neuvaines d’Ardouane, et tous les vendredis soir, de 21h30 à 22h00, à la demande de Marie Mère des hommes, aux intentions de ce monde et pour tous ceux partis trop tôt du covid-19 ou malades.

 

 

 

« Celui qui aura persévéré jusqu’à la fin, celui-là sera sauvé. » (Mt 10,22)

vendredi 10 juillet 2020

La persévérance est la vertu qui consomme et couronne toutes les autres. (…) Le moyen qui nous est donné pour que nous puissions compter sur ce don infiniment précieux, le don par excellence, c’est la fidélité quotidienne ; et nous mènerons à bien et à son terme la grande œuvre de toute notre vie, si nous menons à bien et à son terme chacune des œuvres que nous entreprenons pour Dieu : or, c’est là l’objet de la vertu de persévérance.

S. Thomas rattache cette vertu à la vertu de force. Et avec infiniment de raison. Qu’est-ce, en effet, que la force ? C’est une disposition de fermeté qui l’incline l’âme à supporter vaillamment tous les maux, même les pires et les plus continus, plutôt que d’abandonner le bien ; poussée au suprême degré, la force fait endurer le martyre. (…)

En attendant que brillent à nos regards purifiés les splendeurs de l’éternelle lumière, répétons souvent cette prière de l’Église (…): « Ô Dieu, qui dans votre amour restaurez la beauté de l’innocence, attirez vers vous les cœurs de vos serviteurs : que l’ardeur de l’amour qu’a fait naître en eux votre Esprit les rende stables dans la foi et fidèles à pratiquer votre Loi » (Feria IV post Dominic. II Quadrages)

Bienheureux Columba Marmion (1858-1923)

 

 

 

« Proclamez que le Royaume des cieux est tout proche. »

jeudi 9 juillet 2020

L’entrée dans l’Ordre [de saint François] d’un autre homme de bien a porté à sept le nombre des enfants du serviteur de Dieu. Alors ce bon père a réuni tous ses fils, leur a parlé longuement du Royaume de Dieu, du mépris du monde, du renoncement à la volonté propre et de la mortification corporelle, et leur a annoncé son projet de les envoyer dans les quatre parties du monde. (…)

« Allez, dit-il tendrement à ses fils, et annoncez la paix aux hommes ; proclamez la conversion pour qu’ils obtiennent le pardon de leurs péchés (Mc 1,4). Soyez patients dans la difficulté, assidus à la prière, courageux au travail ; soyez sans prétention dans vos sermons, sans écarts dans votre conduite et reconnaissants pour les bienfaits reçus. Si vous remplissez ce programme, ‘le Royaume des cieux est à vous’ ! » (Mt 5,3; Lc 6,20)

Eux alors, humblement à genoux aux pieds du serviteur de Dieu, ont reçu cet envoi dans la joie spirituelle qui vient de la sainte obéissance. François a dit à chacun : « Abandonne au Seigneur tout souci, et il prendra soin de toi » (Ps 54,23). C’était sa phrase habituelle lorsqu’il envoyait un frère en mission. Quant à lui, conscient de sa vocation de modèle et voulant « mettre en œuvre » et pas seulement « enseigner » (Ac 1,1), il a pris un de ses compagnons et s’en est allé vers l’un des quatre points cardinaux

Saint Bonaventure (1221-1274)

 

 

 

« Ces douze, Jésus les envoya en mission. »

mercredi 8 juillet 2020

La mission divine confiée par le Christ aux Apôtres est destinée à durer jusqu’à la fin des siècles (cf. Mt 28, 20), étant donné que l’Évangile qu’ils doivent transmettre est pour l’Église principe de toute sa vie, pour toute la durée du temps. C’est pourquoi les Apôtres prirent soin d’instituer, dans cette société hiérarchiquement ordonnée, des successeurs.

En effet, ils n’eurent pas seulement pour leur ministère des auxiliaires divers (Ac 6,2-6; 11,30), mais, pour que la mission qui leur avait été confiée pût se continuer après leur mort, ils donnèrent mandat, comme par testament, à leurs coopérateurs immédiats d’achever leur tâche et d’affermir l’œuvre commencée par eux, leur recommandant de prendre garde à tout le troupeau dans lequel l’Esprit Saint les avait institués pour paître l’Église de Dieu (cf. Ac 20, 28). Ils instituèrent donc des hommes, de ce genre, leur donnant pour la suite charge d’ordonner qu’après leur mort des hommes éprouvés recueillent leur ministère.

Parmi les différents ministères qui s’exercent dans l’Église depuis les premiers temps, la première place, au témoignage de la Tradition, appartient à la fonction de ceux qui, établis dans l’épiscopat, dont la ligne se continue depuis les origines, sont les instruments de transmission de la semence apostolique. Ainsi, selon le témoignage de saint Irénée, c’est la Tradition apostolique qui se manifeste et se conserve dans le monde entier par ceux que les Apôtres ont faits évêques et par leurs successeurs jusqu’à nous.

Ainsi donc, les évêques ont reçu, pour l’exercer avec l’aide des prêtres et des diacres, le ministère de la communauté. Ils président à la place de Dieu le troupeau, dont ils sont les pasteurs, par le magistère doctrinal, le sacerdoce du culte sacré, le ministère du gouvernement. De même que la charge confiée personnellement par le Seigneur à Pierre, le premier des Apôtres, et destinée à être transmise à ses successeurs, constitue une charge permanente, permanente est également la charge confiée aux Apôtres d’être les pasteurs de l’Église, charge à exercer sans interruption par l’ordre sacré des évêques

Concile Vatican II

 

 

 

« Priez le maître de la moisson d’envoyer des ouvriers. »

mardi 7 juillet 2020

Un jour que je pensais à ce que je pouvais faire pour sauver les âmes, une parole de l’Évangile m’a montré une vive lumière. Autrefois Jésus disait à ses disciples en leur montrant les champs de blés mûrs : « Levez les yeux et voyez comme les campagnes sont déjà assez blanches pour être moissonnées » (Jn 4,35), et un peu plus tard : « À la vérité la moisson est abondante mais le nombre des ouvriers est petit ; demandez donc au maître de la moisson qu’il envoie des ouvriers ». Quel mystère ! Jésus n’est-il pas tout-puissant ? Les créatures ne sont-elles pas à celui qui les a faites ? Pourquoi Jésus dit-il donc : « Demandez au maître de la moisson qu’il envoie des ouvriers » ? Pourquoi ?

Ah ! c’est que Jésus a pour nous un amour si incompréhensible qu’il veut que nous ayons part avec lui au salut des âmes. Il ne veut rien faire sans nous. Le créateur de l’univers attend la prière d’une pauvre petite âme pour sauver les autres âmes rachetées comme elle au prix de tout son sang. Notre vocation à nous ce n’est pas d’aller moissonner dans les champs de blés mûrs. Jésus ne nous dit pas : « Baissez les yeux, regardez les campagnes et allez les moissonner ». Notre mission [comme Carmélites] est encore plus sublime. Voici les paroles de notre Jésus : « Levez les yeux et voyez. Voyez comme dans mon Ciel il y a des places vides, c’est à vous de les remplir ; vous êtes mes Moïse priant sur la montagne (Ex 17,8s). Demandez-moi des ouvriers et j’en enverrai, je n’attends qu’une prière, un soupir de votre cœur !

Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus (1873-1897)

 

 

 

 

Bulletin n°124

lundi 6 juillet 2020

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« Ta foi t’a sauvée »

lundi 6 juillet 2020

La foi, c’est ce qui fait que nous croyons du fond de l’âme (…) toutes les vérités que la religion nous enseigne, le contenu de la Sainte Écriture par conséquent et tous les enseignements de l’Évangile, tout ce qui nous est proposé par l’Église enfin. Le juste vit vraiment de cette foi (Rm 1,17), car elle remplace pour lui la plupart des sens de la nature. Elle transforme tellement toutes choses qu’à peine les anciens sens peuvent-ils servir à l’âme ; elle ne perçoit par eux que de trompeuses apparences ; la foi lui montre les réalités.

L’œil lui montre un pauvre ; la foi lui montre Jésus (cf Mt 25,40). L’oreille lui fait entendre des injures et des persécutions ; la foi lui chante : « Réjouissez-vous et jubilez de joie » (cf Mt 5,12). Le toucher nous fait sentir des coups de pierre reçus ; la foi nous dit : « Soyez dans une grande joie d’avoir été jugés dignes de souffrir quelque chose pour le nom du Christ » (cf Ac 5,41). Le goût nous fait sentir l’encens ; la foi nous dit que le véritable encens « sont les prières des saints » (Ap 8,4).

Les sens nous séduisent par les beautés créées ; la foi pense à la beauté incréée et prend en pitié toutes les créatures qui sont un néant et une poussière à côté de cette beauté-là. Les sens ont horreur de la douleur ; la foi la bénit comme la couronne de mariage qui l’unit à son Bien-aimé, comme la marche avec son Époux, la main dans sa main divine. Les sens se révoltent contre l’injure ; la foi la bénit : « Bénissez ceux qui vous maudissent » (Lc 6,28) (…); elle la trouve douce car c’est partager le sort de Jésus. (…) Les sens sont curieux ; la foi ne veut rien connaître : elle a soif de s’ensevelir et voudrait passer toute sa vie immobile au pied du tabernacle

Bienheureux Charles de Foucauld (1858-1916)

 

 

 

 

Devenir l’empreinte du Royaume de Dieu

dimanche 5 juillet 2020

Il est dit : Sur qui me reposerai-je, sinon sur celui qui est doux et humble et qui craint mes paroles ? » (Is 66,2 LXX) D’où il est clair que le Royaume de Dieu le Père appartient aux humbles et aux doux. Il est dit en effet : « Bienheureux les doux, car ils hériteront la terre » (Mt 5,4). (…)

La terre, c’est l’état et la puissance fermes et tout à fait immuables suscités par la beauté et la droiture des doux, car elle est toujours avec le Seigneur, elle porte une joie incessante, elle a conquis le Royaume préparé dès l’origine et elle a été rendu digne du lieu et de l’ordre du ciel, telle une terre dont la place au milieu de l’univers est la raison de la vertu, selon laquelle l’homme doux qui est au milieu, entre la louange et la diffamation, demeure impassible, ni enflé par les louanges, ni attristé par les diffamations. Car après avoir repoussé le désir de ces choses dont elle est affranchie par nature, la raison ne sent pas leurs attaques quand elles la troublent : elle s’est reposée de leur agitation et elle a transporté toute la puissance de l’âme dans le port de la liberté divine dégagée de toute action, cette liberté que le Seigneur désirait transmettre à ses disciples. Il dit : « Chargez-vous de mon joug, apprenez de moi que je suis doux et humble de cœur, et vous trouverez le repos pour vos âmes » (Mt 11,29). Il appelle repos la puissance du Royaume divin, cette puissance qui suscite en ceux qui sont dignes une souveraineté dégagée de toute servitude.

Or si la puissance indestructible du Royaume à l’état pur est donnée aux humbles et aux doux, qui serait à ce point sans amour et sans nul désir des biens divins pour ne pas tendre à l’extrême vers l’humilité et la douceur, afin de devenir l’empreinte du Royaume de Dieu, autant qu’il est possible à l’homme, en portant en lui ce qui, par la grâce, lui donne une forme spirituelle semblable à celle du Christ, lequel, en vérité, est naturellement par essence le grand Roi

Saint Maxime le Confesseur (v. 580-662)

 

 

 

 

L’eucharistie : le don que donne le Christ/Époux à l’Église/Épouse

samedi 4 juillet 2020

Dans l’eucharistie s’exprime avant tout sacramentellement l’acte rédempteur du Christ-Époux envers l’Église-Épouse. (…) Le Concile Vatican II a renouvelé dans l’Église la conscience de l’universalité du sacerdoce. Dans la Nouvelle Alliance, il n’y a qu’un seul sacrifice et un seul prêtre, le Christ. Tous les baptisés, les hommes comme les femmes, participent à ce sacerdoce unique, car ils doivent « offrir leur personne et leur vie en sacrifice saint, capable de plaire à Dieu » (Rm 12,1), porter témoignage du Christ sur toute la surface de la terre, et « rendre compte devant tous ceux qui le demandent de l’espérance qui est en eux » d’une vie éternelle (1P 3,15). (…) Tous les membres de l’Église (…) participent non seulement à la mission sacerdotale, mais encore à la mission prophétique et royale du Christ Messie.

Cette participation entraîne en outre l’union organique de l’Église, comme Peuple de Dieu, avec le Christ. Le « grand mystère » évoqué par la lettre aux Éphésiens (5,32) s’y exprime en même temps : l’Épouse unie à son Époux, unie parce qu’elle vit de sa vie, unie parce qu’elle participe à sa triple mission (…), unie de manière à répondre par un don désintéressé de soi au don inexprimable de l’amour de l’Époux, le Rédempteur du monde. Cela concerne toute l’Église, les femmes comme les hommes, et évidemment cela concerne aussi ceux qui participent au sacerdoce ministériel, qui est par nature un service. Dans le cadre du « grand mystère » du Christ et de l’Église, tous sont appelés à répondre — comme une épouse — par le don de leur vie au don inexprimable de l’amour du Christ qui seul est, comme Rédempteur du monde, l’Époux de l’Église

Saint Jean-Paul II (1920-2005)