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Archive pour juin 2019

La prière est une demande de ce que Dieu donne

jeudi 20 juin 2019

Comme je le disais, on trouvera que les paroles de la prière du Seigneur portent en elles la demande. Elle parle en effet du Père, du nom du Père et du Royaume. Elle montre, par ailleurs, que celui qui prie est fils de ce père dans la grâce. Elle demande que ceux qui sont dans le ciel et ceux qui sont sur la terre proviennent d’une seule volonté. Elle prescrit de demander le pain « épiousios » [quotidien]. Elle donne aux hommes la loi de la réconciliation : et, par le fait de pardonner et d’être pardonné, elle relie la nature à elle-même pour qu’elle ne soit pas coupée par la différence des volontés. Elle enseigne à s’efforcer, par la prière, de ne pas entrer dans la tentation, qui est la loi du péché. Et elle exhorte à se délivrer du malin.

Il fallait, en effet, que celui qui accomplit lui-même les biens et les donne à ceux qui croient en lui et imitent sa conduite dans la chair, soit aussi celui qui leur enseigne comme à ses disciples, et leur offre tels les fondements de cette vie, les mots de la prière, ces mots par lesquels il révélait les trésors cachés de la sagesse et de la connaissance (cf. Col 2,3) qui demeurent spécifiquement en lui, dès lors qu’il portait de toute évidence vers la jouissance de ces trésors le désir de ceux qui demandent.

C’est pourquoi, je pense, le Verbe a appelé prière cet enseignement qui porte en lui la demande des dons que, par grâce, Dieu accorde aux hommes. Ainsi nos Pères inspirés par Dieu ont exposé et défini la prière en disant que la prière est une demande de ce que Dieu donne naturellement aux hommes comme il lui convient.

Saint Maxime le Confesseur (v. 580-662)

 

 

 

« Quand tu pries, retire-toi au fond de ta maison. »

mercredi 19 juin 2019

Tout est un pour ceux qui sont parvenus à l’unité profonde de la vie divine : le repos et l’action, contempler et agir, se taire et parler, écouter et s’ouvrir, recevoir en soi le don de Dieu et rendre l’amour à flots dans l’action de grâces et la louange. (…) Il nous faut pendant des heures écouter en silence, laisser la parole divine s’épanouir en nous jusqu’à ce qu’elle nous incite à louer Dieu dans la prière et le travail.

Les formes traditionnelles nous sont nécessaires aussi et nous devons participer au culte public ainsi que l’ordonne l’Église, pour que notre vie intérieure s’éveille, reste dans la voie droite et trouve l’expression qui lui convient. La louange solennelle de Dieu doit avoir ses sanctuaires sur la terre afin d’être célébrée avec toute la perfection dont les hommes sont capables. De là, au nom de la sainte Église, elle peut monter vers le ciel, agir sur tous ses membres, éveiller leur vie intérieure et stimuler leur effort fraternel. Mais pour que ce chant de louange soit vivifié de l’intérieur, encore faut-il qu’il y ait dans ces lieux de prière des temps réservés à l’approfondissement spirituel dans le silence ; sinon, cette louange dégénérerait en un balbutiement des lèvres dépouillé de vie. C’est grâce à ces foyers de vie intérieure que ce danger est écarté ; les âmes peuvent y méditer devant Dieu dans le silence et la solitude, afin d’être au cœur de l’Église les chantres de l’amour qui vivifie tout.

Sainte Thérèse-Bénédicte de la Croix [Édith Stein] (1891-1942)

 

 

 

« Aimez vos ennemis. »

mardi 18 juin 2019

Dans toutes les œuvres de vraie charité parfaite dont je vous parle, rien n’est à faire avec les mains ou les pieds — donc personne ne peut dire qu’il en est incapable ou infirme. (…) Personne ne pourra y opposer de façon plausible une excuse quelconque, disant qu’il ne peut pas mettre ces conseils en pratique. Car on ne te dit pas : « Jeûne plus que tu ne peux, reste éveillé la nuit plus que tu n’en as la force » (…) ; on ne t’oblige pas à vendre tous tes biens et tout donner aux pauvres, ni à rester vierge. (…) Que celui qui peut accomplir tout cela rende grâce à Dieu. Et que celui qui ne peut pas le faire garde la vraie charité, et en elle il possédera tout, car l’amour suffit, même sans toutes ces bonnes œuvres. Mais ces bonnes œuvres sans l’amour ne servent à rien du tout. C’est pourquoi je vous dis et redis tout cela, frères très chers, pour que vous puissiez comprendre toujours mieux que personne ne peut prétendre ne pas pouvoir accomplir les commandements de Dieu. (…)

Gardez donc le lien doux et salutaire de l’amour, sans lequel le riche est pauvre et avec lequel le pauvre est riche. Que possède le riche s’il n’a pas la charité ? (…) Et puisque, comme le dit l’évangéliste Jean, « Dieu est amour » (1Jn 4,8), qu’est-ce qui pourra manquer au pauvre, si par la charité il mérite de posséder Dieu ? (…) Aimez donc, frères très chers, et gardez la charité, sans laquelle personne ne verra jamais Dieu.

Saint Césaire d’Arles (470-543)

 

 

 

« Moi, je vous dis de ne pas riposter au méchant. »

lundi 17 juin 2019

La Loi disait : « Œil pour œil, dent pour dent » (Ex 21,24). Mais le Seigneur exhorte non seulement à recevoir avec patience le coup de celui qui nous gifle, mais encore à lui présenter humblement l’autre joue. Car le but de la Loi était de nous apprendre à ne pas faire ce que nous ne voulions pas souffrir. Elle nous empêchait donc de faire le mal par la peur de souffrir. Mais ce qui est demandé maintenant, c’est de rejeter la haine, l’amour du plaisir, l’amour de la gloire et les autres tendances mauvaises. (…)

La Loi disait : « Œil pour œil, dent pour dent » (Ex 21,24). Mais le Seigneur exhorte non seulement à recevoir avec patience le coup de celui qui nous gifle, mais encore à lui présenter humblement l’autre joue. Car le but de la Loi était de nous apprendre à ne pas faire ce que nous ne voulions pas souffrir. Elle nous empêchait donc de faire le mal par la peur de souffrir. Mais ce qui est demandé maintenant, c’est de rejeter la haine, l’amour du plaisir, l’amour de la gloire et les autres tendances mauvaises. (…)

Le Christ nous apprend par les saints commandements comment être purifiés de nos passions, afin qu’elles ne nous fassent plus retomber dans les mêmes péchés. Il nous montre la cause qui fait aller jusqu’au mépris et à la transgression des préceptes de Dieu ; il nous en fournit ainsi le remède pour que nous puissions obéir et être sauvés.

Quel est donc ce remède et quelle est la cause de ce mépris ? Écoutez ce que dit notre Seigneur lui-même : « Apprenez de moi que je suis doux et humble de cœur, et vous trouverez du repos pour vos âmes » (Mt 11,29). Voici que brièvement, d’une seule parole, il nous montre la racine et la cause de tous les maux, avec son remède, source de tous les biens. Il nous montre que c’est l’élèvement du cœur qui nous a fait tomber, et qu’il est impossible d’obtenir miséricorde sinon par la disposition contraire, qui est l’humilité. De fait, l’élèvement engendre le mépris et la désobéissance qui mène à la mort, tandis que l’humilité engendre l’obéissance et le salut des âmes : j’entends l’humilité véritable, non pas un abaissement tout en paroles et en attitudes, mais une disposition vraiment humble, dans l’intime du cœur et de l’esprit. C’est pourquoi le Seigneur dit : « Je suis doux et humble de cœur ». Que celui qui veut trouver le vrai repos pour son âme apprenne donc l’humilité.

Dorothée de Gaza (v. 500-?)

 

 

 

« Reconnaissant la gloire de l’éternelle Trinité, en adorant son unité toute puissante. » (Collecte)

dimanche 16 juin 2019

La vérité sur la très sainte Trinité m’avait été exposée par des théologiens mais je ne l’avais pas comprise comme je le fais à présent, après ce que Dieu m’a montré. (…) Ce qui me fut représenté, ce sont trois Personnes distinctes, que l’on peut considérer et entretenir séparément. Je me suis dit ensuite que le Fils seul s’est incarné, ce qui montre clairement la réalité de cette distinction. Ces Personnes se connaissent, s’aiment et communiquent entre elles. Mais si chaque Personne est distincte, comment disons-nous qu’elles n’ont toutes trois qu’une seule essence ? De fait, c’est là ce que nous croyons ; c’est une vérité absolue, pour laquelle je souffrirais mille fois la mort. Ces trois Personnes n’ont qu’un seul vouloir, un seul pouvoir, une seule souveraineté, de sorte qu’aucune d’elles ne peut rien sans les autres et qu’il n’y a qu’un seul Créateur de tout ce qui est créé. Le Fils pourrait-il créer une fourmi sans le Père ? Non, parce qu’ils n’ont qu’un même pouvoir. Il en est de même du Saint-Esprit.

Ainsi, il n’y a qu’un seul Dieu tout-puissant, et les trois Personnes ne forment qu’une seule Majesté. Quelqu’un pourrait-il aimer le Père, sans aimer le Fils et l’Esprit Saint ? Non, mais celui qui se rend agréable à l’une de ces trois Personnes, se rend agréable à toutes les trois, et celui qui offense l’une d’elles offense les deux autres. Le Père peut-il exister sans le Fils et sans l’Esprit Saint ? Non, parce qu’ils n’ont qu’une même essence, et là où se trouve une des Personnes se trouvent les deux autres, parce qu’elles ne peuvent pas se séparer.

Comment donc voyons-nous trois Personnes distinctes ? Comment le Fils s’est-il incarné, et non le Père ou l’Esprit Saint ? Je ne l’ai pas saisi ; les théologiens le savent. Ce que je sais, c’est que les trois Personnes ont concouru à cette œuvre merveilleuse. Au reste, je ne m’arrête pas longtemps à des questions de ce genre ; mon esprit s’attache aussitôt à cette vérité que Dieu est tout-puissant, que l’ayant ainsi voulu, il l’a pu, et qu’il pourra de même tout ce qu’il voudra. Moins je comprends ces choses, plus je les crois, et plus elles me donnent de dévotion. Dieu soit à jamais béni ! Amen.

Sainte Thérèse d’Avila (1515-1582)

 

 

 

« Que votre ‘oui’ soit ‘oui’ », comme celui de Marie

samedi 15 juin 2019

Mon Dieu sait bien que je ne peux espérer qu’en sa miséricorde, et puisque je ne peux pas nier ce que j’ai été, je n’ai d’autre remède que de m’en remettre à elle, de me fier aux mérites de son Fils et de la Vierge, sa mère, dont je porte indignement l’habit que vous portez aussi. Louez-le, mes filles, d’être vraiment les filles de cette Souveraine ; vous n’avez pas à rougir de ma misère, puisqu’en elle vous avez une si bonne mère. Imitez-la, considérez quelle doit être la grandeur de cette Dame, et quel bonheur nous avons de l’avoir pour patronne. (…) Mais je vous avertis d’une chose : bien que filles d’une telle mère, ne soyez pas sûres de vous ; ne vous prévalez de rien ! (…)

Nous qui portons l’habit d’un ordre religieux, et qui l’avons pris volontairement, nous qui avons tout quitté pour Dieu, nous croyons déjà avoir tout accompli. C’est vrai que, même s’il ne s’agit que des filets de St Pierre, celui qui donne ce qu’il a donne beaucoup. C’est déjà beaucoup, mais pourvu que nous persévérions, que nous ne retournions pas nous fourrer à nouveau dans nos anciennes affaires. Sans aucun doute, si nous persévérons dans ce dépouillement et cet abandon de tout, nous atteindrons notre but. Mais ce sera à une condition ; je vous prie de bien la considérer : regardez-vous comme des serviteurs inutiles, selon l’expression de St Paul ou du Christ lui-même (Lc 12,48). Croyez que rien n’oblige Notre Seigneur à vous faire une telle faveur ; votre dette est d’autant plus forte que vous avez plus reçu.

Sainte Thérèse d’Avila (1515-1582)

 

 

 

Non plus serviteurs, mais amis (Jn 15,15)

vendredi 14 juin 2019

La Loi a été promulguée d’abord pour des esclaves, afin d’éduquer l’âme par les choses extérieures et corporelles, en l’amenant en quelque sorte comme par une chaîne à la docilité aux commandements, afin que l’homme apprenne à obéir à Dieu. Mais le Verbe de Dieu a libéré l’âme ; il lui a enseigné à purifier librement, d’une manière volontaire, le corps aussi. Dès lors, il fallait que soient enlevées les chaînes de la servitude grâce auxquelles l’homme avait pu se former, et que désormais il suive Dieu sans chaînes. Mais en même temps que les préceptes de la liberté étaient étendus, il fallait renforcer la soumission au Roi, afin que personne ne revienne en arrière et ne se montre indigne de son Libérateur. (…)

C’est pourquoi le Seigneur nous a donné pour mot d’ordre, au lieu de ne pas commettre d’adultère, de ne pas même convoiter ; au lieu de ne pas tuer, de ne pas même nous mettre en colère ; au lieu de payer simplement la dîme, de distribuer tous nos biens aux pauvres ; d’aimer non seulement nos proches, mais aussi nos ennemis ; de ne pas seulement être « généreux et prompts à partager » (1Tm 6,18), mais encore de donner gracieusement nos biens à ceux qui nous les prennent…

Notre Seigneur, donc, la Parole de Dieu, a d’abord engagé les hommes dans une servitude à l’égard de Dieu et a ensuite libéré ceux qui lui étaient soumis. Comme il le dit lui-même à ses disciples : « Je ne vous appelle plus serviteurs, car le serviteur ne sait pas ce que fait son maître. Maintenant je vous appelle mes amis, parce que tout ce que j’ai appris de mon Père, je vous l’ai fait connaître » (Jn 15,15). (…) En faisant de ses disciples les amis de Dieu, il montre clairement qu’il est le Verbe, la Parole de Dieu. Car c’est pour avoir suivi son appel spontanément et sans chaînes, dans la générosité de sa foi, qu’Abraham était devenu « ami de Dieu » (Jc 2,23 ;Is 41,8).

Saint Irénée de Lyon (v. 130-v. 208)

 

 

« Va te réconcilier avec ton frère. » (Mt 5,24)

jeudi 13 juin 2019

Le Seigneur dans l’Évangile ordonne de laisser l’offrande près de l’autel et d’aller se réconcilier avec son frère (cf. Mt 5,23-24). Sinon, il est impossible que l’offrande soit acceptée si nous sommes en proie à la colère et à la rancune. D’autre part, l’Apôtre dit de prier sans cesse (cf. 1 Th 5,17) et de lever en tout lieu des mains pures, sans colère et sans pensées mauvaises (cf. 1 Tm 2,8) ; c’est une leçon pour nous. Il nous reste donc soit à ne jamais prier – mais alors nous péchons contre le commandement de l’Apôtre –, soit à nous empresser de garder ce commandement et à le faire alors sans colère ni rancune.

Il arrive souvent que nous méprisons des frères peinés ou troublés, disant que leur tristesse ne vient pas de notre faute. C’est pourquoi le médecin des âmes, voulant arracher du cœur jusqu’à leur racine les prétextes de l’âme, nous ordonne de laisser l’offrande et d’aller nous réconcilier non seulement s’il se trouve que nous sommes fâchés contre le frère, mais aussi si lui-même est fâché contre nous, à juste titre ou à tort. Il faut d’abord remédier à cela par des excuses et ensuite présenter l’offrande.

Mais pourquoi nous arrêter plus longtemps aux préceptes évangéliques, alors que même la loi ancienne, qui semble avoir moins de rigueur, enseigne cela quand elle dit : « Ne hais pas ton frère dans ton cœur » (Lv 19,17), et encore : « Les chemins de celui qui garde rancune vont à la mort » (Pr 12,28 LXX). La loi interdit là non seulement l’acte, mais la pensée.

C’est pourquoi il faut que ceux qui suivent les lois divines luttent de toutes leurs forces contre l’esprit de colère et contre cette maladie qui siège au-dedans de nous. […] L’essentiel de notre progrès et de notre paix ne saurait venir de la patience du prochain à notre égard, mais de notre propre longanimité envers le prochain.

Saint Jean Cassien (v. 360-435)

 

 

 

« Je ne suis pas venu abolir mais accomplir. »

mercredi 12 juin 2019

Ma visite [à cette synagogue] aujourd’hui veut être une contribution décisive à la consolidation des bons rapports entre nos deux communautés… Parmi les multiples richesses de la déclaration du concile Vatican II « Nostra aetate » (…), le premier est que l’Église du Christ découvre son lien avec le judaïsme « en scrutant son propre mystère ». La religion juive ne nous est pas extrinsèque mais, d’une certaine manière, elle est intrinsèque à notre religion. Nous avons donc envers elle des rapports que nous n’avons avec aucune autre religion. Vous êtes nos frères préférés et, d’une certaine manière, on pourrait dire nos frères aînés. (…)

La route que nous avons commencée n’est encore qu’à ses débuts : il faudra encore pas mal de temps (…) pour supprimer toute forme, même inconsciente, de préjugé (…)et pour présenter (…) le vrai visage des juifs et du judaïsme, comme aussi des chrétiens et du christianisme. (…) Il n’échappe à personne que la divergence fondamentale depuis les origines est notre adhésion, à nous chrétiens, à la personne et à l’enseignement de Jésus de Nazareth, fils de votre peuple, dont sont issus aussi la Vierge Marie, les apôtres, « fondements et colonnes de l’Église » (cf. Ga 2,9), et la majorité des membres de la première communauté chrétienne. (…) Il faut dire ensuite que les voies ouvertes à notre collaboration, à la lumière de l’héritage commun tiré de la Loi et des prophètes sont diverses et importantes (…) : avant tout une collaboration en faveur de l’homme (…), de sa dignité, de sa liberté, de ses droits, dans une société (…) où règne la justice et où (…) ce soit la paix qui règne, ce shalom souhaité par les législateurs, par les prophètes et par les sages d’Israël. (…)

De ma visite, et de la concorde et de la sérénité auxquelles nous sommes arrivés, que naisse, comme le fleuve qu’Ézéchiel a vu sortir de la porte orientale du Temple de Jérusalem (Ez 47,1s), une source fraîche et bienfaisante qui aide à guérir les plaies dont souffre notre ville de Rome. En faisant cela, nous serons fidèles à nos engagements respectifs les plus sacrés mais aussi à ce qui nous unit et nous rassemble le plus profondément : la foi en un seul Dieu qui « aime l’étranger » et « rend justice à l’orphelin et à la veuve », nous efforçant de les aimer et de les secourir (Dt 10,18; Lv 19,18.34). Les chrétiens ont appris cette volonté du Seigneur de la Torah, que vous vénérez ici, et de Jésus qui a porté jusqu’à ses extrêmes conséquences l’amour demandé par la Torah.

Saint Jean-Paul II (1920-2005)

 

 

 

« Proclamez que le Royaume des cieux est tout proche. »

mardi 11 juin 2019

C’est à vous, jeunes gens et jeunes filles du monde entier, que le Concile veut adresser son dernier message. Car c’est vous qui allez recueillir le flambeau des mains de vos aînés et vivre dans le monde au moment des plus gigantesques transformations de son histoire. C’est vous qui, recueillant le meilleur de l’exemple et de l’enseignement de vos parents et de vos maîtres, allez former la société de demain : vous vous sauverez ou vous périrez avec elle.

L’Église, quatre années durant, vient de travailler à rajeunir son visage pour mieux répondre au dessein de son Fondateur, le grand Vivant, le Christ éternellement jeune. Et au terme de cette imposante « révision de vie », elle se tourne vers vous. C’est pour vous, les jeunes, pour vous surtout qu’elle vient, par son Concile, d’allumer une lumière : lumière qui éclaire l’avenir, votre avenir.

L’Église est soucieuse que cette société que vous allez constituer respecte la dignité, la liberté, le droit des personnes ; et ces personnes, ce sont les vôtres. Elle est soucieuse surtout que cette société laisse s’épanouir son trésor toujours ancien et toujours nouveau : la foi, et que vos âmes puissent baigner librement dans ses clartés bienfaisantes. Elle a confiance que vous trouverez une telle force et une telle joie que vous ne serez pas même tentés, comme certains de vos aînés, de céder à la séduction des philosophies de l’égoïsme et du plaisir ou à celles du désespoir et du néant ; et qu’en face de l’athéisme, phénomène de lassitude et de vieillesse, vous saurez affirmer votre foi dans la vie et dans ce qui donne un sens à la vie : la certitude de l’existence d’un Dieu juste et bon.

Concile Vatican II