ACCUEIL

Archive pour juillet 2017

Adroits comme les serpents et candides comme les colombes

vendredi 14 juillet 2017

viergser

Par son application constante à la prière et par sa pratique des vertus, l’homme de Dieu François était parvenu à une telle limpidité d’âme que, sans avoir acquis par l’étude la connaissance des Livres saints, mais éclairé par les rayons de la Lumière éternelle, il pénétrait pourtant avec une étonnante acuité jusqu’au plus profond des Écritures. Son esprit, pur de toute souillure, trouvait l’accès des mystères cachés et son amour impétueux ouvrait les portes devant lesquelles piétine la science des maîtres…

Des frères lui demandèrent un jour, pour ceux qui avaient fait des études, la permission de s’adonner à l’étude de l’Écriture sainte. Il répondit : « Je permets, à condition qu’ils n’en oublient pas de s’appliquer aussi à la prière comme le Christ qui a prié, lit-on, plus qu’il n’a étudié (Lc 11,1; 2,46). Et à condition qu’ils n’étudient pas uniquement pour savoir comment on doit parler, mais pour mettre d’abord en pratique ce qu’ils auront appris et, après l’avoir mis en pratique, pour enseigner aux autres ce qu’ils doivent faire. Je veux, ajouta-t-il, que mes frères soient les disciples de l’Évangile et que leur progrès dans la connaissance de la vérité ne fasse que suivre leur progrès en pureté et simplicité, de sorte qu’ils ne séparent pas ce que le Maître a uni d’une parole de sa bouche bénie : ‘La simplicité de la colombe et la prudence du serpent’ ».

Saint Bonaventure (1221-1274), franciscain, docteur de l’Église
Vie de Saint François, Legenda major, ch. 11 (trad. Vorreux, Éds franciscaines 1951)

 

 

 

 

Marie appelle à la Paix

jeudi 13 juillet 2017
.image_preview
.
« Marie est essentiellement venue comme ambassadrice de paix avec une sommation [aux trois enfants voyants à Fatima] à être des membres principaux, pour utiliser le jargon de l’ONU, de sa Mission permanente auprès de toutes les nations.
On peut tirer des leçons universelles des événements de Fatima, la première étant la nécessité de la conversion, notamment vis-à-vis de l’accueil des plus pauvres, condition préalable à la paix. Sans cette conversion la paix ne restera qu’une illusion.
La deuxième leçon est liée au fait que la paix commence dans le cœur. Si le cœur n’a pas de paix, cela va être très dur d’être artisan de paix, constructeur et gardien. La personne doit être transformée.
La troisième leçon universelle concerne la prière, un instrument de paix qui transforme celui qui prie mais aussi le monde extérieur.Marie dit que dans le travail de paix, avant l’action, aussi indispensable qu’elle soit, il faut en premier la prière et le sacrifice.
Enfin, la quatrième leçon est la nécessité d’impliquer tout le monde dans les efforts de pacification. Pour transmettre son message en effet, Marie ne s’adresse pas aux chefs d’Etat, aux diplomates, ni aux chefs religieux mais à trois enfants. Pour la paix, tout le monde a un rôle à jouer, même ceux que le monde trouve insignifiants, incapables ou trop jeunes ».
.
Mgr Bernardito Auza, observateur permanent du Saint-Siège auprès des Nations unies à New-York
Extrait de son intervention du 12/05/2015

« Sur votre route, proclamez que le Royaume des cieux est tout proche. »

mercredi 12 juillet 2017

24110

À vous les dépositaires du pouvoir temporel, que vous demande l’Église aujourd’hui ?… Elle ne vous demande que la liberté. La liberté de croire et de prêcher sa foi, la liberté d’aimer son Dieu et de le servir, la liberté de vivre et de porter aux hommes son message de vie. Ne le craignez pas : elle est à l’image de son Maître, dont l’action mystérieuse n’empiète pas sur vos prérogatives, mais guérit tout l’humain de sa caducité fatale, le transfigure, le remplit d’espérance, de vérité et de beauté.

Laissez le Christ exercer cette action purifiante sur la société ! Ne le crucifiez pas à nouveau : ce serait sacrilège, car il est Fils de Dieu ; ce serait suicide, car il est Fils de l’homme. Et nous, ses humbles ministres, laissez-nous répandre partout sans entraves la « bonne nouvelle » de l’Évangile de la paix, que nous avons méditée pendant ce Concile. Vos peuples en seront les premiers bénéficiaires, car l’Église forme pour vous des citoyens loyaux, amis de la paix sociale et du progrès.

En ce jour solennel où elle clôt les assises de son 21ème Concile œcuménique, l’Église vous offre par notre voix son amitié, ses services, ses énergies spirituelles et morales. Elle vous adresse à tous son message de salut et de bénédiction. Accueillez-le, comme elle vous l’offre, d’un cœur joyeux et sincère, et portez-le à tous vos peuples !

Concile Vatican II
Message aux gouvernants

 

 

 

 

Fête de saint Benoît, abbé, patron de l’Europe

mardi 11 juillet 2017

Szent Benedek & Skolasztika - ikonSaint Benoît est le père de l’Europe. Lorsque l’Empire romain s’est effondré, consumé de vétusté et de vices, et que les barbares se sont rués sur ses provinces, cet homme, que l’on a appelé le dernier des grands Romains (selon l’expression de Tertullien), alliant à la fois la romanité et l’Évangile, a puisé en ces deux sources le secours et la force pour unir puissamment les peuples de l’Europe sous l’étendard et l’autorité du Christ… Car de la mer Baltique à la Méditerranée, de l’océan Atlantique aux plaines de Pologne, des légions de moines bénédictins se sont répandues, adoucissant les nations rebelles et sauvages par la croix, les livres et la charrue.

« Prie et travaille » : cette devise des bénédictins ne contient-elle pas, dans sa brièveté majestueuse, ce qui est la loi principale de l’humanité et de sa règle de vie… ? C’est un précepte divin de prier ; c’en est un aussi de travailler : nous devons accomplir l’un et l’autre pour la gloire de Dieu et le perfectionnement de nos esprits et de nos corps… Maintenant, l’Europe gémit sur des calamités et des misères… Au milieu de cette tempête qui fait tomber l’Europe dans le désastre et le malheur, il n’est pas inopportun ou inutile de se rappeler que des forces intérieures puissantes, une longue excellence de civilisation… s’étaient établies dans l’Europe comme sur un fondement d’une très grande solidité.

Vénérable Pie XII, pape de 1939 à 1958
Homélie à Saint-Paul-Hors-les-Murs, 18 septembre 1947

 

 

 

Changer le monde

lundi 10 juillet 2017
.le-monde
.
On change le monde en ouvrant son cœur, en écoutant les autres, en accueillant les autres, en partageant les choses. Et vous pouvez le faire. Si tu as un camarade, un ami, une amie, que tu n’aimes pas, qui est un peu antipathique… Si tu vas trouver les autres pour jaser sur cette personne… Comment est-ce ? En revanche, si tu laisses passer – « Je ne l’aime pas mais je ne dis rien »… Comment est-ce ?
Changer le monde avec les petites choses de tous les jours, avec la générosité, avec le partage, en créant des comportements de fraternité. Si quelqu’un m’insulte et que je l’insulte, comment est-ce ? En revanche, si quelqu’un m’insulte et que je ne réponds pas, comment est-ce ? Vous avez compris ? Ne jamais rendre le mal pour le mal ! Jamais. Tu me fais du mal ? Qu’est-ce que Jésus nous a enseigné à ce sujet ? Écoutez : priez pour tous, priez pour vos amis et priez aussi pour vos ennemis, pour ceux qui vous font souffrir. Et Jésus dit : « Comme notre Père qui est aux cieux fait briller le soleil sur les bons et sur les méchants ». Oui, prier pour tout le monde. La prière pour tous, et ne pas avoir de désirs mauvais contre les autres. C’est ainsi qu’on peut changer le monde. Il n’y a pas de baguette magique, mais il y a des petites choses de tous les jours que nous devons apprendre.
.
Rencontre du pape François avec des collégiens 02/06/2017
zenit.org
.

« Père, Seigneur du ciel et de la terre, je proclame ta louange. »

dimanche 9 juillet 2017

24044

Lorsque le Seigneur a pris la coupe, il a rendu grâce (Mt 26,27) ; nous pouvons songer là aux paroles de bénédiction qui expriment certes une action de grâce envers le Créateur, mais nous savons aussi que le Christ avait coutume de rendre grâce chaque fois qu’avant d’accomplir un miracle il levait les yeux vers le Père des cieux (Jn 11,41). Il rend grâce parce que d’avance il se sait exaucé. Il rend grâce pour la puissance divine qu’il porte en lui et par laquelle il va manifester aux yeux des hommes la toute-puissance du Créateur. Il rend grâce pour l’œuvre de rédemption qu’il lui est donné d’opérer, et il rend grâce par cette œuvre qui est elle-même glorification du Dieu Trinité de qui elle renouvelle en sa pure beauté l’image défigurée.

Ainsi, le sacrifice éternellement actuel du Christ, sur la croix, au cours de la sainte messe et dans la gloire éternelle du ciel, peut se comprendre comme une seule immense action de grâce — c’est le sens du mot « eucharistie » — comme action de grâce pour la création, la rédemption et l’achèvement final. Il s’offre lui-même au nom de tout l’univers créé dont il est le modèle originel et dans lequel il est descendu pour le renouveler de l’intérieur et le conduire à son achèvement. Mais il appelle aussi tout ce monde créé à présenter avec lui au Créateur l’hommage d’action de grâce qui lui revient.

Sainte Thérèse-Bénédicte de la Croix [Édith Stein] (1891-1942), carmélite, martyre, copatronne de l’Europe
La Prière de l’Église (trad. Source cachée, Cerf 1999, p. 57)

 

 

 

Le jeûne des amis de l’Époux

samedi 8 juillet 2017

6038

« Pourquoi est-ce que nous et les pharisiens nous jeûnons fréquemment, alors que tes disciples ne jeûnent pas ? »… Pourquoi ? Parce que, pour vous, le jeûne est une affaire de loi et non un don spontané. En lui-même, le jeûne n’a pas de valeur, ce qui compte c’est le désir de celui qui jeûne. Quel profit pensez-vous tirer, vous qui jeûnez contraints et forcés ? Le jeûne est une charrue merveilleuse pour labourer le champ de la sainteté : il retourne les cœurs, déracine le mal, arrache le péché, enfouit le vice, sème la charité ; il entretient la fécondité et prépare la moisson de l’innocence. Les disciples du Christ, eux, sont placés au cœur même du champ mûr de la sainteté, ils rassemblent les gerbes des vertus, ils jouissent du pain de la nouvelle récolte : ils ne peuvent donc pratiquer des jeûnes désormais périmés …

« Pourquoi tes disciples ne jeûnent-ils pas ? » Le Seigneur leur répond : « Les amis de l’Époux peuvent-ils jeûner, pendant que l’Époux est avec eux ? »… Celui qui prend femme laisse le jeûne de côté, abandonne l’austérité ; il se livre tout entier à la joie, participe aux banquets ; il se montre en tout affable, aimable et gai ; il fait tout ce que lui inspire son affection pour son épouse. Le Christ célébrait alors ses noces avec l’Église. C’est pourquoi il acceptait de prendre part à des repas ; il ne se refusait pas à ceux qui l’invitaient. Plein de bienveillance et d’amour, il se montrait humain, abordable, aimable. C’est qu’il voulait unir l’homme à Dieu, et faire de ses compagnons des membres de la famille divine.

Saint Pierre Chrysologue (v. 406-450), évêque de Ravenne, docteur de l’Église
Sermon 31

 

 

 

« C’est la miséricorde que je désire. »

vendredi 7 juillet 2017

ob_a050a5_thomas-mon-seigneur-et-mon-dieu093

En aimant ton ennemi, tu souhaites qu’il te soit un frère. Ce n’est pas ce qu’il est que tu aimes en lui, mais ce que tu veux qu’il soit. Imaginons du bois de chêne non taillé. Un artisan habile voit ce bois, coupé dans la forêt ; ce bois lui plaît ; je ne sais pas ce qu’il veut en faire, mais ce n’est pas pour qu’il demeure comme il est que l’artiste aime ce bois. Son art lui fait voir ce que ce bois peut devenir ; son amour ne va pas au bois brut, il aime ce qu’il en fera, non le bois brut.

C’est ainsi que Dieu nous a aimés quand nous étions pécheurs. Il dit en effet : « Ce ne sont pas les bien portants qui ont besoin du médecin mais les malades ». Nous a-t-il aimés pécheurs pour que nous demeurions pécheurs ? L’Artisan nous a vus comme un bois brut venant de la forêt, et ce qu’il avait en vue, c’est l’œuvre qu’il tirerait de là, non le bois ou la forêt.

Toi de même : tu vois ton ennemi s’opposer à toi, t’accabler de paroles mordantes, se rendre rude par ses affronts, te poursuivre de sa haine. Mais tu es attentif au fait qu’il est un homme. Tu vois tout ce que cet homme a fait contre toi, et tu vois en lui qu’il a été fait par Dieu. Ce qu’il est en tant qu’homme, c’est l’œuvre de Dieu ; la haine qu’il te porte, c’est son œuvre à lui. Et que dis-tu en toi-même ? « Seigneur, sois bienveillant pour lui, remets-lui ses péchés, inspire-lui ta crainte, change-le. » Tu n’aimes pas en cet homme ce qu’il est, mais ce que tu veux qu’il soit. Donc, quand tu aimes ton ennemi, tu aimes un frère.

Saint Augustin (354-430), évêque d’Hippone (Afrique du Nord) et docteur de l’Église
Commentaire sur la 1ère lettre de Jean, § 8,10

 

 

 

 

« Qui peut pardonner les péchés, sinon Dieu seul ? » (Mc 2,7)

jeudi 6 juillet 2017

6008

Il y a deux choses qui reviennent à Dieu seul : l’honneur de recevoir la confession et le pouvoir de pardonner. Nous devons lui faire notre confession et attendre de lui le pardon. À Dieu seul il appartient, en effet, de pardonner les péchés ; c’est donc à lui seul qu’il faut les confesser. Mais le Tout-Puissant, le Très-Haut, ayant pris une épouse faible et insignifiante, a fait de cette servante une reine. Celle qui était en retrait à ses pieds, il l’a placée à côté de lui ; car c’est de son côté qu’elle est sortie et c’est par là qu’il se l’est fiancée (Gn 2,22 ; Jn 19,34). Et de même que tout ce qui est au Père est au Fils et tout ce qui est au Fils est au Père de par leur unité de nature (Jn 17,10), de même l’Époux a donné tous ses biens à l’épouse et il a pris en charge tout ce qui appartient à l’épouse qu’il a unie à lui-même et aussi à son Père…

C’est pourquoi l’Époux, qui est un avec le Père et un avec l’épouse, a enlevé en celle-ci tout ce qu’il a trouvé chez elle d’étranger, le fixant à la croix où il a porté ses péchés sur le bois et les a détruits par le bois. Ce qui est naturel et propre à l’épouse, il l’a assumé et revêtu ; ce qui lui est propre et divin, il l’a donné à l’épouse… Il partage ainsi la faiblesse de l’épouse ainsi que son gémissement, et tout est commun à l’Époux et à l’épouse : l’honneur de recevoir la confession et le pouvoir de pardonner. C’est la raison de cette parole : « Va te montrer au prêtre » (Mc 1,44).

Isaac de l’Étoile (?-v. 1171), moine cistercien
Homélie 11 (trad. bréviaire ; cf Orval)

 

 

 

La libération des captifs

mercredi 5 juillet 2017

080425-161654

En ce jour Jésus Christ est entré vainqueur dans les abîmes des enfers. En ce jour «  il a brisé les portes d’airain, il a rompu les verrous de fer », comme le dit Isaïe (45,2). Remarquez ces expressions. Il ne dit pas qu’il « a ouvert » les portes d’airain, ni qu’il les a enlevées, mais qu’il les « a brisées », pour faire comprendre qu’il n’y a plus de prison, pour dire que Jésus a anéanti ce séjour des captifs. Une prison où il n’y a plus ni portes ni verrous ne peut plus retenir de prisonniers. Ces portes que le Christ a brisées, qui pourrait les rétablir ? Ces verrous qu’il a rompus, quel homme pourrait les remettre ?

Quand les princes de la terre relâchent des détenus en envoyant des lettres de grâce, ils laissent subsister les portes et les gardes de la prison, pour montrer à ceux qui sortent qu’ils peuvent y rentrer encore, eux ou d’autres. Le Christ n’agit pas de la sorte. En brisant les portes d’airain, il témoigne qu’il n’y a plus de captivité, plus de mort.

Pourquoi des portes « d’airain » ?… Parce que la mort était impitoyable, inflexible, dure comme le diamant. Jamais pendant tous les siècles avant Jésus Christ, jamais aucun de ses captifs n’avait pu lui échapper, jusqu’au jour où le Souverain du ciel est descendu dans l’abîme pour lui arracher ses victimes.

Saint Jean Chrysostome (v. 345-407), prêtre à Antioche puis évêque de Constantinople, docteur de l’Église
Homélie sur le mot ‘cimetière’ et sur la croix