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Archive pour septembre 2015

Le Saint Nom de Marie – mémoire facultative

samedi 12 septembre 2015

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La fête du Saint Nom de Marie fut établie par le Bx Innocent XI (Benedetto Odescalchi, 1676-1689), l’an 1683, en souvenir d’une mémorable victoire remportée par les Chrétiens sur les Turcs, avec la protection visible de la Reine du Ciel.

Cent cinquante mille Turcs s’étaient avancés jusque sous les murs de Vienne et menaçaient l’Europe entière. Sobieski, roi de Pologne, vint au secours de la ville assiégée dans le temps de l’octave de la Nativité de la Sainte Vierge, et se disposa à livrer une bataille générale. Ce religieux prince commença par faire célébrer la messe, qu’il voulut servir lui-même, ayant les bras en croix. Après y avoir communié avec ferveur, il se leva à la fin du sacrifice et s’écria : « Marchons avec confiance sous la protection du ciel et avec l’assistance de la très sainte Vierge. » Son espoir ne fut pas trompé : les Turcs, frappés d’une terreur panique, prirent la fuite en désordre. C’est depuis cette époque mémorable que la fête du Saint Nom de Marie se célèbre dans l’octave de sa Nativité.

Il était bien juste que le nom de Marie trouvât sa place, dans nos fêtes catholiques, à côté du nom de Jésus ; le nom de Marie est un nom glorieux, un nom tout aimable, un nom salutaire. Les saints se sont essayés à l’envi à retracer les merveilles du nom de Marie. La première gloire de ce nom béni, c’est qu’il fut inspiré par Dieu aux parents de la Vierge naissante et que l’archange Gabriel le prononça d’une voix pleine de respect ; et depuis, toutes les générations chrétiennes le redisent à chaque instant du jour ; le Ciel prononce à la terre ce nom si beau, et la terre en renvoie au Ciel l’écho mélodieux :

« Au nom de Marie, dit Pierre de Blois, l’Église fléchit le genou, les vœux et les prières des peuples retentissent de toutes parts. » ;
« Que Votre nom est glorieux, ô sainte Mère de Dieu ! s’écrie saint Bonaventure, qu’il est glorieux, ce nom qui a été la source de tant de merveilles ! » ;
« Ô nom plein de suavité ! s’écrie le bienheureux Henri Suzo. Ô Marie ! Qui êtes-vous donc vous-même, si votre nom seul est déjà si aimable et si rempli de charmes ? » ;
« Votre nom, ô Marie, dit saint Ambroise, est un baume délicieux qui répand l’odeur de la grâce ! » ;

Mais surtout le nom de Marie est un nom de salut. Saint Éphrem l’appelle « la clef du ciel ». « Le nom seul de Marie, dit saint Bernard, met en fuite tous les démons… ».
Ce n’est là qu’un faible écho de l’apologie du nom de Marie faite par les saints.

©Evangelizo.org

 

 

 

 

 

« Chaque arbre se reconnaît à son fruit. »

samedi 12 septembre 2015

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Si vous croyez au Christ, faites les oeuvres du Christ, afin que vive votre foi ; l’amour animera cette foi, l’action en fera la preuve. Vous qui prétendez demeurer en Jésus Christ, il faut marcher comme lui. Si vous recherchez la gloire, si vous enviez les heureux de ce monde, si vous dites du mal des absents et si vous rendez le mal pour le mal, ce sont là des choses que le Christ n’a pas faites. Vous dites que vous connaissez Dieu, mais vos actes le nient…: « Cet homme m’honore des lèvres, dit l’Écriture, mais son cœur est loin de moi » (Is 29,13; Mt 15,8)…

Or la foi, même droite, ne suffit pas à faire un saint, un homme droit, si elle n’opère pas dans l’amour. Celui qui est sans amour est incapable d’aimer l’Épouse, l’Église du Christ. Et les oeuvres, même accomplies dans la droiture, ne parviennent pas sans foi à rendre le cœur droit. On ne peut attribuer la droiture à un homme qui ne plaît pas à Dieu ; or, « Sans la foi, il est impossible de plaire à Dieu » (He 11,6). Celui qui ne plaît pas à Dieu, Dieu ne saurait lui plaire. Mais celui à qui Dieu plaît ne saurait déplaire à Dieu. Et celui à qui Dieu ne plaît pas, l’Église-Épouse non plus ne lui plaît pas. Comment donc pourrait-il être droit, celui qui n’aime ni Dieu ni son Église, à laquelle il est dit : « Les justes savent t’aimer » (Ct 1,3 Vulg).

Au saint, la foi ne suffit pas sans les oeuvres, ni les oeuvres sans la foi, pour faire la rectitude de l’âme. Frères, nous qui croyons au Christ, il nous faut tenter de suivre une voie droite. Élevons à Dieu nos cœurs et nos mains ensemble, afin d’être trouvés entièrement droits, confirmant par des actes de droiture la rectitude de notre foi, aimant l’Église-Épouse et aimés de l’Époux, notre Seigneur Jésus Christ, béni par Dieu dans les siècles des siècles.

Saint Bernard (1091-1153), moine cistercien et docteur de l’Église
24ème sermon sur le Cantique (trad. Béguin, Seuil 1953, p. 296 rev.)

 

 

 

« Soyez miséricordieux comme votre Père est miséricordieux. »

jeudi 10 septembre 2015

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Ne t’attache pas aux soupçons ou aux hommes qui te portent à te scandaliser de certaines choses. Car ceux qui, d’une manière ou d’une autre, se scandalisent des choses qui leur arrivent, qu’ils les aient voulues ou non, ignorent le chemin de la paix qui, par l’amour, mène à la connaissance de Dieu ceux qui en sont épris.

Il n’a pas encore l’amour parfait, celui qui est encore affecté par les caractères des hommes, qui, par exemple, aime l’un et déteste l’autre, ou qui tantôt aime tantôt déteste le même homme pour les mêmes raisons. L’amour parfait ne déchire pas l’unique et même nature des hommes parce que ceux-ci ont des caractères différents, mais, visant toujours cette nature, il aime tous les hommes également. Il aime les vertueux comme des amis, et les méchants comme des ennemis, leur faisant du bien, les supportant avec patience, endurant ce qui vient d’eux, ne considérant pas du tout la malice, allant même jusqu’à souffrir pour eux si l’occasion lui en est donnée. Ainsi fera-t-il d’eux des amis, si c’est possible. Au moins il sera fidèle à lui-même ; il montre toujours ses fruits à tous les hommes également. Notre Seigneur et Dieu Jésus Christ, montrant l’amour qu’il nous porte, a souffert pour l’humanité tout entière et a donné l’espérance de la résurrection à tous également, même si chacun, par ses œuvres, appelle sur lui la gloire ou le châtiment.

Saint Maxime le Confesseur (v. 580-662), moine et théologien
Centurie 1 sur l’amour, dans La Philocalie (trad. Bellefontaine 1985, t. 6, p. 27)

 

 

 

 

« Heureux, vous les pauvres… Heureux, vous qui pleurez. »

mercredi 9 septembre 2015

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« Bienheureux les pauvres. » Les pauvres ne sont pas tous bienheureux ; car la pauvreté est une chose neutre : il peut y avoir de bons et de méchants pauvres… Bienheureux le pauvre qui a crié et que le Seigneur a exaucé (Ps 33,7) : pauvre de fautes, pauvre de vices, le pauvre chez qui le prince de ce monde n’a rien trouvé (Jn 14,30), pauvre à l’imitation de ce Pauvre qui, étant riche, s’est fait pauvre pour nous (2Co 8,9). C’est pourquoi Matthieu donne l’explication complète : « Bienheureux les pauvres en esprit », car le pauvre en esprit ne se gonfle pas, ne s’exalte pas en sa pensée tout humaine. Telle est donc la première béatitude.

[« Bienheureux les doux » écrit Matthieu ensuite.] Ayant laissé tout péché…, étant content de ma simplicité, dénué de mal, il me reste à modérer mon caractère. A quoi me sert-il de manquer des biens du monde si je ne suis pas doux et tranquille ? Car suivre le droit chemin, c’est bien entendu suivre celui qui dit : « Apprenez de moi que je suis doux et humble de cœur » (Mt 11,29)…

Cela fait, souvenez-vous que vous êtes pécheur : pleurez vos péchés, pleurez vos fautes. Et il est bien que la troisième béatitude soit pour ceux qui pleurent leurs péchés, car c’est la Trinité qui pardonne les péchés. Purifiez-vous donc par vos larmes et lavez-vous par vos pleurs. Si vous pleurez sur vous-mêmes, un autre n’aura pas à vous pleurer… Chacun a ses morts à pleurer ; nous sommes morts quand nous péchons… Que celui qui est pécheur pleure donc sur lui-même et se reprenne, afin de devenir juste, car « le juste s’accuse lui-même » (Pr 18,17).

Saint Ambroise (v. 340-397), évêque de Milan et docteur de l’Église
Sur l’évangile de St Luc, V, 53-55 (trad. SC 45, p.202)

 

 

 

Nativité de la Vierge Marie – Fête

mardi 8 septembre 2015

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Tout est miracle dans l’histoire de la Sainte Vierge ; sa naissance ne fait point exception, et, bien que pauvre aux yeux du monde, elle apparaît aux yeux de la foi entourée des plus éclatantes merveilles.

Aussi est-ce avec raison que l’église s’écrie en ce jour : « Votre naissance, ô Marie, Mère de Dieu, a rempli tout le monde de consolation et d’allégresse, parce que le soleil de justice, Jésus-Christ, notre Dieu, est né de vous, Lui qui nous a tirés de la malédiction où nous étions plongés et nous a comblés de bénédictions ; Lui, qui, ayant ruiné l’empire de la mort, nous a introduits dans la vie éternelle. » Cette fête, en effet, doit être une réjouissance universelle ; ce n’est pas un heureux présage pour une ville ou pour un peuple, mais pour l’humanité tout entière.

Joachim et Anne, ses parents, étaient de la race de David, de laquelle devait naître le sauveur promis au monde ; mais ils étaient avancés en âge et n’avaient point d’enfants ; donc nulle espérance humaine pour eux de donner naissance au rédempteur attendu. Dieu, qui aime à confondre les calculs des hommes et les prévisions naturelles, jugea autrement et renouvela pour Joachim et Anne la merveille dont l’Ancien Testament nous rapporte plusieurs exemples. Les deux vieillards reçurent l’annonce des desseins de Dieu, et au temps marqué Marie paraissait au monde. Toute pure, toute immaculée avait été sa conception, toute pure et toute privilégiée fut sa naissance.

Quelle joie ce jour-là dans la maison de Joachim ! Figurons-nous combien devait être ravissante cette enfant de bénédiction, sanctifiée dès le premier instant de sa vie, et dont les facultés n’avaient pas connu un seul instant le sommeil ni l’imperfection ! Les saints ne tarissent pas d’éloges sur la naissance de Marie : « Avant la naissance de Marie, disent-ils, le monde était enseveli dans les ténèbres du péché ; avec elle paraît l’aurore qui annonce le soleil de justice. Parfaite dès sa naissance, Marie ne fit que croître chaque jour en vertus… »

Astre toujours progressant en lumière, si beau dès son apparition, qu’il devait être éblouissant au terme de sa course ! Quel bonheur pour les élus de contempler au ciel les merveilles opérées par Dieu en Marie ! Unissons-nous à l’Église qui l’honore aujourd’hui sous cent titres différents dans une multitude de sanctuaires vénérés.

©Evangelizo.org

 

 

 

 

« Les scribes et les pharisiens l’épiaient…afin de trouver un motif pour l’accuser. »

lundi 7 septembre 2015

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Le Seigneur dira à ceux qui ont méprisé sa miséricorde : « Homme, c’est moi qui de mes mains t’ai formé du limon, moi qui ai insufflé l’esprit dans ton corps de terre, moi qui ai daigné t’attribuer notre image et notre ressemblance, moi qui t’ai placé au milieu des délices du Paradis. Mais toi, méprisant les commandements de vie, tu as préféré suivre le séducteur plutôt que le Seigneur…

« Par la suite, alors que tu étais expulsé du Paradis et retenu dans les liens de la mort par le péché, ému de miséricorde, je suis entré dans un sein virginal pour venir au monde, sans dommage pour sa virginité. J’ai été étendu dans une mangeoire, enveloppé de langes ; j’ai supporté les désagréments de l’enfance et les souffrances humaines, par lesquels je me suis fait semblable à toi dans le seul but de te rendre semblable à moi. J’ai enduré les soufflets et les crachats de ceux qui se riaient de moi, j’ai bu le vinaigre avec le fiel. Frappé de verges, couronné d’épines, attaché à la croix, transpercé par la lance, j’ai rendu mon âme dans les tourments pour t’arracher à la mort. Vois la marque des clous auxquels j’ai pendu ; vois mon côté transpercé de blessures. J’ai supporté tes souffrances pour te donner ma gloire ; j’ai supporté ta mort pour que toi, tu vives pour l’éternité. J’ai reposé, enfermé dans le sépulcre, pour que toi, tu règnes dans le ciel.

« Pourquoi as-tu perdu ce que j’ai souffert pour toi ? Pourquoi as-tu renoncé aux grâces de ta rédemption ? … Rends-moi ta vie, pour laquelle j’ai donné la mienne ; rends-moi ta vie que tu détruis sans cesse par les blessures de tes péchés. »

Saint Césaire d’Arles (470-543), moine et évêque
Sermons au peuple, n°57,4 (trad. SC 330, p. 25 rev)

 

 

Rendre le Christ maître de notre sabbat

dimanche 6 septembre 2015

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L’Eucharistie fait partie du dimanche. Au matin de Pâques, les femmes en premier, puis les disciples, ont eu la grâce de voir le Seigneur. Depuis lors, ils ont su que désormais le premier jour de la semaine, le dimanche, serait son jour à lui, le jour du Christ. Le jour du commencement de la création devenait le jour du renouvellement de la création. Création et rédemption vont ensemble.

C’est pour cela que le dimanche est tellement important. Il est beau qu’aujourd’hui, dans de nombreuses cultures, le dimanche soit un jour libre ou, qu’avec le samedi, il constitue même ce qu’on appelle le « week-end » libre. Ce temps libre, toutefois, demeure vide si Dieu n’y est pas présent.

Chers amis ! Quelquefois, dans un premier temps, il peut s’avérer plutôt mal commode de devoir prévoir aussi la Messe dans le programme du dimanche. Mais si vous en prenez l’engagement, vous constaterez aussi que c’est précisément ce qui donne le juste centre au temps libre. Ne vous laissez pas dissuader de participer à l’Eucharistie du dimanche et aidez aussi les autres à la découvrir. Parce que la joie dont nous avons besoin se dégage d’elle, nous devons assurément apprendre à en comprendre toujours plus la profondeur, nous devons apprendre à l’aimer. Engageons-nous en ce sens, cela en vaut la peine ! Découvrons la profonde richesse de la liturgie de l’Église et sa vraie grandeur : nous ne faisons pas la fête pour nous, mais c’est au contraire le Dieu vivant lui-même qui prépare une fête pour nous.

Benoît XVI, pape de 2005 à 2013
Homélie, Célébration eucharistique, 20ème Journée Mondiale de la Jeunesse, 21/08/05 (trad. DC 2343, p. 909)

 

 

 

 

Seulement un bâton pour la route

samedi 5 septembre 2015

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Le Seigneur invite l’apôtre à risquer la vulnérabilité: « Ne prenez ni pain, ni sac, ni pièces de monnaie » (Mc 6, 7-13). Il nous invite à une conversion par rapport à la sécurité des choses. (…) Notre bonheur est enrobé de mille précautions. Nous vivons écrasés d’assurances, dans des donjons bardés de digicodes, interdits aux quêteurs et colporteurs.(…)
L’apôtre n’annonce pas le Christ avec les armes du monde, mais dans la puissance de Dieu qui se déploie dans la faiblesse. (…) Nous n’imposions rien,nous nous présentons les mains vides à l’accueil des êtres ou à leur rejet et nous portons la paix. Non pas la paix à la manière du siècle,car elle est souvent un équilibre de la terreur, un « vivre ensemble » sans communion véritable; mais la paix du Christ, doux et humble de coeur, que personne ne nous ravira jamais, puisqu’elle a traversé la puissance de la mort. Aussi l’apôtre est-il toujours en paix, au fond de son coeur, alors qu’en surface s’agitent les tempêtes du monde. Il sait que le Christ a vaincu. Il ne maudit personne, y compris celui qui le rejette, parce qu’il a placé son coeur dans le Christ ressuscité, et il laisse le jugement à Celui qui a le pouvoir de juger.

P. Luc de Bellescize
Billet spirituel (extraits)
famillechretienne.fr n°1956, juillet 2015

http://escapamargue.blogspot.fr

 

 

 

 

 

 

« Les deux ne feront qu’une seule chair. Ce mystère est grand : il s’applique au Christ et à l’Église. » (Ep 5,31)

vendredi 4 septembre 2015

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Une union étrange et extraordinaire a eu lieu lorsque « le Verbe s’est fait chair » dans le sein de la Vierge et a ainsi « habité parmi nous » (Jn 1,14). De même que tous les élus sont ressuscités dans le Christ lorsqu’il est ressuscité, de même en lui des noces ont été célébrées : l’Église a été unie à un Époux par les liens du mariage quand l’homme-Dieu a reçu en plénitude les dons de l’Esprit Saint et que toute la divinité est venue habiter dans un corps semblable au nôtre… Le Christ est devenu homme par l’Esprit Saint et, « comme un époux qui sort de sa chambre » (Ps 18,6), il est sorti du sein de la Vierge, qui a été en effet sa chambre nuptiale. Mais l’Église, en renaissant de l’eau dans le même Esprit, devient un seul corps dans le Christ, si bien que les deux « ne font plus qu’une seule chair » (Mt 19,5), ce qui, « par rapport au Christ et à l’Église, est un grand mystère » (Ep 5,31).

Ce mariage dure depuis le début de l’Incarnation du Christ jusqu’au moment où le Christ reviendra et que tous les rites de l’union nuptiale seront accomplis. Alors, ceux qui seront prêts et qui auront rempli comme il le faut les conditions d’une si grande union, entreront avec lui, pleins de respect, dans la salle des noces éternelles (Mt 25,10). En attendant, l’Épouse promise au Christ chemine vers son Époux, et elle garde l’alliance avec lui chaque jour dans la foi et la tendresse, jusqu’à ce qu’il revienne.

Saint Paschase Radbert (?-v. 849), moine bénédictin
Commentaire sur l’évangile de Matthieu, 10, 22 ; CCM 56 B, 1072-1073 (trad. Delhougne, Les Pères commentent, p. 248)

 

 

 

 

« Avance au large et jetez les filets. »

jeudi 3 septembre 2015

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« Avance au large », c’est à dire dans la haute mer des débats. Y a-t-il profondeur comparable à « l’abîme de la richesse, de la sagesse et de la science du Fils de Dieu » (Rm 11,33), à la proclamation de sa filiation divine ? … L’Église est conduite par Pierre dans la haute mer du témoignage, pour contempler le Fils de Dieu ressuscité et l’Esprit Saint répandu.

Quels sont ces filets des apôtres que le Christ ordonne de jeter ? N’est-ce pas l’enchaînement des paroles, les replis du discours, la profondeur des arguments, qui ne laissent pas échapper ceux qu’ils ont pris ? Ces instruments de pêche des apôtres ne font pas périr leur prise, mais la conservent, la retirent des abîmes vers la lumière, conduisent des bas-fonds vers les hauteurs…

« Maître, dit Pierre, nous avons peiné toute une nuit sans rien prendre, mais, sur ta parole, je vais lâcher les filets. » Moi aussi, Seigneur, je sais que pour moi il fait nuit, quand tu ne me commandes pas. Je n’ai encore converti personne par mes paroles, il fait encore nuit. J’ai parlé le jour de l’Épiphanie : j’ai lâché le filet, et je n’ai encore rien pris. J’ai lâché le filet pendant le jour. J’attends que tu me l’ordonnes ; sur ta parole, je le lâcherai encore. La confiance en soi est vaine, mais l’humilité est fructueuse. Eux qui jusque-là n’avaient rien pris, voici que, à la voix du Seigneur, ils capturent une énorme quantité de poissons.

Saint Ambroise (v. 340-397), évêque de Milan et docteur de l’Église
Commentaire sur l’évangile de Luc, IV,71-76 ; SC 45 (trad. cf SC, p. 180)