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Archive pour la catégorie ‘Année liturgique’

« Qu’ils soient un en nous, eux aussi. »

dimanche 8 mai 2016

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Dans sa grande prière sacerdotale, notre Sauveur demande que nous soyons avec lui là où il est et que nous contemplions sa gloire. Il nous aime comme son Père l’aime et il désire nous donner tout ce que le Père lui a donné. La gloire qu’il tient de son Père, il veut nous la donner à son tour et nous faire tous un. Il veut que nous ne soyons plus une multitude mais formions tous ensemble une unité, réunis par sa divinité dans la gloire du Royaume, non pas dans la fusion en une seule substance, mais dans la perfection, sommet de la vertu. C’est cela que le Christ a proclamé quand il a dit : « Qu’ils soient parfaitement un ! » Ainsi, rendus parfaits par la sagesse, la prudence, la justice, la piété et toutes les vertus du Christ, nous serons unis à la lumière indéfectible de la divinité du Père, devenus nous-mêmes lumière par notre union avec lui, et pleinement fils de Dieu par notre communion à son Fils unique qui nous fait prendre part à l’éclat de sa divinité.

C’est de cette manière que nous deviendrons tous un avec le Père et le Fils. Car de même qu’il a déclaré que le Père et lui sont un -– « Moi et le Père, dit-il, nous sommes un » (Jn 10,30) — de même il prie pour qu’à son imitation nous participions à la même unité… Non pas cette unité de même nature qu’il a avec le Père, mais celle-ci : comme le Père l’a fait participer à sa propre gloire, ainsi lui-même, à l’imitation de son Père, communiquera sa gloire à ceux qu’il aime.

Eusèbe de Césarée (v. 265-340), évêque, théologien, historien
La Théologie ecclésiastique, III, 18-19 ; PG 24, 1042s (trad. Orval)

 

 

 

« La création tout entière…passe par les douleurs d’un enfantement qui dure encore. » (Rm 8,22)

vendredi 6 mai 2016

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L’apôtre Paul…témoigne au sujet du Fils unique que ce n’est pas seulement la création des êtres qui a été faite par lui, mais encore que, l’ancienne création ayant vieilli et étant devenue caduque, c’est lui qui a opéré une nouvelle création. Et ainsi le Christ lui-même est le Premier-Né de toute la création (Col 1,15) par l’Évangile annoncé aux hommes…

Comment le Christ devient-il « premier-né d’une multitude de frères » ? (Rm 8,29)… Pour nous il s’est fait comme nous, ayant participé à la chair et au sang pour nous transformer de corruptibles en incorruptibles par la naissance d’en haut de l’eau et de l’Esprit (Jn 3,5). Il nous a montré le chemin d’une telle naissance lorsqu’il a attiré par son propre baptême le Saint Esprit sur l’eau. Il est devenu ainsi le premier-né de tous ceux qui sont régénérés spirituellement, et tous ceux qui ont part à cette régénération par l’eau et par l’Esprit sont appelés frères.

Ayant déposé dans notre nature la puissance de la résurrection d’entre les morts, le Christ devient aussi prémices de ceux qui se sont endormis et premier-né d’entre les morts (Col 1,18). Le premier, il nous a ouvert le chemin de la libération de la mort. Par sa Résurrection, il a détruit les liens de la mort qui nous tenaient captifs. Ainsi, par cette double régénération, du saint baptême et de la résurrection d’entre les morts, il devient le premier-né de la nouvelle création.

Ce premier-né a des frères. Il dit à Marie Madeleine : « Va et dis à mes frères : je monte vers mon Père et votre Père, vers mon Dieu et votre Dieu » (Jn 20,19). C’est pourquoi le médiateur entre Dieu et les hommes (1Tm 2,5), ouvrant le cortège de toute la nature humaine, envoie à ses frères ce message et leur dit : « Par les prémices que j’ai assumées, en moi je ramène à notre Dieu et Père tout ce qui est humain. »

Saint Grégoire de Nysse (v. 335-395), moine et évêque
Contre Eunome, 4 ; PG 45, 633-638 (trad. Bouchet, Lectionnaire, p. 372 rev.)

 

 

Le Christ nous ouvre le chemin

jeudi 5 mai 2016

 

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« Dans la maison de mon Père beaucoup peuvent trouver leur demeure ; sinon, est-ce que je vous aurais dit : Je pars vous préparer une place ? » (Jn 14,2)… Le Seigneur savait que beaucoup de ces demeures étaient déjà prêtes et attendaient l’arrivée des amis de Dieu. Il donne donc un autre motif à son départ : préparer la route à notre ascension vers ces places du ciel en frayant un passage, alors qu’auparavant cette route était impraticable pour nous. Car le ciel était absolument fermé aux hommes, et jamais aucun être de chair n’avait pénétré dans ce très saint et très pur domaine des anges.

C’est le Christ qui a inauguré pour nous ce chemin vers les hauteurs. En s’offrant lui-même à Dieu le Père comme les prémices de ceux qui dorment dans les tombeaux de la terre, il a permis à la chair de monter au ciel, et il a été lui-même le premier homme à apparaître à ses habitants. Les anges ne connaissaient pas le mystère grandiose d’une intronisation céleste de la chair. Ils voyaient avec étonnement et admiration cette ascension du Christ. Presque troublés à ce spectacle inconnu, ils s’écriaient : « Qui est celui-là qui arrive d’Édom ? » (Is 63,1), c’est-à-dire de la terre. Mais l’Esprit n’a pas permis qu’ils demeurent dans l’ignorance… Il a ordonné qu’on ouvre les portes devant le Roi et Seigneur de l’univers : « Princes, ouvrez vos portes, portes éternelles : qu’il entre, le roi de gloire ! » (Ps 23,7 LXX)

Donc, notre Seigneur Jésus Christ a inauguré pour nous « cette voie nouvelle et vivante » ; comme le dit saint Paul, « il n’est pas entré dans un sanctuaire construit par les hommes, mais dans le ciel même, afin de se tenir maintenant pour nous devant la face de Dieu » (He 10,20; 9,24).

Saint Cyrille d’Alexandrie (380-444), évêque et docteur de l’Église
Commentaire sur l’évangile de Jean, 9 ; PG 74, 182-183 (trad. Delhougne, Les Pères commentent, p. 373 rev.)

 

 

 

« Il vous guidera vers la vérité tout entière. »

mercredi 4 mai 2016

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L’Esprit Saint, le Paraclet, le Défenseur, est celui que le Père et le Fils envoient dans l’âme des justes comme un souffle. C’est par lui que nous sommes sanctifiés et méritons d’être saints. Le souffle humain est la vie des corps ; le souffle divin est la vie des esprits. Le souffle humain nous rend sensibles ; le souffle divin nous rend saints. Cet Esprit est Saint, parce que sans lui nul esprit, ni angélique, ni humain, ne peut être saint.

« Le Père, dit Jésus, vous l’enverra en mon nom » (Jn 14,26), c’est-à-dire en ma gloire, pour manifester ma gloire ; ou encore, parce qu’il a le même nom que le Fils : il est Dieu. « Il me glorifiera » parce qu’il vous rendra spirituels, et il vous fera comprendre comment le Fils est égal au Père et non pas seulement un homme comme vous le voyez, ou parce qu’il vous enlèvera votre crainte et vous fera annoncer ma gloire au monde entier. Ainsi, ma gloire, c’est le salut des hommes.

« Il vous enseignera toutes choses. » « Fils de Sion, dit le prophète Joël, réjouissez-vous, car le Seigneur votre Dieu vous a donné celui qui enseigne la justice » (2,23 Vulg), qui vous enseignera tout ce qui regarde le salut.

Saint Antoine de Padoue (v. 1195-1231), franciscain, docteur de l’Église
Sermons pour le dimanche et les fêtes des saints (trad. Bayart, Eds. franciscaines 1944, p170)

 

 

 

 

 

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean 14,6-14.

mardi 3 mai 2016

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Jésus lui répond : « Moi, je suis le Chemin, la Vérité et la Vie ; personne ne va vers le Père sans passer par moi. »
Puisque vous me connaissez, vous connaîtrez aussi mon Père. Dès maintenant vous le connaissez, et vous l’avez vu. »
Philippe lui dit : « Seigneur, montre-nous le Père ; cela nous suffit. »
Jésus lui répond : « Il y a si longtemps que je suis avec vous, et tu ne me connais pas, Philippe ! Celui qui m’a vu a vu le Père. Comment peux-tu dire : “Montre-nous le Père” ?
Tu ne crois donc pas que je suis dans le Père et que le Père est en moi ! Les paroles que je vous dis, je ne les dis pas de moi-même ; le Père qui demeure en moi fait ses propres œuvres.
Croyez-moi : je suis dans le Père, et le Père est en moi ; si vous ne me croyez pas, croyez du moins à cause des œuvres elles-mêmes.
Amen, amen, je vous le dis : celui qui croit en moi fera les œuvres que je fais. Il en fera même de plus grandes, parce que je pars vers le Père,
et tout ce que vous demanderez en mon nom, je le ferai, afin que le Père soit glorifié dans le Fils.
Quand vous me demanderez quelque chose en mon nom, moi, je le ferai. »

 

 

 

« Si le monde a de la haine contre vous, sachez qu’il en a eu d’abord contre moi. »

samedi 30 avril 2016

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« Celui qui aime sa vie la perd ; celui qui s’en détache en ce monde la garde pour la vie éternelle » (Jn 12,25). Il s’agit là d’une vérité que le monde contemporain refuse souvent et méprise, car il fait de l’amour de soi le critère suprême de l’existence. Mais les témoins de la foi [du vingtième siècle] n’ont considéré ni leur propre avantage, ni leur bien-être, ni même leur survie comme des valeurs supérieures à la fidélité à l’Évangile. Malgré leur faiblesse, ils ont opposé une résistance vigoureuse au mal. Dans leur fragilité a resplendi la force de la foi et de la grâce du Seigneur.

L’héritage précieux que ces témoins courageux nous ont laissé est un patrimoine commun à toutes les Églises et à toutes les Communautés ecclésiales… L’œcuménisme le plus convaincant est celui des martyrs et des témoins de la foi ; il indique aux chrétiens du vingt et unième siècle la voie de l’unité. C’est l’héritage de la croix vécu à la lumière de Pâques, héritage qui enrichit et soutient les chrétiens à mesure qu’ils avancent dans le nouveau millénaire…

Dans le siècle et dans le millénaire qui s’avance, puisse la mémoire de ces frères et de ces sœurs rester vivante ! Mieux encore, puisse-t-elle grandir ! Qu’elle soit transmise de génération en génération, afin d’être semence féconde d’un profond renouveau chrétien ! Qu’elle soit gardée comme un trésor d’une insigne valeur pour les chrétiens du nouveau millénaire et qu’elle soit levain pour parvenir à la pleine communion de tous les disciples du Christ ! … Je prie le Seigneur pour que la nuée de témoins qui nous entourent (He 12,1) nous aide, nous tous croyants, à exprimer notre amour pour le Christ avec un courage égal au leur ; par celui qui demeure vivant dans son Église, aujourd’hui comme hier, demain et toujours !

Saint Jean-Paul II (1920-2005), pape
Homélie lors de la commémoration œcuménique des témoins de la foi du 20ème siècle, 7/5/00 (trad. © Libreria Editrice Vaticana)

 

 

 

 

 

 

Sainte Catherine de Sienne : une vie mystique et une vie d’action

vendredi 29 avril 2016

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Quand Catherine voit le jour en 1347, la situation en Italie et en Europe est devenue très difficile. Déjà s’annonçait la peste noire, qui devait semer la dévastation ; la société était troublée par la Guerre de Cent Ans et des invasions de mercenaires ; les papes avaient dû quitter Rome pour Avignon ; le schisme d’Occident allait se prolonger jusqu’en 1417. Fille d’un teinturier, Catherine prend très rapidement conscience des besoins du monde qui l’entoure. Attirée par la forme de vie apostolique des dominicains, elle demande à être agrégée au tiers ordre (on appelait ces pieuses femmes les « Mantellate »). Celles-ci n’étaient pas des religieuses à proprement parler et ne vivaient pas la vie commune, mais elles portaient la robe blanche et le manteau noir des frères prêcheurs…

Catherine était entourée d’une foule bigarrée de disciples, de toute classe sociale et de toute origine. Elle les attirait par la pureté de sa foi et par la liberté de son acceptation de la parole de Dieu, sans adoucissement ni compromis… Elle atteignit le sommet de son progrès intérieur par les noces spirituelles… ; on aurait donc pu penser que sa vie s’écoulerait dans la solitude et dans la contemplation. Mais Dieu, au contraire, l’avait attachée à lui pour qu’elle lui soit unie dans l’œuvre de son Royaume… Le dessein du Christ était de la lier étroitement à lui par « l’amour du prochain », c’est-à-dire aussi bien par la douceur des liens de l’âme que par les travaux extérieurs ; ce fut ce que l’on a appelé « la mystique sociale »…

Après s’être appliquée à la conversion de pécheurs individuels, elle passa à la réconciliation de personnes ou de familles opposées par de mauvaises querelles, puis à la pacification des villes ou des États… L’impulsion intérieure du Maître divin lui ouvrit pour ainsi dire une humanité de surcroît. C’est ainsi que cette humble fille d’artisan, illettrée, pratiquement sans études et sans culture, eut l’intelligence des besoins de son temps au point de dépasser les limites de sa cité et d’atteindre une dimension mondiale par son action.

Saint Jean-Paul II (1920-2005), pape
Lettre apostolique pour le 6e centenaire de la mort de Ste Catherine de Sienne (trad. DC n°1793 du 5/10/1980, p. 851 © Libreria Editrice Vaticana)

 

 

 

 

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean 15,9-11.

jeudi 28 avril 2016

En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : « Comme le Père m’a aimé, moi aussi je vous ai aimés. Demeurez dans mon amour.
Si vous gardez mes commandements, vous demeurerez dans mon amour, comme moi, j’ai gardé les commandements de mon Père, et je demeure dans son amour.
Je vous ai dit cela pour que ma joie soit en vous, et que votre joie soit parfaite. »

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Je t’en prie, mon Dieu, fais que je te connaisse, fais que je t’aime pour que ma joie soit en toi. Et si ce n’est pas pleinement possible en cette vie, fais du moins que j’y progresse tous les jours, jusqu’à parvenir à la plénitude. Qu’en cette vie ta connaissance grandisse en moi, et qu’elle soit achevée au dernier jour ; que grandisse en moi ton amour et qu’il soit parfait dans la vie à venir, pour que ma joie, déjà grande ici-bas en espérance, soit alors achevée dans la réalité.

Seigneur Dieu, par ton Fils tu nous as donné l’ordre, ou mieux, le conseil, de demander ; et tu as promis que nous serions exaucés, afin que notre joie soit parfaite (Jn 16,24). Je te fais, Seigneur, la prière que tu nous suggères par celui qui est notre « Conseiller admirable » (Is 9,5). Puissé-je recevoir ce que tu as promis par celui qui est ta Vérité, pour que ma joie soit parfaite. Dieu vrai, je te fais cette prière ; exauce-moi pour que ma joie soit parfaite.

Que désormais ce soit la méditation de mon esprit et la parole de mes lèvres. Que ce soit l’amour de mon cœur et le discours de ma bouche, que ce soit la faim de mon âme, la soif de ma chair et le désir de tout mon être, jusqu’à ce que j’entre dans la joie du Seigneur (Mt 25,21), Dieu unique en trois Personnes, béni pour les siècles. Amen.

Saint Anselme (1033-1109), moine, évêque, docteur de l’Église
Prosologion, 26 (trad. bréviaire rev.)

 

 

 

 

 

« Moi, je suis la vigne, et vous, les sarments. »

mercredi 27 avril 2016

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En ce qui concerne l’Eglise, la conception la plus accessible à l’esprit humain est celle d’une communauté de croyants. Quiconque croit en Jésus Christ et en son Évangile et espère en l’accomplissement de ses promesses, quiconque lui est attaché par un sentiment d’amour et obéit à ses commandements, doit être uni à tous ceux qui partagent le même esprit par une profonde communion spirituelle et un attachement d’amour. Ceux qui ont suivi le Seigneur pendant son séjour sur terre étaient les jeunes premières pousses de la communauté chrétienne ; ce sont eux qui l’ont répandue et qui ont transmis en héritage dans la suite des temps et jusqu’à nos jours les richesses de foi d’où ils tiraient leur cohésion.

Mais même une communauté humaine naturelle peut être déjà bien plus qu’une simple association d’individus distincts, elle peut être une entente étroite allant jusqu’à l’unité organique ; ceci est encore plus vrai de la communauté surnaturelle de l’Église. L’union de l’âme avec le Christ est autre chose que la communion entre deux personnes terrestres ; cette union, commencée par le baptême et constamment renforcée par les autres sacrements, est une intégration et une poussée de sève — comme nous le dit le symbole de la vigne et du cep. Cet acte d’union avec le Christ entraîne un rapprochement de membre à membre entre tous les chrétiens. Ainsi l’Église prend la figure du corps mystique du Christ. Ce corps est un corps vivant et l’esprit qui l’anime est l’Esprit du Christ qui, partant de la tête, s’écoule vers tous les membres (Ep 5,23.30) ; l’esprit qui émane du Christ est le Saint Esprit et l’Église est donc le temple du Saint Esprit (Ep 2,21-22).

Sainte Thérèse-Bénédicte de la Croix [Édith Stein] (1891-1942), carmélite, martyre, copatronne de l’Europe
La Femme et sa destinée, recueil de six conférences (trad. Amiot, Paris 1956, p. 124 ; cf Orval)

 

 

 

 

« C’est ma paix que je vous donne. »

mardi 26 avril 2016

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Moïse a écrit dans la Loi : « Dieu fit l’homme à son image et à sa ressemblance » (Gn 1,26)… À nous donc de refléter pour notre Dieu, pour notre Père, l’image de sa sainteté… Ne soyons pas les peintres d’une image étrangère… Et pour que nous n’introduisions pas en nous l’image de l’orgueil, laissons le Christ peindre en nous son image. Il l’a peinte lorsqu’il a dit : « Je vous donne ma paix, je vous laisse ma paix ».

Mais à quoi nous sert-il de savoir que cette paix est bonne, si nous ne veillons pas sur elle ? Ce qui est très bon est habituellement très fragile ; et les biens précieux réclament de plus grands soins et une garde plus vigilante. Très fragile est la paix qui peut être perdue par une parole légère ou une petite blessure faite à un frère. Or, rien ne plaît davantage aux hommes que de parler hors de propos et de s’occuper de ce qui ne les regarde pas, de proférer de vains discours et de critiquer les absents. Dès lors, que ceux qui ne peuvent pas dire : « Le Seigneur m’a donné la langue d’un disciple pour que je sache réconforter par la parole celui qui est abattu » (Is 50,4), que ceux-là se taisent ou, s’ils disent un mot, que ce soit un mot de paix… « La plénitude de la loi, c’est l’amour » (Rm 13,8). Que daigne nous l’inspirer notre bon Seigneur et Sauveur Jésus Christ, l’auteur de la paix et le Dieu de l’amour.

Saint Colomban (563-615), moine, fondateur de monastères
Instruction 11, 1-4 ; PL 80, 250-252 (trad. Orval)