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Archive pour août 2018

« Voici l’Époux ! »

vendredi 31 août 2018

Entre Dieu et nous régnait une grave discorde. Pour l’apaiser, pour ramener la bonne entente, il a fallu que le Fils de Dieu épouse notre nature… Le Père a consenti et a envoyé son Fils. Celui-ci, dans le lit nuptial de la Bienheureuse Vierge, a uni notre nature à la sienne. Telles ont été les noces que le Père a fait alors pour son Fils. Le Verbe de Dieu, dit Jean Damascène, a pris tout ce que Dieu avait mis en notre nature : un corps et une âme raisonnable. Il a tout pris pour me sauver tout entier par sa grâce. La Divinité s’est abaissée jusqu’à ce mariage ; la chair ne pouvait conclure un mariage plus glorieux. Des noces se célèbrent encore, quand survient la grâce du Saint-Esprit, pour opérer la conversion de l’âme pécheresse. On lit dans le prophète Osée : « Je reviendrai à ma première épouse ; alors je me trouverai mieux qu’à présent » (cf 2,9). Et plus loin : « Elle m’appellera : mon époux, et non plus : mon maître. Et j’enlèverai de sa bouche les noms des idoles… Je ferai alliance avec eux… » (v. 18-20). L’époux de l’âme c’est le Saint-Esprit, par sa grâce. Quand son inspiration intérieure invite l’âme à la pénitence, tous les appels des vices sont vains. Le maître qui dominait et ravageait l’âme, c’est l’orgueil qui veut commander, c’est la gourmandise et la luxure qui dévorent tout. Leurs noms mêmes sont enlevés de la bouche du pénitent… Quand la grâce se répand dans l’âme et l’illumine, Dieu fait alliance avec les pécheurs. Il se réconcilie avec eux… Alors se célèbrent les noces de l’époux et de l’épouse, dans la paix d’une conscience pure. Enfin, des noces se célèbrent au jour du jugement, quand viendra l’Époux, Jésus Christ. « Voici que vient l’Époux, est-il dit ; allez au-devant de lui. » Alors il prendra avec lui l’Église, son épouse. « Viens, dit saint Jean dans l’Apocalypse, je te montrerai l’épouse de l’Agneau. Et il me montra la sainte cité de Jérusalem, descendant du ciel. » (21,9-10)… À présent, nous ne vivrons dans le ciel que par la foi et par l’espérance ; mais après peu de temps, l’Église célèbrera ses noces avec son Époux : « Bienheureux ceux qui ont été appelés au festin des noces de l’Agneau. » (Ap 19,9)

Saint Antoine de Padoue (v. 1195-1231), franciscain, docteur de l’Église

 

 

 

« Tenez-vous donc prêts ! »

jeudi 30 août 2018

Dans le sommeil il faut être prêt à se réveiller facilement. En effet l’Écriture dit : « Que vos reins soient ceints et vos lampes allumées. Soyez semblables à des gens qui attendent leur maître à son retour des noces, afin de lui ouvrir dès qu’il arrivera et frappera » (Lc 12,35-36). Car un homme endormi ne sert à rien de plus que celui qui est mort. C’est pourquoi il faut se lever fréquemment pendant la nuit pour bénir Dieu. Heureux ceux qui veillent pour lui ; ils se rendent pareils aux anges que nous appelons des « veilleurs ». Un homme endormi ne vaut rien, pas plus qu’un homme sans vie. Mais celui qui a la lumière est éveillé et les ténèbres n’ont pas de prise sur lui, ni le sommeil, tout comme les ténèbres. Il est donc éveillé à Dieu, celui qui a été illuminé, et celui-là vit, car « ce qui a été fait en lui c’était la vie » (Jn 1,4). « Heureux l’homme, dit la Sagesse, qui m’écoutera, et celui qui sera fidèle à mes voies, veillant à ma porte jour après jour et gardant le seuil de ma maison » (Pr 8,34). Donc, « ne nous endormons pas comme le reste des hommes, mais restons éveillés et sobres », ainsi que le dit l’Écriture. « Car ceux qui dorment dorment la nuit, et ceux qui s’enivrent le font la nuit », c’est-à-dire dans l’obscurité de l’ignorance. « Mais nous puisque nous appartenons au jour, soyons sobres » (1Th 5,6-8). « Car vous tous vous êtes des fils de la lumière et du jour ; nous n’appartenons pas à la nuit ni aux ténèbres » (1Th 5,5).

Saint Clément d’Alexandrie (150-v. 215), théologien

 

 

 

Martyre de Saint Jean-Baptiste (m)

mercredi 29 août 2018

Prophète né d’un prophète (Lc 1,67), baptiseur du Seigneur, tu as été « la voix qui crie dans le désert : Repentez-vous » (Mt 3,2), et tu as réprimandé Hérode pour ses débauches impies. C’est pourquoi tu as couru annoncer le Royaume de Dieu à ceux qui étaient retenus captifs dans le séjour des morts… Précurseur comme prophète, baptiseur et martyr, comme voix du Verbe, son messager, son flambeau, toi le plus grand des prophètes selon le témoignage de Dieu (Mt 11,9), implore le Seigneur de sauver de toute épreuve et malheur ceux qui fêtent avec amour ta mémoire éclatante… Venez, tous les peuples, célébrons le prophète, martyr et baptiseur du Sauveur : c’est lui qui, tel un ange dans la chair (Mc 1,2 grec), a repris Hérode pour sa liaison injuste, condamnant son action fautive. Mais, à cause d’une danse et d’un serment, on a décapité la tête vénérable de celui qui annonce jusqu’aux enfers la bonne nouvelle de la résurrection d’entre les morts et qui sans cesse intercède auprès du Seigneur pour le salut de nos âmes. Venez, tous les fidèles, célébrons le prophète, martyr et baptiseur du Sauveur : s’enfuyant au désert, il y a trouvé son repos, se nourrissant de sauterelles et de miel sauvage ; il a repris le roi qui violait la loi. Et nous, les craintifs, il nous exhortait en disant : « Convertissez-vous, car le Royaume des cieux est proche. »

Liturgie byzantine, Ode et stichères des matines du 29/08

« Purifie d’abord l’intérieur ! »

mardi 28 août 2018

« Mes enfants, nous devons aimer non pas avec des paroles et des discours, mais par des actes et en vérité. En agissant ainsi, nous reconnaîtrons que nous appartenons à la vérité et devant lui nous aurons le cœur en paix. » (1Jn 3,18-19) Qu’est-ce à dire « devant lui » ? Là où voit Dieu. Voilà pourquoi le Seigneur lui-même dit dans l’Évangile : « Gardez-vous de faire vos bonnes œuvres devant les hommes, pour être vus d’eux ; autrement vous n’aurez pas de récompense auprès de votre Père qui est aux cieux » (Mt 6,1)… Te voilà devant Dieu, interroge ton cœur ; vois ce que tu as fait, et ce que tu as désiré en le faisant : ton salut ou une vaine gloire humaine ? Regarde au-dedans, car l’homme ne peut pas juger celui qu’il ne peut pas voir. Si nous apaisons notre cœur, apaisons-le devant Dieu. « Car si notre cœur nous condamne », c’est-à-dire s’il nous accuse intérieurement, parce que nous n’avons pas agi avec l’intention que nous devions avoir, « Dieu est plus grand que notre cœur et il connaît tout » (v. 20). Tu caches aux hommes le fond de ton cœur ; cache-le à Dieu, si tu peux ! Comment le lui cacherais-tu, lui à qui un pécheur plein de crainte ou de repentir disait : « Où aller loin de ton esprit ? Où fuir loin de ta face ? »… Où Dieu n’est-il pas en effet ? « Si je monte aux cieux, tu y es ; si je descends aux enfers, tu es là » (Ps 138,7-8). Où aller ? Où fuir ? Veux-tu un conseil ? Si tu veux le fuir, fuis vers lui. Fuis vers lui en te confessant à lui, non en te cachant de lui : en effet, tu ne peux pas te cacher de lui, mais tu peux lui confesser tes fautes. Dis-lui : « Tu es mon refuge » (Ps 31,7) ; et nourris en toi l’amour, qui seul conduit à la vie.

Saint Augustin (354-430), évêque d’Hippone (Afrique du Nord) et docteur de l’Église

 

 

 

Le Christ nous appelle à la conversion

lundi 27 août 2018

Devant les tentations, comporte-toi en femme forte et combats avec l’aide du Seigneur. Si tu tombes dans le péché ne reste pas là, découragée et abattue. Humilie-toi, mais sans perdre courage ; abaisse-toi, mais sans te dégrader ; verse des larmes de contrition sincères pour laver tes imperfections et tes fautes, mais sans perdre confiance en la miséricorde de Dieu, qui sera toujours plus grande que ton ingratitude. Prends la résolution de te corriger, mais sans présumer de toi-même, car c’est en Dieu seul que tu dois mettre ta force ; enfin, reconnais sincèrement que si Dieu n’était pas ton armure et ton bouclier, ton imprudence t’aurait entraînée à commettre toutes sortes de péchés. Ne t’étonne pas de tes faiblesses. Accepte-toi plutôt comme tu es ; rougis de tes infidélités envers Dieu, mais fais-lui confiance, et abandonne-toi tranquillement à lui, comme un petit enfant dans les bras de sa mère.

Saint [Padre] Pio de Pietrelcina (1887-1968), capucin

 

 

 

 

« Tu as les paroles de la vie éternelle. »

dimanche 26 août 2018

Sois patient et persévère dans la pratique de la méditation. Au début, contente-toi de n’avancer qu’à tout petits pas. Plus tard, tu auras des jambes qui ne demanderont qu’à courir, ou mieux, des ailes pour voler. Contente-toi d’obéir. Ce n’est jamais facile, mais c’est Dieu que nous avons choisi comme notre part. Accepte de n’être encore qu’une petite abeille dans le nid ; bien vite elle deviendra une de ces grandes ouvrières habiles à la fabrication du miel. Reste toujours humble devant Dieu et devant les hommes, dans l’amour. Alors le Seigneur te parlera en vérité et t’enrichira de ses dons. Il arrive que les abeilles traversent de grandes distances dans les prés avant de parvenir aux fleurs qu’elles ont choisies ; ensuite, fatiguées mais satisfaites et chargées de pollen, elles rentrent à la ruche pour y accomplir la transformation silencieuse, mais féconde, du nectar des fleurs en nectar de vie. Fais de même : après avoir écouté la Parole, médite-la attentivement, examine ses divers éléments, cherche sa signification profonde. Alors elle te deviendra claire et lumineuse ; elle aura le pouvoir de transformer tes inclinations naturelles en une pure élévation de l’esprit ; et ton cœur sera toujours plus étroitement uni au cœur du Christ.

Saint [Padre] Pio de Pietrelcina (1887-1968), capucin

 

 

 

« Ils disent et ne font pas. »

samedi 25 août 2018

Celui qui est rempli du Saint-Esprit parle diverses langues (Ac 2,4). Ces diverses langues sont les divers témoignages rendus au Christ, comme l’humilité, la pauvreté, la patience et l’obéissance. Nous les parlons quand, en les pratiquant nous-mêmes, nous les montrons aux autres. La parole est vivante lorsque ce sont les actions qui parlent. Je vous en prie, que les paroles se taisent et que les actions parlent. Nous sommes pleins de paroles mais vides d’actions ; à cause de cela le Seigneur nous maudit, lui qui a maudit le figuier où il n’a pas trouvé de fruits mais seulement des feuilles (Mc 11,13s). « La loi, dit saint Grégoire, a été présentée au prédicateur pour qu’il pratique ce qu’il prêche. » Il perd son temps à répandre la connaissance de la loi, celui qui détruit son enseignement par ses actions. Mais les apôtres parlaient selon le don de l’Esprit. Heureux celui qui parle selon le don de l’Esprit, et non selon son propre sentiment… Parlons donc selon ce que l’Esprit Saint nous donnera de dire. Demandons-lui humblement et pieusement de répandre en nous sa grâce.

Saint Antoine de Padoue (v. 1195-1231), franciscain, docteur de l’Église

 

 

 

 

« Vous verrez les cieux ouverts, avec les anges de Dieu qui montent et descendent au-dessus du Fils de l’homme. »

vendredi 24 août 2018

La gloire de tous les apôtres est tellement indissociable, elle est unie par le ciment de tant de grâces, que lorsqu’on célèbre la fête de l’un d’eux c’est la grandeur commune de tous les apôtres qui est rappelée à l’attention de notre regard intérieur. Ils se partagent en effet la même autorité de juges suprêmes, le même rang de dignité et ils possèdent le même pouvoir de lier et d’absoudre (Mt 19,28; 18,18). Ils sont ces perles précieuses que saint Jean nous dit avoir contemplées dans l’Apocalypse et dont les portes de la Jérusalem céleste sont construites (Ap 21,21.14)… En effet, lorsque par des signes ou des miracles les apôtres rayonnent la lumière divine, ils ouvrent l’accès de la gloire céleste de Jérusalem aux peuples convertis à la foi chrétienne… C’est d’eux encore que le prophète dit : « Qui sont ceux-là, qui volent ainsi que des nuages ? » (Is 60,8)… Dieu élève l’esprit de ses prédicateurs à la contemplation des vérités d’en haut… de sorte qu’ils puissent répandre en abondance la pluie de la parole de Dieu dans nos cœurs. C’est ainsi qu’ils boivent l’eau à la source pour nous la donner à boire à notre tour. Saint Barthélémy a puisé à la plénitude de cette source, lorsque l’Esprit Saint est descendu sur lui comme sur les autres apôtres sous la forme de langues de feu (Ac 2,3). Mais tu entends parler de feu et peut-être que tu ne vois pas le rapport avec l’eau. Écoute comment le Seigneur appelle eau cet Esprit Saint qui est descendu comme un feu sur les apôtres. « Si quelqu’un a soif, dit-il, qu’il vienne à moi et qu’il boive », et il ajoute : « Celui qui croit en moi — l’Écriture le dit — des fleuves d’eau vive jailliront de son cœur », et l’évangéliste explique : « Il disait cela de l’Esprit que devaient recevoir ceux qui croiraient en lui » (Jn 7,37-39). Le psalmiste dit aussi des croyants : « Ils se rassasient de l’abondance de ta maison et tu les abreuves au torrent de tes délices, car en toi se trouve la source de la vie » (35,10).

Saint Pierre Damien (1007-1072), ermite puis évêque, docteur de l’Église

 

 

 

« Venez au repas de noce ! »

jeudi 23 août 2018

À tes noces divines

Que le Père a préparées pour toi, ô Fils unique,

La voix de tes serviteurs m’a appelé moi aussi,

Pour que je me réjouisse en des joies ineffables,

Déjà ici-bas dans le mystère de ton autel

Et un jour là-haut dans la ville céleste (Ap 21,2s)

En une allégresse éternelle, Inexprimable et immuable.

 

Mais parce que je ne porte pas l’habit splendide,

Digne de la salle des noces,

Car j’ai sali celui de la fontaine sacrée du baptême

Par les péchés noirs de l’âme,

Ô Seigneur insondable…,

Revêts-moi maintenant de nouveau de toi (cf Ga 3,27),

Et rends sa splendeur d’autrefois

À ma robe première maintenant salie.

 

Pour que je n’entende pas ta voix, Seigneur,

Prononcer le nom d’« ami » avec l’expression digne de pitié,

Et que je ne sois point comme lui jeté

Dans l’abîme pour toujours.

 

Saint Nersès Snorhali (1102-1173), patriarche arménien

 

 

 

 

Chacun à son heure

mercredi 22 août 2018

« Allez, vous aussi, à ma vigne. » Frères, vous vous demandez peut-être pourquoi on ne fait pas venir tous ces ouvriers en même temps dans la vigne du Seigneur ? Je vous répondrai que le dessein de Dieu a été de les appeler tous en même temps. Mais ils ne veulent pas venir dès qu’ils sont appelés à la première heure et cela tient à leur refus. C’est pourquoi Dieu lui-même vient les appeler en particulier…, à l’heure où il pensait qu’ils se rendraient et qu’ils répondraient à son invitation. C’est ce que remarque clairement l’apôtre Paul à son propre sujet : « Quand il a plu à celui qui m’a mis à part dès le sein maternel, il m’a appelé » (Ga 1,15). Quand est-ce que cela a plu à Dieu, sinon quand il a vu que Paul se rendrait à son appel ? Bien sûr, Dieu aurait voulu l’appeler dès le commencement de sa vie, mais parce que Paul ne se serait pas rendu à sa voix, Dieu a décidé de ne l’appeler que lorsqu’il a vu qu’il lui répondrait. C’est ainsi que Dieu n’a appelé le bon larron qu’à la dernière heure (Lc 23,43), bien qu’il aurait pu le faire plus tôt, s’il avait prévu que cet homme se serait rendu à son appel… Donc si les ouvriers de la parabole disent que personne ne les a embauchés, il faut se souvenir de la patience de Dieu… Lui, il montre bien qu’il a fait tout ce qu’il a pu de son côté afin que tous puissent venir dès la première heure du jour. Ainsi la parabole de Jésus nous fait voir que les hommes se donnent à Dieu à des âges très différents. Et Dieu veut à tout prix empêcher les premiers appelés de mépriser les derniers.

Saint Jean Chrysostome (v. 345-407), prêtre à Antioche puis évêque de Constantinople, docteur de l’Église