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Archive pour mars 2013

Dimanche de Pâques

dimanche 31 mars 2013

 

« Le troisième jour Il est ressuscité des morts »

« Nous vous annonçons la Bonne Nouvelle : la promesse faite à nos pères, Dieu l’a accomplie en notre faveur à nous, leurs enfants : Il a ressuscité Jésus » (Ac 13, 32-33). La Résurrection de Jésus est la vérité culminante de notre foi dans le Christ, crue et vécue comme vérité centrale par la première communauté chrétienne, transmise comme fondamentale par la Tradition, établie par les documents du Nouveau Testament, prêchée comme partie essentielle du mystère pascal en même temps que la Croix :

Le Christ est ressuscité des morts.
Par sa mort Il a vaincu la mort,
Aux morts Il a donné la vie.
(Liturgie byzantine, Tropaire de Pâques)

I. L’événement historique et transcendant

Le mystère de la résurrection du Christ est un événement réel qui a eu des manifestations historiquement constatées comme l’atteste le Nouveau Testament. Déjà saint Paul peut écrire aux Corinthiens vers l’an 56 : « Je vous ai donc transmis ce que j’avais moi-même reçu, à savoir que le Christ est mort pour nos péchés selon les Écritures, qu’il a été mis au tombeau, qu’il est ressuscité le troisième jour selon les Écritures, qu’il est apparu à Képhas, puis aux Douze » (1 Co 15, 3-4). L’apôtre parle ici de la vivante tradition de la Résurrection qu’il avait apprise après sa conversion aux portes de Damas (cf. Ac 9, 3-18).

Le tombeau vide

« Pourquoi chercher le Vivant parmi les morts ? Il n’est pas ici, mais il est ressuscité » (Lc 24, 5-6). Dans le cadre des événements de Pâques, le premier élément que l’on rencontre est le sépulcre vide. Il n’est pas en soi une preuve directe. L’absence du corps du Christ dans le tombeau pourrait s’expliquer autrement (cf. Jn 20, 13 ; Mt 28, 11-15). Malgré cela, le sépulcre vide a constitué pour tous un signe essentiel. Sa découverte par les disciples a été le premier pas vers la reconnaissance du fait de la Résurrection. C’est le cas des saintes femmes d’abord (cf. Lc 24, 3. 22-23), puis de Pierre (cf. Lc 24, 12). « Le disciple que Jésus aimait » (Jn 20, 2) affirme qu’en entrant dans le tombeau vide et en découvrant « les linges gisant » (Jn 20, 6) « il vit et il crut » (Jn 20, 8). Cela suppose qu’il ait constaté dans l’état du sépulcre vide (cf. Jn 20, 5-7) que l’absence du corps de Jésus n’a pas pu être une œuvre humaine et que Jésus n’était pas simplement revenu à une vie terrestre comme cela avait été le cas de Lazare (cf. Jn 11, 44).

Les apparitions du Ressuscité

Marie de Magdala et les saintes femmes, qui venaient achever d’embaumer le corps de Jésus (cf. Mc 16, 1 ; Lc 24, 1) enseveli à la hâte à cause de l’arrivée du Sabbat le soir du Vendredi Saint (cf. Jn 19, 31. 42), ont été les premières à rencontrer le Ressuscité (cf. Mt 28, 9-10 ; Jn 20, 11-18). Ainsi les femmes furent les premières messagères de la Résurrection du Christ pour les apôtres eux-mêmes (cf. Lc 24, 9-10). C’est à eux que Jésus apparaît ensuite, d’abord à Pierre, puis aux Douze (cf. 1 Co 15, 5). Pierre, appelé à confirmer la foi de ses frères (cf. Lc 22, 31-32), voit donc le Ressuscité avant eux et c’est sur son témoignage que la communauté s’écrie : « C’est bien vrai ! Le Seigneur est ressuscité et il est apparu à Simon » (Lc 24, 34. 36).

Tout ce qui est arrivé dans ces journées Pascales engage chacun des apôtres – et Pierre tout particulièrement – dans la construction de l’ère nouvelle qui a débuté au matin de Pâques. Comme témoins du Ressuscité ils demeurent les pierres de fondation de son Église. La foi de la première communauté des croyants est fondée sur le témoignage d’hommes concrets, connus des chrétiens et, pour la plupart, vivant encore parmi eux. Ces « témoins de la Résurrection du Christ » (cf. Ac 1, 22) sont avant tout Pierre et les Douze, mais pas seulement eux : Paul parle clairement de plus de cinq cents personnes auxquelles Jésus est apparu en une seule fois, en plus de Jacques et de tous les apôtres (cf. 1 Co 15, 4-8).

Devant ces témoignages il est impossible d’interpréter la Résurrection du Christ en-dehors de l’ordre physique, et de ne pas la reconnaître comme un fait historique. Il résulte des faits que la foi des disciples a été soumise à l’épreuve radicale de la passion et de la mort en croix de leur maître annoncée par celui-ci à l’avance (cf. Lc 22, 31-32). La secousse provoquée par la passion fut si grande que les disciples (tout au moins certains d’entre eux) ne crurent pas aussitôt à la nouvelle de la résurrection. Loin de nous montrer une communauté saisie par une exaltation mystique, les Évangiles nous présentent les disciples abattus (« le visage sombre » : Lc 24, 17) et effrayés (cf. Jn 20, 19). C’est pourquoi ils n’ont pas cru les saintes femmes de retour du tombeau et « leurs propos leur ont semblé du radotage » (Lc 24, 11 ; cf. Mc 16, 11. 13). Quand Jésus se manifeste aux onze au soir de Pâques, « il leur reproche leur incrédulité et leur obstination à ne pas ajouter foi à ceux qui l’avaient vu ressuscité » (Mc 16, 14).

Même mis devant la réalité de Jésus ressuscité, les disciples doutent encore (cf. Lc 24, 38), tellement la chose leur paraît impossible : ils croient voir un esprit (cf. Lc 24, 39). « Dans leur joie ils ne croient pas encore et demeurent saisis d’étonnement » (Lc 24, 41). Thomas connaîtra la même épreuve du doute (cf. Jn 20, 24-27) et, lors de la dernière apparition en Galilée rapportée par Matthieu, « certains cependant doutèrent » (Mt 28, 17). C’est pourquoi l’hypothèse selon laquelle la résurrection aurait été un « produit » de la foi (ou de la crédulité) des apôtres est sans consistance. Bien au contraire, leur foi dans la Résurrection est née – sous l’action de la grâce divine – de l’expérience directe de la réalité de Jésus ressuscité.

L’état de l’humanité ressuscitée du Christ

Jésus ressuscité établit avec ses disciples des rapports directs, à travers le toucher (cf. Lc 24, 39 ; Jn 20, 27) et le partage du repas (cf. Lc 24, 30. 41-43 ; Jn 21, 9. 13-15). Il les invite par là à reconnaître qu’il n’est pas un esprit (cf. Lc 24, 39) mais surtout à constater que le corps ressuscité avec lequel il se présente à eux est le même qui a été martyrisé et crucifié puisqu’il porte encore les traces de sa passion (cf. Lc 24, 40 ; Jn 20, 20. 27). Ce corps authentique et réel possède pourtant en même temps les propriétés nouvelles d’un corps glorieux : il n’est plus situé dans l’espace et le temps, mais peut se rendre présent à sa guise où et quand il veut (cf. Mt 28, 9. 16-17 ; Lc 24, 15. 36 ; Jn 20, 14. 19. 26 ; 21, 4) car son humanité ne peut plus être retenue sur terre et n’appartient plus qu’au domaine divin du Père (cf. Jn 20, 17). Pour cette raison aussi Jésus ressuscité est souverainement libre d’apparaître comme il veut : sous l’apparence d’un jardinier (cf. Jn 20, 14-15) ou « sous d’autres traits » (Mc 16, 12) que ceux qui étaient familiers aux disciples, et cela pour susciter leur foi (cf. Jn 20, 14. 16 ; 21, 4. 7).

La Résurrection du Christ ne fut pas un retour à la vie terrestre, comme ce fut le cas pour les résurrections qu’il avait accomplies avant Pâques : la fille de Jaïre, le jeune de Naïm, Lazare. Ces faits étaient des événements miraculeux, mais les personnes miraculées retrouvaient, par le pouvoir de Jésus, une vie terrestre « ordinaire ». À un certain moment, ils mourront de nouveau. La Résurrection du Christ est essentiellement différente. Dans son corps ressuscité, il passe de l’état de mort à une autre vie au-delà du temps et de l’espace. Le corps de Jésus est, dans la Résurrection, rempli de la puissance du Saint-Esprit ; il participe à la vie divine dans l’état de sa gloire, si bien que saint Paul peut dire du Christ qu’il est « l’homme céleste » (cf. 1 Co 15, 35-50).

La Résurrection comme événement transcendant

« O nuit, chante l »Exsultet’ de Pâques, toi seule as pu connaître le moment où le Christ est sorti vivant du séjour des morts » (Vigile Pascale). En effet, personne n’a été le témoin oculaire de l’événement même de la Résurrection et aucun évangéliste ne le décrit. Personne n’a pu dire comment elle s’était faite physiquement. Moins encore son essence la plus intime, le passage à une autre vie, fut perceptible aux sens. Événement historique constatable par le signe du tombeau vide et par la réalité des rencontres des apôtres avec le Christ ressuscité, la Résurrection n’en demeure pas moins, en ce qu’elle transcende et dépasse l’histoire, au cœur du mystère de la foi. C’est pourquoi le Christ ressuscité ne se manifeste pas au monde (cf. Jn 14, 22) mais à ses disciples, « à ceux qui étaient montés avec lui de Galilée à Jérusalem, ceux-là mêmes qui sont maintenant ses témoins auprès du peuple » (Ac 13, 31).

II. La Résurrection – œuvre de la Sainte Trinité

La Résurrection du Christ est objet de foi en tant qu’elle est une intervention transcendante de Dieu lui-même dans la création et dans l’histoire. En elle, les trois Personnes divines à la fois agissent ensemble et manifestent leur originalité propre. Elle s’est fait par la puissance du Père qui « a ressuscité » (cf. Ac 2, 24) le Christ, son Fils, et a de cette façon introduit de manière parfaite son humanité – avec son corps – dans la Trinité. Jésus est définitivement révélé « Fils de Dieu avec puissance selon l’Esprit, par sa Résurrection d’entre les morts » (Rm 1, 3-4). saint Paul insiste sur la manifestation de la puissance de Dieu (cf. Rm 6, 4 ; 2 Co 13, 4 ; Ph 3, 10 ; Ep 1, 19-22 ; He 7, 16) par l’œuvre de l’Esprit qui a vivifié l’humanité morte de Jésus et l’a appelée à l’état glorieux de Seigneur.

Quant au Fils, il opère sa propre Résurrection en vertu de sa puissance divine. Jésus annonce que le Fils de l’homme devra beaucoup souffrir, mourir, et ensuite ressusciter (sens actif du mot) (cf. Mc 8, 31 ; 9, 9-31 ; 10, 34). Ailleurs, il affirme explicitement : « Je donne ma vie pour la reprendre. (…) J’ai pouvoir de la donner et pouvoir de la reprendre » (Jn 10, 17-18). « Nous croyons (…) que Jésus est mort, puis est ressuscité » (1 Th 4, 14).

Les Pères contemplent la Résurrection à partir de la personne divine du Christ qui est restée unie à son âme et à son corps séparés entre eux par la mort : « Par l’unité de la nature divine qui demeure présente dans chacune des deux parties de l’homme, celles-ci s’unissent à nouveau. Ainsi la mort se produit par la séparation du composé humain, et la Résurrection par l’union des deux parties séparées » (Saint Grégoire de Nysse, res. 1 : PG 46, 617B) ; cf. aussi DS 325 ; 359 ; 369 ; 539).

III. Sens et portée salvifique de la Résurrection

« Si le Christ n’est pas ressuscité, alors notre prédication est vaine et vaine aussi notre foi » (1 Co 15, 14). La Résurrection constitue avant tout la confirmation de tout ce que le Christ lui-même a fait et enseigné. Toutes les vérités, même les plus inaccessibles à l’esprit humain, trouvent leur justification si en ressuscitant le Christ a donné la preuve définitive qu’il avait promise, de son autorité divine.

La Résurrection du Christ est accomplissement des promesses de l’Ancien Testament (cf. Lc 24, 26-27. 44-48) et de Jésus lui-même durant sa vie terrestre (cf. Mt 28, 6 ; Mc 16, 7 ; Lc 24, 6-7). L’expression « selon les Écritures » (cf. 1 Co 15, 3-4 et le Symbole de Nicée-Constantinople) indique que la Résurrection du Christ accomplit ces prédictions.

La vérité de la divinité de Jésus est confirmée par sa Résurrection. Il avait dit : « Quand vous aurez élevé le Fils de l’Homme, alors vous saurez que Je Suis » (Jn 8, 28). La Résurrection du Crucifié démontra qu’il était vraiment « Je Suis », le Fils de Dieu et Dieu Lui-même. saint Paul a pu déclarer aux Juifs : « La promesse faite à nos pères, Dieu l’a accomplie en notre faveur (…) ; il a ressuscité Jésus, ainsi qu’il était écrit au Psaume premier : Tu es mon Fils, moi-même aujourd’hui je t’ai engendré » (Ac 13, 32. 34 ; cf. Ps 2, 7). La Résurrection du Christ est étroitement liée au mystère de l’Incarnation du Fils de Dieu. Elle en est l’accomplissement selon le dessein éternel de Dieu.

Il y a un double aspect dans le mystère Pascal : par sa mort il nous libère du péché, par sa Résurrection il nous ouvre l’accès à une nouvelle vie. Celle-ci est d’abord la justification qui nous remet dans la grâce de Dieu (cf. Rm 4, 25) « afin que, comme le Christ est ressuscité des morts, nous vivions nous aussi dans une vie nouvelle » (Rm 6, 4). Elle consiste en la victoire sur la mort du péché et dans la nouvelle participation à la grâce (cf. Ep 2, 4-5 ; 1 P 1, 3). Elle accomplit l’adoption filiale car les hommes deviennent frères du Christ, comme Jésus lui-même appelle ses disciples après sa Résurrection : « Allez annoncer à mes frères » (Mt 28, 10 ; Jn 20, 17). Frères non par nature, mais par don de la grâce, parce que cette filiation adoptive procure une participation réelle à la vie du Fils unique, qui s’est pleinement révélée dans sa Résurrection.

Enfin, la Résurrection du Christ – et le Christ ressuscité lui-même – est principe et source de notre résurrection future : « Le Christ est ressuscité des morts, prémices de ceux qui se sont endormis (…), de même que tous meurent en Adam, tous aussi revivront dans le Christ » (1 Co 15, 20-22). Dans l’attente de cet accomplissement, le Christ ressuscité vit dans le cœur de ses fidèles. En Lui les chrétiens « goûtent aux forces du monde à venir » (He 6, 5) et leur vie est entraînée par le Christ au sein de la vie divine (cf. Col 3, 1-3) « afin qu’ils ne vivent plus pour eux-mêmes mais pour Celui qui est mort et ressuscité pour eux » (2 Co 5, 15).

Catéchisme de l’Eglise Catholique, n°638-655 – Copyright © Libreria Editrice Vaticana

 

 

 

« La lumière brille dans les ténèbres. » (Jn 1,5)

samedi 30 mars 2013

Durant la Vigile pascale, dans récit de la création, l’Église écoute surtout la première phrase : « Dieu dit : Que la lumière soit ! » (Gn 1,3) Le récit de la création, d’une façon symbolique, commence par la création de la lumière… Le fait que Dieu ait créé la lumière signifie que Dieu a créé le monde comme lieu de connaissance et de vérité, lieu de rencontre et de liberté, lieu du bien et de l’amour. La matière première du monde est bonne, l’être même est bon. Et le mal ne provient pas de l’être qui est créé par Dieu, mais existe seulement en vertu de la négation ; c’est le « non ».
A Pâques, au matin du premier jour de la semaine, Dieu a dit de nouveau : « Que la lumière soit ! » Auparavant il y avait eu la nuit du Mont des Oliviers, l’éclipse solaire de la Passion et de la mort de Jésus (Mt 27,45), la nuit du sépulcre. Mais désormais c’est de nouveau le premier jour — la création recommence entièrement nouvelle. « Que la lumière soit, dit Dieu, et la lumière fut. » Jésus se lève du tombeau. La vie est plus forte que la mort ; le bien est plus fort que le mal ; l’amour est plus fort que la haine ; la vérité est plus forte que le mensonge. L’obscurité des jours passés est dissipée au moment où Jésus ressuscite du tombeau et devient, lui-même, pure lumière de Dieu.

Ceci, toutefois, ne se réfère pas seulement à lui ni à l’obscurité de ces jours. Avec la résurrection de Jésus, la lumière elle-même est créée de façon nouvelle. Il nous attire tous derrière lui dans la nouvelle vie de la résurrection et vainc toute forme d’obscurité. Il est le nouveau jour de Dieu, qui vaut pour nous tous. Mais comment cela peut-il arriver ? Comment tout cela peut-il parvenir jusqu’à nous de façon que cela ne reste pas seulement parole, mais devienne une réalité dans laquelle nous sommes impliqués ? Par le sacrement du baptême et la profession de foi, le Seigneur a construit un pont vers nous, par lequel le nouveau jour vient à nous. Dans le baptême, le Seigneur dit à celui qui le reçoit… : « Que la lumière soit ». Le nouveau jour, le jour de la vie indestructible vient aussi à nous. Le Christ te prend par la main. Désormais tu seras soutenu par lui et tu entreras ainsi dans la lumière, dans la vraie vie.

Benoît XVI, pape de 2005 à 2013
Homélie du 07/04/2012 (trad. © copyright Libreria Editrice Vaticana)

 

 

 

Vendredi Saint

vendredi 29 mars 2013

Arcabas - La Croix« Mes enfants, je ne vous demande qu’une chose, d’apporter l’amour à vos enfants, comme celui que j’ai apporté à mon Fils. Vos enfants n’iront pas sur la croix, le mien y a été et aujourd’hui encore vous Le remettez sur la croix parce que vous n’avez pas compris la première fois. »
Marie Mère des hommes – février 1998

« Les plaies de mon Fils se sont rouvertes et le sang s’en écoule sans discontinuer, la Parole de mon Fils n’est pas entendue par les hommes. Les larmes coulent de mon visage et inondent mes pieds, la douleur nous étreint de voir ce monde se désintéresser de lui-même. Parlez de mon Fils aux hommes, parlez de Son enseignement et du besoin que vous devez de connaître Sa parole, pour l’Amour et la Paix envers votre prochain. »
Marie Mère des hommes – décembre 1996

« Venez prier et jeûner au pied du calvaire, vous serez sauvés par le Sang de mon Fils. »
Marie Mère des hommes – août 1995

« Ceci est mon corps, qui est pour vous. » (1Co 11,24)

jeudi 28 mars 2013

Ô Jésus, lorsque vous étiez voyageur sur la terre (He 11,13) vous avez dit : « Apprenez de moi que je suis doux et humble de cœur et vous trouverez le repos de vos âmes » (Mt 11,29).  Ô puissant monarque des cieux, oui, mon âme trouve le repos en vous voyant, revêtu de la forme et de la nature d’esclave (Ph 2,7), vous abaisser jusqu’à laver les pieds à vos apôtres. Je me souviens alors de ces paroles que vous avez prononcées pour m’apprendre à pratiquer l’humilité : « Je vous ai donné l’exemple afin que vous fassiez vous-mêmes ce que j’ai fait ; le disciple n’est pas plus grand que le Maître. Si vous comprenez ceci vous serez heureux en le pratiquant ». Je les comprends, Seigneur, ces paroles sorties de votre cœur doux et humble ; je veux les pratiquer avec le secours de votre grâce…

Personne, ô mon Bien-Aimé, n’avait de droit envers vous et cependant vous avez obéi non seulement à la Sainte Vierge et à Saint Joseph, mais encore à vos bourreaux. Maintenant c’est dans l’hostie que je vous vois mettre le comble à vos anéantissements. Quelle n’est pas votre humilité, ô divin Roi de Gloire, de vous soumettre à tous vos prêtres sans faire aucune distinction entre ceux qui vous aiment et ceux qui sont, hélas ! tièdes ou froids dans votre service. À leur appel vous descendez du ciel… Ô mon Bien-Aimé, sous le voile de la blanche hostie que vous m’apparaissez doux et humble de cœur ! Pour m’enseigner l’humilité vous ne pouvez vous abaisser davantage…

Mais, Seigneur, ma faiblesse vous est connue ; chaque matin je prends la résolution de pratiquer l’humilité et le soir je reconnais que j’ai commis encore bien des fautes d’orgueil. À cette vue je suis tentée de me décourager, mais, je le sais, le découragement est aussi de l’orgueil. Je veux donc, ô mon Dieu, fonder sur vous seul mon espérance ; puisque vous pouvez tout, daignez faire naître en mon âme la vertu que je désire. Pour obtenir cette grâce de votre infinie miséricorde je vous répéterai bien souvent : « Ô Jésus, doux et humble de cœur, rendez mon cœur semblable au vôtre ! »

Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus (1873-1897), carmélite, docteur de l’Église
Prière pour obtenir l’humilité (OC, Cerf DDB 1992, p.975)

 

 

 

 

Le désespoir de Judas

mercredi 27 mars 2013

 

[« Judas fut pris de remords…; il rapporta les trente pièces d’argent aux chefs des prêtres et aux anciens, en disant : ‘ J’ai péché en livrant à la mort un innocent. ‘ Ils répliquèrent : ‘ Qu’est-ce que cela nous fait ? Cela te regarde. ‘ Jetant alors les pièces d’argent, il se retira et alla se pendre. » (Mt 27,3-5)
Sainte Catherine a entendu Dieu lui dire :] Le péché impardonnable, dans ce monde et dans l’autre, c’est celui de l’homme qui, en méprisant ma miséricorde, n’a pas voulu être pardonné. C’est pourquoi je le tiens pour le plus grave, et c’est pourquoi le désespoir de Judas m’a attristé plus moi-même et a été plus pénible à mon Fils que sa trahison. Les hommes donc seront condamnés pour ce faux jugement qui leur fait croire que leur péché est plus grand que ma miséricorde… Ils sont condamnés pour leur injustice quand ils se lamentent sur leur sort plus que sur l’offense qu’ils m’ont faite.

Car c’est alors qu’ils sont injustes : ils ne me rendent pas ce qui m’appartient à moi-même, et ils ne rendent pas à eux-mêmes ce qui leur appartient. À moi on doit l’amour, le regret de sa faute et la contrition ; ils doivent me les offrir à cause de leurs offenses, mais c’est le contraire qu’ils font. Ils n’ont d’amour et de compassion que pour eux-mêmes puisqu’ils ne savent que se lamenter sur les châtiments qui les attendent. Tu vois donc qu’ils commettent une injustice, et c’est pourquoi ils se découvrent doublement punis pour avoir méprisé ma miséricorde.

Sainte Catherine de Sienne (1347-1380), tertiaire dominicaine, docteur de l’Église, copatronne de l’Europe
Dialogue, 37 (trad. Guigues, Seuil 1953, p. 127)

 

 

« Le coq ne chantera pas avant que tu ne m’aies renié trois fois. »

mardi 26 mars 2013

Saint Pierre, l’un des apôtres, fit un grand tort à son Maître, car il renia et jura qu’il ne le connaissait pas, et, non content de cela, il le maudit et blasphéma, protestant ne pas savoir qui il était (Mt 26,69s). Grand accident que celui-ci, lequel perça le cœur de notre Seigneur ! Hé, pauvre saint Pierre, que faites-vous et que dites-vous ? Vous ne savez pas qui il est, vous ne le connaissez pas, vous qui avez été appelé de sa propre bouche à l’apostolat, vous qui avez confessé qu’il était le Fils du Dieu vivant ? (Mt 16,16) Ah, misérable homme que vous êtes, comment osez-vous dire que vous ne le connaissez pas ? N’est-ce pas celui qui naguère était à vos pieds pour les laver (Jn 13,6), qui vous a nourri de son Corps et de son Sang ?…

Que personne ne présume de ses bonnes œuvres et pense n’avoir plus rien à redouter, puisque saint Pierre, qui avait reçu tant de grâces, qui avait promis d’accompagner notre Seigneur à la prison et jusques à la mort même, le renia néanmoins au moindre sifflement d’une chambrière.

Saint Pierre entendant le coq chanter se ressouvint de ce qu’il avait fait et de ce que lui avait dit son bon Maître ; et alors, reconnaissant sa faute, il sortit et pleura si amèrement que pour cela il reçut indulgence plénière et rémission de tous ses péchés. Ô bienheureux saint Pierre, qui par une telle contrition de vos fautes, avez reçu le pardon général d’une si grande déloyauté… Je sais bien que ce furent les regards sacrés de notre Seigneur qui lui pénétrèrent le cœur et lui ouvrirent les yeux pour lui faire reconnaître son péché (Lc 22,61)… Depuis ce temps-là, il ne cessa jamais de pleurer, principalement quand il entendait le coq la nuit et le matin… Par ce moyen, de grand pécheur qu’il était il devint un grand saint.

Saint François de Sales (1567-1622), évêque de Genève et docteur de l’Église
OC, t. 10, p. 374 (in Le Livre des quatre amours, Desclée 1964, p. 234 ; français modernisé)

 

 

« Une livre d’un parfum très pur et de très grande valeur »

lundi 25 mars 2013

 

Aujourd’hui, beaucoup se montrent perplexes et s’interrogent : pourquoi la vie religieuse consacrée ? Pourquoi embrasser ce genre de vie, alors qu’il y a tant d’urgences…auxquelles on peut répondre sans se charger des engagements de la vie consacrée ? La vie religieuse n’est-elle pas une sorte de gaspillage d’énergie humaine utilisable suivant les critères de l’efficacité pour un bien plus grand au profit de l’humanité et de l’Église ?… De telles interrogations ont toujours existé, comme le montre bien l’épisode évangélique de l’onction de Béthanie : « Marie, prenant une livre d’un parfum de nard pur, de grand prix, oignit les pieds de Jésus et les essuya avec ses cheveux ; et la maison fut rempli par l’odeur du parfum ». À Judas qui se plaignait d’un tel gaspillage, prenant prétexte des besoins des pauvres, Jésus répondit : « Laisse-la faire ».
C’est la réponse toujours valable à la question que se posent tant de personnes, même de bonne foi, sur l’actualité de la vie religieuse… : « Laisse-la faire ». Pour ceux qui reçoivent le don inestimable de suivre de plus près le Seigneur Jésus, il paraît évident qu’il peut et doit être aimé d’un cœur sans partage, que l’on peut lui consacrer toute sa vie et pas seulement certains gestes, certains moments ou certaines activités. Le parfum précieux versé comme pur acte d’amour, et donc en dehors de toute considération utilitaire, est signe d’une surabondance de gratuité, qui s’exprime dans une vie dépensée pour aimer et pour servir le Seigneur, pour se consacrer à sa personne et à son Corps mystique. Cette vie répandue sans compter diffuse un parfum qui remplit toute la maison. Aujourd’hui non moins qu’hier, la maison de Dieu, l’Église, est ornée et enrichie par la présence de la vie consacrée… La vie consacrée est importante précisément parce qu’elle est surabondance de gratuité et d’amour, et elle l’est d’autant plus que ce monde risque d’être étouffé par le tourbillon de l’éphémère.

Bienheureux Jean-Paul II (1920-2005), pape
Exhortation apostolique « Vita Consecrata », § 104 (trad. © copyright Libreria Editrice Vaticana)

 

 

Cascade

lundi 25 mars 2013

« Mes enfants, aujourd’hui, je vous vois, vous êtes cette rivière, cette cascade, cette eau claire, cette eau emplie de poissons qui se régalent de cette eau. Vous êtes cette eau vive qui permet de nourrir la nature, qui permet aux animaux de vivre, qui permet aux fleurs de s’épanouir, qui permet aux arbres de grandir. Vous êtes cette eau, cette purification de la nature. Ceci, c’est votre symbole. Vous êtes cette eau purificatrice, celle qui doit renouveler toute la nature humaine. Il faut que les arbres grandissent. »

Marie Mère des hommes – mars 2010

« Hosanna ! Béni soit le Règne qui vient ! » (Mc 11,9-10)

dimanche 24 mars 2013

Frères, célébrons aujourd’hui la venue de notre Roi, allons au-devant de lui, car il est aussi notre Dieu… Élevons vers Dieu notre cœur, n’éteignons pas l’esprit, allumons allègrement nos lampes, changeons l’habillement de notre âme. Comme des vainqueurs, prenons en mains des palmes, et comme des gens simples, acclamons-le avec le peuple. Avec les enfants, chantons avec un cœur d’enfant : « Hosanna ! Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur ! »… Aujourd’hui même il entre à Jérusalem, à nouveau la croix se prépare, le billet d’accusation d’Adam est déchiré ; à nouveau le paradis s’ouvre, le larron y est introduit ; à nouveau l’Église est en fête…

Il ne vient pas accompagné par les puissances invisibles du ciel et les légions d’anges ; il n’est pas assis sur un trône sublime et élevé, protégé par les ailes des séraphins, un char de feu et des êtres aux yeux multiples, faisant tout trembler par des prodiges et le son des trompettes. Il vient caché dans la nature humaine. C’est un avènement de bonté, non de justice ; de pardon, non de vengeance. Il apparaît non dans la gloire de son Père, mais dans l’humilité de sa mère. Le prophète Zacharie nous avait annoncé cet avènement autrefois ; il appelait toute la création à la joie… : « Réjouis-toi de toutes tes forces, fille de Sion ! » C’est la même parole que l’ange Gabriel avait annoncé à la Vierge : « Réjouis-toi… », le même message aussi que le Sauveur a annoncé aux saintes femmes après sa résurrection : « Réjouissez-vous »…

« Pousse des cris de joie, fille de Jérusalem ! Voici ton roi qui vient vers toi, assis sur un âne, un tout petit  âne »… Qu’est-ce que cela ? Il ne vient pas avec éclat comme tous les autres rois. Il vient dans la condition du serviteur, époux plein de tendresse, agneau très doux, fraîche rosée sur la toison, brebis conduite à l’abattoir, agneau innocent entraîné au sacrifice… Aujourd’hui, les enfants des Hébreux courent au-devant de lui, offrant leurs rameaux d’olivier à celui qui est miséricordieux et, dans la joie, reçoivent avec des palmes le vainqueur de la mort. « Hosanna ! Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur ! »

(Références bibliques : 1Th 5,19; Mt 25,7; Mt 21,15; Col 2,14; Lc 23,43; Ez 1,4s; Ex 19, 16s; Za 9,9; Lc 1,28; Mt 28,9 grec; Ph 2,7; Jn 1,29; Jg 6,36; Jr 11,19; Is 53,7)

Saint Cyrille d’Alexandrie (380-444), évêque et docteur de l’Église
Homélie 13 ; PG 77, 1049 (trad. En Calcat rev.)

 

 

 

 

Semaine sainte

samedi 23 mars 2013

Cette semaine s’ouvre demain par le Dimanche des Rameaux, considéré comme l’une des 12 grandes fêtes de l’année liturgique. C’est un dimanche festif, car il célèbre l’entrée du Christ à Jérusalem, où il est accueilli triomphalement par le peuple tenant des rameaux. Les fidèles apportent ce jour des rameaux et le prêtre les bénit. Cependant, la venue du Christ à Jérusalem marque le début de la Passion du Christ, vers laquelle Il s’avance volontairement. Ce dimanche ouvre donc la Semaine Sainte.
« Nous tenons à la main ces rameaux pour acclamer le triomphe du Christ. Pour que nous portions en Lui des fruits qui Te rendent gloire, donne-nous de vivre comme Lui en faisant le bien. » (prière de la bénédiction des rameaux)