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Archive pour le mot-clef ‘sang’

Le Fils de Dieu est libre de tout

lundi 12 août 2024

Lorsque le Christ réconcilia le monde avec Dieu, il n’avait certes pas besoin de réconciliation pour lui-même. Pour lequel de ses péchés aurait-il dû apaiser Dieu, lui qui n’en avait commis aucun ? Aussi, lorsque les Juifs lui réclament le didrachme exigé par la Loi, Jésus dit à Pierre : « Simon, de qui les rois de la terre perçoivent-ils le tribut ou les impôts ? De leurs fils ou des étrangers ? » Pierre répondit : « Des étrangers. » Jésus reprit : « les fils en sont donc exempts. Mais pour ne pas faire de scandale, jette l’hameçon et du premier poisson que tu prendras tu ouvriras la bouche ; tu y trouveras un stratère : prends-le et donne-le leur pour moi et pour toi. » (Mt 17, 25-27)

Le Christ nous montre par là qu’il ne devait rien expier pour des péchés personnels, parce qu’il n’était pas esclave du péché mais que, Fils de Dieu, il était libre de toute faute. Le fils était libre et l’esclave en état de péché. Puisqu’il est libre de tout, Jésus ne paie donc rien pour le rachat de son âme, lui dont le sang pouvait payer largement la rédemption des péchés du monde entier. Il a le droit de libérer les autres, lui qui n’a aucune dette pour lui-même.

Mais je vais plus loin. Le Christ n’est pas le seul à ne devoir rien payer pour la rédemption ou l’expiation de péchés personnels. Si tu envisages tout homme croyant, tu peux dire qu’aucun ne doit payer pour sa propre expiation, parce que le Christ a expié pour la rédemption de tous. Quel est l’homme qui trouverait son propre sang capable de le racheter, alors que le Christ a versé le sien pour le rachat de tous ?

Saint Ambroise (v. 340-397)

 

 

 

Que la foi te rassure, tu reçois un pain céleste et une coupe de salut !

vendredi 19 avril 2024

Autrefois, le Christ disait : « Si vous ne mangez ma chair et ne buvez mon sang, vous n’avez pas la vie en vous » (Jn 6,53). Mais ils n’écoutèrent pas spirituellement ces paroles et ils allèrent scandalisés, pensant que le Seigneur les invitait à un repas ordinaire.

Déjà dans l’Ancien Testament il y avait les pains de proposition. Mais il n’y a plus lieu maintenant d’offrir ces pains de l’Ancienne Alliance. Dans l’Alliance Nouvelle, il y a un pain céleste et une coupe de salut (cf. Ps 115,13) qui sanctifient l’âme et le corps. De même, en effet, que le pain s’accorde avec le corps, ainsi le Verbe s’harmonise avec l’âme.

Ne t’arrête donc pas au pain et au vin comme s’il s’agissait d’eux seuls, car selon l’affirmation du Maître, il s’agit de corps et de sang. Quoi que te suggère la perception des sens, que la foi te rassure. Ne juge pas la réalité d’après le goût mais d’après la foi. (…)

Ce que tu appris te donne cette certitude : ce qui paraît du pain n’est pas du pain, bien qu’il en ait le goût, mais le corps du Christ ; et ce qui paraît du vin n’est pas du vin, bien que le goût le veuille, mais le sang du Christ.

Saint Cyrille de Jérusalem (313-350)

 

 

 

« Ma chair est la vraie nourriture, et mon sang est la vraie boisson. »

vendredi 5 mai 2017

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L’Arbre de la vie est l’amour de Dieu. Adam l’a perdu dans sa chute et n’a plus jamais retrouvé la joie, mais il travaillait et peinait sur la terre pleine d’épines (Gn 3,18). Ceux qui se sont privés de l’amour de Dieu mangent dans leurs œuvres le pain de leur sueur (Gn 3,19), quand bien même ils marcheraient sur une voie droite ; c’est là le pain qu’il a été donné à la première créature de manger après la chute. Jusqu’à ce que nous trouvions l’amour, notre travail est là, sur la terre des épines… ; quelle que soit notre justice personnelle, c’est à la sueur de notre visage que nous vivons.

Mais quand nous avons trouvé l’amour, nous nous nourrissons du pain céleste, et nous sommes réconfortés en dehors de toute œuvre et de toute peine. Le pain céleste est le Christ, qui est descendu du ciel et a donné la vie au monde. Et telle est la nourriture des anges (Ps 77,25). Celui qui a trouvé l’amour se nourrit du Christ chaque jour et à toute heure, et il en devient immortel. Car il a dit : « Celui qui mange du pain que je lui donnerai ne verra jamais la mort. » Bienheureux est celui qui mange du pain de l’amour, qui est Jésus. Car celui qui se nourrit de l’amour se nourrit du Christ, le Dieu qui domine l’univers, ce dont Jean témoigne quand il dit : « Dieu est amour » (1Jn 4,8).

Donc celui qui vit dans l’amour reçoit de Dieu le fruit de la vie. Il respire dans ce monde l’air même de la résurrection, cet air dont les justes ressuscités font leurs délices. L’amour est le Royaume. C’est de lui que le Seigneur a mystérieusement ordonné à ses apôtres de se nourrir ; manger et boire à la table de mon Royaume (Lc 22,30), qu’est-ce d’autre que l’amour ? Car l’amour est capable de nourrir l’homme au lieu de tout aliment et de toute boisson. Tel est « le vin qui réjouit le cœur de l’homme » (Ps 104,16) ; bienheureux celui qui boit de ce vin.

Isaac le Syrien (7e siècle), moine près de Mossoul
Discours ascétiques, 1ère série, n° 72 (trad. DDB 1981, p.366)

 

 

 

Solennité du Corps et du Sang du Christ

dimanche 7 juin 2015

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Chers frères et sœurs,

La veille de sa Passion, au cours de la Cène pascale, le Seigneur prit le pain entre ses mains, et, ayant prononcé la bénédiction, le rompit et le leur donna, en disant : « Prenez, ceci est mon corps ». Puis, prenant la coupe, il rendit grâces, la leur donna, et ils en burent tous. Et il dit : « Ceci est mon sang, le sang de l’alliance, qui va être répandu pour une multitude » (Mc 14, 22-24). Toute l’histoire de Dieu avec les hommes est résumée dans ces paroles. Ce n’est pas seulement le passé qui est réuni et interprété, mais l’avenir également qui est anticipé : la venue du Royaume de Dieu dans le monde. Ce que dit Jésus, ce ne sont pas simplement des paroles. Ce qu’Il dit est un événement, l’événement central de l’histoire du monde et de notre vie personnelle.

Ces paroles sont inépuisables. Je voudrais méditer avec vous uniquement un seul aspect. Jésus, comme signe de sa présence, a choisi le pain et le vin. À travers chacun de ces deux signes, il se donne entièrement, et non pas uniquement une partie de lui. Le Ressuscité n’est pas divisé. Il est une personne qui, à travers les signes, s’approche de nous et s’unit à nous. Mais les signes représentent, à leur façon, chacun un aspect particulier de Son mystère, et, à travers leur manifestation particulière, ils veulent nous parler, afin que nous apprenions à comprendre un peu plus le mystère de Jésus Christ. Au cours de la procession et dans l’adoration, nous regardons l’Hostie consacrée, – le type le plus simple de pain et de nourriture, composé uniquement d’un peu de farine et d’eau. Il apparaît ainsi comme la nourriture des pauvres, auxquels le Seigneur a accordé en premier lieu sa préférence. La prière à travers laquelle l’Église, au cours de la liturgie de la Messe, remet ce pain au Seigneur, le définit comme le fruit de la terre et du travail de l’homme. Celui-ci contient les peines de l’homme, le travail quotidien de ceux qui cultivent la terre, sèment et récoltent, et enfin, préparent le pain. Toutefois, le pain n’est pas seulement notre produit, quelque chose que nous fabriquons ; c’est le fruit de la terre et donc également un don. Car le fait que la terre porte des fruits n’est pas seulement l’un de nos mérites ; seul le Créateur pouvait lui conférer la fertilité. Et à présent, nous pouvons également étendre encore un peu cette prière de l’Église, en disant : le pain est fruit à la fois de la terre et du ciel. Il suppose la synergie des forces de la terre et des dons d’en haut, c’est-à-dire du soleil et de la pluie. Et l’eau aussi, dont nous avons besoin pour préparer le pain, nous ne pouvons pas la produire seuls. À une période où l’on parle de désertification et où nous entendons toujours plus de mises en garde contre le danger qu’hommes et bêtes meurent de soif dans les imagesrégions privées d’eau – en cette période, nous nous rendons à nouveau compte de la grandeur du don de l’eau également, et combien nous sommes incapables de nous la procurer seuls. Alors, en y regardant de plus près, ce petit morceau d’hostie blanche, ce pain des pauvres, nous apparaît comme une synthèse de la création. Ciel et terre, mais également activité et esprit de l’homme coopèrent. La synergie des forces qui rend possible, sur notre pauvre planète, le mystère de la vie et l’existence de l’homme, nous est présentée dans toute sa merveilleuse grandeur. Ainsi, nous commençons à comprendre pourquoi le Seigneur choisit ce morceau de pain comme son signe. […]

Le signe du vin nous parle également de façon très semblable. Mais tandis que le pain renvoie à l’aspect quotidien, à la simplicité et au pèlerinage, le vin exprime le caractère exquis de la création : la fête de joie que Dieu veut nous offrir à la fin des temps et que, déjà à présent, il anticipe toujours à nouveau en l’évoquant à travers ce signe. Mais le vin parle également de la Passion : la vigne doit être taillée continuellement pour être ainsi purifiée ; le raisin doit mûrir sous le soleil et la pluie et doit être pressé : ce n’est qu’à travers cette passion que mûrit un vin précieux.

En la fête du Corpus Domini, nous regardons surtout le signe du pain. Celui-ci nous rappelle également le pèlerinage d’Israël au cours des quarante années passées dans le désert. L’Hostie est notre manne à travers laquelle le Seigneur nous nourrit – c’est véritablement le pain du ciel à travers lequel Il se donne lui-même.

Au cours de la procession, nous suivons ce signe, et ainsi, nous le suivons Lui-même. Et nous le prions : Guide-nous sur les routes de notre histoire ! Montre toujours à nouveau le droit chemin à l’Église et à ses pasteurs ! Regarde l’humanité qui souffre, qui erre dans l’incertitude parmi tant d’interrogations ; vois la faim physique et psychologique qui la tourmente ! Donne aux hommes du pain pour le corps et pour l’âme ! Donne-leur du travail ! Donne-leur la lumière ! Donne-toi à eux ! Purifie-nous et sanctifie-nous tous ! Fais-nous comprendre que ce n’est qu’à travers la participation à ta Passion, à travers le « oui » à la croix, au renoncement, aux purifications que tu nous imposes, que notre vie peut mûrir et atteindre sa pleine réalisation. Rassemble-nous de toutes les extrémités de la terre. Unis ton Église, unis l’humanité déchirée ! Donne-nous ton salut ! Amen !

Pour lire l’homélie complète :

>>>Solennité du Corps et du Sang du Christ
[Allemand, Anglais, Espagnol, Français, Italien, Portugais]

Unknown

SÉQUENCE

Sion, célèbre ton Sauveur,
Chante ton chef et ton pasteur
Par des hymnes et des chants.

Tant que tu peux, tu dois oser,
Car il dépasse tes louanges,
Tu ne peux trop le louer.

Le Pain vivant, le Pain de vie,
Il est aujourd’hui proposé
Comme objet de tes louanges.

Au repas sacré de la Cène,
Il est bien vrai qu’il fut donné
Au groupe des douze frères.

Louons-le à voix pleine et forte,
Que soit joyeuse et rayonnante
L’allégresse de nos coeurs !

C’est en effet la journée solennelle
Où nous fêtons de ce banquet divin
La première institution.

À ce banquet du nouveau Roi,
La Pâque de la Loi nouvelle
Met fin à la Pâque ancienne.

L’ordre ancien le cède au nouveau,
La réalité chasse l’ombre,
Et la lumière, la nuit.

Ce que fit le Christ à la Cène,
Il ordonna qu’en sa mémoire
Nous le fassions après lui.

Instruits par son précepte saint,
Nous consacrons le pain, le vin,
En victime de salut.

C’est un dogme pour les chrétiens
Que le pain se change en son corps,
Que le vin devient son sang.

Ce qu’on ne peut comprendre et voir,
Notre foi ose l’affirmer,
Hors des lois de la nature.

L’une et l’autre de ces espèces,
Qui ne sont que de purs signes,
Voilent un réel divin.

Sa chair nourrit, son sang abreuve,
Mais le Christ tout entier demeure
Sous chacune des espèces.

On le reçoit sans le briser,
Le rompre ni le diviser ;
Il est reçu tout entier.

Qu’un seul ou mille communient,
Il se donne à l’un comme aux autres,
Il nourrit sans disparaître.

Bons ou mauvais le consomment,
Mais pour un sort bien différent,
Pour la vie ou pour la mort.

Mort des pécheurs, vie pour les justes ;
Vois : ils prennent pareillement ;
Quel résultat différent !

Si l’on divise les espèces,
N’hésite pas, mais souviens-toi
Qu’il est présent dans un fragment
Aussi bien que dans le tout.

Le signe seul est partagé,
Le Christ n’est en rien divisé,
Ni sa taille ni son état
N’ont en rien diminué.

Le voici, le pain des anges,
Il est le pain de l’homme en route,
Le vrai pain des enfants de Dieu,
Qu’on ne peut jeter aux chiens.

D’avance il fut annoncé
Par Isaac en sacrifice,
Par l’agneau pascal immolé,
Par la manne de nos pères.

Ô bon Pasteur, notre vrai pain,
Ô Jésus, aie pitié de nous,
Nourris-nous et protège-nous,
Fais-nous voir les biens éternels
Dans la terre des vivants.

Toi qui sais tout et qui peux tout,
Toi qui sur terre nous nourris,
Conduis-nous au banquet du ciel
Et donne-nous ton héritage,
En compagnie de tes saints. Amen.

Source principale : vatican.va (« Rév. x gpm »).

 

 

 

« Votre Père ne veut pas qu’un seul de ces petits soit perdu. »

mardi 9 décembre 2014

brebis égaréeLe Seigneur aime le pécheur repentant ; il le serre avec tendresse sur son cœur : « Où étais-tu, mon enfant ? Je t’attends depuis longtemps ». Le Seigneur appelle ainsi à lui tous les hommes par son Évangile ; sa voix retentit dans le monde entier : « Venez à moi, vous tous qui peinez, et je vous donnerai le repos ; venez et buvez l’eau vive (Mt 11,28; Jn 4,10). Venez et apprenez que je vous aime… Je ne peux pas supporter que même une seule de mes brebis se perde. Même pour une seule, le pasteur va dans les montagnes et la cherche partout. Venez donc à moi, mes brebis. Je vous ai créées et je vous aime. Mon amour pour vous m’a fait venir sur la terre, et j’ai tout enduré pour votre salut. Je veux que vous connaissiez mon amour et que vous disiez comme les apôtres sur le Mont Thabor : ‘ Seigneur, il est bon pour nous d’être avec toi ‘ (Mt 17,4) ».

Le Seigneur nous appelle sans cesse vers lui : « Venez à moi, et je vous donnerai le repos ». Il nous nourrit de son Corps très pur et de son Sang. Avec bonté, il nous éduque par sa parole et par le Saint Esprit ; il nous a révélé les mystères. Il vit en nous et dans les sacrements de l’Église, et il nous conduit là où nous verrons sa gloire. Mais chacun verra cette gloire dans la mesure de son amour…

Tu as attiré à toi les âmes des saints, Seigneur, et elles coulent vers toi comme des rivières silencieuses. L’esprit des saints s’est attaché à toi, Seigneur, et il s’élance vers toi, notre lumière et notre joie. Le cœur des saints s’est affermi dans ton amour, Seigneur, et il ne peut pas t’oublier ne serait-ce qu’un instant, même dans le sommeil, car douce est la grâce du Saint Esprit.

Silouane (1866-1938), moine russe, saint des Églises orthodoxes
Ecrits (trad. Sophrony, Starets, Eds. Présence 1975, p. 389)

 

 

 

 

Solennité du Corps et du Sang du Christ

dimanche 22 juin 2014

Virgo Mater Adoratrix[2]

Chers frères et sœurs,

La veille de sa Passion, au cours de la Cène pascale, le Seigneur prit le pain entre ses mains, et, ayant prononcé la bénédiction, le rompit et le leur donna, en disant : « Prenez, ceci est mon corps ». Puis, prenant la coupe, il rendit grâces, la leur donna, et ils en burent tous. Et il dit : « Ceci est mon sang, le sang de l’alliance, qui va être répandu pour une multitude » (Mc 14, 22-24). Toute l’histoire de Dieu avec les hommes est résumée dans ces paroles. Ce n’est pas seulement le passé qui est réuni et interprété, mais l’avenir également qui est anticipé : la venue du Royaume de Dieu dans le monde. Ce que dit Jésus, ce ne sont pas simplement des paroles. Ce qu’Il dit est un événement, l’événement central de l’histoire du monde et de notre vie personnelle.

Ces paroles sont inépuisables. Je voudrais méditer avec vous uniquement un seul aspect. Jésus, comme signe de sa présence, a choisi le pain et le vin. À travers chacun de ces deux signes, il se donne entièrement, et non pas uniquement une partie de lui. Le Ressuscité n’est pas divisé. Il est une personne qui, à travers les signes, s’approche de nous et s’unit à nous. Mais les signes représentent, à leur façon, chacun un aspect particulier de Son mystère, et, à travers leur manifestation particulière, ils veulent nous parler, afin que nous apprenions à comprendre un peu plus le mystère de Jésus Christ. Au cours de la procession et dans l’adoration, nous regardons l’Hostie consacrée, – le type le plus simple de pain et de nourriture, composé uniquement d’un peu de farine et d’eau. Il apparaît ainsi comme la nourriture des pauvres, auxquels le Seigneur a accordé en premier lieu sa préférence. La prière à travers laquelle l’Église, au cours de la liturgie de la Messe, remet ce pain au Seigneur, le définit comme le fruit de la terre et du travail de l’homme. Celui-ci contient les peines de l’homme, le travail quotidien de ceux qui cultivent la terre, sèment et récoltent, et enfin, préparent le pain. Toutefois, le pain n’est pas seulement notre produit, quelque chose que nous fabriquons ; c’est le fruit de la terre et donc également un don. Car le fait que la terre porte des fruits n’est pas seulement l’un de nos mérites ; seul le Créateur pouvait lui conférer la fertilité. Et à présent, nous pouvons également étendre encore un peu cette prière de l’Église, en disant : le pain est fruit à la fois de la terre et du ciel. Il suppose la synergie des forces de la terre et des dons d’en haut, c’est-à-dire du soleil et de la pluie. Et l’eau aussi, dont nous avons besoin pour préparer le pain, nous ne pouvons pas la produire seuls. À une période où l’on parle de désertification et où nous entendons toujours plus de mises en garde contre le danger qu’hommes et bêtes meurent de soif dans les régions privées d’eau – en cette période, nous nous rendons à nouveau compte de la grandeur du don de l’eau également, et combien nous sommes incapables de nous la procurer seuls. Alors, en y regardant de plus près, ce petit morceau d’hostie blanche, ce pain des pauvres, nous apparaît comme une synthèse de la création. Ciel et terre, mais également activité et esprit de l’homme coopèrent. La synergie des forces qui rend possible, sur notre pauvre planète, le mystère de la vie et l’existence de l’homme, nous est présentée dans toute sa merveilleuse grandeur. Ainsi, nous commençons à comprendre pourquoi le Seigneur choisit ce morceau de pain comme son signe. […]

Le signe du vin nous parle également de façon très semblable. Mais tandis que le pain renvoie à l’aspect quotidien, à la simplicité et au pèlerinage, le vin exprime le caractère exquis de la création : la fête de joie que Dieu veut nous offrir à la fin des temps et que, déjà à présent, il anticipe toujours à nouveau en l’évoquant à travers ce signe. Mais le vin parle également de la Passion : la vigne doit être taillée continuellement pour être ainsi purifiée ; le raisin doit mûrir sous le soleil et la pluie et doit être pressé : ce n’est qu’à travers cette passion que mûrit un vin précieux.

En la fête du Corpus Domini, nous regardons surtout le signe du pain. Celui-ci nous rappelle également le pèlerinage d’Israël au cours des quarante années passées dans le désert. L’Hostie est notre manne à travers laquelle le Seigneur nous nourrit – c’est véritablement le pain du ciel à travers lequel Il se donne lui-même.

Au cours de la procession, nous suivons ce signe, et ainsi, nous le suivons Lui-même. Et nous le prions : Guide-nous sur les routes de notre histoire ! Montre toujours à nouveau le droit chemin à l’Église et à ses pasteurs ! Regarde l’humanité qui souffre, qui erre dans l’incertitude parmi tant d’interrogations ; vois la faim physique et psychologique qui la tourmente ! Donne aux hommes du pain pour le corps et pour l’âme ! Donne-leur du travail ! Donne-leur la lumière ! Donne-toi à eux ! Purifie-nous et sanctifie-nous tous ! Fais-nous comprendre que ce n’est qu’à travers la participation à ta Passion, à travers le « oui » à la croix, au renoncement, aux purifications que tu nous imposes, que notre vie peut mûrir et atteindre sa pleine réalisation. Rassemble-nous de toutes les extrémités de la terre. Unis ton Église, unis l’humanité déchirée ! Donne-nous ton salut ! Amen !

Pour lire l’Homélie complète :

>>>Solennité du Corps et du Sang du Christ
[AllemandAnglaisEspagnolFrançaisItalienPortugais]

 

Messe et Procession Eucharistique
Extraits de l’Homélie du Pape Benoît XVI
Parvis de la Basilique Saint-Jean-de-Latran
Jeudi 15 juin 2006

Source principale : vatican.va (« Rév. x gpm »).

Par sa Passion le Christ a payé pour nous nos dettes

lundi 12 août 2013

eucharistieQuel homme pourrait se racheter par son propre sang, alors que le Christ a versé son sang pour le rachat de tous ? Y a-t-il un seul homme dont le sang puisse être comparé à celui du Christ…qui, à lui seul, a réconcilié le monde avec Dieu par son sang ? Y a-t-il une offrande plus noble, un sacrifice plus noble, un avocat meilleur que celui qui s’est fait supplication pour les péchés de tous et qui a donné sa vie en rédemption pour nous ?

Il n’y a donc pas à chercher une expiation ou une rédemption individuelle, parce que le sang versé en rançon pour tous est celui du Christ. C’est par ce sang que le Seigneur Jésus nous a rachetés, lui qui, seul, nous a réconciliés avec le Père. Et il a accompli son labeur jusqu’au bout, car il a pris sur lui notre labeur, lui qui dit : « Venez à moi, vous tous qui peinez, et moi je vous soulagerai » (Mt 11,28)… L’homme ne donnera donc rien en expiation pour sa rédemption, car il a été lavé une fois pour toutes du péché par le sang du Christ, mais il n’est pas pour autant dispensé de peiner pour observer les préceptes de la vie et pour ne pas s’écarter des commandements du Seigneur. Tant qu’il vivra, il sera dans le labeur et y persévérera pour vivre éternellement, de peur qu’il ne meure de mort alors qu’il a déjà été racheté à la mort.

Saint Ambroise (v. 340-397), évêque de Milan et docteur de l’Église
Commentaire du Psaume 48, 14-15 ; CSEL 64, 368 (trad. cf Orval et bréviaire 20e sam)

 

 

 

 

« Donnez-leur vous-mêmes à manger. » (Mt 14,16)

vendredi 12 avril 2013

Dans le pain de l’eucharistie, nous recevons la multiplication inépuisable des pains de l’amour de Jésus Christ, assez riche pour rassasier la faim de tous les siècles, et qui cherche ainsi à nous mettre, nous aussi, au service de cette multiplication des pains. Les quelques pains de seigle de notre vie pourront sembler inutiles, mais le Seigneur en a besoin et les demande.

Les sacrements de l’Église sont, comme l’Église elle-même, le fruit du grain de blé mourant (Jn 12,24). Pour les recevoir, nous devons entrer dans le mouvement d’où ils proviennent eux-mêmes. Ce mouvement consiste à se perdre soi-même, sans quoi l’on ne peut pas se trouver : « Celui qui veut garder sa vie la perdra ; mais celui qui perd sa vie à cause de moi et de l’Évangile, celui-là la gardera » (Mc 8,35). Cette parole du Seigneur est la formule fondamentale d’une vie chrétienne…; la forme caractéristique de la vie chrétienne lui vient de la croix. L’ouverture chrétienne au monde, tant prônée aujourd’hui, ne peut trouver son vrai modèle que dans le côté ouvert du Seigneur (Jn 19,34), expression de cet amour radical, seul capable de sauver.

Du sang et de l’eau ont jailli du côté transpercé de Jésus crucifié. Ce qui, à première vue, est signe de sa mort, signe de son échec le plus complet, constitue en même temps un commencement nouveau : le Crucifié ressuscite et ne meurt plus. Des profondeurs de la mort surgit la promesse de la vie éternelle. Au-dessus de la croix de Jésus Christ, resplendit déjà la clarté victorieuse du matin de Pâques. C’est pourquoi, vivre avec lui sous le signe de la croix est synonyme de vivre sous la promesse de la joie pascale.

Cardinal Joseph Ratzinger [Benoît XVI, pape de 2005 à 2013]
Meditationen zur Karwoche, 1969 (trad. Un seul Seigneur, Mame 1971, p. 118)

 

 

Vendredi Saint

vendredi 29 mars 2013

Arcabas - La Croix« Mes enfants, je ne vous demande qu’une chose, d’apporter l’amour à vos enfants, comme celui que j’ai apporté à mon Fils. Vos enfants n’iront pas sur la croix, le mien y a été et aujourd’hui encore vous Le remettez sur la croix parce que vous n’avez pas compris la première fois. »
Marie Mère des hommes – février 1998

« Les plaies de mon Fils se sont rouvertes et le sang s’en écoule sans discontinuer, la Parole de mon Fils n’est pas entendue par les hommes. Les larmes coulent de mon visage et inondent mes pieds, la douleur nous étreint de voir ce monde se désintéresser de lui-même. Parlez de mon Fils aux hommes, parlez de Son enseignement et du besoin que vous devez de connaître Sa parole, pour l’Amour et la Paix envers votre prochain. »
Marie Mère des hommes – décembre 1996

« Venez prier et jeûner au pied du calvaire, vous serez sauvés par le Sang de mon Fils. »
Marie Mère des hommes – août 1995

Semaine sainte

lundi 2 avril 2012

« Je vous demande, mes enfants, aujourd’hui, avant que soit fait le châtiment humain auprès de mon Fils, de lui accorder tout votre amour de frères, d’amis. Je vous demande cette fraternité avec Lui, et cette fraternité avec Lui, il faut qu’elle soit correspondante avec tous les gens qui sont autour de vous. Je vous demande, mes enfants, d’être aimants avec tous les gens qui sont autour de vous, tous ceux avec qui vous avez des griefs. Oui, c’est aujourd’hui que je vous demande de donner le pardon, de pardonner comme mon Fils a pardonné en donnant Son sang. Car par ce sang, Il a éclairci votre vie. Donc, vous par votre pardon auprès de ceux que vous appelez vos ennemis, vous allez pouvoir vivre plus sereinement et eux aussi. Il faut pardonner, pardonner. Que vous apporte la culpabilité ? Que vous apporte la haine ? Que vous apporte la trahison ? Ce ne sont que des mots, des agissements qui ne viennent pas de Dieu. Dieu le Père ne demande que deux choses : la première, c’est l’Amour et la Paix, et la deuxième, c’est l’osmose des peuples, de tous Ses enfants, c’est le rassemblement de tous Ses fils auprès de Lui. »

Marie Mère des hommes – mars 2010

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