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Archive pour la catégorie ‘Année liturgique’

« Bien avant l’aube Jésus se leva et sortit dans un endroit désert. Là, il priait. »

mercredi 11 janvier 2017

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Le Seigneur ne s’est pas contenté de nous apprendre à prier en paroles, mais aussi par ses exemples. Nous le voyons souvent en prière ; il nous fournit l’exemple qu’il nous faut suivre. Il est écrit : « Il s’en alla dans un lieu désert pour prier ». Et ailleurs : « Il se retira dans la montagne pour prier, et passa toute la nuit à prier Dieu » (Lc 6,12). Si déjà celui qui était sans péché priait de la sorte, à bien plus forte raison les pécheurs doivent-ils prier. Si lui passait la nuit en veille à prier sans relâche, à bien plus forte raison devons-nous prier sans cesse et nous aussi veiller.

Le Seigneur priait et intercédait non pour lui-même — pour quelle faute l’innocent implorerait-il le pardon ? — mais pour nos péchés. Il le montre bien quand il dit à Pierre : « Satan a demandé de vous secouer au crible comme du froment. Mais j’ai prié pour toi, afin que ta foi ne défaille pas » (Lc 22,3 1). Plus tard il a intercédé auprès du Père en faveur de nous tous, quand il a dit : « Je ne prie pas seulement pour eux mais pour tous ceux qui, grâce à leur parole, croiront en moi, afin que tous soient un, comme toi, Père, tu es en moi, et moi en toi » (Jn 17,20-21).

Comme elles sont grandes la miséricorde et la bonté de Dieu en faveur de notre salut ! Il ne s’est pas contenté de nous racheter par son sang, il a encore voulu prier pour nous. Mais prêtez attention au désir de celui qui prie : comme le Père et le Fils sont un, que nous aussi nous demeurions dans l’unité.

Saint Cyprien (v. 200-258), évêque de Carthage et martyr
La Prière du Seigneur, 29-30 (trad. Hamman, DDB 1982, p.60)

 

 

 

Fête du Baptême de Notre Seigneur

lundi 9 janvier 2017


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Livre d’Isaïe 42,1-4.6-7.

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Ainsi parle le Seigneur : « Voici mon serviteur que je soutiens, mon élu qui a toute ma faveur. J’ai fait reposer sur lui mon esprit ; aux nations, il proclamera le droit.
Il ne criera pas, il ne haussera pas le ton, il ne fera pas entendre sa voix au-dehors.
Il ne brisera pas le roseau qui fléchit, il n’éteindra pas la mèche qui faiblit, il proclamera le droit en vérité.
Il ne faiblira pas, il ne fléchira pas, jusqu’à ce qu’il établisse le droit sur la terre, et que les îles lointaines aspirent à recevoir ses lois. »
« Moi, le Seigneur, je t’ai appelé selon la justice ; je te saisis par la main, je te façonne, je fais de toi l’alliance du peuple, la lumière des nations :
tu ouvriras les yeux des aveugles, tu feras sortir les captifs de leur prison, et, de leur cachot, ceux qui habitent les ténèbres. »

 

 

 

 

 

La lumière du monde révélée aux nations

dimanche 8 janvier 2017

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« Lève-toi, resplendis, Jérusalem, car elle est venue, ta lumière ! » Certes, elle était venue ta lumière ; elle était dans le monde, et le monde a été fait par elle, mais le monde ne l’a pas connue. L’enfant était né, mais il n’était pas connu, jusqu’à ce que ce jour de lumière commence à le révéler… Levez-vous, vous qui êtes assis dans les ténèbres ! Dirigez-vous vers cette lumière : elle s’est levée dans les ténèbres, mais les ténèbres n’ont pas pu la saisir. Approchez-la, et vous serez illuminés ; dans sa lumière, vous verrez la lumière, et l’on dira de vous : « Jadis, vous étiez ténèbres, maintenant vous êtes lumière dans le Seigneur. » Regardez : la lumière éternelle s’est accommodée à vos yeux, pour que celui qui habite une lumière inaccessible puisse être saisi par vos yeux faibles et malades. Découvrez la lumière dans une lampe d’argile, le soleil dans la nuée, Dieu dans un homme, dans le petit vase d’argile de votre corps, la splendeur de la gloire et l’éclat de la lumière éternelle ! …

Nous te rendons grâces, Père des lumières, de nous avoir appelés des ténèbres à ton admirable lumière… Oui, la vraie lumière, bien plus, la vie éternelle, c’est de te connaître, toi le seul Dieu, et ton envoyé Jésus Christ… Nous te connaissons, certes, par la foi, et nous la tenons comme un gage assuré que nous te connaîtrons un jour dans la vision. D’ici là, augmente en nous la foi. Conduis-nous de foi en foi, de clarté en clarté, sous la motion de ton Esprit, pour que nous pénétrions plus avant chaque jour dans les profondeurs de la lumière ! … Que la foi nous conduise au face à face et que, semblable à l’étoile, elle nous guide vers notre chef né à Bethléem…

Quelle joie, quelle exultation pour la foi des mages, lorsqu’ils verront régner dans la Jérusalem d’en haut celui qu’ils ont adoré quand il vagissait à Bethléem ! Ici, ils l’ont vu dans un logis de pauvre ; là, nous le verrons dans le palais des anges. Ici, dans les langes ; là, dans les splendeurs des saints. Ici, sur le sein de sa mère ; là, sur le trône de son Père.

(Références bibliques : Is 60,11 ; Jn 1,10 ; Lc 1,79 ; Jn 1,5 ; Ps 33,6 ; Ps 35,10 ; Ep 5,8 ; 1Tm 6,16 ; Jc 1,17 ; 1P 2,9 ; Jn 17,3 ; Lc 17,5)

Bienheureux Guerric d’Igny (v. 1080-1157), abbé cistercien
2ème sermon pour l’Épiphanie (trad. Brésard, 2000 ans B, p. 44 ; cf SC 166)

 

 

 

« Tu as gardé le bon vin jusqu’à maintenant. »

samedi 7 janvier 2017

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Au désert, notre Seigneur a multiplié le pain, et à Cana, il a changé l’eau en vin. Il a ainsi habitué la bouche des hommes à son pain et à son vin, jusqu’au temps où il leur a donné son corps et son sang. Il leur a fait goûter un pain et un vin transitoires, pour faire grandir en eux le désir de son corps et de son sang vivifiants… Il nous a attirés par ces choses agréables au palais, afin de nous entraîner plus encore vers ce qui vivifie pleinement nos âmes. Il a caché de la douceur dans le vin qu’il a fait, pour indiquer aux convives quel trésor incomparable est caché dans son sang vivifiant.

Comme premier signe, il a donné un vin réjouissant pour les convives, afin de manifester que son sang réjouirait toutes les nations. Si le vin intervient en effet dans toutes les joies de la terre, de même, toutes les vraies délivrances se rattachent au mystère de son sang. Il a donné aux convives de Cana un vin excellent qui a transformé leur esprit, pour leur faire savoir que la doctrine dont il les abreuverait transformerait leur cœur.

Ce vin, qui n’était d’abord que de l’eau, a été changé dans les jarres, symbole des premiers commandements amenés par lui à la perfection. L’eau transformée, c’est la Loi menée à son accomplissement. Les invités de la noce ont bu ce qui avait été de l’eau, mais sans goûter à cette eau. De même, lorsque nous entendons les anciens commandements, nous les goûtons dans leur saveur non pas ancienne mais nouvelle.

Saint Ephrem (v. 306-373), diacre en Syrie, docteur de l’Église
Commentaire de l’Évangile concordant, 12, § 1-2 ; SC 121 (trad. cf SC, p. 213)

 

 

 

Solennité de l’Épiphanie du Seigneur

vendredi 6 janvier 2017

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Chers frères et sœurs !

Nous avons célébré dans la basilique la fête de l’Épiphanie, Épiphanie signifie manifestation de Jésus à tous les peuples, représentés aujourd’hui par les Mages, qui arrivèrent à Bethléem de l’Orient pour rendre hommage au Roi des Juifs dont ils avaient appris la naissance par l’apparition d’une nouvelle étoile dans le ciel (cf. Mt 2, 1-12). En effet, avant l’arrivée des Mages, la connaissance de cet événement avait peu dépassé le cercle familial : outre Marie et Joseph, et probablement d’autres proches, il était connu des pasteurs de Bethléem qui, ayant entendu l’annonce joyeuse, avaient accouru pour voir l’enfant alors qu’il se trouvait encore dans la mangeoire. La venue du Messie, celui qui était attendu par les peuples et que les Prophètes avaient prédit, demeurait ainsi au début caché. Jusqu’à ce que ces mystérieux personnages, les Mages, arrivent précisément à Jérusalem pour demander des nouvelles du «roi des Juifs», né depuis peu. Évidemment, s’agissant d’un roi, ils se rendirent au palais royal où résidait Hérode. Mais celui-ci ne savait rien de cette naissance et, très préoccupé, il convoqua immédiatement les prêtres et les scribes qui, sur la base de la célèbre prophétie de Michée (cf. 5, 1), affirmèrent que le Messie devait naître à Bethléem. Et en effet, repartis dans cette direction, les Mages virent de nouveau l’étoile qui les guida jusqu’au lieu où se trouvait Jésus. Une fois entrés, ils se prosternèrent et l’adorèrent, lui offrant des dons symboliques : de l’or, de l’encens et de la myrrhe. Voilà l’épiphanie, la manifestation : la venue et l’adoration des Mages est le premier signe de l’identité singulière du fils de Dieu qui est aussi l’enfant de la Vierge Marie. Dès lors commença à se diffuser la question qui accompagnera toute la vie du Christ et qui, de diverses manières, traverse les siècles : qui est ce Jésus ?

Chers amis, c’est la question que l’Église veut susciter dans le cœur de tous les hommes : qui est Jésus ? C’est le souci spirituel qui pousse la mission de l’Église : faire connaître Jésus, son Évangile, pour que chaque homme puisse découvrir sur son visage humain le visage de Dieu, et être éclairé par son mystère d’amour. L’Épiphanie préannonce l’ouverture universelle de l’Église, son appel à évangéliser tous les peuples. Mais l’Épiphanie nous dit aussi de quelle manière l’Église réalise cette mission : en reflétant la lumière du Christ et en annonçant sa Parole. Les chrétiens sont appelés à imiter le service que rendit l’étoile aux Mages. Nous devons resplendir comme des enfants de lumière, pour attirer le monde à la beauté du Royaume de Dieu. Et à tous ceux qui cherchent la vérité, nous devons offrir la Parole de Dieu qui conduit à reconnaître Jésus « le Dieu véritable et la Vie éternelle » (1 Jn 5, 20).

Encore une fois, nous ressentons en nous une profonde reconnaissance pour Marie, la Mère de Jésus. Elle est l’image parfaite de l’Église qui donne au monde la lumière du Christ: elle est l’Etoile de l’évangélisation. Respice Stellam, nous dit saint Bernard : Regarde l’Etoile, toi qui cherches la vérité et la paix ; tourne ton regard vers Marie et Elle te montrera Jésus, lumière pour chaque homme et pour tous les peuples.

Bonne fête à tous !

Benoît XVI – Angélus

 

 

 

« Quand tu étais sous le figuier, je t’ai vu. »

jeudi 5 janvier 2017

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Nathanaël était assis sous un figuier, comme à l’ombre de la mort. Et c’est là où le Seigneur l’a vu, lui dont il est dit : « La lumière s’est levée sur ceux qui étaient assis à l’ombre de la mort » (Is 9,2). Qu’a-t-il donc dit à Nathanaël ? Tu me demandes comment je t’ai connu ? Tu me parles en ce moment parce que tu as été appelé par Philippe. Mais avant que son apôtre l’appelle, Jésus avait déjà vu qu’il faisait partie de son Église. Toi, Église chrétienne, véritable fils d’Israël…, toi aussi tu connais maintenant Jésus Christ par les apôtres, comme Nathanaël a connu Jésus Christ par Philippe. Mais sa miséricorde t’a découvert avant que tu aies pu le connaître, lorsque tu étais étendu, accablé sous le poids de tes péchés.

Est-ce nous, en effet, qui avons cherché Jésus Christ les premiers ? N’est-ce pas lui au contraire qui nous a cherchés le premier ? Est-ce nous, pauvres malades, qui sommes venus au-devant du médecin ? N’est-ce pas plutôt le médecin qui est venu trouver les malades ? Est-ce que la brebis ne s’était pas égarée avant que le pasteur, laissant les quatre-vingt-dix-neuf autres, se soit mis à sa recherche, l’ait trouvée et rapportée plein de joie sur ses épaules ? (Lc 15,4). La pièce d’argent n’était-elle pas perdue avant que la femme allume une lampe et la cherche dans toute sa maison jusqu’à ce qu’elle l’ait trouvée ? (Lc 15,8)… Notre pasteur a retrouvé sa brebis, mais il a commencé par la chercher comme cette femme, il a retrouvé sa pièce d’argent, mais seulement après l’avoir cherchée. Nous avons donc été cherchés, et c’est seulement après avoir été trouvés que nous pouvons parler loin de nous donc tout sentiment d’orgueil. Nous étions perdus sans retour, si Dieu ne nous avait pas cherchés pour nous retrouver.

Saint Augustin (354-430), évêque d’Hippone (Afrique du Nord) et docteur de l’Église
Sermons sur l’évangile de Jean, n°7

 

 

 

Première lettre de saint Jean 2,29.3,1-6.

mardi 3 janvier 2017

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Bien-aimés, puisque vous savez que lui, Jésus, est juste, reconnaissez que celui qui pratique la justice est, lui aussi, né de Dieu.
Voyez quel grand amour nous a donné le Père pour que nous soyons appelés enfants de Dieu – et nous le sommes. Voici pourquoi le monde ne nous connaît pas : c’est qu’il n’a pas connu Dieu.
Bien-aimés, dès maintenant, nous sommes enfants de Dieu, mais ce que nous serons n’a pas encore été manifesté. Nous le savons : quand cela sera manifesté, nous lui serons semblables car nous le verrons tel qu’il est.
Et quiconque met en lui une telle espérance se rend pur comme lui-même est pur.
Qui commet le péché transgresse la loi ; car le péché, c’est la transgression.
Or, vous savez que lui, Jésus, s’est manifesté pour enlever les péchés, et qu’il n’y a pas de péché en lui.
Quiconque demeure en lui ne pèche pas ; quiconque pèche ne l’a pas vu et ne le connaît pas.

 

 

 

« Je suis la voix qui crie à travers le désert. »

lundi 2 janvier 2017

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Jean était la voix, mais « au commencement était la Parole » (Jn 1,1). Jean, une voix pour un temps ; le Christ, la Parole dès le commencement, la Parole éternelle. Enlève la parole, qu’est-ce que la voix ? Là où il n’y a rien à comprendre, c’est un bruit vide. La voix sans la parole frappe l’oreille, elle n’édifie pas le cœur. Cependant, découvrons comment les choses s’enchaînent dans notre cœur qu’il s’agit d’édifier. Si je pense à ce que je dois dire, la parole est déjà dans mon cœur ; mais lorsque je veux te parler, je cherche comment faire passer dans ton cœur ce qui est déjà dans le mien. Si je cherche donc comment la parole qui est déjà dans mon cœur pourra te rejoindre et s’établir dans ton cœur, je me sers de la voix, et c’est avec cette voix que je te parle : le son de la voix conduit jusqu’à toi l’idée contenue dans la parole. Alors, il est vrai, le son s’évanouit ; mais la parole que le son a conduite jusqu’à toi est désormais dans ton cœur sans avoir quitté le mien.

Lorsque la parole est passée jusqu’à toi, n’est-ce pas le son qui semble dire, comme Jean Baptiste : « Lui, il faut qu’il grandisse ; et moi, que je diminue » ? (Jn 3,30) Le son de la voix a retenti pour accomplir son service, et il a disparu comme en disant : « Moi, j’ai la joie en plénitude » (v. 29). Retenons donc la Parole ; ne laissons pas partir la Parole conçue au plus profond de notre cœur.

Saint Augustin (354-430), évêque d’Hippone (Afrique du Nord) et docteur de l’Église
Sermon 293, pour la nativité de saint Jean Baptiste (trad. bréviaire 3e dim. Avent)

 

 

Solennité de Sainte Marie, Mère de Dieu

dimanche 1 janvier 2017

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Que la nature tressaille de joie et qu’exulte tout le genre humain, puisque les femmes sont elles aussi à l’honneur. Que l’humanité danse en chœur… : « Là où le péché a abondé, la grâce a surabondé » (Rm 5,20). La sainte Mère de Dieu nous a réunis ici, la Vierge Marie, trésor très pur de la virginité, paradis spirituel du second Adam, lieu de l’union des natures, lieu d’échange où notre salut a été conclu, chambre nuptiale en laquelle le Christ a épousé notre chair. Elle est ce buisson spirituel que le feu de l’enfantement d’un Dieu n’a pas brûlé, le nuage léger qui a porté celui qui trône sur les chérubins, la toison très pure qui a reçu la rosée céleste… Marie, servante et mère, vierge, ciel, pont unique entre Dieu et les hommes, métier à tisser de l’Incarnation sur lequel la tunique de l’union des natures s’est trouvée admirablement confectionnée : le Saint-Esprit en a été le tisserand.

Dans sa bonté, Dieu n’a pas dédaigné naître d’une femme, même si celui qui devait en être formé était lui-même la vie. Mais si la mère n’était pas restée vierge, cet enfantement n’aurait rien d’étonnant ; c’est tout simplement un homme qui serait né. Mais puisqu’elle est demeurée vierge même après l’enfantement, comment ne pourrait-il pas s’agir de Dieu et d’un mystère inexprimable ? Il est né d’une manière ineffable, sans souillure, lui qui plus tard entrera sans obstacle, toute portes closes, et devant qui Thomas s’écriera en contemplant l’union de ses deux natures : « Mon Seigneur et mon Dieu » (Jn 20,28).

Par amour pour nous, celui qui par nature est incapable de souffrir s’est exposé à de nombreuses souffrances. Le Christ n’est pas du tout devenu Dieu peu à peu ; absolument pas ! Mais étant Dieu, sa miséricorde l’a poussé à devenir homme, comme la foi nous l’enseigne. Nous ne prêchons pas un homme devenu Dieu, mais nous proclamons Dieu fait chair. Il s’est donné pour mère sa servante, lui qui par sa nature ne connaît pas de mère et qui s’est incarné dans le temps sans père.

Proclus de Constantinople (v. 390-446), évêque
Sermon n° 1 ; PG 65, 682 (trad. cf Solesmes, Lectionnaire, t. 1, p. 625)

 

 

 

Te Deum Laudamus – Action de Grâce

samedi 31 décembre 2016

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Notre Sauveur, frères bien-aimés, est né aujourd’hui : réjouissons-nous ! Il n’est pas permis d’être triste en ce jour où naît la vie. Ce jour détruit la crainte de la mort et nous comble de la joie que donne la promesse de l’éternité. Personne n’est tenu à l’écart de cette allégresse ; un seul et même motif de joie est commun à tous. Car notre Seigneur, en venant détruire le péché et la mort…, est venu libérer tous les hommes. Que le saint exulte, car il approche de la victoire. Que le pécheur se réjouisse, car il est invité au pardon. Que le païen prenne courage, car il est appelé à la vie. En effet, quand est venue la plénitude des temps fixée par la profondeur insondable du plan divin, le Fils de Dieu a épousé notre nature humaine pour la réconcilier avec son Créateur…

Le Verbe, la Parole de Dieu, qui est Dieu, Fils de Dieu, « qui était auprès de Dieu au commencement, par qui tout a été fait et sans qui rien n’a été fait », est devenu homme pour délivrer l’homme d’une mort éternelle. Il s’est abaissé pour prendre notre humble condition sans que sa majesté en soit diminuée. Demeurant ce qu’il était et assumant ce qu’il n’était pas, il a uni notre condition d’esclave à sa condition d’égal de Dieu le Père… La majesté se revêt d’humilité, la force de faiblesse, l’éternité de mortalité : vrai Dieu et vrai homme, dans l’unité d’un seul Seigneur, « seul médiateur entre Dieu et les hommes » (1Tm 2,5)…

Rendons grâce donc, frères bien-aimés, à Dieu le Père, par son Fils, dans l’Esprit Saint. Car dans sa grande miséricorde et son amour pour nous, il nous a pris en pitié. « Alors que nous étions morts par suite de nos fautes, il nous a fait revivre par le Christ », voulant que nous soyons en lui une nouvelle création, une nouvelle œuvre de ses mains (Ep 2,4-5 ; 2Co 5,17)… Chrétien, prends conscience de ta dignité.

Saint Léon le Grand (?-v. 461), pape et docteur de l’Église
1er sermon pour la Nativité du Seigneur ; PL 59,190 (trad. cf SC 22 bis, p. 67s, bréviaire et Orval)

 

 

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Bénissez-vous tous et louez le Seigneur de connaître la volonté Divine. Unissez-vous et que les étoiles forment la guirlande qui illuminera la terre jusqu’à la fin des siècles. Béni soit Dieu le Père d’avoir donné Son Fils aux hommes et je l’honore de m’avoir choisie comme Mère afin que je sois celle de tous les hommes.

Marie Mère des hommes – décembre 1994