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Archive pour la catégorie ‘Année liturgique’

Le mardi de Pâques

mardi 6 avril 2021

« Ne me touche pas, car je ne suis pas encore monté vers mon Père. » Qu’est-ce à dire ? Qu’on touche mieux le Christ par la foi que par la chair. Toucher le Christ par la foi, c’est le toucher en toute vérité. Ainsi la femme qui souffrait de pertes de sang : elle s’approche du Christ, pleine de foi, et touche son vêtement. (…) Et le Seigneur, pressé par des foules, n’est touché que par cette femme (…) parce qu’elle a cru (Mc 5,25s).

Aujourd’hui, mes frères, Jésus est dans le ciel. Quand il demeurait parmi ses disciples, et qu’il était revêtu d’une chair visible et qu’il possédait un corps palpable, on le voyait, on le touchait. Mais aujourd’hui qu’il siège à la droite du Père, qui d’entre nous peut le toucher ? Et pourtant, malheur à nous, si nous ne le touchons pas. Nous tous le touchons, nous qui croyons. Il est au ciel, il est loin, et les distances qui le séparent de nous ne sont pas mesurables. Mais crois, et tu le touches. Que dis-je ? Tu le touches ? Si tu crois, tu as auprès de toi celui en qui tu crois. (…)

Voulez-vous savoir comment Marie voulait le toucher ? Elle le cherchait mort et ne croyait pas qu’il devait ressusciter : « Ils ont enlevé mon Seigneur du tombeau ! » (Jn 20,2) Elle pleure un homme (…) « Ne me touche pas, car je ne suis pas encore monté vers mon Père. Tu me touches avant que je ne sois monté vers mon Père, et tu ne vois qu’un homme en moi. Que te donne cette foi-là ? Laisse-moi monter vers le Père. Je ne l’ai jamais quitté, mais j’y monterai pour toi, si tu me crois l’égal du Père. » Notre Seigneur Jésus Christ n’a pas quitté son Père, lorsqu’il est descendu d’auprès de lui. Et lorsqu’il est remonté d’auprès de nous, il ne nous a pas non plus abandonnés. Car au moment de monter et de siéger à la droite du Père, si loin, il dit à ses disciples : « Je reste au milieu de vous jusqu’à la fin des temps » (Mt 28,20).

Saint Augustin (354-430)

 

 

Le lundi de Pâques

lundi 5 avril 2021

L’Évangile nous dépeint la course joyeuse des disciples : « Tous deux couraient ensemble, mais l’autre disciple courut en avant, plus vite que Pierre, et arriva le premier au tombeau » (Jn 20,4). Qui ne désirerait aussi chercher le Christ siégeant à la droite du Père, et pour obtenir de le trouver au terme de sa quête, qui ne chercherait à courir en esprit, lorsqu’il se remémore avec tant de joie la course à toutes jambes de tels apôtres ? Pour nous encourager en ce désir, que chacun de nous redise avec élan ce verset du Cantique des Cantiques : « Entraîne-moi à ta suite, nous courrons à l’odeur de tes parfums » (3,4 LXX). Courir à l’odeur des parfums, c’est marcher sans relâche, du pas de son esprit, vers notre Créateur, réconforté par la sainte odeur des vertus.

Telle a bien été la course digne d’éloges de ces très saintes femmes qui, d’après les évangiles, avaient suivi le Seigneur depuis la Galilée et lui sont restées fidèles au moment de sa Passion, alors que les disciples s’étaient enfuis (Mt 27,55) ; elles ont couru à l’odeur des parfums, en esprit, et même selon la lettre, car elles ont acheté des aromates pour oindre les membres du Seigneur, comme en témoigne Marc (16,1).

Frères, à l’exemple des soins empressés des disciples, hommes et femmes, auprès du sépulcre de leur Maître (…), proclamons à notre manière les joies de la résurrection du Seigneur. Il serait bien dommage qu’une langue de chair taise la louange due à notre Créateur, en ce jour où sa chair est ressuscitée. Cette résurrection magnifique nous incite à proclamer la grandeur de l’Auteur d’une telle joie, et à annoncer la victoire remportée contre notre vieil ennemi (…) : avec le fauteur de mort lui-même, la mort est aujourd’hui délogée ; aujourd’hui, par le Christ, la vie est rendue aux mortels. Aujourd’hui les chaînes du démon sont brisées ; la liberté du Seigneur est accordée en ce jour aux chrétiens.

Saint Odilon de Cluny (961-1048)

 

 

« Jour d’allégresse et de joie » (Ps 117,24)

dimanche 4 avril 2021

Quelle belle fête de Pâques ! Et quelle belle assemblée ! Ce jour contient tant de mystères, anciens et nouveaux ! En cette semaine de fête ou plutôt d’allégresse, par toute la terre les hommes se réjouissent, et même les puissances du ciel se joignent à nous pour célébrer dans la joie la résurrection du Seigneur. Exultent les anges et les archanges, qui attendent que le roi des cieux, le Christ notre Dieu, revienne vainqueur de la terre ; exultent les chœurs des saints, qui proclament « celui qui s’est levé avant l’aurore » (Ps 109,3), le Christ. La terre exulte : le sang d’un Dieu l’a lavée. La mer exulte : les pas du Seigneur l’ont honorée. Qu’exulte tout homme, rené de l’eau et de l’Esprit Saint ; qu’exulte Adam, le premier homme, délivré de l’ancienne malédiction. (…)

Non seulement la résurrection du Christ a instauré ce jour de fête, mais encore elle nous procure, au lieu de la souffrance, le salut, au lieu de la mort, l’immortalité, au lieu des blessures, la guérison, au lieu de la déchéance, la résurrection. Autrefois, le mystère de la Pâque s’accomplissait en Égypte selon les rites donnés par la Loi ; le sacrifice de l’agneau n’était qu’un signe. Mais aujourd’hui nous célébrons, selon l’Évangile, une pâque spirituelle, qui est le jour de la résurrection. Là, on immolait un agneau du troupeau (…) ; ici, c’est le Christ en personne qui s’offre en agneau de Dieu. Là, une bête de la bergerie ; ici, non pas un agneau, mais le bon pasteur lui-même, qui donne sa vie pour ses brebis (Jn 10,11). (…) Là, les Hébreux traversent la mer Rouge et entonnent en l’honneur de leur défenseur une hymne de victoire : « Célébrons le Seigneur ; il s’est couvert de gloire » (Ex 15,1). Ici, ceux qui ont été jugés dignes du baptême chantent en leur cœur l’hymne de la victoire : « Un seul saint, un seul Dieu, Jésus Christ, dans la gloire du Dieu Père. Amen ». « Le Seigneur règne, vêtu de majesté », s’écrie le prophète (Ps 92,1). Les Hébreux traversent la mer Rouge et mangent la manne dans le désert. Aujourd’hui, en sortant des fonts baptismaux, on mange le pain qui descend du ciel (Jn 6,51).

Proclus de Constantinople (v. 390-446)

 

 

Le samedi saint (Veillée Pascale)

samedi 3 avril 2021

« Il y a un temps pour la joie, dit Salomon, et un temps pour la tristesse. » (cf. Qo 3,4) La tristesse est passée, le temps de la joie est arrivé, la vraie joie qui provient de la résurrection du Christ. (…)

Pour toi, il est monté, victorieux des enfers, il a brisé les portes d’airain, il a rompu les barres de fer, il s’est emparé des forteresses de l’enfer, il a écrasé les têtes du dragon. De tes ennemis, il a fait un immense carnage ; il a attaché dans la fosse le prince des enfers. Il a tué la mort et il a mis aux fers l’auteur de la mort. (…) Ensuite, il a retiré les siens des ténèbres et il a rompu leurs liens. Il s’est associé les âmes de tous les justes marchant à la lumière de son visage et exultant en son nom. Elles ont été exaltées dans sa justice, elles qui avaient été humiliées pour leurs injustices.

Dans son passage aux enfers, le Seigneur Jésus fut seul, ainsi que l’a chanté David en sa personne, disant : « Pour moi, je suis seul, tandis que je passe. » (cf. Ps 140,10) Seul à l’entrée, mais nullement seul à la sortie, car il a ramené avec lui d’innombrables milliers de saints. Il est tombé en terre et il est mort, de sorte qu’il a porté beaucoup de fruit (cf. Jn 12,24). Il s’est laissé tomber comme une semence pour récolter en moisson le genre humain. (…) Oui, morts aux péchés en nous-mêmes à la fontaine baptismale, par le bain de la régénération nous renaissons au Christ, afin de vivre à celui qui est mort pour tous. Aussi l’Apôtre dit-il : « Vous tous qui avez été baptisés dans le Christ, vous avez revêtu le Christ. » (cf. Ga 3,27) D’un seul grain viennent donc des moissons nombreuses. (…)

C’est de lui aussi que l’Apôtre dit : « C’est pourquoi Dieu l’a exalté et lui a donné le Nom qui est au-dessus de tout nom, afin qu’au nom de Jésus tout genou fléchisse, au ciel, sur terre et dans les enfers. » (Ph 2,9-10) Oui, les enfers fléchissent le genou devant lui par frayeur, la terre par son rachat, les cieux par félicité.

Saint Amédée de Lausanne (1108-1159)

 

 

 

Le vendredi saint : Célébration de la Passion du Seigneur

vendredi 2 avril 2021

Père, la tête de ton Fils Jésus qui fait trembler les archanges, est frappée par un roseau ; son visage dans lequel les anges désirent plonger leur regard (1 P 1,12), est conspué de crachats, blessé de gifles ; sa barbe est arrachée, il est frappé de coups de poing, traîné par les cheveux. Et toi, Dieu très clément, tu te caches, tu te dissimules et préfères qu’un seul, ton Unique, soit couvert de crachats et giflé plutôt que tout le peuple périsse (cf. Jn 11,50). A toi la louange, à Toi la gloire, parce que des crachats, des gifles et des coups de poing tu as extrait le contrepoison qui chasse de notre âme le venin de l’antique serpent. (…)

« Ses mains qui, d’après l’épouse du Cantique, sont des globes d’or, garnis de hyacinthes » (cf. Ct 5,14), furent percées par les clous. Ses pieds, auxquels la mer s’offrit pour qu’il puisse y marcher dessus, furent cloués à la croix. Son visage qui est comme le soleil à son zénith, se couvrit de la pâleur de la mort. Ses yeux très aimés, auxquels aucune créature n’est invisible, furent fermés dans la mort. Peut-il y avoir douleur aussi grande que ma douleur ? Au milieu de tout cela, seul vint à son secours le Père, dans les mains duquel il confia son esprit en disant : « Père, entre tes mains, je remets mon esprit » (Lc 23,46). Et, sur ces mots, inclinant la tête ― lui qui n’avait aucun autre lieu où reposer sa tête (Mt 8,20) ― il expira. (…)

Prions, frères bien-aimés, et demandons avec insistance et piété au Seigneur Jésus Christ qui a redonné la vue à l’aveugle-né et à Tobie, d’éclairer les yeux de notre âme par la foi en son Incarnation et par l’amertume de sa Passion, afin que nous méritions de contempler le même Fils de Dieu, Lumière née de la lumière, dans la splendeur des saints, dans la clarté des anges. Que vienne à notre secours celui qui vit et règne avec le Père et l’Esprit pour les siècles des siècles.

Saint Antoine de Padoue (v. 1195-1231)

 

 

Le jeudi saint

jeudi 1 avril 2021

Soyez obéissants jusqu’à la mort, à l’exemple de l’Agneau sans tache qui a obéi à son Père jusqu’à la mort honteuse sur la croix. Songez qu’il est le chemin et la règle que vous devez suivre. Tenez-le toujours présent devant les yeux de votre esprit. Voyez combien il est obéissant, ce Verbe, la Parole de Dieu ! Il ne refuse pas de porter le fardeau des peines dont son Père l’a chargé ; au contraire, il s’élance, animé d’un grand désir. N’est-ce pas ce qu’il manifeste lors de la Cène du Jeudi saint quand il dit : « J’ai désiré d’un grand désir manger cette pâque avec vous avant de mourir » (Lc 22,15) ? Par « manger la pâque », il entend l’accomplissement de la volonté du Père et de son désir. Ne voyant presque plus de temps devant lui (il se voyait déjà à la fin, quand il devait sacrifier son corps pour nous), il exulte, se réjouit et dit avec joie : « J’ai désiré d’un grand désir ». Voilà la pâque dont il parlait, celle qui consistait à se donner lui-même en nourriture, à immoler son propre corps pour obéir au Père.

Jésus avait célébré bien d’autres pâques avec ses disciples, mais jamais celle-ci, ô indicible, douce et brûlante charité ! Tu ne penses ni à tes peines ni à ta mort ignominieuse ; si tu y avais pensé, tu n’aurais pas été si joyeux, tu ne l’aurais pas appelé une pâque. Le Verbe voit que c’est lui-même qui a été choisi, lui-même qui a reçu pour épouse toute notre humanité. On lui a demandé de nous donner son propre sang afin que la volonté de Dieu s’accomplisse en nous, afin que ce soit son sang qui nous sanctifie. Voilà bien la douce pâque qu’accepte cet agneau sans tache (cf Ex 12,5), et c’est avec un grand amour et un grand désir qu’il accomplit la volonté du Père et qu’il observe entièrement son dessein. Quel doux amour indicible ! (…)

C’est pourquoi, mes bien-aimés, je vous prie de ne jamais redouter quoi que ce soit et de mettre toute votre confiance dans le sang du Christ crucifié. (…) Que toute crainte servile soit bannie de votre esprit. Vous direz avec saint Paul : « Par le Christ crucifié, je peux tout, puisqu’il est en moi par désir et par amour, et il me fortifie. » (cf Ph 4,13 ;Ga 2,20). Aimez, aimez, aimez ! Par son sang, le doux agneau a fait de votre âme un rocher inébranlable.

Sainte Catherine de Sienne (1347-1380)

 

 

Le lundi saint

lundi 29 mars 2021

Après avoir oint les pieds du Seigneur, cette femme ne les a pas essuyés avec un linge, mais avec ses propres cheveux, pour mieux honorer le Seigneur. (…) Comme quelqu’un d’assoiffé qui boit l’eau d’une source qui tombe en cascade, cette sainte femme a bu à la source de sainteté une grâce pleine de délices, pour étancher la soif de sa foi.

Mais au sens allégorique ou mystique cette femme préfigurait l’Église, qui a offert au Christ la dévotion pleine et totale de sa foi. (…) Dans une livre, il y a douze onces. C’est donc la mesure du parfum que possède l’Église qui a reçu, comme un parfum précieux, l’enseignement des douze apôtres. En effet, quoi de plus précieux que l’enseignement des apôtres, qui contient la foi au Christ et la gloire du Royaume des cieux ? De plus, on rapporte que toute la maison fut remplie de l’odeur de ce parfum, parce que le monde entier a été rempli de l’enseignement des apôtres. « Par toute la terre », comme il est écrit, « se répandit leur voix, et jusqu’aux confins du monde leurs paroles » (Ps 18,5). (…)

Nous lisons dans le Cantique des Cantiques cette parole que Salomon fait dire à l’Église : « Ton nom est un parfum répandu » (1,2). Ce n’est pas sans raison que le nom du Seigneur est appelé « parfum répandu ». Un parfum, vous le savez, tant qu’il est conservé à l’intérieur de son flacon, garde en lui la force de son odeur ; mais dès qu’on le verse ou le vide, alors il répand son parfum odorant. De la même façon, notre Seigneur et Sauveur, alors qu’il régnait au ciel avec le Père, était ignoré du monde, inconnu ici-bas. Mais lorsque, pour notre salut, il a daigné s’abaisser en descendant du ciel pour prendre un corps humain, alors il a répandu dans le monde la douceur et le parfum de son nom.

Saint Chromace d’Aquilée (?-407)

 

 

 

Dimanche des Rameaux et de la Passion

dimanche 28 mars 2021

Le bon Jésus, la source de toute miséricorde, pour nous témoigner la douceur de son extrême bonté, n’a point pleuré amèrement une fois mais plusieurs fois sur notre misère. Une première fois sur Lazare, puis sur la Ville: sur la croix, ses yeux très miséricordieux répandirent enfin des torrents de larmes pour l’expiation de tous les péchés. (…) Ô cœur dur, (…) vois ton médecin en pleurs et « prends le deuil comme sur un fils unique » (Jér 6,26). (…)

Après la résurrection de Lazare, après que le vase de parfum eut été répandu sur la tête de Jésus, et après que le bruit de la renommée de Jésus se fut propagé dans le peuple, prévoyant que la foule se porterait au-devant de Lui, Jésus monta sur un ânon, afin de donner un exemple admirable d’humilité au milieu des applaudissements du peuple accouru. Mais tandis que la multitude coupait des rameaux, étendait ses habits le long du chemin et entonnait un cantique de louange, Il n’oubliait pas leur misère et Lui-même entamait sa lamentation sur la destruction de leur cité.

Lève-toi donc, servante du Sauveur, pour contempler, comme l’une des filles de Jérusalem, « ton roi Salomon » (Ct 3,11) dans les honneurs que lui rend avec vénération sa Mère la Synagogue, en ce mystère de l’Église naissante. Accompagne fidèlement le Maître du ciel et de la terre assis sur le dos de l’ânon. Accompagne-le avec les branches d’olivier et les palmes de tes œuvres de piété et des triomphes de tes vertus.

Saint Bonaventure (1221-1274)

 

 

 

Solennité de l’Annonciation du Seigneur

jeudi 25 mars 2021

Réjouis-toi et sois dans l’allégresse, ô Marie, car tu concevras d’un souffle. Réjouis-toi, car tu seras trouvée enceinte de l’Esprit Saint. Tu étais bien l’épouse de Joseph, mais l’Esprit Saint te saisit le premier. Celui qui t’a créée, t’a marquée et t’a réservée pour lui. Ton Créateur lui-même s’est fait ton Époux ; il est devenu amoureux de ta beauté. Et c’est ce Créateur lui-même qui t’appelle en disant : « Viens, mon amie, ma belle, ma colombe, car déjà l’hiver est passé et s’en allé. Viens. » (cf. Ct 2,11.14) Il a convoité ta beauté, il désire s’unir à toi ; il ne souffre pas de retard, il a hâte de venir à toi.

Lève-toi donc, revêts-toi des vêtements de ta gloire, orne-toi de tes bijoux les plus précieux, car le Seigneur s’est complu en toi. Lève-toi à la rencontre de ton Époux et de ton Dieu, et dis-lui : « Voici la servante du Seigneur. » (Lc 1,38) Hâte-toi, ne tarde pas, car lui ne tardera pas, mais il sautera comme un géant pour fournir sa course. Toi aussi, hâte-toi ; oublie ton peuple et la maison de ton père ; accours à sa rencontre pour être baisée d’un baiser de la bouche de Dieu, et pour être plongée dans ses bienheureux embrassements.

« L’Esprit Saint surviendra en toi » (cf. Lc 1,35), pour qu’à son contact tes entrailles frémissent, pour que ton sein se gonfle, que se réjouisse ton cœur et que s’épanouissent tes flancs. Sois glorifiée, c’est-à-dire grandie davantage, toi qui seras comblée d’une telle douceur, qui seras digne d’un baiser si céleste, qui seras unie à un Époux si grand, qui seras fécondée par un tel mari !

Saint Amédée de Lausanne (1108-1159)

 

 

Solennité de saint Joseph, époux de la Vierge Marie, patron de l’Église universelle

vendredi 19 mars 2021

De ses propres yeux, Joseph, l’époux de Marie, a vu l’accomplissement des prophéties. Choisi pour le mariage le plus glorieux, il a reçu la révélation par la bouche des anges qui chantaient : « Gloire au Seigneur ! car il a donné la paix à la terre » (Lc 2,14).

Annonce, Joseph, à David, l’ancêtre de l’Homme-Dieu, les merveilles que tes yeux ont contemplées : tu as vu l’enfant reposant sur le sein de la Vierge, tu l’as adoré avec les mages, tu as rendu gloire à Dieu avec les bergers, selon la parole de l’ange. Prie le Christ notre Dieu, afin que nos âmes soient sauvées.

Toi, Joseph, tu as reçu dans tes bras le Dieu immense devant qui tremblent les puissances célestes, lorsqu’il est né de la Vierge, et tu en as été consacré. C’est pourquoi nous te rendons honneur.

Ton âme a été obéissante aux ordres de Dieu. Rempli d’une pureté sans égale, tu as mérité de recevoir pour épouse celle qui est pure et immaculée entre les femmes ; tu as été le gardien de cette Vierge lorsqu’elle a mérité de devenir le tabernacle du Créateur…

Celui qui d’une parole a façonné le ciel, la terre et la mer a été appelé « le fils du charpentier » (Mt 13,55), c’est-à-dire de toi, admirable Joseph ! Tu as été nommé le père de celui qui est sans commencement et qui t’a glorifié comme l’intendant d’un mystère qui surpasse toute compréhension… Gardien sacré de la Vierge bénie, tu as chanté avec elle ce cantique : « Que toute créature bénisse le Seigneur et l’exalte dans les siècles éternels ! Amen » (Dn 3,57).

Liturgie byzantine