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Archive pour le mot-clef ‘St Alphonse de Liguori’

« Tous ceux qui souffraient de quelque mal se précipitaient sur lui pour le toucher. »

jeudi 18 janvier 2018

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« Dites à ceux qui ont le cœur troublé : Prenez courage et soyez sans crainte… Dieu viendra lui-même et vous sauvera » (Is 35,4). Cette prophétie s’est réalisée : qu’il me soit donc permis de m’écrier maintenant dans l’allégresse : Réjouissez-vous, enfants d’Adam, réjouissez-vous ; arrière tout découragement ! À la vue de votre faiblesse et de votre impuissance à résister à tant d’ennemis, « bannissez toute frayeur, Dieu lui-même viendra et vous sauvera ». Comment est-il venu lui-même, et vous a-t-il sauvés ? En vous donnant la force nécessaire pour affronter et surmonter tous les obstacles à votre salut. Et comment le Rédempteur vous a-t-il procuré cette force ? En se faisant faible, de fort et tout-puissant qu’il était ; il a pris sur lui notre faiblesse, et nous a communiqué sa force…

Dieu est tout-puissant : « Seigneur, s’écriait Isaïe, qui donc résisterait à la force de ton bras ? » (40,10)… Mais les blessures faites à l’homme par le péché l’avaient tellement affaibli qu’il était incapable de résister à ses ennemis. Qu’est-ce que le Verbe éternel, la Parole de Dieu, a fait ? De fort et tout-puissant, il s’est rendu faible ; il s’est revêtu de la faiblesse corporelle de l’homme pour procurer à l’homme par ses mérites la force d’âme nécessaire…; il s’est fait enfant… Enfin, au terme de sa vie, dans le jardin des Oliviers, il est chargé de liens, dont il ne peut pas se dégager. Dans le prétoire, il est attaché à la colonne pour être flagellé. Puis, la croix sur ses épaules, il tombe souvent sur le chemin, faute de forces. Cloué à la croix, il ne peut pas se délivrer… Sommes-nous faibles ? Mettons notre confiance en Jésus Christ et nous pourrons tout : « Je peux tout en Celui qui me rend fort » disait l’apôtre Paul (Ph 4,13). Je peux tout, non par mes propres forces, mais par celles que m’ont obtenues les mérites de mon Rédempteur.

Saint Alphonse-Marie de Liguori (1696-1787), évêque et docteur de l’Église
5ème Discours pour la neuvaine de Noël (trad. Éds Saint-Paul 1993, p. 76 rev.)

 

 

« L’homme se leva et le suivit. »

samedi 13 janvier 2018

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Mon bien-aimé Rédempteur, voici mon cœur, je te le donne tout entier ; il n’est plus à moi, il est à toi. En entrant dans le monde, tu as offert au Père Éternel, offert et donné toute ta volonté, comme tu nous l’apprends par la bouche de David : « Il est écrit de moi dans le rouleau du livre de la Loi, que je ferai ta volonté. C’est ce que j’ai toujours voulu, mon Dieu » (Ps 39,8-9). De même, mon bien-aimé Sauveur, je t’offre aujourd’hui toute ma volonté. Autrefois elle t’a été rebelle, c’est par elle que je t’offensais. Maintenant je regrette de tout mon cœur l’usage que j’en ai fait, toutes les fautes qui m’ont misérablement privé de ton amitié. Je m’en repens profondément, et cette volonté je te la consacre sans réserve.

« Seigneur, que veux-tu que je fasse ? » (Ac 22,10) Seigneur, dis-moi ce que tu demandes de moi : je suis prêt à faire tout ce que tu désires. Dispose de moi et de ce qui m’appartient comme il te plaira : j’accepte tout, je consens à tout. Je sais que tu cherches mon plus grand bien : « Je remets donc entièrement mon âme entre tes mains » (Ps 30,6). Par miséricorde, aide-la, conserve-la, fais qu’elle soit toujours à toi, et toute à toi, puisque « tu l’as rachetée, Seigneur, Dieu de vérité », au prix de ton sang (Ps 30,6).

Saint Alphonse-Marie de Liguori (1696-1787), évêque et docteur de l’Église
6e Discours pour la neuvaine de Noël (trad. Éds Saint-Paul 1993, p. 94 rev.)

 

 

« Je viens vous annoncer une bonne nouvelle, une grande joie pour tout le peuple. »

samedi 24 décembre 2016

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« Je vous annonce une grande joie. » Telles sont les paroles de l’ange aux bergers de Bethléem. Je vous les redis aujourd’hui, âmes fidèles : je vous apporte une nouvelle qui doit vous causer une grande joie. Pour de pauvres exilés, condamnés à mort, peut-il y avoir plus heureuse nouvelle que celle de l’apparition de leur Sauveur, venu non seulement les délivrer de la mort, mais leur obtenir le retour dans la patrie ? C’est précisément ce que je vous annonce : « Un Sauveur vous est né »…

Quand un monarque fait sa première entrée dans une ville de son royaume, on lui rend les plus grands honneurs ; que de décors, que d’arcs de triomphe ! Prépare-toi donc, ô heureuse Bethléem, à recevoir dignement ton Roi… Sache, te dit le prophète (Mi 5,1), que parmi toutes les cités de la terre, tu es la plus favorisée, puisque c’est toi que le Roi du ciel a choisie pour lieu de sa naissance ici-bas, afin de régner ensuite non pas seulement sur la Judée, mais sur les cœurs des hommes en tous lieux… Qu’auront dit les anges en voyant la Mère de Dieu entrer dans une grotte pour y enfanter le Roi des rois ! Les enfants des princes viennent au monde dans des appartements étincelants d’or… ; ils sont entourés des plus hauts dignitaires du royaume. Le Roi du ciel, lui, veut naître dans une étable froide et sans feu ; pour se couvrir, il n’a que de pauvres lambeaux ; pour reposer ses membres, qu’une mangeoire misérable avec un peu de paille…

Ah ! La seule considération de la naissance de Jésus Christ et des circonstances qui l’accompagnèrent, devrait nous embraser d’amour ; et les seuls mots de grotte, de mangeoire, de paille, de lait, de vagissements, replaçant devant nos yeux l’Enfant de Bethléem, devraient être pour nous autant de flèches enflammées blessant d’amour tous nos cœurs. Heureuse grotte, mangeoire, paille ! Mais bien plus heureuses les âmes qui chérissent avec ferveur et tendresse ce Seigneur tant digne d’amour et qui, brûlant de charité ardente, le reçoivent dans la sainte communion. Avec quel élan, avec quelle joie Jésus vient reposer dans l’âme qui l’aime vraiment !

Saint Alphonse-Marie de Liguori (1696-1787), évêque et docteur de l’Église
Discours pour la neuvaine de Noël, n° 10 (trad. Éds. Saint Paul 1993, p. 133s rev.)

 

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Un cœur vraiment tout à Dieu

mardi 14 octobre 2014

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Comprenons-le bien, notre cœur appartiendra tout entier à Dieu à partir du jour où nous lui remettrons toute notre volonté, où nous ne voudrons plus que ce qu’il veut. Ce Dieu, du reste, ne veut que notre bien et notre bonheur. « Le Christ est mort, dit l’apôtre Paul, afin d’être le Seigneur et des morts et des vivants. Soit donc que nous vivions, soit que nous mourions, nous appartenons au Seigneur » (Rm 14,8-9). Jésus a voulu mourir pour nous ; que pouvait-il faire de plus pour conquérir notre amour et devenir l’unique Maître de notre cœur ? À nous donc de montrer désormais au ciel et à la terre, par notre vie et par notre mort, que nous ne nous appartenons plus, mais que nous sommes tout entiers possédés par notre Dieu et par lui seul.

Combien Dieu désire voir un cœur vraiment tout à lui ! De quel ardent amour ne l’aime-t-il pas ? Quelles marques de sa tendresse ne lui prodigue-t-il pas, dès ici-bas ! Quels biens, quel bonheur, quelle gloire ne lui prépare-t-il pas dans le ciel !…

Âmes fidèles ! Marchons à la rencontre de Jésus : s’il a le bonheur de nous posséder, nous avons, nous, celui de le posséder, lui : l’échange est beaucoup plus avantageux pour nous que pour lui. « Thérèse, dit un jour le Seigneur à cette sainte [d’Avila], jusqu’ici tu ne fus pas entièrement à moi ; maintenant que tu es tout à moi, sache que je suis tout à toi »… Dieu brûle d’un désir extrême de s’unir à nous ; mais il faut que nous aussi nous prenions soin de nous unir à Dieu.

Saint Alphonse-Marie de Liguori (1696-1787), évêque et docteur de l’Église
6ème Discours pour la neuvaine de Noël (trad. Éds Saint-Paul 1993, p. 92 rev.)

 

 

 

« Elle mettra au monde un fils, auquel tu donneras le nom de Jésus »

mercredi 18 décembre 2013

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Le nom de Jésus est un nom divin que le Seigneur a fait connaître à Marie par la voix de l’archange Gabriel : « Tu lui donneras le nom de Jésus » (Lc 1,31). Nom appelé pour ce motif « au-dessus de tout nom », « le seul nom par lequel nous devions être sauvés » (Ph 2,9; Ac 4,12). Ce grand nom est comparé par l’Esprit Saint à l’huile : « Ton nom est une huile qui s’épanche » (Ct 1,3). Pourquoi ? Parce que, explique saint Bernard, de même que l’huile est à la fois lumière, aliment et remède, ainsi le nom de Jésus est lumière pour notre esprit, aliment pour notre cœur, remède pour notre âme.

Lumière pour notre esprit : c’est l’éclat de ce nom qui a fait passer le monde des ténèbres de l’idolâtrie à la clarté de la foi. Nous sommes nés dans un pays dont les habitants, avant l’avènement du Sauveur, étaient tous païens ; nous le serions comme eux, s’il n’était pas venu nous éclairer. Combien donc ne devons-nous pas remercier Jésus Christ pour le don de la foi !…

Aliment pour notre cœur : tel est encore le nom de Jésus. Il nous rappelle, en effet, toute l’œuvre douloureuse accomplie par Jésus pour nous sauver ; c’est ainsi qu’il nous console dans les tribulations, nous donne la force de marcher dans la voie du salut, ranime notre espérance et nous enflamme d’amour pour Dieu.

Remède, enfin, pour notre âme : le nom de Jésus la rend forte contre les tentations et les attaques de nos ennemis. Entendent-ils l’invocation de ce saint nom ? Les puissances des enfers tremblent et prennent la fuite ; c’est la parole de l’apôtre Paul : « afin qu’au nom de Jésus tout genou fléchisse dans les cieux, sur la terre et dans l’abîme » (Ph 2,10). Celui qui est tenté ne tombera pas s’il invoque Jésus : aussi longtemps qu’il l’invoquera, il persévérera et sera sauvé (cf Ps 17,4).

Saint Alphonse-Marie de Liguori (1696-1787), évêque et docteur de l’Église
Méditations pour l’octave de Noël, n°8 (trad. Éds. Saint Paul 1993, p. 285 rev.)

 

 

 

« Jésus étendit la main et la toucha. »

vendredi 11 janvier 2013

« Le Christ dit en entrant dans le monde : ‘ Tu n’as voulu ni sacrifice, ni oblation, mais tu m’as formé un corps. Alors j’ai dit : Voici que je viens pour faire ta volonté ‘ » (He 10,5-7; Ps 40,7-9 LXX). Est-il bien vrai que pour nous sauver dans notre misère…et pour conquérir notre amour, Dieu a voulu se faire homme ? Tellement vrai que c’est un article de foi : « Pour nous les hommes et pour notre salut il descendit du ciel…et s’est fait homme » (Credo)… Oui, voilà ce que Dieu a fait pour se faire aimer de nous… C’est ainsi qu’il a voulu nous manifester la grandeur de son amour pour nous : « La grâce de Dieu notre Sauveur s’est manifestée à tous les hommes » (Tt 2,11). « L’homme ne m’aime pas, semble avoir dit le Seigneur, parce qu’il ne me voit pas. Je vais me rendre visible, converser avec lui, je m’en ferai sûrement aimer » : « il est apparu sur la terre, et il a conversé avec les hommes » (Ba 3,38).

L’amour de Dieu pour l’homme est immense, immense de toute éternité : « Je t’ai aimé d’un amour éternel ; c’est pourquoi je t’ai attiré dans ma miséricorde » (Jr 31,3). Mais on n’avait pas encore vu combien il est grand, incompréhensible ; quand le Fils de Dieu s’est fait contempler sous la forme d’un enfant couché sur la paille dans une étable, il s’est vraiment manifesté : « Dieu notre Sauveur a fait paraître sa bonté et son amour pour les hommes » (Tt 3,4). « La création du monde, observe saint Bernard, a fait resplendir la puissance de Dieu, le gouvernement du monde, sa sagesse ; mais l’incarnation du Verbe a fait éclater sa miséricorde à tous les yeux »…

« En méprisant Dieu, dit saint Fulgence, l’homme s’était séparé de lui pour toujours ; et comme l’homme ne pouvait plus retourner à Dieu, Dieu a daigné venir le trouver sur la terre. » Saint Augustin avait déjà dit : « Nous ne pouvions pas aller au médecin ; c’est pourquoi le médecin a eu la bonté de venir jusqu’à nous ».

Saint Alphonse-Marie de Liguori (1696-1787), évêque et docteur de l’Église
1er Discours pour la neuvaine de Noël (trad. Éds Saint-Paul 1993, p. 27 rev.)

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« Le Fils de l’homme n’a pas d’endroit où poser sa tête. »

lundi 2 juillet 2012

De même que Jésus Christ est né pauvre, ainsi a-t-il continué à vivre dans la pauvreté durant toute sa vie ; non seulement pauvre, mais indigent, « mendiant » suivant l’expression de saint Paul (2Co 8,9)… A Nazareth, Jésus vit dans la pauvreté : « une maison pauvre, un mobilier pauvre, c’est le logement que choisit le Créateur du monde ». Il y vit pauvrement, gagnant son pain à la sueur de son front, au prix de grandes fatigues, tout comme les artisans et les fils d’artisans. Au reste, les juifs ne le croyaient-ils pas et ne l’appelaient-ils pas « ouvrier, fils d’ouvrier » ? (Mc 6,3; Mt 13,55)

Après, il paraît en public pour prêcher l’Évangile. Pendant ces trois dernières années de sa vie, loin d’améliorer sa manière de subsister, il pratique une pauvreté plus rigoureuse encore, il ne vit que d’aumônes. A un homme qui voulait le suivre dans l’espoir de vivre plus commodément, il répond : « Sachez-le bien : les renards ont leurs tanières et les oiseaux du ciel leurs nids, mais le Fils de l’homme n’a pas où reposer sa tête ». Homme, veut-il dire, si en te mettant à ma suite, tu comptes trouver un état aisé, tu te trompes, car je suis venu sur la terre enseigner la pauvreté. Dans cette intention, je me suis fait plus pauvre que les renards et les oiseaux, qui ont au moins un abri ; en ce monde, je n’ai pas la moindre parcelle de terre qui m’appartienne en propre, où je puisse me reposer, et je veux que mes disciples me ressemblent…

« Un serviteur de Jésus Christ ne possède rien en dehors de Jésus Christ », affirme saint Jérôme. Il ne désire même pas posséder quelque chose en dehors de Jésus. En un mot, Jésus a vécu toujours pauvre, il est mort aussi pauvre : n’a-t-il pas fallu que Joseph d’Arimathie lui donne un tombeau, et que d’autres lui fassent l’aumône d’un linceul pour envelopper son corps ?

Saint Alphonse-Marie de Liguori (1696-1787), évêque et docteur de l’Église
8ème Discours pour la neuvaine de Noël (trad. Éds Saint-Paul 1993, p. 114)

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« L’homme se leva et le suivit. »

samedi 14 janvier 2012

Mon bien-aimé Rédempteur, voici mon cœur, je te le donne tout entier ; il n’est plus à moi, il est à toi. En entrant dans le monde, tu as offert au Père Éternel, offert et donné toute ta volonté, comme tu nous l’apprends par la bouche de David : « Il est écrit de moi dans le rouleau du livre de la Loi, que je ferai ta volonté. C’est ce que j’ai toujours voulu, ô mon Dieu » (Ps 39,8-9). De même, mon bien-aimé Sauveur, je t’offre aujourd’hui toute ma volonté. Autrefois elle t’a été rebelle, c’est par elle que je t’offensais. Maintenant je regrette de tout mon cœur l’usage que j’en ai fait, toutes les fautes qui m’ont misérablement privé de ton amitié. Je m’en repends profondément, et cette volonté je te la consacre sans réserve.

« Seigneur, que veux-tu que je fasse ? » (Ac 22,10) Seigneur, dis-moi ce que tu demandes de moi : je suis prêt à faire tout ce que tu désires. Dispose de moi et de ce qui m’appartient comme il te plaira : j’accepte tout, je consens à tout. Je sais que tu cherches mon plus grand bien : « Je remets donc entièrement mon âme entre tes mains » (Ps 30,6). Par miséricorde, aide-la, conserve-la, fais qu’elle soit toujours à toi, et toute à toi, puisque « tu l’as rachetée, Seigneur, Dieu de vérité », au prix de ton sang (Ps  30,6).

Saint Alphonse-Marie de Liguori (1696-1787), évêque et docteur de l’Église
6e Discours pour la neuvaine de Noël (trad. Éds Saint-Paul 1993, p. 94 rev.)

 

« Ce que tu as caché aux sages et aux savants, tu l’as révélé aux tout-petits. »

mardi 29 novembre 2011

Dieu nous a fait naître après la venue du Messie : quelles actions de grâces ne lui devons-nous pas ! La rédemption une fois opérée par Jésus Christ, quels bienfaits plus grands n’avons-nous pas reçus ! Abraham, les patriarches, les prophètes ont ardemment désiré voir le Rédempteur ; ils n’ont pas eu ce bonheur. Ils ont fatigué pour ainsi dire le ciel par leurs soupirs et leurs supplications : « Cieux, s’écriaient-ils, répandez d’en-haut votre rosée, et que les nuées fassent pleuvoir le Juste !… Envoyez l’Agneau Dominateur de la terre (Is 45,8 ; 16,1 Vulg)… C’est ainsi qu’il règnera dans nos cœurs et nous affranchira de l’esclavage dans lequel nous vivons misérablement. Seigneur, fais-nous voir ta bonté, et accorde-nous le salut (Ps 84,8) ». C’est-à-dire : « Hâte-toi, Dieu très miséricordieux, de faire éclater sur nous ta tendresse en nous envoyant l’objet principal de tes promesses, celui qui doit nous sauver ». Tels ont été les soupirs, telles ont été les supplications ardentes des saints, avant la venue du Messie ; pourtant ils ont été privés pendant quatre mille ans du bonheur de le voir naître.

Ce bonheur nous était réservé : mais que faisons-nous ? Quel profit en tirons-nous ? Sachons aimer cet aimable Rédempteur, maintenant qu’il est venu, qu’il nous a délivrés des mains de nos ennemis, qu’il nous a rachetés de la mort éternelle au prix de sa vie…, qu’il nous a ouvert le paradis, qu’il nous a munis de tant de sacrements et de tant de puissants secours pour que nous l’aimions et le servions en paix durant cette vie, que nous en jouissions à jamais dans l’autre… Mon âme, tu serais vraiment remplie d’ingratitude, si tu n’aimais pas ton Dieu, ce Dieu qui a voulu être emmailloté pour te délivrer des chaînes de l’enfer, pauvre pour te communiquer ses richesses, faible pour te rendre fort contre tes ennemis, accablé de souffrances et de tristesse pour laver tes péchés par ses pleurs.

Saint Alphonse-Marie de Liguori (1696-1787), évêque et docteur de l’Église
3ème Discours pour la neuvaine de Noël (trad. Éds Saint-Paul 1993, p. 59)

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Premier jour de la neuvaine

lundi 23 mai 2011

SAINT ALPHONSE de LIGUORI

Docteur de l’Église
(1696-1787)

Saint Alphonse de Liguori, que l’on fête début août, naquit près de Naples. Après de fort brillantes études, docteur en droit civil et canonique à seize ans, il embrassa la carrière d’avocat. Pendant les dix années qu’il remplit cette charge, il fut le modèle du parfait chrétien. Il commençait à se relâcher, quand il échoua dans un plaidoyer superbe où il avait déployé tous ses talents; « O monde! s’écria-t-il, désormais je te connais; tu ne m’auras plus. »

Peu après, il entendit une voix lui dire: « Laisse le monde de côté, livre-toi à Moi tout entier… » Aussitôt il répondit, fondant en larmes: « O Dieu! Me voici, faites de moi ce qu’il Vous plaira. » Aussitôt Alphonse va déposer à l’église de la Sainte Vierge son épée de gentilhomme, prend bientôt l’habit ecclésiastique, fait ses études de théologie, et au bout de trois ans reçoit le sacerdoce. Désormais le voilà embrasé du zèle des âmes; il se mêle au peuple des campagnes et s’éprend d’un amour spécial pour lui.

C’est alors que l’idée lui vint de fonder, pour exercer l’apostolat parmi cette classe si intéressante de la société, la Congrégation des Rédemptoristes. Traité d’insensé par son père, ses proches et ses amis, persécuté et abandonné bientôt par plusieurs de ses premiers collaborateurs, délaissé et méprisé par son directeur lui-même, Alphonse endura toutes les souffrances morales qui peuvent tomber sur un homme: rien ne put l’abattre ni le décourager.

Il eut plusieurs visions de la très Sainte Vierge; une fois, pendant un sermon sur les gloires de Marie, il fut ravi, et environné d’une éblouissante lumière.

Un jour, son pauvre accoutrement le fit prendre pour le cocher des autres missionnaires, et, à son premier sermon, son éloquence fit dire au peuple: « Si le cocher prêche si bien, que sera-t-il des autres! » Aux travaux apostoliques, Alphonse joignait les travaux intellectuels, et il composa un grand nombre d’ouvrages de piété et de morale qui l’ont fait élever au rang des docteurs.

Sacré évêque, Alphonse égala par ses vertus les plus saints pontifes. On lui doit la neuvaine des trois Ave Maria. Il mourut à l’âge de quatre-vingt-onze ans.

Abbé L. Jaud, Vie des Saints pour tous les jours de l’année, Tours, Mame, 1950.

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