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Archive pour le mot-clef ‘miséricorde’

Discerner les signes de notre temps

vendredi 22 octobre 2021

L’Église a le droit et le devoir de faire appel au Dieu de la miséricorde « avec de grands cris » (He 5,7) : ces « grands cris » doivent caractériser l’Église de notre temps (…), un cri qui implore la miséricorde selon les nécessités de l’homme dans le monde contemporain (…) Dieu est fidèle à lui-même, à sa paternité, à son amour ! Comme les prophètes, faisons appel à l’aspect maternel de cet amour qui, comme une mère, suit chacun de ses fils, chacune des brebis perdues, et cela même s’il y avait des millions d’égarés, même si dans le monde l’iniquité prévalait sur l’honnêteté, même si l’humanité contemporaine méritait pour ses péchés un nouveau déluge, comme la génération de Noé l’a mérité jadis.

Ayons recours à l’amour paternel que le Christ nous a révélé par sa mission messianique, et qui a atteint son sommet dans sa croix, sa mort et sa résurrection. Ayons recours à Dieu par le Christ, nous souvenant des paroles du Magnificat de Marie, proclamant sa miséricorde « d’âge en âge » (Lc 1,50). Implorons la miséricorde divine pour l’âge contemporain (…) : élevons nos supplications, guidés par la foi, l’espérance et la charité que le Christ a implantées dans notre cœur.

Cette attitude est également amour envers ce Dieu que l’homme contemporain a parfois repoussé loin de lui, considéré comme étranger à lui-même, en proclamant de diverses manières qu’il est inutile. Elle est amour de Dieu, dont nous ressentons profondément combien l’homme contemporain l’offense et le refuse. C’est pourquoi nous sommes prêts à crier comme le Christ en croix : « Père, pardonne-leur ; ils ne savent pas ce qu’ils font » (Lc 23,24). Elle est en même temps amour des hommes, de tous les hommes, sans aucune exception ou discrimination, sans différence de race, de culture, de langue, de conception du monde, sans distinction entre amis et ennemis.

Saint Jean-Paul II (1920-2005)

« Ses péchés, ses nombreux péchés sont pardonnés. »

jeudi 16 septembre 2021

Parce que le péché existe dans ce monde que « Dieu a tant aimé qu’il a donné son Fils unique » (Jn 3,16), Dieu qui « est amour » (1Jn 4,8) ne peut se révéler autrement que comme miséricorde. Cela correspond non seulement à la vérité la plus profonde de cet amour qu’est Dieu, mais aussi à la vérité intérieure de l’homme et du monde qui est sa patrie temporaire. (…) C’est pourquoi l’Église annonce la conversion et y appelle. La conversion à Dieu consiste toujours dans la découverte de sa miséricorde, c’est-à-dire de cet amour « patient et doux » (cf 1Co 13,4) comme l’est Dieu Créateur et Père : l’amour auquel « le Dieu et Père de notre Seigneur Jésus Christ » (2Co 1,3) est fidèle jusqu’à ses conséquences extrêmes dans l’histoire de l’alliance avec l’homme : jusqu’à la croix, la mort et la résurrection de son Fils. La conversion à Dieu est toujours le fruit du retour au Père « riche en miséricorde » (Ep 2,4).

La connaissance authentique du Dieu de la miséricorde, Dieu de l’amour bienveillant, est une force de conversion constante et inépuisable, non seulement comme acte intérieur d’un instant, mais aussi comme disposition permanente, comme état d’âme. Ceux qui arrivent à connaître Dieu ainsi, ceux qui le voient ainsi, ne peuvent pas vivre autrement qu’en se convertissant à lui continuellement. Ils vivent donc « en état de conversion » ; et c’est cet état qui constitue la composante la plus profonde du pèlerinage de tout homme sur la terre « en état de cheminement ».

Il est évident que l’Église professe la miséricorde de Dieu révélée dans le Christ crucifié et ressuscité non seulement par les paroles de son enseignement, mais surtout par la pulsation la plus intense de la vie de tout le peuple de Dieu. Grâce à ce témoignage de vie, l’Église accomplit sa mission propre de Peuple de Dieu, mission qui participe à la mission messianique du Christ lui-même et qui, en un certain sens, la continue.

Saint Jean-Paul II (1920-2005)

 

 

« Ne devais-tu pas avoir pitié de ton compagnon, comme moi-même j’ai eu pitié de toi ? »

jeudi 12 août 2021

Je désire me transformer tout entière en ta miséricorde et être ainsi un vivant reflet de toi, ô Seigneur ; que le plus grand des attributs divins, ton insondable miséricorde, passe par mon âme et mon cœur sur le prochain.

Aide-moi, Seigneur, pour que mes yeux soient miséricordieux, pour que je ne soupçonne jamais ni ne juge d’après les apparences extérieures, mais que je discerne la beauté dans l’âme de mon prochain et que je lui vienne en aide.

Aide-moi, Seigneur, pour que mon oreille soit miséricordieuse, afin que je me penche sur les besoins de mon prochain et ne reste pas indifférente à ses douleurs ni à ses plaintes.

Aide-moi, Seigneur, pour que ma langue soit miséricordieuse, afin que je ne dise jamais de mal de mon prochain, mais que j’aie pour chacun un mot de consolation et de pardon.

Aide-moi, Seigneur, pour que mes mains soient miséricordieuses et remplies de bonnes actions, afin que je sache faire du bien à mon prochain et prendre sur moi les tâches les plus lourdes et les plus déplaisantes.

Aide-moi, Seigneur, pour que mes pieds soient miséricordieux, pour me hâter au secours de mon prochain, en dominant ma propre fatigue et ma lassitude. Mon véritable repos est de rendre service à mon prochain.

Aide-moi, Seigneur, pour que mon cœur soit miséricordieux, afin que je ressente toutes les souffrances de mon prochain. Je ne refuserai mon cœur à personne. Je fréquenterai sincèrement même ceux qui, je le sais, vont abuser de ma bonté, et moi, je m’enfermerai dans le Cœur très miséricordieux de Jésus. Je tairai mes propres souffrances. Que ta miséricorde repose en moi, ô mon Seigneur.

C’est toi qui m’ordonnes de m’exercer aux trois degrés de la miséricorde ; le premier : l’acte miséricordieux — quel qu’il soit ; le second : la parole miséricordieuse — si je ne peux pas aider par l’action, j’aiderai par la parole ; le troisième — c’est la prière. Si je ne peux pas témoigner la miséricorde ni par l’action, ni par la parole, je le pourrai toujours par la prière. J’envoie ma prière même là où je ne puis aller physiquement.

Ô mon Jésus, transforme-moi en toi, car tu peux tout.

Sainte Faustine Kowalska (1905-1938)

 

 

« Ils se sont convertis. »

lundi 19 juillet 2021

Méditons sur les Ninivites (…), écoutons ce qu’ils ont fait. Après la proclamation effrayante que Jonas a faite devant ce peuple glouton et ivrogne (…), comme des ouvriers habiles, ils se sont empressés de consolider la cité, que leurs mauvaises actions avaient ébranlée, en prenant pour fondation un rocher sûr (…) : le repentir.

Ayant lavé sa souillure dans des flots de larmes, ils ont orné leur ville de leur prière, et Ninive convertie a plu au Miséricordieux. Car elle a présenté aussitôt la beauté de son cœur à « celui qui sonde les cœurs » (Ps 7,10), (…) ; frottée de l’huile des bonnes œuvres, parfumée de jeûne, elle est retournée à Celui qui l’aime (…), et il a embrassé son repentir.

Son roi, un homme sage (…), a préparé les bêtes et les troupeaux comme pour les apporter en dot, disant : « Je t’offre tout, mon Dieu, mon Sauveur : réconcilie seulement, fais rentrer en grâce celle qui s’est prostituée, qui a trahi (…) ta pureté : car voici que, dans son amour, elle t’offre comme un présent son repentir. (…)

« Si moi, le roi souverain, j’ai péché, frappe-moi seul et prends en pitié tous les autres. Mais si nous avons tous failli, écoute la voix de tous. (…) Que ton secours vienne sur nous, et toute crainte sera dissipée. Rien ne nous effrayera, si tu reçois ce que nous t’offrons : notre repentir. (…)

« Ninive, la rebelle, se jette à tes pieds, et moi, roi misérable et ton misérable serviteur, puisque je suis indigne du trône, je m’assieds sur de la cendre (Jon 3,6). Puisque j’ai insulté la couronne, je répands la poussière sur ma tête. Puisque je ne mérite pas la pourpre, j’ai revêtu un sac et j’ai éclaté en lamentations. Ne me méprise donc pas, jette un regard sur nous, mon Sauveur, et accueille notre repentir » (…)

Fils de l’Unique, ô Dieu unique, toi qui fais la volonté de ceux qui t’aiment, protège-les dans ta miséricorde. (…) Comme jadis tu as eu pitié des Ninivites (…), aujourd’hui affranchis du jugement ceux qui te chantent ; et accorde-moi le pardon en récompense de ma confession. (…) Puisque je n’ai pas d’œuvres dignes de ta gloire, mon Sauveur, sauve-moi au moins pour mes paroles de contrition, toi qui aimes le repentir.

Saint Romanos le Mélode (?-v. 560)

 

 

Le mardi saint

mardi 30 mars 2021

Pierre a renié une première fois et n’a pas pleuré, parce que le Seigneur ne l’avait pas regardé. Il a renié une seconde fois, et il n’a pas pleuré, parce que le Seigneur ne l’avait pas encore regardé. Il a renié une troisième fois, Jésus l’a regardé, et il a pleuré, très amèrement (Lc 22,62). Regarde-nous, Seigneur Jésus, pour que nous sachions pleurer notre péché. Cela montre que même la chute des saints peut être utile. Le reniement de Pierre ne m’a pas fait tort ; au contraire, à son repentir, j’ai gagné : j’ai appris à me garder d’un entourage infidèle (…)

Pierre a donc pleuré, et très amèrement ; il a pleuré pour arriver à laver sa faute par des larmes. Vous aussi, si vous voulez obtenir le pardon, effacez votre faute par les larmes ; au moment même, sur l’heure, le Christ vous regarde. S’il vous survient quelque chute, lui, témoin présent à votre vie secrète, vous regarde pour vous rappeler et vous faire avouer votre erreur. Faites alors comme Pierre, qui dit ailleurs par trois fois : « Seigneur, tu sais que je t’aime » (Jn 21,15). Il a renié trois fois, trois fois aussi il confesse ; mais il a renié dans la nuit, et il confesse au grand jour.

Tout cela est écrit pour nous faire comprendre que personne ne doit se vanter. Si Pierre est tombé pour avoir dit : « Même si d’autres viennent à trébucher, moi je ne tomberai pas » (Mt 26,33), quel autre serait en droit de compter sur soi-même ? (…) D’où est-ce que je te rappellerai, Pierre, pour m’apprendre tes pensées quand tu pleurais ? Du ciel où tu as déjà pris place parmi les chœurs des anges, ou encore du tombeau ? Car la mort, d’où le Seigneur est ressuscité, ne te répugne pas à ton tour. Enseigne-nous à quoi t’ont servi tes larmes. Mais tu l’as enseigné bien vite : car étant tombé avant de pleurer, tes larmes t’ont fait choisir pour conduire les autres, toi qui, d’abord, n’avais pas su te conduire toi-même.

Saint Ambroise (v. 340-397)

 

 

« Moi non plus, je ne te condamne pas. »

lundi 22 mars 2021

Un psaume dit : « Instruisez-vous, juges de la terre » (Ps 2,10). Ceux qui jugent la terre sont les rois, les gouverneurs, les princes, les juges proprement dits. (…) Qu’ils s’instruisent, car il s’agit de la terre qui juge la terre, mais elle doit craindre celui qui est au ciel. Ils jugent leur égal : un homme juge un homme, un mortel un mortel, un pécheur un pécheur. Si notre Seigneur faisait retentir au milieu de ces juges cette sentence divine : « Que celui qui est sans péché lui jette la première pierre », est-ce que tous ceux qui jugent la terre ne seraient pas saisis de tremblement ?

Aux pharisiens qui, pour le tenter, lui avaient amené une femme surprise en adultère (…) Jésus a dit : « Vous voulez lapider cette femme comme la Loi le prescrit. Eh bien, que celui d’entre vous qui est sans péché lui jette la première pierre ». Pendant qu’ils le questionnaient, il écrivait sur la terre, pour « instruire la terre » ; mais quand il leur a donné cette réponse, il a levé les yeux, « il a regardé la terre et elle a tremblé » (Ps 103,32). Les pharisiens, confus et tremblants, s’en vont l’un après l’autre. (…)

La pécheresse reste seule avec le Sauveur : la malade avec le médecin, la grande misère avec la grande miséricorde. Regardant cette femme, Jésus lui dit : « Personne ne t’a condamnée ? — Personne, Seigneur » (…) Mais elle reste devant un juge qui est sans péché. « Personne ne t’a condamnée ? — Personne, Seigneur, et si toi-même tu ne me condamnes pas, je suis en sûreté ». Silencieusement, le Seigneur répond à cette inquiétude : « Moi non plus, je ne te condamne pas. (…) La voix de leur conscience a empêché tes accusateurs de te punir ; la miséricorde m’incite à venir à ton secours ». Méditez ces vérités, et « instruisez-vous, juges de la terre ».

Saint Augustin (354-430)

 

 

“Prends patience envers moi, et je te rembourserai tout.”

mardi 9 mars 2021

Ô Dieu de grande miséricorde, Bonté infinie, voilà qu’aujourd’hui l’humanité tout entière appelle de l’abîme de sa misère ta miséricorde, ta pitié, ô Dieu ; et elle appelle avec la voix puissante de la misère. Dieu bienveillant, ne rejette pas les prières des exilés de cette terre. Ô Seigneur, Bonté inconcevable, tu connais à fond notre misère et tu sais que nous ne pourrions pas de nos propres forces nous élever jusqu’à toi. C’est pourquoi, nous t’en supplions, devance-nous de ta grâce et augmente sans cesse en nous ta miséricorde, afin que nous accomplissions fidèlement ta sainte volonté durant toute notre vie, ainsi qu’à l’heure de notre mort. Que la toute-puissance de ta miséricorde nous abrite des attaques des ennemis de notre salut, afin que nous attendions avec confiance, comme tes enfants, ta venue dernière, dont le jour est connu de toi seul. Et nous, nous attendons à recevoir tout ce qui nous est promis par Jésus, malgré toute notre misère, car Jésus est notre espérance ; par son cœur miséricordieux nous passons comme par les portes ouvertes du ciel.

Sainte Faustine Kowalska (1905-1938)

 

 

Les sentiments du Fils prodigue

samedi 6 mars 2021

Qu’est-ce que la componction ? C’est une disposition de l’âme qui fait que celle-ci demeure dans un état de contrition habituelle. (…)

Voyez l’enfant prodigue à son retour au foyer paternel. Nous le figurons-nous, après la rentrée, prenant des airs insouciants et des allures dégagées, comme s’il avait été toujours fidèle ? Oh, non ! Vous me direz : « Son père ne lui a-t-il pas tout pardonné ? » Certainement, il a reçu son fils les bras ouverts; il ne lui a pas dit : « Vous êtes misérable », non, il l’a serré sur son cœur. Et le retour de ce fils procure même au père une telle joie que celui-ci prépare pour le repenti un grand festin. Tout est oublié, tout est pardonné. Cette conduite du père du prodigue est l’image de la miséricorde de notre Père céleste.

Mais lui, l’enfant pardonné, conserve les sentiments et l’attitude qu’il avait quand il s’est jeté repentant aux pieds de son père : « Père, j’ai péché contre vous, je ne suis plus digne d’être appelé votre fils ; traitez-moi comme le dernier de vos serviteurs ». Soyons certains que, pendant toutes les réjouissances par lesquelles on célébrait son retour, ce sont là les dispositions qui dominaient dans son âme. Et si plus tard la contrition y a diminué d’intensité, jamais ce sentiment ne s’en est effacé tout à fait, même après que l’enfant eut repris pour toujours au foyer paternel sa place de jadis. Que de fois il a dû dire à son père : « Vous m’avez tout pardonné, je le sais, mais mon cœur ne se lassera pas de répéter avec gratitude, combien il a de regret de vous avoir offensé, combien il veut racheter par une plus grande fidélité les heures perdues et l’oubli qu’il a fait de vous ».

Tel doit être le sentiment d’une âme qui a offensé Dieu (…). La componction du cœur rend l’âme ferme dans l’horreur du mal et l’amour de Dieu.

Bienheureux Columba Marmion (1858-1923)

 

 

« Soyez miséricordieux comme votre Père est miséricordieux. » (Lc 6, 36)

lundi 1 mars 2021

Être miséricordieux semblerait n’être pas un métier de tout repos.
C’est bien assez souffrir de ses misères sans avoir encore à souffrir la peine de ceux que nous rencontrons.
Notre cœur s’y refuserait s’il y avait d’autres moyens pour obtenir miséricorde.
Ne nous plaignons donc pas trop si nous avons souvent les larmes dans les yeux en croisant sur le chemin, tant de douleurs.
C’est par elles que nous savons ce qu’est la tendresse de Dieu…

Comme il faut des creusets solides pour porter le métal fondu,
tout possédé et travaillé par le feu,
il faut à Dieu des cœurs solides où puissent cohabiter, à l’aise,
nos sept misères en quête de guérison et l’éternelle miséricorde en mal de rédemption.

Et si notre cœur est souvent dégoûté de toucher de si près cette pâte à misère dont il ne sait jamais si elle est lui-même ou autrui, pour rien au monde il ne voudrait changer de tâche,
car il trouve sa joie à voisiner avec cet inlassable feu
qui démontre indéfiniment la dilection de Dieu.

Et nous avons si bien pris l’habitude de cette présence de feu,
que nous allons, spontanément, chercher tout ce qui peut lui permettre de brûler,
tout ce qui est petit et faible,
tout ce qui geint et pâtit,
tout ce qui pèche et rampe et tombe,
tout ce qui a besoin d’être guéri.
Et nous donnons en communion à ce feu qui brûle en nous tous ces gens douloureux que drainent nos rencontres, pour qu’il les touche et les guérisse.

Vénérable Madeleine Delbrêl (1904-1964)

 

 

Revenez à moi et vivez !

samedi 20 février 2021

Voulez-vous donner au Dieu qui vous aime une marque d’intime confiance dont il sera extrêmement touché ? Quand vous commettez quelque faute, n’hésitez point à courir aussitôt vous jeter à ses pieds pour lui demander pardon.

Comprenez-le bien, Dieu est si enclin à pardonner que, si les pécheurs s’obstinent à vivre loin de lui privés de la vie de sa grâce, il gémit sur leur perdition et leur fait entendre ces appels de sa tendresse : « Pourquoi voulez-vous mourir, maison d’Israël, ô mon peuple ? Revenez à moi et vivez » (cf. Ez 18, 31-32). Il promet d’accueillir l’âme fugitive, dès qu’elle vient se jeter dans ses bras : « Revenez à moi et je reviendrai à vous » (Za 1,3).

Oh ! Si les pauvres pécheurs comprenaient avec quelle bonté Notre Seigneur les attend pour leur pardonner ! « Le Seigneur attend le moment d’avoir pitié de vous » (Is 30,18). S’ils comprenaient qu’il a hâte, non de les châtier, mais de les voir convertis, afin de les embrasser et de les serrer sur son cœur ! Écoutons sa déclaration solennelle : « Par ma vie, dit le Seigneur Dieu, je ne veux pas la mort de l’impie, mais que l’impie se détourne de sa voie et qu’il vive » (Ez 33,11). (…) Enfin, Dieu l’a déclaré formellement, quand une âme se repent de l’avoir offensé, il perd jusqu’au souvenir de ses péchés : « De toutes ses iniquités je ne me souviendrai pas » (cf. Ez 18,22).

Ainsi donc, dès que vous êtes tombé en quelque faute, levez les yeux vers Dieu, offrez-lui un acte d’amour, et, confessant votre péché, comptez fermement sur son pardon.

Saint Alphonse-Marie de Liguori (1696-1787)