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Archive pour le mot-clef ‘évangile’

Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu 6,24-34.

samedi 18 juin 2016
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E-5n ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : « Nul ne peut servir deux maîtres : ou bien il haïra l’un et aimera l’autre, ou bien il s’attachera à l’un et méprisera l’autre. Vous ne pouvez pas servir à la fois Dieu et l’Argent.
C’est pourquoi je vous dis : Ne vous souciez pas, pour votre vie, de ce que vous mangerez, ni, pour votre corps, de quoi vous le vêtirez. La vie ne vaut-elle pas plus que la nourriture, et le corps plus que les vêtements ?
Regardez les oiseaux du ciel : ils ne font ni semailles ni moisson, ils n’amassent pas dans des greniers, et votre Père céleste les nourrit. Vous-mêmes, ne valez-vous pas beaucoup plus qu’eux ?
Qui d’entre vous, en se faisant du souci, peut ajouter une coudée à la longueur de sa vie ?
Et au sujet des vêtements, pourquoi se faire tant de souci ? Observez comment poussent les lis des champs : ils ne travaillent pas, ils ne filent pas.
Or je vous dis que Salomon lui-même, dans toute sa gloire, n’était pas habillé comme l’un d’entre eux.
Si Dieu donne un tel vêtement à l’herbe des champs, qui est là aujourd’hui, et qui demain sera jetée au feu, ne fera-t-il pas bien davantage pour vous, hommes de peu de foi ?
Ne vous faites donc pas tant de souci ; ne dites pas : “Qu’allons-nous manger ?” ou bien : “Qu’allons-nous boire ?” ou encore : “Avec quoi nous habiller ?”
Tout cela, les païens le recherchent. Mais votre Père céleste sait que vous en avez besoin.
Cherchez d’abord le royaume de Dieu et sa justice, et tout cela vous sera donné par surcroît.
Ne vous faites pas de souci pour demain : demain aura souci de lui-même ; à chaque jour suffit sa peine. »
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« Cherchez premièrement le royaume de Dieu et sa justice, et toutes les choses dont vous avez besoin vous seront données par-dessus »… Il est donc dit que l’on cherche le royaume de Dieu. « Que l’on cherche », ce n’est qu’un mot, mais il me semble qu’il dit bien des choses. Il veut dire… de travailler incessamment pour le royaume de Dieu, et non pas demeurer en un état lâche et arrêté, de faire attention à son intérieur pour le bien régler, mais non à l’extérieur pour s’y amuser… Cherchez Dieu en vous, car saint Augustin avoue que, pendant qu’il l’a cherché hors de lui, il ne l’a pas trouvé. Cherchez-le en votre âme, comme en sa demeure agréable ; c’est le fond où ses serviteurs qui tâchent de mettre toutes les vertus en pratique les établissent. Il faut la vie intérieure, il faut tendre là ; si on y manque, on manque à tout… Cherchons à nous rendre intérieurs… Cherchons la gloire de Dieu, cherchons le règne de Jésus Christ…
 
« Mais, [vous me direz], il y a tant de choses à faire, tant d’offices à la maison, tant d’emplois à la ville, aux champs ; travail partout ; faut-il donc laisser tout là pour ne penser qu’à Dieu ? » Non, mais il faut sanctifier ces occupations en y cherchant Dieu, et les faire pour l’y trouver plutôt que pour les voir faites. Notre Seigneur veut que devant tout nous cherchions sa gloire, son royaume, sa justice, et, pour cela, que nous fassions notre capital de la vie intérieure, de la foi, de la confiance, de l’amour, des exercices de religion…, des travaux et des peines, en la vue de Dieu, notre souverain Seigneur… Si une fois nous sommes ainsi établis en la recherche de la gloire de Dieu, nous sommes assurés que le reste suivra.
 
Saint Vincent de Paul (1581-1660), prêtre, fondateur de communautés religieuses
Entretien du 21/02/1659 (Seuil 1960, p. 547)

Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu 5,43-48.

mardi 14 juin 2016

En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : « Vous avez appris qu’il a été dit : Tu aimeras ton prochain et tu haïras ton ennemi.
Eh bien ! moi, je vous dis : Aimez vos ennemis, et priez pour ceux qui vous persécutent,
afin d’être vraiment les fils de votre Père qui est aux cieux ; car il fait lever son soleil sur les méchants et sur les bons, il fait tomber la pluie sur les justes et sur les injustes.
En effet, si vous aimez ceux qui vous aiment, quelle récompense méritez-vous ? Les publicains eux-mêmes n’en font-ils pas autant ?
Et si vous ne saluez que vos frères, que faites-vous d’extraordinaire ? Les païens eux-mêmes n’en font-ils pas autant ?
Vous donc, vous serez parfaits comme votre Père céleste est parfait. »

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« À ce signe nous reconnaissons que nous sommes en Dieu : si en lui nous sommes parfaits. » Jean veut dire ici : parfaits dans l’amour (1Jn 4,17). Quelle est la perfection de l’amour ? D’aimer nos ennemis et de les aimer à ce point qu’ils deviennent nos frères. Notre amour, en effet, ne doit pas être selon la chair. Aime donc tes ennemis en souhaitant qu’ils deviennent tes frères ; aime tes ennemis de sorte qu’ils soient appelés à entrer en communion avec toi.

Ainsi aima en effet celui qui, pendu sur la croix, disait : « Père, pardonne-leur, car ils ne savent pas ce qu’ils font » (Lc 23,34). Il voulait les arracher à la mort éternelle par une prière toute pleine de miséricorde et une puissance très forte. Nombre d’entre eux ont cru d’ailleurs, et ils ont été pardonnés d’avoir versé le sang du Christ. Ils l’avaient versé en s’acharnant contre lui ; ils l’ont bu ensuite lorsqu’ils ont cru. « À ce signe nous savons que nous sommes en lui : si en lui nous sommes parfaits. » C’est à cette perfection de l’amour des ennemis que le Seigneur nous invite lorsqu’il dit : « Soyez donc parfaits comme votre Père céleste est parfait. »

Saint Augustin (354-430), évêque d’Hippone (Afrique du Nord) et docteur de l’Église
Commentaire sur la 1ère lettre de saint Jean, n°1,9 ; SC 75 (trad. SC ,p. 134 ; Bouchet, Lectionnaire, p. 291)

 

 

 

« Comment ai-je ce bonheur que la mère de mon Seigneur vienne jusqu’à moi ? »

mardi 31 mai 2016

 

Évangile de Jésus Christ selon saint Luc 1,39-56.

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En ces jours-là, Marie se mit en route et se rendit avec empressement vers la région montagneuse, dans une ville de Judée.
Elle entra dans la maison de Zacharie et salua Élisabeth.
Or, quand Élisabeth entendit la salutation de Marie, l’enfant tressaillit en elle. Alors, Élisabeth fut remplie d’Esprit Saint,
et s’écria d’une voix forte : « Tu es bénie entre toutes les femmes, et le fruit de tes entrailles est béni.
D’où m’est-il donné que la mère de mon Seigneur vienne jusqu’à moi ?
Car, lorsque tes paroles de salutation sont parvenues à mes oreilles, l’enfant a tressailli d’allégresse en moi.
Heureuse celle qui a cru à l’accomplissement des paroles qui lui furent dites de la part du Seigneur. »
Marie dit alors : « Mon âme exalte le Seigneur,
exulte mon esprit en Dieu, mon Sauveur !
Il s’est penché sur son humble servante ; désormais tous les âges me diront bienheureuse.
Le Puissant fit pour moi des merveilles ; Saint est son nom !
Sa miséricorde s’étend d’âge en âge sur ceux qui le craignent.
Déployant la force de son bras, il disperse les superbes.
Il renverse les puissants de leurs trônes, il élève les humbles.
Il comble de biens les affamés, renvoie les riches les mains vides.
Il relève Israël son serviteur, il se souvient de son amour,
de la promesse faite à nos pères, en faveur d’Abraham et sa descendance à jamais. »
Marie resta avec Élisabeth environ trois mois, puis elle s’en retourna chez elle.

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« Alors Élisabeth poussa un grand cri et dit : Bénie es-tu entre les femmes et béni le fruit de ton sein ! Comment m’est-il donné que la mère de mon Seigneur vienne à moi ? » Tu es bénie entre les femmes. Tu es le principe de leur régénération. Tu nous a ouvert le libre accès du paradis et tu as chassé nos douleurs anciennes. Non, après toi, la multitude des femmes ne souffrira plus. Les héritières d’Ève ne redouteront plus sa vieille malédiction, ni les douleurs de l’accouchement. Car Jésus Christ, le rédempteur de notre humanité, le Sauveur de toute la nature, l’Adam spirituel qui guérit les blessures de l’homme terrestre, Jésus Christ sort de tes entrailles sacrées. « Bénie es-tu entre les femmes et béni le fruit de ton sein ! »

Une homélie grecque du 4e siècle
attribuée à tort à saint Grégoire de Néocésarée, dit le Thaumaturge, no. 2 ; PG 10, 1156s (trad. Quéré, Luc commenté, DDB 1987, p. 38)

 

 

 

« Ne faites pas de la maison de mon Père une maison de trafic. » (Jn 2,16)

vendredi 27 mai 2016

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« Alors Jésus entra dans le Temple et se mit à expulser ceux qui vendaient et ceux qui achetaient. » Certains s’étonnent de la résurrection de Lazare (Jn 11,44), ils sont stupéfaits que le fils d’une veuve soit ressuscité (Lc 7,15), d’autres sont frappés par d’autres miracles. Sans aucun doute, il est admirable de rendre la vie à un corps mort. Pour ma part, je suis davantage frappé par l’évènement présent. Cet homme, fils de charpentier, un pauvre sans demeure, sans gîte où se reposer, sans armée, qui n’était ni chef ni juge — quel pouvoir l’a autorisé à… chasser une foule si nombreuse alors qu’il était seul ? Personne n’a protesté, personne n’a osé opposer de résistance, car personne n’a osé s’opposer au Fils qui réparait l’injure faite à son Père…

« Il se mit à chasser ceux qui vendaient et achetaient dans le Temple. » Si cela a été possible chez les juifs, pourquoi cela ne l’est-il pas à plus forte raison chez nous ? Si cela arrive dans le cadre de la Loi, pourquoi n’en est-il pas de même à plus forte raison dans l’Évangile ?… Le Christ, un pauvre, chasse les acheteurs et les vendeurs, qui sont riches. Celui qui vend est jeté au même titre que celui qui achète. Que personne ne dise : « Moi, j’offre tout ce que je possède, je fais des offrandes aux prêtres, comme Dieu l’a ordonné ». Dans un passage de Matthieu, nous lisons ceci : « Vous avez reçu gratuitement, donnez gratuitement » (Mt 10,8). La grâce de Dieu ne se vend pas, elle se donne.

Saint Jérôme (347-420), prêtre, traducteur de la Bible, docteur de l’Église
Homélies sur l’évangile de Marc, n°9 (trad. Marc commenté, DDB 1986, p. 87s)

 

 

 

 

Évangile de Jésus Christ selon saint Marc 10,46b-52.

jeudi 26 mai 2016

m_jésus et ses disciples arrivent à Jéricho. Et tandis que Jésus sortait de Jéricho avec ses disciples et une foule nombreuse, le fils de Timée, Bartimée, un aveugle qui mendiait, était assis au bord du chemin.
Quand il entendit que c’était Jésus de Nazareth, il se mit à crier : « Fils de David, Jésus, prends pitié de moi ! »
Beaucoup de gens le rabrouaient pour le faire taire, mais il criait de plus belle : « Fils de David, prends pitié de moi ! »
Jésus s’arrête et dit : « Appelez-le. » On appelle donc l’aveugle, et on lui dit : « Confiance, lève-toi ; il t’appelle. »
L’aveugle jeta son manteau, bondit et courut vers Jésus.
Prenant la parole, Jésus lui dit : « Que veux-tu que je fasse pour toi ? » L’aveugle lui dit : « Rabbouni, que je retrouve la vue ! »
Et Jésus lui dit : « Va, ta foi t’a sauvé. » Aussitôt l’homme retrouva la vue, et il suivait Jésus sur le chemin.

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L’Écriture nous représente avec raison cet aveugle assis au bord du chemin et demandant l’aumône, car la Vérité a dit elle-même : « Je suis la voie » (Jn 14,6). Ainsi, quiconque ignore la clarté de la lumière éternelle est aveugle.

S’il croit déjà au Rédempteur, il est assis au bord du chemin. S’il croit déjà, mais néglige de demander que lui soit donnée la lumière éternelle et s’il néglige de prier, cet aveugle peut être assis au bord du chemin, mais il ne demande pas l’aumône. Mais s’il croit, s’il connaît l’aveuglement de son cœur et prie afin de recevoir la lumière de la vérité, alors il est bien cet aveugle assis au bord du chemin et qui demande aussi l’aumône.

Celui donc qui reconnaît les ténèbres de son aveuglement et ressent la privation de la lumière éternelle, qu’il crie au fond de son cœur, qu’il crie de toute son âme : « Jésus, Fils de David, aie pitié de moi ! »

Saint Grégoire le Grand (v. 540-604), pape et docteur de l’Église
Homélies sur les évangiles, n°2 (trad. Tissot, Les Pères nous parlent, 1954, p. 190)

 

 

Le Jeune homme riche

lundi 23 mai 2016

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Mes chers frères,

Le texte de l’Évangile d’aujourd’hui est intitulé « Le jeune homme riche »

Un jeune homme, nous dit Mathieu, s’approcha de Jésus et lui demanda « Que dois-je faire de bon pour avoir la vie éternelle ? »

Au départ il est plein de mérite et montre de l’intérêt pour les choses spirituelles. Il se soucie de son avenir. Il ne ressemble en rien aux jeunes gens de son âge qui ne pensent qu’aux distractions, aux joies éphémères et à la débauche. Et lorsqu’il apprend de la bouche du Maître la réponse selon laquelle pour entrer dans la vie éternelle il n’a rien d’autre à faire qu’à observer les commandements, très vite, avec anxiété, mais bien disposé à la connaître, il demande : « Quels sont ces commandements ? » Et jésus lui répond : Tu ne tueras point ; tu ne commettras point d’adultère ; tu ne déroberas point ; tu ne diras point de faux témoignage ; honore ton père et ta mère ; et tu aimeras ton prochain comme toi-même. »

Tous ces commandements et même le dernier qui est admirable et si difficile à pratiquer, le jeune homme a la sensation qu’il les observe tous, avec foi et justesse.

Il répond au maître divin que ces commandements-là il les observe tous depuis sa plus tendre enfance. Mais il comprend qu’il lui manque encore quelque chose qui lui échappe. Il demande donc à Jésus : « Que me manque-t-il encore ? » et Jésus lui dit « Si tu veux être parfait, va, vends ce que tu possèdes, donne-le aux pauvres, et tu auras un trésor dans le ciel. Puis viens, et suis-moi. » Il s’adresse au jeune homme non pas comme il s’adresserait à un homme quelconque mais comme à quelqu’un qui désire accéder aux plus hautes vertus et exceller dans la piété.

Mais après avoir entendu ces paroles, le visage du jeune homme s’assombrit et il s’en va tout triste car il avait de grands biens et une grande fortune.

Ce que lui demandait le Christ était infaisable pour lui, c’est pourquoi il considéra qu’il était inutile de poursuivre la discussion.

Jésus dit à ses disciples : « Je vous le dis en vérité, un riche entrera difficilement dans le royaume des cieux. Je vous le dis encore, il est plus facile à un chameau de passer par le trou d’une aiguille qu’à un riche d’entrer dans le royaume de Dieu. »

Parole redoutable, qui déconcerta et bouleversa les disciples. Alors spontanément les disciples dirent : « Qui peut donc être sauvé ? »

Soyez attentifs mes frères, à cette question, ce doute des disciples. À première vue elle n’est pas justifiée puisque le Christ leur a dit qu’il était difficile aux riches d’être sauvés or les riches sont peu nombreux ; ce sont les pauvres qui existent en plus grand nombre.

Ces riches ce ne sont pas seulement ceux qui ont beaucoup d’argent, de beaux vêtements, des voitures etc. Il existe toutes sortes de richesses. Par exemple la santé constitue une richesse, il y a la richesse intellectuelle, la beauté physique, et les capacités et les aptitudes de chacun sont autant de richesses. Toutes ces choses font que ceux qui les possèdent, leur accordent une grande importance et ce faisant, risquent d’en devenir esclaves et d’en oublier les choses précieuses et impérissables concernant l’éternité.

C’est ainsi mes chers frères, que nous entrons tous dans la catégorie des riches dont parle le Seigneur. Chacun de nous a en lui quelque chose qu’il apprécie particulièrement et qui l’attire vers le monde terrestre. Chacun d’entre nous, peut très bien faire partie des riches qui entreront difficilement dans le Royaume de Dieu, car ils sont liés, attachés aux bien terrestres.

Mais le Christ a donné aussi une autre réponse aux disciples, pour ce qui concerne l’entrée au Royaume des Cieux ; une réponse plus agréable et consolatrice qui est la suivante :

« Aux hommes cela est impossible, mais à Dieu tout est possible ».

La nature humaine, chers chrétiens, a tendance à s’attacher aux choses périssables et terrestres. Mais la grâce est si forte, et si merveilleuse, qu’elle arrive à en vaincre la faiblesse.

C’est cette grâce qui permet à chacun de se libérer de son attachement aux choses terrestres. Mais la grâce de Dieu est si forte, et si merveilleuse, qu’elle arrive à en vaincre la faiblesse.

C’est cette grâce qui permet à chacun de se libérer de son attachement aux choses terrestres, et de chercher à conquérir les désirs célestes de tout son cœur et de toute son âme.

Il suffit de demander à Dieu de nous accorder sa grâce, son aide et son soutien.

Le meilleur et unique enseignement que nous retiendrons de l’Évangile d’aujourd’hui, c’est le fait que nous ne pouvons nous sauver nous-mêmes, sanas la grâce de Dieu.

Si le jeune homme de l’Évangile, que nous avons entendu aujourd’hui, avait demandé l’aide du Christ, au lieu de s’en aller, son espérance et son désir de gagner la vie éternelle auraient été entendus.

Alors aurait eu lieu le miracle, qui aurait permis à un autre riche d’entrer dans la vie éternelle comme tant d’autres y sont rentrés et y rentreront après lui.

« Ce qui est impossible aux hommes est possible à Dieu »

Amen

 

Homélie prononcée par Père Panagiotis

 

 

 

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean 17,11b-19.

mercredi 11 mai 2016

Printn ce temps-là, les yeux levés au ciel, Jésus priait ainsi : « Père saint, garde mes disciples unis dans ton nom, le nom que tu m’as donné, pour qu’ils soient un, comme nous-mêmes.
Quand j’étais avec eux, je les gardais unis dans ton nom, le nom que tu m’as donné. J’ai veillé sur eux, et aucun ne s’est perdu, sauf celui qui s’en va à sa perte de sorte que l’Écriture soit accomplie.
Et maintenant que je viens à toi, je parle ainsi, dans le monde, pour qu’ils aient en eux ma joie, et qu’ils en soient comblés.
Moi, je leur ai donné ta parole, et le monde les a pris en haine parce qu’ils n’appartiennent pas au monde, de même que moi je n’appartiens pas au monde.
Je ne prie pas pour que tu les retires du monde, mais pour que tu les gardes du Mauvais.
Ils n’appartiennent pas au monde, de même que moi, je n’appartiens pas au monde.
Sanctifie-les dans la vérité : ta parole est vérité.
De même que tu m’as envoyé dans le monde, moi aussi, je les ai envoyés dans le monde.
Et pour eux je me sanctifie moi-même, afin qu’ils soient, eux aussi, sanctifiés dans la vérité.

 

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Ayant dit à son Père : « Désormais, je ne suis plus dans le monde… ; moi, je viens vers toi » (Jn 17,11), notre Seigneur recommande à son Père ceux qui allaient être privés de sa présence physique : « Père saint, garde en ton nom ceux que tu m’as donnés ». En tant qu’homme Jésus prie Dieu pour les disciples qu’il a reçus de Dieu. Mais attention à la suite : « Pour qu’ils soient un comme nous ». Il ne dit pas : Pour qu’ils soient un avec nous, ou : Pour que nous ne soyons, eux et nous, qu’une seule chose, comme nous sommes un, mais il dit : « Pour qu’ils soient un comme nous ». Qu’ils soient un dans leur nature, comme nous sommes un dans la nôtre. Ces paroles, pour être vraies, exigent que Jésus ait parlé comme ayant la même nature divine que son Père, comme il le dit ailleurs : « Mon Père et moi, nous sommes un » (Jn 10,30). Selon sa nature humaine, il avait dit : « Mon Père est plus grand que moi » (Jn 14,28), mais comme en lui Dieu et l’homme ne font qu’une seule et même personne, nous comprenons qu’il est homme parce qu’il prie, et nous comprenons qu’il est Dieu parce qu’il ne fait qu’un avec celui qu’il prie…

« Et maintenant que je viens à toi, je dis ces choses dans ce monde, pour qu’ils aient en eux ma joie en sa plénitude ». Il n’avait pas encore quitté le monde, il y était toujours, mais puisqu’il allait bientôt le quitter, il n’y était pour ainsi dire déjà plus. Mais quelle est cette joie dont il veut que ses disciples soient comblés ? Il l’a déjà expliqué plus haut, quand il a dit : « Pour qu’ils soient un comme nous ». Cette joie qui est la sienne et qu’il leur a donnée, il leur en prédit l’accomplissement parfait, et c’est pour cela qu’il en parle « dans le monde ». Cette joie, c’est la paix et le bonheur du monde à venir ; pour l’obtenir, il nous faut vivre dans ce monde-ci dans la modération, la justice et la piété.

Saint Augustin (354-430), évêque d’Hippone (Afrique du Nord) et docteur de l’Église
Sermons sur l’évangile de Jean, n°107

 

 

 

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean 17,1-11a.

mardi 10 mai 2016

letter-en ce temps-là, Jésus leva les yeux au ciel et dit : « Père, l’heure est venue. Glorifie ton Fils afin que le Fils te glorifie.
Ainsi, comme tu lui as donné pouvoir sur tout être de chair, il donnera la vie éternelle à tous ceux que tu lui as donnés.
Or, la vie éternelle, c’est qu’ils te connaissent, toi le seul vrai Dieu, et celui que tu as envoyé, Jésus Christ.
Moi, je t’ai glorifié sur la terre en accomplissant l’œuvre que tu m’avais donnée à faire.
Et maintenant, glorifie-moi auprès de toi, Père, de la gloire que j’avais auprès de toi avant que le monde existe.
J’ai manifesté ton nom aux hommes que tu as pris dans le monde pour me les donner. Ils étaient à toi, tu me les as donnés, et ils ont gardé ta parole.
Maintenant, ils ont reconnu que tout ce que tu m’as donné vient de toi,
car je leur ai donné les paroles que tu m’avais données : ils les ont reçues, ils ont vraiment reconnu que je suis sorti de toi, et ils ont cru que tu m’as envoyé.
Moi, je prie pour eux ; ce n’est pas pour le monde que je prie, mais pour ceux que tu m’as donnés, car ils sont à toi.
Tout ce qui est à moi est à toi, et ce qui est à toi est à moi ; et je suis glorifié en eux.
Désormais, je ne suis plus dans le monde ; eux, ils sont dans le monde, et moi, je viens vers toi.»

 

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Le Seigneur a prononcé cette prière la veille de sa Passion. Mais il n’est pas hors de propos de l’appliquer au jour de l’Ascension, au moment où il allait quitter définitivement ses « petits enfants » (Jn 13,33), qu’il confiait à son Père. Lui, qui au ciel enseigne et dirige la multitude des anges qu’il a créés, s’était attaché sur la terre un « petit troupeau » (Lc 12,32) de disciples pour les instruire tandis qu’il était présent dans la chair, jusqu’au moment où, leur cœur s’étant élargi, ils pourraient être conduits par l’Esprit. Il aimait ces tout-petits d’un amour digne de sa grandeur. Il les avait détachés de l’amour de ce monde ; il les voyait renoncer à tout espoir d’ici-bas et ne dépendre que de lui seul. Cependant tant qu’il vivait avec eux dans son corps, il ne leur a pas prodigué à la légère les marques de son affection : il s’est montré avec eux plus ferme que tendre, comme il convient à un maître et à un père.

Mais lorsque le moment est venu de les quitter, il semble vaincu par la tendre affection qu’il leur portait, et il ne peut plus leur dissimuler l’immensité de sa douce bonté… D’où ces mots : « Comme il avait aimé les siens qui étaient dans le monde, il les aima jusqu’au bout » (Jn 13,1). Car il a répandu alors en quelque sorte toute la force de son amour pour ses amis avant de se répandre lui-même comme de l’eau pour ses ennemis (Ps 21,15). Il leur a livré le sacrement de son corps et de son sang et leur a prescrit de le célébrer. Je ne sais pas ce qu’il faut admirer le plus : sa puissance ou sa charité, lorsqu’il a inventé cette nouvelle manière de demeurer avec eux pour les consoler de son départ.

Bienheureux Guerric d’Igny (v. 1080-1157), abbé cistercien
Sermon pour l’Ascension, 1-2 : PL 185, 153-155 (trad. Orval rev. ; cf SC 202, p. 273).

 

 

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean 16,29-33.

lundi 9 mai 2016

En ce temps-là, les disciples de Jésus lui dirent : « Voici que tu parles ouvertement et non plus en images.
Maintenant nous savons que tu sais toutes choses, et tu n’as pas besoin qu’on t’interroge : voilà pourquoi nous croyons que tu es sorti de Dieu. »
Jésus leur répondit : « Maintenant vous croyez !
Voici que l’heure vient – déjà elle est venue – où vous serez dispersés chacun de son côté, et vous me laisserez seul ; mais je ne suis pas seul, puisque le Père est avec moi.
Je vous ai parlé ainsi, afin qu’en moi vous ayez la paix. Dans le monde, vous avez à souffrir, mais courage ! Moi, je suis vainqueur du monde. »

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« Seigneur, depuis les jours de ma jeunesse, mon esprit a cherché un je ne sais quoi, avec une soif impatiente. Qu’était-ce donc, Seigneur ? Je ne l’ai pas encore parfaitement saisi. Voici bien des années que je le désire ardemment et je n’ai pas encore pu le saisir… Et pourtant c’est bien cela qui attire mon cœur et mon âme, et sans quoi je ne peux pas m’établir en une paix véritable.

Seigneur, je voulais chercher mon bonheur dans les créatures de ce monde, comme je voyais tant de gens faire autour de moi. Mais plus je cherchais, moins je trouvais ; plus je m’approchais, plus je m’éloignais. Car toute chose me disait : « Je ne suis pas ce que tu cherches ». Est-ce donc toi, Seigneur, que j’ai si longtemps cherché ? Est-ce donc vers toi que l’attrait de mon cœur toujours et sans cesse luttait ? Pourquoi alors ne t’es-tu pas montré à moi ? Comment as-tu pu si longtemps différer cette rencontre ? En combien de chemins harassants ne me suis-je pas embourbé ? Car il est vraiment heureux l’homme que tu préviens avec tant d’amour ; tu ne le laisses pas en repos jusqu’à ce qu’il cherche son repos en toi seul.

Bienheureux Henri Suso (v. 1295-1366), dominicain
Le Livre de la Sagesse éternelle (trad Ancelet-Hustache ; cf. Bouchet, Lectionnaire, p. 389)

 

 

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean 14,6-14.

mardi 3 mai 2016

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Jésus lui répond : « Moi, je suis le Chemin, la Vérité et la Vie ; personne ne va vers le Père sans passer par moi. »
Puisque vous me connaissez, vous connaîtrez aussi mon Père. Dès maintenant vous le connaissez, et vous l’avez vu. »
Philippe lui dit : « Seigneur, montre-nous le Père ; cela nous suffit. »
Jésus lui répond : « Il y a si longtemps que je suis avec vous, et tu ne me connais pas, Philippe ! Celui qui m’a vu a vu le Père. Comment peux-tu dire : “Montre-nous le Père” ?
Tu ne crois donc pas que je suis dans le Père et que le Père est en moi ! Les paroles que je vous dis, je ne les dis pas de moi-même ; le Père qui demeure en moi fait ses propres œuvres.
Croyez-moi : je suis dans le Père, et le Père est en moi ; si vous ne me croyez pas, croyez du moins à cause des œuvres elles-mêmes.
Amen, amen, je vous le dis : celui qui croit en moi fera les œuvres que je fais. Il en fera même de plus grandes, parce que je pars vers le Père,
et tout ce que vous demanderez en mon nom, je le ferai, afin que le Père soit glorifié dans le Fils.
Quand vous me demanderez quelque chose en mon nom, moi, je le ferai. »