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Archive pour le mot-clef ‘baptême’

« Alors le ciel s’ouvrit. L’Esprit Saint descendit sur Jésus. »

dimanche 10 janvier 2016

theophanieSi l’on dit que le Christ a reçu le Saint Esprit, c’est en tant qu’il s’est fait homme et en tant qu’il convenait à l’homme de le recevoir. Sans doute, il est le Fils de Dieu le Père et engendré de sa substance, et cela avant l’Incarnation et même avant tous les siècles. Malgré cela, il n’éprouve aucune tristesse à entendre le Père lui dire, maintenant qu’il s’est fait homme : « Tu es mon Fils ; moi, aujourd’hui, je t’ai engendré ».

Celui qui était Dieu, engendré par lui avant les siècles, le Père dit qu’il est engendré aujourd’hui ; cela signifie qu’il nous accueille en lui comme des fils adoptifs, car toute l’humanité était contenue dans le Christ en tant qu’il était homme. En ce sens on dit que le Père, alors que son Fils possédait déjà son Esprit, le lui donne de nouveau, de telle sorte que nous recevions le don de l’Esprit en lui. Le Christ n’a pas reçu l’Esprit Saint pour lui-même, mais plutôt pour nous, qui étions en lui. Car c’est par lui que nous parviennent tous les biens.

Saint Cyrille d’Alexandrie (380-444), évêque et docteur de l’Église
Commentaire sur l’évangile de Jean 5,2 (trad. Pusey I, 691-693)

 

 

 

Fête des saints Innocents, martyrs

lundi 28 décembre 2015
«La Vierge à l'Enfant entourée des saints Innocents», huile sur bois  (Hauteur. 138 cm ; largeur. 100 cm) de Pierre Paul Rubens. – Œuvre executée vers 1618, appartenant au musée du Louvre (Paris). - Ref. Nº  INV 1763, photographiée lors de l’exposition temporaire « Rubens et son Temps » au musée du Louvre-Lens.

«La Vierge à l’Enfant entourée des saints Innocents», huile sur bois (Hauteur. 138 cm ; largeur. 100 cm) de Pierre Paul Rubens. – Œuvre executée vers 1618, appartenant au musée du Louvre (Paris). – Ref. Nº INV 1763, photographiée lors de l’exposition temporaire « Rubens et son Temps » au musée du Louvre-Lens.

Il est bien juste que nous célébrions la mort de ces Saints Innocents, car elle était sainte. Quand les événements nous rapprochent du Christ, quand nous souffrons pour le Christ, c’est sûrement un privilège inexprimable –- quelle que soit la souffrance, même si sur le moment nous ne sommes pas conscients de souffrir pour lui. Les petits enfants que Jésus a pris dans ses bras ne pouvaient pas non plus comprendre sur le moment de quelle admirable condescendance ils étaient l’objet, mais cette bénédiction du Seigneur n’était-elle pas un réel privilège ? Pareillement, ce massacre des enfants de Bethléem tient lieu pour eux de sacrement ; c’était le gage de l’amour du Fils de Dieu envers ceux qui ont subi cette souffrance. Tous ceux qui l’ont approché ont souffert plus ou moins, du fait même de ce contact, comme si émanait de lui une force secrète qui purifie et qui sanctifie les âmes à travers les peines de ce monde. Tel a été le cas des Saints Innocents.

Vraiment, la présence même de Jésus tient lieu de sacrement : tous ses actes, tous ses regards, toutes ses paroles communiquent la grâce à ceux qui acceptent de les recevoir — et combien plus à ceux qui acceptent de devenir ses disciples. Dès les débuts de l’Église donc, un tel martyre a été considéré comme une forme du baptême, un vrai baptême de sang, qui a la même efficacité sacramentelle que l’eau qui régénère. Nous sommes donc invités à considérer ces petits enfants comme des martyrs et à profiter du témoignage de leur innocence.

Bienheureux John Henry Newman (1801-1890), cardinal, théologien, fondateur de l’Oratoire en Angleterre
Sermon « The Mind of Little Children » ; PPS II,6

 

 

 

« Il tient à la main la pelle à vanner. »

dimanche 13 décembre 2015

baptemeLe baptême par lequel Jésus baptise est « dans l’Esprit Saint et dans le feu ». Si tu es saint, tu seras baptisé dans l’Esprit Saint ; si tu es pécheur, tu seras plongé dans le feu. Le même baptême deviendra condamnation et feu pour les pécheurs indignes ; mais les saints, ceux qui se convertissent au Seigneur avec une foi entière, recevront la grâce du Saint Esprit et le salut.

Donc, celui dont il est dit qu’il baptise « dans l’Esprit Saint et dans le feu, tient la pelle à vanner et va nettoyer son aire à battre le blé ; il amassera le grain dans son grenier ; quant à la paille, il la brûlera au feu qui ne s’éteint pas ». Je voudrais découvrir pour quel motif notre Seigneur tient la pelle à vanner, et par quel souffle la paille légère est emportée çà et là, tandis que le blé, plus lourd, s’accumule en un seul lieu, car, si le vent ne souffle pas, on ne peut pas séparer le blé de la paille.

Je crois que le vent est le symbole des tentations qui, dans la masse mélangée des croyants, révèlent que les uns sont de la paille, les autres, du froment. Car, lorsque votre âme a été dominée par une tentation, ce n’est pas la tentation qui l’a changée en paille, mais c’est parce que vous étiez de la paille, c’est-à-dire des hommes légers et sans foi, que la tentation a dévoilé votre nature cachée. En revanche, quand vous affrontez courageusement les tentations, ce n’est pas la tentation qui vous rend fidèles et constants ; elle révèle seulement les vertus de constance et de courage qui étaient en vous, mais de façon cachée… « Je t’ai affligé et je t’ai fait sentir la faim pour manifester ce que tu avais dans le cœur » (Dt 8,2).

Origène (v. 185-253), prêtre et théologien
Homélies sur l’évangile de Luc, 26, 3-5; SC 87 (trad. Delhougne, Les Pères commentent, p. 317 rev.)

 

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Évangile de Jésus Christ selon saint Jean 3,16-21.

mercredi 15 avril 2015

En ce temps-là, Jésus disait à Nicodème : « Dieu a tellement aimé le monde qu’il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne se perde pas, mais obtienne la vie éternelle.
Car Dieu a envoyé son Fils dans le monde, non pas pour juger le monde, mais pour que, par lui, le monde soit sauvé.
Celui qui croit en lui échappe au Jugement ; celui qui ne croit pas est déjà jugé, du fait qu’il n’a pas cru au nom du Fils unique de Dieu.
Et le Jugement, le voici : la lumière est venue dans le monde, et les hommes ont préféré les ténèbres à la lumière, parce que leurs œuvres étaient mauvaises.
Celui qui fait le mal déteste la lumière : il ne vient pas à la lumière, de peur que ses œuvres ne soient dénoncées ;
mais celui qui fait la vérité vient à la lumière, pour qu’il soit manifeste que ses œuvres ont été accomplies en union avec Dieu. »

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À l’instant où nous sommes baptisés, nous sommes illuminés ; illuminés, nous devenons fils ; devenus fils, nous sommes rendus parfaits ; et rendus parfaits, nous recevons l’immortalité. « Je le dis, parole du Seigneur, vous êtes tous dieux et fils du Très-Haut ! » (Ps 81,6 ; cf Jn 10,34)

À cette action du baptême, on donne divers noms : on l’appelle grâce, illumination, bain, parachèvement. Bain, puisque nous y sommes purifiés de nos fautes ; grâce, puisque le châtiment dû pour nos péchés est levé ; illumination, puisque nous contemplons la sainte lumière de notre salut en laquelle nous pénétrons du regard les choses divines ; parachèvement, puisque rien ne manque. Que manquerait-il, en effet, à celui qui a connu Dieu ? Et comment pourrait-on appeler « grâce de Dieu » quelque chose qui ne serait pas parfait ? Car, étant lui-même parfait, Dieu ne saurait donner que des choses parfaites…

À peine donc quelqu’un est-il régénéré que, comme son nom l’indique, il a été « illuminé » : le voilà libéré des ténèbres et, du même coup, gratifié de la lumière… Nous sommes débarrassés de nos péchés, qui, comme un nuage, couvraient l’Esprit divin, et voilà l’œil de notre esprit libéré, découvert, lumineux, cet œil qui seul nous fait contempler les choses divines.

Saint Clément d’Alexandrie (150-v. 215), théologien
Le Pédagogue, 1,6 (trad. Brésard 2000 ans B )

 

 

« Naître de l’eau et de l’Esprit »

lundi 13 avril 2015

baptêmeLe saint baptême est le fondement de toute la vie chrétienne, le porche de la vie dans l’Esprit et la porte qui ouvre l’accès aux autres sacrements. Par le baptême nous sommes libérés du péché et régénérés comme enfants de Dieu, nous devenons membres du Christ et nous sommes incorporés à l’Eglise et faits participants à sa mission. « Le baptême est le sacrement de la régénération par l’eau et dans la parole. »

On l’appelle « baptême » selon le rite central par lequel il est réalisé : baptiser (en grec baptizein) signifie « plonger », « immerger » ; la « plongée » dans l’eau symbolise l’ensevelissement du catéchumène dans la mort du Christ d’où il sort par la résurrection avec lui (Rm 6,4), comme « nouvelle créature » (2Co 5,17 ;Ga 6,15). Ce sacrement est aussi appelé « le bain de la régénération et de la rénovation en l’Esprit Saint » (Tt 3,5), car il signifie et réalise cette naissance de l’eau et de l’Esprit sans laquelle « nul ne peut entrer au Royaume de Dieu » (Jn 3,5).

« Ce bain est appellé illumination, parce que ceux qui reçoivent cet enseignement [catéchétique] ont l’esprit illuminé » (St Justin). Ayant reçu dans le baptême le Verbe, « la lumière véritable qui illumine tout homme » (Jn 1, 9), le baptisé, « après avoir été illuminé » (He 10,32) est devenu « fils de lumière » (1Th 5,5), et « lumière » lui-même (Ep 5,8) : « Le baptême est le plus beau et le plus magnifique des dons de Dieu… Nous l’appelons don, grâce, onction, illumination, vêtement d’incorruptibilité, bain de régénération, sceau, et tout ce qu’il y a de plus précieux. Don, parce qu’il est conféré à ceux qui n’apportent rien ; grâce, parce qu’il est donné même à des coupables ; baptême, parce que le péché est enseveli dans l’eau ; onction, parce qu’il est sacré et royal (tels deviennent ceux qui sont oints) ; illumination, parce qu’il est lumière éclatante ; vêtement, parce qu’il voile notre honte ; bain, parce qu’il lave ; sceau, parce qu’il nous garde et qu’il est le signe de la seigneurie de Dieu. » (St Grégoire de Nazianze)

Catéchisme de l’Église catholique
§ 1213-1216

 

 

 

Fête du Baptême du Seigneur

dimanche 11 janvier 2015

Battesimo_di_Gesu_RChers frères et sœurs,

Avec la fête du Baptême de Jésus, que nous célébrons aujourd’hui, s’achève le temps liturgique de Noël. L’Enfant que les Mages étaient venus adorer de l’Orient, à Bethléem, en offrant leurs dons symboliques, nous le retrouvons maintenant adulte, au moment où il se fait baptiser dans le fleuve du Jourdain par le grand prophète Jean (cf. Mt 3, 13).

L’Évangile fait remarquer que lorsque Jésus sortit de l’eau après avoir reçu le baptême, les cieux s’ouvrirent et l’Esprit Saint descendit sur lui comme une colombe (cf. Mt 3, 16). On entendit alors une voix venue du ciel qui disait : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé; en lui j’ai mis tout mon amour » (Mt 3, 17). Ce fut sa première manifestation publique après environ trente ans de vie cachée à Nazareth. Outre Jean Baptiste, ses disciples furent également des témoins oculaires de cet événement singulier. Certains d’entre eux commencèrent à le suivre à partir de ce moment (cf. Jn 1, 35-40). Ce fut dans le même temps une christophanie et une théophanie : tout d’abord Jésus se manifesta en tant que Christ, terme grec traduisant le mot hébreu Messia, qui signifie « oint » : Il ne fut pas oint avec de l’huile à la manière des rois et des grands prêtres d’Israël, mais avec l’Esprit Saint. Dans le même temps, aux côtés du Fils de Dieu apparurent les signes de l’Esprit Saint et du Père céleste.

Quelle est la signification de cet acte que Jésus a voulu accomplir, en vainquant la résistance du Baptiste, pour obéir à la volonté du Père (cf. Mt 3, 14-15) ? Son sens profond n’apparaîtra qu’à la fin de l’existence terrestre du Christ, c’est-à-dire dans sa mort et sa résurrection. En se faisant baptiser par Jean en même temps que les pécheurs, Jésus a commencé à prendre sur lui le poids de la faute de l’humanité tout entière, comme Agneau de Dieu qui enlève le péché du monde (cf. Jn 1, 29). Une œuvre qu’Il a accomplie pleinement sur la croix, lorsqu’il a reçu également son baptême (cf. Lc 12, 50). En effet, en mourant il s’immerge dans l’amour du Père et répand l’Esprit Saint, afin que ceux qui croient en Lui puissent renaître de cette source intarissable de vie nouvelle et éternelle. Toute la mission du Christ se résume ainsi : nous baptiser dans l’Esprit Saint, pour nous libérer de l’esclavage de la mort et nous ouvrir le ciel, c’est-à-dire l’accès à la vie véritable et pleine, qui sera « une immersion toujours nouvelle dans l’immensité de l’être, tandis que nous sommes simplement comblés de joie » (Spe salvi, n. 12).

[…] prions pour tous les chrétiens afin qu’ils comprennent toujours mieux le don du Baptême et s’engagent à le vivre avec cohérence, en témoignant de l’amour du Père, du Fils et du Saint Esprit.

Je vous souhaite à tous un bon dimanche

Benoît XVI

© Copyright 2008 – Libreria Editrice Vaticana

 

 

 

Une guérison le jour du sabbat, signe du jour de la nouvelle création

lundi 27 octobre 2014

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Le jour de la nouvelle création : la comparaison entre le dimanche chrétien et le sabbat propre à l’Ancien Testament a suscité des approfondissements théologiques de grand intérêt. On a notamment mis en lumière la relation particulière qui existe entre la résurrection et la création. En effet, la réflexion chrétienne a spontanément relié la résurrection survenue « le premier jour après le sabbat » au premier jour de la semaine cosmique dans le livre de la Genèse (1,1s)… Un tel lien invitait à comprendre la résurrection comme le commencement d’une nouvelle création, dont le Christ glorieux constitue les prémices, étant lui-même « Premier-né de toute créature » et aussi « Premier-né d’entre les morts » (Col 1,15.18).

En effet le dimanche est le jour où, plus qu’en tout autre, le chrétien est appelé à se souvenir du salut qui lui a été offert dans le baptême et qui a fait de lui un homme nouveau dans le Christ. « Ensevelis avec lui lors du baptême, vous êtes aussi ressuscités avec lui, parce que vous avez cru en la force de Dieu qui l’a ressuscité des morts » (Col 2,12; Rm 6,4-6). La liturgie souligne cette dimension baptismale du dimanche en invitant à célébrer aussi les baptêmes, en plus de la Veillée pascale, en ce jour de la semaine « où l’Église commémore la résurrection du Seigneur », et aussi en suggérant, comme rite pénitentiel approprié au commencement de la messe, l’aspersion avec l’eau bénite, qui rappelle précisément l’événement baptismal dans lequel naît toute existence chrétienne.

Saint Jean-Paul II (1920-2005), pape
Lettre apostolique « Dies Domini », 24-25 (trad. © copyright Libreria Editrice Vaticana)

 

 

 

« Il m’a envoyé porter la Bonne Nouvelle. »

lundi 1 septembre 2014

Bapteme

Le Concile Vatican II présente le baptême en ces termes : « Les baptisés, par la régénération et l’onction du Saint Esprit, sont consacrés pour être une demeure spirituelle » (LG 10). L’Esprit Saint oint le baptisé ; il imprime sur lui un sceau indélébile, et il le constitue temple spirituel (2Co 1,21s; 1Co 3,16), c’est-à-dire qu’il le remplit de la sainte présence de Dieu grâce à l’union et à la conformité avec Jésus Christ. Fort de cette onction spirituelle, le chrétien peut, à sa manière, répéter les paroles de Jésus : « L’Esprit du Seigneur est sur moi, parce qu’il m’a consacré par l’onction »…

« La mission du Christ, prêtre, prophète, roi, se poursuit dans l’Église. Tous, le Peuple de Dieu tout entier, participent à cette triple mission. » Les fidèles laïcs participent à la fonction sacerdotale par laquelle Jésus s’est offert lui-même sur la croix et continue encore à s’offrir dans la célébration de l’eucharistie… : « Toutes leurs activités, leurs prières et leurs entreprises apostoliques, leur vie conjugale et familiale, leurs labeurs quotidiens, leurs détentes d’esprit et de corps, s’ils sont vécus dans l’Esprit de Dieu, et même les épreuves de la vie…, tout cela devient ‘ offrandes spirituelles agréables à Dieu par Jésus Christ ’ (1P 2,5) ; et dans la célébration eucharistique ces offrandes rejoignent l’oblation du corps du Seigneur pour être offertes en toute dévotion au Père » (LG 34)…

La participation à la fonction prophétique du Christ…habilite et engage les fidèles laïcs à recevoir l’Évangile dans la foi, et à l’annoncer par la parole et par les actes… Ils vivent la royauté chrétienne tout d’abord par le combat spirituel qu’ils mènent pour détruire en eux le règne du péché (Rm 6,12), ensuite par le don de soi pour servir…Jésus lui-même, présent en tous ses frères, surtout dans les plus petits (Mt 25,40). Mais les fidèles laïcs sont appelés en particulier à redonner à la création toute sa valeur originelle. En liant la création au bien véritable de l’homme par une activité soutenue par la grâce, ils participent à l’exercice du pouvoir par lequel Jésus ressuscité attire à lui toutes choses et les soumet…au Père, « afin que Dieu soit tout en tous » (Jn 12,32; 1Co 15,28).

 Saint Jean-Paul II (1920-2005), pape
Exhortation apostolique « Christifideles laici / Les Fidèles laïcs », § 13-14 (trad. © copyright Libreria Editrice Vaticana)

« Veux-tu guérir ? » Le carême conduit au baptême.

mardi 1 avril 2014

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Nous lisons dans l’Ancien Testament qu’au temps de Noé, comme tout le genre humain était gagné par le péché, les cataractes du ciel se sont ouvertes et que pendant quarante jours les eaux de la pluie se sont abattues… C’était symbolique : il s’agit moins d’un déluge que d’un baptême. C’est bien un baptême qui a emporté la méchanceté des pécheurs et épargné la droiture de Noé. Ainsi donc, comme à cette époque, aujourd’hui le Seigneur nous a donné le carême pour que les cieux s’ouvrent pendant le même nombre de jours, pour nous inonder de l’ondée de la miséricorde divine. Une fois lavés dans les eaux du baptême qui sauvent, ce sacrement nous illumine ; comme autrefois, les eaux emportent le mal de nos fautes et affermissent la droiture de nos vertus.

La situation aujourd’hui est la même qu’au temps de Noé. Le baptême est déluge pour le pécheur et consécration pour ceux qui sont fidèles. Dans le baptême, le Seigneur sauve la justice et détruit l’injustice. Nous le voyons dans l’exemple d’un seul et même homme : l’apôtre Paul, avant d’être purifié par les commandements spirituels, était un persécuteur et un blasphémateur (1Tm 1,13). Une fois baigné de la pluie céleste du baptême, le blasphémateur est mort, le persécuteur est mort, Saul est mort. Alors prend vie l’apôtre, le juste, Paul… Quiconque vit religieusement le carême et observe les prescriptions du Seigneur voit mourir en lui le péché et vivre la grâce…; il meurt comme pécheur et vit comme juste.

Saint Maxime de Turin (?-v. 420), évêque
Sermon pour le carême ; CC Sermon 50, p. 202 ; PL 57, 585 (trad. Migne 1996, p. 89 rev.)

 

 

 

Est-ce qu’il marche avec nous ?

mercredi 26 février 2014

gloire

Aujourd’hui, je voudrais m’arrêter brièvement sur un des termes avec lesquels le Concile Vatican II a défini l’Église, celui de « Peuple de Dieu »… Que veut dire être « Peuple de Dieu » ? Tout d’abord cela veut dire que Dieu n’appartient de manière propre à aucun peuple, parce que c’est lui qui nous appelle, nous convoque, nous invite à faire partie de son peuple, et cette invitation est adressée à tous, sans distinction, parce que la miséricorde de Dieu « veut que tous les hommes soient sauvés » (1Tm 2,4).

Jésus ne dit pas aux apôtres ni à nous de former un groupe exclusif, un groupe d’élite. Jésus dit : Allez et faites de tous les peuples des disciples (Mt 28,19). Saint Paul affirme que dans le peuple de Dieu, dans l’Église, « il n’y a ni juif ni grec…, car tous vous ne faites qu’un dans le Christ Jésus » (Ga 3,28). Je voudrais dire aussi à qui se sent éloigné de Dieu et de l’Église, à qui est craintif ou indifférent, à qui pense ne pouvoir jamais changer : le Seigneur t’appelle toi aussi à faire partie de son peuple et il le fait avec beaucoup de respect et d’amour ! Il nous invite à faire partie de ce peuple, peuple de Dieu.

Comment devient-on membre de ce peuple ? Ce n’est pas à travers la naissance physique, mais à travers une nouvelle naissance. Dans l’Évangile, Jésus dit à Nicodème qu’il faut naître d’en haut, de l’eau et de l’Esprit pour entrer dans le Royaume de Dieu (Jn 3,3s). C’est à travers le baptême que nous sommes introduits dans ce peuple, à travers la foi dans le Christ, don de Dieu qui doit être nourri et qu’il faut faire croître toute notre vie. Demandons-nous : comment puis-je faire grandir la foi que j’ai reçue de mon baptême ? Comment puis-je faire croître cette foi que j’ai reçue et que le peuple de Dieu possède ?

Pape François
Audience générale du 12/06/2013 (trad. © copyright Libreria Editrice Vaticana)