ACCUEIL

Archive pour le mot-clef ‘carême’

La gloire de la croix

dimanche 16 mars 2025

Le Seigneur révèle sa gloire en présence de témoins choisis : il répand sur son corps, d’ailleurs semblable au nôtre, une lumière si éclatante que son visage devient éblouissant comme le soleil et son vêtement aussi blanc que la neige. En se transfigurant de la sorte, il avait comme but d’abord d’enlever du coeur de ses disciples le scandale de la croix, pour que la honte volontairement subie de sa mort ne trouble pas la foi de ceux qui auraient vu ainsi la grandeur de sa dignité cachée.

Mais il n’avait pas moins en vue de fonder l’espérance de la sainte Église, de sorte que les membres du corps du Christ comprennent quelle transformation se ferait un jour en eux, puisque chacun est appelé à partager un jour la gloire qu’ils ont vu briller par avance dans leur chef…

« Celui-ci est mon Fils bien-aimé…; écoutez-le. Écoutez-le, lui qui ouvre le chemin du ciel et, par le supplice de la croix, vous prépare des marches pour monter au Royaume. Pourquoi redoutez-vous d’être rachetés ? Pourquoi craignez-vous d’être guéris, vous qui êtes blessés ? Que ma volonté soit faite, comme le veut le Christ. Rejetez les craintes de ce monde et armez-vous de la constance qu’inspire la foi. Car il ne convient pas de redouter dans la Passion du Sauveur ce que, avec son secours, vous ne craindrez plus dans votre propre mort… »

En ces trois apôtres, c’est l’Église entière qui a appris tout ce qu’ils ont vu de leurs yeux et entendu de leurs oreilles (cf 1Jn 1,1). Que donc la foi de tous devienne plus ferme par la prédication du saint Évangile, et que personne ne rougisse de la croix du Christ, par laquelle le monde a été racheté.

Saint Léon le Grand (?-v. 461)

 

 

 

La charité : principe et fin de toute chose

samedi 15 mars 2025

Pourquoi sommes-nous si peu soucieux de chercher des occasions de salut les uns pour les autres, de façon à nous secourir davantage entre nous, là où nous voyons que ce serait plus nécessaire, et à porter mutuellement les fardeaux de nos frères ? L’Apôtre nous y exhorte lorsqu’il dit : « Portez les fardeaux les uns des autres et vous accomplirez ainsi la loi du Christ » (Ga 6,2). Et ailleurs : « Supportez-vous les uns les autres avec charité » (Ep 4,2). C’est bien la loi même du Christ.

Lorsqu’en mon frère je perçois quelque chose d’incorrigible, par suite de difficultés ou d’infirmités physiques ou morales, pourquoi ne pas le supporter avec patience, pourquoi ne pas l’en consoler de tout cœur, selon la parole de l’Écriture : « Leurs enfants seront portés sur les bras et consolés sur les genoux » (Is 66,12) ? Serait-ce qu’elle me manque cette charité qui supporte tout, qui est patiente pour soutenir, indulgente pour aimer ? (cf. 1 Co 13,7). Telle est en tous cas la loi du Christ. Dans sa Passion, il a « vraiment pris sur lui nos souffrances », et, dans sa miséricorde, « s’est chargé de nos douleurs » (Is 53,4), aimant ceux qu’il portait, portant ceux qu’il aimait. (…)

Tout genre de vie, qui permet de s’adonner plus sincèrement à l’amour de Dieu et, pour lui, à l’amour du prochain – quels que soient l’habit ou les observances –, est aussi plus agréable à Dieu. La charité : c’est pour elle que tout doit se faire ou ne pas se faire, changer ou ne pas changer. La charité : c’est le principe par lequel et la fin vers laquelle il convient que tout soit dirigé. Il n’y a aucune faute dans ce qui, en toute vérité, se fait pour elle et selon son esprit. Daigne nous l’accorder Celui à qui sans elle nous ne pouvons plaire et sans qui nous ne pouvons rien, lui qui vit et règne, car il est Dieu, pour les siècles sans fin. Amen.

Isaac de l’Étoile (?-v. 1171)

 

 

 

Le carême : « temps favorable » de la confession et du pardon avant d’approcher de l’autel du Seigneur

vendredi 14 mars 2025

C’est actuellement le temps de la confession. Confesse tes fautes de parole et d’action, celles de la nuit et celles du jour. Confesse-les dans ce « temps favorable », et au « jour du salut » (Is 49,8; 2Co 6,2) ; reçois le trésor céleste. (…) Quitte le présent et crois en l’avenir. Tu as parcouru tant d’années sans arrêter tes vains travaux d’ici-bas, et tu ne peux pas arrêter quarante jours pour t’occuper de ta propre fin ? « Arrêtez-vous et sachez que moi je suis Dieu », dit l’Écriture (Ps 45,11). Renonce aux flots de paroles inutiles, ne médis pas, n’écoute pas non plus le médisant, mais sois plutôt prêt à prier. Montre dans l’ascèse la ferveur de ton cœur ; purifie ce réceptacle pour recevoir une grâce plus abondante. Car la rémission des péchés est donnée également à tous, mais la participation à l’Esprit Saint est accordée selon la mesure de la foi de chacun. Si tu te donnes peu de mal, tu recueilles peu ; si tu travailles beaucoup, grande sera ta récompense. C’est toi-même qui es en jeu ; veille à ton intérêt

Si tu as un grief contre quelqu’un, renonces-y. Tu viens recevoir le pardon de tes fautes ; il s’impose que toi aussi tu pardonnes au pécheur, car comment diras-tu au Seigneur : « Enlève-moi mes nombreux péchés », si toi-même tu n’as même pas pardonné à ton compagnon de service ses quelques torts à ton égard ? (cf Mt 18,23s)

Saint Cyrille de Jérusalem (313-350)

 

 

 

« Quel est le jeûne qui me plaît ? N’est-ce pas faire tomber les chaînes injustes ? » (Is 58,6)

mercredi 12 mars 2025

Les Ninivites ont jeûné d’un jeûne pur lorsque Jonas leur a prêché la conversion. (…) Voici ce qui est écrit : « Dieu vit qu’ils se détournaient de leurs mauvais chemins ; alors il détourna d’eux l’ardeur de sa colère » (Jon 3,10). On ne dit pas : « Il vit une abstinence de pain et d’eau, avec sac et cendre », mais : « qu’ils revenaient de leurs mauvais chemins et de la méchanceté de leurs œuvres. » Car le roi de Ninive avait parlé et dit : « Que chacun se détourne de sa mauvaise conduite et de la rapacité de ses mains » (v. 8). C’était un jeûne pur, et il a été accepté. (…)

Car, mon ami, quand on jeûne, c’est toujours l’abstinence de méchanceté qui est la meilleure. Elle est meilleure que l’abstinence de pain et d’eau, meilleure que « s’humilier soi-même, courber le cou comme un crochet et se couvrir de sac et de cendre », comme le dit Isaïe (58,5). En effet, quand l’homme s’abstient de pain, d’eau ou de quelque nourriture que ce soit, quand il se couvre de sac et de cendre et qu’il s’afflige, il est aimé, beau aux yeux de Dieu et accueilli. Mais ce que Dieu agrée le plus, c’est de « (…) délier les chaînes injustes et de couper les liens de la tromperie » (v. 6). Pour cet homme alors « sa lumière se diffusera comme le soleil, et sa justice marchera devant lui. Il sera comme un verger surabondant, comme une source dont les eaux ne tarissent pas » (v. 8-11). Il ne ressemble pas aux hypocrites « qui se composent un visage défait et prennent un air sombre » pour faire connaître leur jeûne (Mt 6,16).

Aphraate (?-v. 345)

 

 

 

Vaincre la puissance des ténèbres grâce à la victoire de Jésus

dimanche 9 mars 2025

Quand, Jésus me consumera-t-il tout entier dans son amour ? Quand pourrai-je être tout entier consumé par les flammes divines ? Quand pourrai-je m’unir étroitement à lui pour pouvoir chanter un cantique tout nouveau, le cantique de la victoire ? Quand finira cette lutte intestine entre Satan et la pauvre âme, qui veut être toute à son Époux céleste ? La faiblesse de mon être me fait craindre et me donne des sueurs froides. (…)

Que soit béni Dieu le Très-Haut qui ne m’abandonne jamais complètement entre les mains de la puissance des ténèbres ! Alors que la bataille semblait toucher à sa fin en faveur des adversaires, voici qu’avec sollicitude accourt le Seigneur, qu’il les met en déroute et les réduit tous à l’impuissance. Que vive à jamais la miséricorde divine !

Comme Jésus est bon pour ses créatures ! Que de victoires a dénombrées son serviteur, toutes grâce à son aide très puissante ! Jésus a voulu faire de moi un exemple de grâce et me proposer en exemple à tous les pécheurs, afin qu’ils ne désespèrent pas de leur salut.

Saint [Padre] Pio de Pietrelcina (1887-1968)

 

 

 

« Alors ils jeûneront ! »

vendredi 7 mars 2025

« Pourquoi tes disciples ne jeûnent-ils pas ? » Jésus leur avait répondu : « Les invités à la noce peuvent-ils être en deuil tant que l’époux est avec eux ? Mais des jours viendront où l’époux leur aura été enlevé : c’est alors qu’ils jeûneront. » Le temps du carême, en effet, nous rappelle que l’époux nous a été enlevé. Il a été enlevé, arrêté, emprisonné, souffleté, flagellé, couronné d’épines, crucifié. Le jeûne du carême est l’expression de notre solidarité avec le Christ… « Mon amour a été crucifié, et la flamme du désir pour les choses matérielles est éteinte en moi », écrivait saint Ignace, évêque d’Antioche [au tournant des 1er et 2e siècles]…

La nourriture et la boisson sont indispensables à l’homme pour vivre. Il s’en sert et il doit s’en servir, mais il ne lui est pas permis d’en abuser d’une façon ou d’une autre. L’abstention traditionnelle de nourriture et de boisson a non seulement pour but de donner à la vie de l’homme l’équilibre qui lui est nécessaire, mais aussi de le détacher de ce que l’on pourrait appeler « la mentalité de consommation ». Cette mentalité est devenue aujourd’hui une des caractéristiques de la civilisation et, en particulier, de la civilisation occidentale… L’homme orienté vers les biens matériels…en abuse bien souvent.

Il ne s’agit pas ici que de nourriture et de boisson. Lorsque l’homme est orienté exclusivement vers la possession et l’usage des biens matériels, c’est-à-dire vers les choses, c’est alors toute la civilisation qui est mesurée selon la quantité et la qualité des choses qu’elle peut fournir à l’homme, et non selon l’homme, à la mesure de l’homme. Cette civilisation, en effet, fournit les biens matériels non seulement pour qu’ils servent à l’homme, à ses activités créatrices et utiles mais, et toujours plus, pour satisfaire et exciter ses sens, pour le plaisir d’un instant, pour des sensations de plus en plus multiples, [par exemple, par] les médias audiovisuels… L’homme d’aujourd’hui doit donc jeûner c’est-à-dire s’abstenir non seulement de nourriture et de boisson, mais de beaucoup d’autres moyens de consommation, de stimulations et de satisfactions des sens.

Saint Jean-Paul II (1920-2005)

 

 

 

Le mercredi des Cendres

mercredi 5 mars 2025

Mes frères, nous commençons aujourd’hui le grand voyage du Carême. Emportons donc dans notre navire toute notre provision de nourriture et de boisson, en plaçant sur la caisse la miséricorde abondante dont nous aurons besoin. Car notre jeûne a faim, notre jeûne a soif, s’il ne se nourrit pas de bonté, s’il ne se désaltère pas de miséricorde. Notre jeûne a froid, notre jeûne défaille, si la toison de l’aumône ne le couvre pas, si le vêtement de la compassion ne l’enveloppe pas.

Frères, ce que le printemps est pour les terres, la miséricorde l’est pour le jeûne : le vent doux printanier fait fleurir tous les bourgeons des plaines ; la miséricorde du jeûne fait pousser toutes nos semences jusqu’à la floraison, leur fait porter fruit jusqu’à la récolte céleste. Ce que l’huile est pour la lampe, la bonté l’est pour le jeûne. Comme la matière grasse de l’huile allume la lumière de la lampe et, avec une aussi faible nourriture, la fait luire pour le réconfort de toute une nuit, ainsi la bonté fait resplendir le jeûne : il jette des rayons jusqu’à atteindre le plein éclat de la continence. Ce que le soleil est au jour, l’aumône l’est pour le jeûne : la splendeur du soleil accroît l’éclat du jour, dissipe l’obscurité des nuées ; l’aumône accompagnant le jeûne en sanctifie la sainteté et, grâce à la lumière de la bonté, chasse de nos désirs tout ce qui pourrait être mortifère. Bref, ce que le corps est pour l’âme, la générosité en tient lieu pour le jeûne : quand l’âme se retire du corps, elle lui apporte la mort ; si la générosité s’éloigne du jeûne, c’est sa mort.

Saint Pierre Chrysologue (v. 406-450)

 

 

 

Bulletin n°145

mardi 4 mars 2025

bulletin 145

Télécharger le bulletin au format PDF

 

 

 

 

Message du 28 mars 2024

vendredi 29 mars 2024

 

Message reçu le 28 mars 2024 (Jeudi Saint) à 15h avant le chapelet

 

Mes enfants,

Ma parole est lumière,

ma parole est Amour et Paix,

ma parole est un feu qui embrase le monde, qui doit réchauffer vos cœurs.

Mes enfants, la Croix de mon Fils est dressée de nouveau sur votre humanité enténébrée par le malin, enténébrée par votre aveuglement et votre surdité aux cris d’Amour et de Miséricorde de votre Rédempteur, à Son Sacrifice.

Comprenez-vous la vraie portée de ce don ? Comprenez-vous sa valeur ?

Mes enfants,

J’accompagne mon Fils sur ce chemin de douleurs et mon cœur saigne de votre si faible écoute, de votre si fragile engagement. Mon cœur de mère se consume d’amour pour Celui qui a donné Sa vie et pour mes enfants qui se détournent, renient, se moquent, négligent ou ignorent ce don suprême.

Hâtez-vous mes enfants !

Le voile du temple se déchire, la terre tremble, l’obscurité recouvre votre monde.

Il est temps d’ouvrir les portes de ma maison.

Mes enfants, mon Fils a tant aimé ce monde qu’Il a offert librement Sa vie.

Pouvez-vous m’offrir vous aussi un peu de votre temps, offrir un peu de temps à votre frère ?

Je suis Marie Mère des hommes et Mère de douleurs.

 

 

Le mardi saint

mardi 26 mars 2024

Le Verbe du ciel, descendu
Sans abdiquer sa gloire immense,
Accomplit son labeur ardu,
Puis vient au soir de l’existence.

Un disciple va le livrer
A ceux que mord la jalousie ;
Mais lui se livre le premier
A ses disciples, Pain de vie (Jn 6,35).

Pour nourriture et pour boisson,
Son Corps, son Sang il leur présente ;
Il veut apaiser par ce don
La faim, la soif qui les tourmentent.

En naissant, notre compagnon,
Notre nourriture à sa table,
En croix, il est notre rançon,
Dans le ciel, vision délectable.

Ô notre Sauveur immolé,
Qui du ciel nous ouvres les portes,
L’ennemi nous tient accablés :
Que ton aide nous réconforte.

A l’unique et trine Seigneur
Appartient la gloire éternelle ;
Qu’un jour il ouvre dans nos cœurs
Les sources de joie immortelle.

Liturgie latine