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La nouvelle Loi « écrite non sur des tables de pierre, mais sur les cœurs. » (2 Co 3,3)

19 juillet 2024

3 Vous êtes manifestement une lettre de Christ, écrite par notre ministère, non avec de l’encre, mais avec l’Esprit du Dieu vivant, non sur des tables de pierre, mais sur des tables de chair, sur les cœurs. 4 Cette assurance-là, nous l’avons par Christ auprès de Dieu. .

Considérez, mes frères, le grand mystère de l’harmonie et de la différence des deux Lois et des deux peuples. Le peuple ancien célébrait la Pâque non dans la pleine lumière, mais dans l’ombre de ce qui devait venir (Col 2,17), et cinquante jours après la célébration de la Pâque…, Dieu lui a donné la Loi écrite de sa main sur le mont Sinaï… Dieu est descendu sur le mont Sinaï au milieu du feu, frappant d’épouvante le peuple qui se tenait au loin et il a écrit la Loi, de son doigt, sur la pierre et non dans le cœur (Ex 31,18). Au contraire, lorsque l’Esprit Saint est descendu sur la terre, les disciples étaient tous ensemble en un même lieu, et au lieu de les effrayer du haut de la montagne, il est entré dans la maison où ils étaient réunis (Ac 2,1s). Il se fit bien du haut du ciel un bruit pareil à celui d’un vent violent qui s’approche, mais ce bruit n’a effrayé personne.

Vous avez entendu le bruit, voyez aussi le feu ; car, sur la montagne, on distinguait aussi ces deux phénomènes : le bruit et le feu. Sur le mont Sinaï, le feu était environné de fumée ; ici, au contraire, il est d’une clarté brillante : « Ils virent apparaître, dit l’Écriture, comme un sorte de feu qui se partageait en langues ». Était-ce un feu qui provoquait la peur ? Pas du tout : « Ces langues se posèrent sur chacun d’eux »… Écoutez cette langue qui parle, et comprenez que c’est l’Esprit qui écrit, non sur la pierre, mais dans le cœur. Ainsi donc « la Loi de l’Esprit de vie », écrite dans le cœur et non sur la pierre, cette Loi de l’Esprit de vie qui est en Jésus Christ en qui la Pâque a été célébrée en toute vérité (1Co 5,7), « vous a délivrés de la Loi du péché et de la mort » (Rm 8,2).

Saint Augustin (354-430)

Si grande est l’humilité…

18 juillet 2024

Si grand est, mes enfants, le charisme divin de l’humilité ! Et parmi les saints aucun n’a pu plaire à Dieu sans cette qualité première. De celle-ci revêtez-vous (cf. 1 P 5,5), vous aussi, mes frères. (…)

Conversons avec humilité, travaillons avec humilité, lisons avec humilité, psalmodions avec humilité, marchons avec humilité, mangeons avec humilité, excusons-nous avec humilité et, en vérité, nous verrons combien son fruit est grand, comme il est doux, aimable, et comme il nous illumine tout entiers, faisant de nous des imitateurs de Dieu. « Apprenez de moi », dit-il en effet, « que je suis double et humble de cœurs et vous trouverez le repos pour vos âmes » (Mt 11,29). En elle, en effet, se trouve vraiment le repos ; par elle, les flots de la grâce déferlent dans les âmes ; par elle, s’élève la purification du cœur ; par elle, l’épanchement des larmes se fait abondant ; par elle, jaillit la source de la componction ; en elle, sagesse et intelligence, piété, maîtrise de soi, recueillement, absence de vantardise et de plaisanterie et tout autre bien qui puisse exister, être nommé et défini.

Tel est notre discours sur l’humilité ! Quant à vous, enfants de Dieu et de notre humble personne, recevez les semences et portez du fruit comme une bonne terre, à trente, soixante et cent pour un (cf. Mt 13,8 ; Jn 15,8.16), par les bonnes actions qui correspondent à vos charismes.

Saint Théodore le Studite (759-826)

 

 

 

« Tu l’as révélé aux tout-petits. »

17 juillet 2024

Ce que nous enseigne le Seigneur, le voici : personne ne peut connaître Dieu à moins que Dieu ne l’enseigne ; autrement dit, nous ne pouvons pas connaître Dieu sans l’aide de Dieu. Mais le Père veut que nous le connaissions… Le Fils, en servant le Père, conduit toutes choses à leur perfection depuis le commencement jusqu’à la fin, et sans lui personne ne peut connaître Dieu. Car la connaissance du Père, c’est le Fils… C’est pourquoi le Seigneur dit : « Personne ne connaît le Père, si ce n’est le Fils…, et tous ceux à qui le Fils le révélera. » Le mot « révélera » ne désigne pas seulement le futur, comme si le Verbe n’avait commencé à révéler le Père qu’après être né de Marie ; mais ce mot a une portée générale et s’applique à la totalité du temps. Depuis le commencement, le Fils, présent à la création qu’il a lui-même modelée, révèle le Père à tous ceux que le Père veut (cf Rm 1,20), et quand il le veut, et comme il le veut. En toutes choses et à travers toutes choses, il n’y a qu’un seul Dieu Père, un seul Verbe, un seul Esprit et un seul salut pour tous ceux qui croient en lui…

Le Fils révèle le Père à tous ceux par qui le Père veut être connu, selon le « bon plaisir » du Père… C’est pourquoi le Seigneur disait à ses disciples : « Je suis la Voie, la Vérité et la Vie. Personne ne vient au Père que par moi. Si vous m’avez connu, vous connaîtrez aussi mon Père. Dès à présent vous l’avez connu et vous l’avez vu » (Jn 14,6-7).

Saint Irénée de Lyon (v. 130-v. 208)

 

 

 

« Jésus se mit à faire des reproches aux villes où avaient eu lieu ses miracles parce qu’elles ne s’étaient pas converties. »

16 juillet 2024

Comme une grâce après une grâce, le repentir a été donné aux hommes après le baptême. Le repentir est en effet une seconde naissance, qui vient de Dieu. Ce que nous avons reçu en gage par le baptême, nous le recevons comme un don plénier par le repentir. Le repentir est la porte de la compassion ; elle s’ouvre à ceux qui le recherchent. Par cette porte nous entrons dans la compassion divine ; en dehors d’elle nous ne trouvons pas la compassion. « Car tous ont péché, dit l’Écriture Sainte, et tous sont justifiés gratuitement par sa grâce » (Rm 3,23-24). Le repentir est la seconde grâce. Elle naît de la foi et de la crainte dans le cœur. La crainte est la houlette paternelle qui nous dirige, jusqu’à ce que nous soyons parvenus au paradis spirituel. Quand nous y sommes parvenus, elle nous y laisse et s’en va.

Isaac le Syrien (7e siècle)

 

 

 

Dieu prend soin de ceux qui prennent soin des pauvres

15 juillet 2024

Un autre moyen de rester fidèle, mes filles, c’est un détachement parfait de père, de mère, des parents et des amis, de sorte que vous ne soyez qu’à Dieu seul. Et pour avoir ce grand bien, il faut se dépouiller de tout et n’avoir rien en propre. Les apôtres avaient ce détachement. Pour un écu, vous en aurez cent ; autant de dames, autant de mères ; de sorte, mes filles, que la Providence jamais ne vous manquera. N’auriez-vous point le courage de vous donner à Dieu, qui pense tant à vous ? Ne prétendez point vous réserver quelque chose pour votre subsistance ; fiez-vous toujours en la Providence. Les riches peuvent tomber en nécessité par les accidents qui arrivent souvent, mais jamais ceux qui veulent dépendre entièrement de Dieu ne seront en pauvreté.

N’est-il pas bon de vivre ainsi, mes filles ? Qu’y a-t-il à craindre ? Car Dieu a promis que les personnes qui auront soin des pauvres ne manqueront jamais de rien. Mes filles, n’aimeriez-vous pas mieux les promesses de Dieu que les tromperies du monde ? Dieu s’est obligé à pourvoir à tous nos besoins.

Saint Vincent de Paul (1581-1660)

 

 

 

La mission de l’Amour

14 juillet 2024

Malgré ma petitesse je sens le besoin, le désir d’accomplir pour toi, Jésus, toutes les œuvres les plus héroïques. Je voudrais parcourir la terre, prêcher ton nom et planter sur le sol infidèle ta Croix glorieuse, mais ô mon Bien-Aimé, une seule mission ne me suffirait pas, je voudrais en même temps annoncer l’Évangile dans les cinq parties du monde et jusque dans les îles les plus reculées. Je voudrais être missionnaire non seulement pendant quelques années, mais je voudrais l’avoir été depuis la création du monde et l’être jusqu’à la consommation des siècles. Ô mon Jésus ! à toutes mes folies que vas-tu répondre ? Y a-t-il une âme plus petite, plus impuissante que la mienne ! Cependant à cause même de ma faiblesse, tu t’es plu, Seigneur, à combler mes petits désirs enfantins, et tu veux aujourd’hui, combler d’autres désirs plus grands que l’univers. (…)

La charité me donna la clef de ma vocation. Je compris que si l’Église avait un corps, composé de différents membres, le plus nécessaire, le plus noble de tous ne lui manquait pas, je compris que l’Église avait un cœur, et que ce cœur était brûlant d’amour. Je compris que l’amour seul faisait agir les membres de l’Église, que si l’amour venait à s’éteindre, les apôtres n’annonceraient plus l’Évangile, les martyrs refuseraient de verser leur sang. Je compris que l’amour renfermait toutes les vocations, que l’amour était tout, qu’il embrassait tous les temps et tous les lieux ; en un mot, qu’il était éternel. Alors, dans l’excès de ma joie délirante, je me suis écriée : “Ô Jésus, mon amour ; ma vocation, enfin je l’ai trouvée, ma vocation, c’est l’amour. Oui, j’ai trouvé ma place dans l’Église et cette place, ô mon Dieu, c’est vous qui me l’avez donnée. Dans le cœur de l’Église, ma Mère, je serai l’amour ; ainsi je serai tout, ainsi mon rêve sera réalisé”.

Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus (1873-1897)

 

 

 

« Ne craignez pas ! »

13 juillet 2024

Les houles sont nombreuses et la tempête gronde. N’importe ! Je ne crains pas de naufrage, car une pierre solide est mon appui. Que la mer se déchaîne, elle ne brisera pas ce roc ; que les flots se soulèvent, ils ne peuvent engloutir la barque de Jésus. Je vous le demande, mes bien-aimés, qu’est-ce que je peux craindre, de quoi m’effrayer ? La mort ? « Ma vie, c’est le Christ, et mourir est un avantage » (Ph 1,21). L’exil ? « La terre est au Seigneur et tout ce qui la remplit » (Ps 23,1). La confiscation des biens ? « De même que nous n’avons rien apporté dans le monde, nous ne pourrons rien emporter » (1Tm 6,7)… Si vous trouvez difficile de croire ces paroles, croyez les faits. Combien de tyrans ont essayé d’anéantir l’Église ?… Mais tout cela n’a rien gagné contre elle. Ces hommes, persécuteurs acharnés, où sont-ils ? Tombés en oubli. Et l’Église, où est-elle ? La voilà, avec son éclat éblouissant comme le soleil…

« Là où deux ou trois sont réunis en mon nom, je suis là au milieu d’eux » (Mt 18,20)… J’ai la parole du Christ, son écriture dans mes mains ; je ne m’appuie pas sur des forces humaines. Sa parole est mon arme, ma défense, mon refuge. Si l’univers entier se met à trembler, j’ai sa parole, j’ai son écrit : voilà ma forteresse et mon rempart. En voici les termes : « Je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin du monde » (Mt 28,20). Le Christ est avec moi, qu’est-ce que je peux craindre ? Les flots déchaînés, la furie de la mer, la colère des princes : tout cela ne pèse pas plus qu’une toile d’araignée.

Saint Jean Chrysostome (v. 345-407)

 

 

 

Placés sur le champ de bataille de cette vie

12 juillet 2024

Très chers Fils dans le Christ, le doux Jésus, moi, Catherine, la servante et l’esclave des serviteurs de Jésus-Christ, je vous écris dans son précieux sang, avec le désir de vous voir de vrais chevaliers prêts à donner votre vie pour Jésus crucifié.

Vous êtes placés sur le champ de bataille de cette vie ténébreuse, où nous sommes continuellement aux mains avec nos ennemis. Le monde nous persécute avec ses richesses, ses dignités, ses honneurs ; il nous fait croire qu’ils sont solides et durables, tandis qu’ils disparaissent et passent comme le vent. Le démon nous attaque par ses tentations, en nous faisant injurier et prendre souvent notre bien pour nous détourner de la charité du prochain ; car dès que nous perdons son amour, nous perdons la vie. La chair nous tourmente par sa fragilité et ses mouvements pour nous ôter la pureté ; car, en étant privés de la pureté, nous sommes privés de Dieu. Nos ennemis ne dorment jamais, ils sont toujours à nous persécuter et Dieu le permet pour nous donner toujours l’occasion de mériter, et pour nous tirer du sommeil de la négligence.

Vous savez que l’homme qui se sent attaqué par ses ennemis a soin de prendre le moyen de se défendre contre eux, parce qu’il voit que, s’il dormait, il serait en danger de mort. Aussi Dieu nous les fait sentir pour que nous nous empressions de prendre les armes de la haine et de l’amour. La haine ferme au vice la porte du consentement, en leur résistant et en les détestant de toutes ses forces ; et elle ouvre la porte aux vertus, en ouvrant les bras de l’amour pour les recevoir au fond de son âme avec une grande ardeur.

Vous voyez qu’il est bon et très bon que nos ennemis ne prévalent pas contre nous. Nous ne devons et nous ne pouvons rien craindre, si nous voulons nous fortifier en disant : nous pouvons toutes choses par Jésus crucifié. Que doit craindre l’âme si elle met son espérance dans son Créateur ?

Sainte Catherine de Sienne (1347-1380)

 

 

 

 

Fête de saint Benoît, abbé, patron de l’Europe

11 juillet 2024

Dans un siècle barbare et turbulent, la culture des champs, le travail manuel et noble, et l’étude des sciences sacrées et profanes étaient dépréciés et délaissés presque de tous. Dans les monastères bénédictins, au contraire, croissait sans cesse une foule innombrable d’agriculteurs, d’artisans et de savants. Chacun selon ses talents, ces moines parvenaient non seulement à conserver intactes les productions de la sagesse antique mais à pacifier, à unir et à occuper activement des peuples, vieux et jeunes, souvent en guerre entre eux. Ils ont réussi à les faire passer de la barbarie renaissante, des haines dévastatrices et des rapines à des habitudes de douceur humaine et chrétienne…

Mais ce n’est pas tout : car dans l’organisation de la vie monastique bénédictine, l’essentiel pour tous…est de tendre à l’union continuelle avec le Christ et de brûler de sa charité parfaite. En effet, les biens de ce monde, même dans leur ensemble, ne peuvent pas rassasier l’âme humaine que Dieu a créée pour l’atteindre lui-même… C’est pourquoi la Règle de Saint Benoît dit qu’il est indispensable que « rien ne soit préféré à l’amour du Christ », « que rien ne soit estimé de plus haut prix que le Christ », « qu’absolument rien ne soit préféré au Christ, qui nous conduit à la vie éternelle ».

Et à cet amour ardent du divin Rédempteur doit correspondre l’amour du prochain, que nous devons considérer tous comme des frères et aider de toutes les façons possibles. C’est pourquoi, à l’encontre des haines et des rivalités qui dressent les hommes les uns contre les autres, de la violence et des innombrables maux et misères qui sont les conséquences de cette agitation des peuples et des choses, Benoît prescrit aux siens ces très saintes règles : « Qu’on montre les soins les plus empressés dans l’hospitalité, spécialement à l’égard des pauvres et des pèlerins, car c’est le Christ que l’on accueille principalement en eux. » « Que tous les hôtes qui nous arrivent soient accueillis comme le Christ, car c’est lui qui dira un jour : J’ai été étranger, et vous m’avez accueilli » (Mt 25,35). « Avant tout et par-dessus tout, que l’on ait soin des malades, afin de les servir comme le Christ lui-même, car il a dit : J’étais malade et vous m’avez visité » (v. 36).

Vénérable Pie XII

 

 

 

« Sur votre route, proclamez que le Royaume des cieux est tout proche. »

10 juillet 2024

L’homme contemporain croit davantage les témoins que les maîtres, l’expérience que la doctrine, la vie et les faits que les théories. Première forme de la mission, le témoignage de la vie chrétienne est aussi irremplaçable. Le Christ, dont nous continuons la mission, est le « témoin » par excellence (Ap 1,5; 3,14) et le modèle du témoignage chrétien… La première forme de témoignage est la vie même du missionnaire, de la famille chrétienne et de la communauté ecclésiale, qui rend visible un nouveau mode de comportement. Le missionnaire qui, malgré toutes ses limites et ses imperfections humaines, vit avec simplicité à l’exemple du Christ est un signe de Dieu et des réalités transcendantes. Mais tous dans l’Église, en s’efforçant d’imiter le divin Maître, peuvent et doivent donner ce témoignage ; dans bien des cas, c’est la seule façon possible d’être missionnaire.

Le témoignage évangélique auquel le monde est le plus sensible est celui de l’attention aux personnes et de la charité envers les pauvres, les petits et ceux qui souffrent. La gratuité de cette attitude et de ces actions, qui contrastent profondément avec l’égoïsme présent en l’homme, suscite des interrogations précises qui orientent vers Dieu et vers l’Évangile. De même, l’engagement pour la paix, la justice, les droits de l’homme, la promotion humaine est un témoignage évangélique dans la mesure où il est une marque d’attention aux personnes et où il tend vers le développement intégral de l’homme.

Saint Jean-Paul II (1920-2005)