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Purifiés de la lèpre du péché

12 octobre 2025

« En cours de route, ils furent purifiés. » Il faut que les pécheurs entendent cette parole et fassent l’effort de la comprendre. Il est facile au Seigneur de remettre les péchés. Souvent, en effet, le pécheur est pardonné avant de venir trouver le prêtre. En réalité, il est guéri à l’instant même où il se repent. En effet, quel que soit le moment où il se convertit, il passe de la mort à la vie… Qu’il se rappelle cependant de quelle conversion il s’agit. Qu’il écoute ce que dit le Seigneur : « Revenez à moi de tout votre cœur, dans le jeûne, les larmes et le deuil ! Déchirez vos cœurs et non pas vos vêtements » (Jl 2,12s). Toute conversion doit donc s’opérer dans le cœur, au-dedans.

« L’un d’eux, voyant qu’il était guéri, revint sur ses pas, en glorifiant Dieu à pleine voix. » En réalité, cet homme représente tous ceux qui ont été purifiés dans l’eau du baptême ou guéris par le sacrement de pénitence. Ils ne suivent plus le démon, mais imitent le Christ, ils marchent à sa suite en le glorifiant et en lui rendant grâce, et ils n’abandonnent pas son service… « Jésus lui dit : ‘ Relève-toi et va ; ta foi t’a sauvé ‘. » Grande est donc la puissance de la foi, car « sans elle, selon la parole de l’apôtre, il est impossible d’être agréable à Dieu » (He 11,6). « Abraham eut foi en Dieu, et, de ce fait, Dieu estima qu’il était juste » (Rm 4,3). C’est donc la foi qui sauve, la foi qui justifie, la foi qui guérit l’homme dans son âme et dans son corps.

Saint Bruno de Segni (v. 1045-1123)

« Heureux ceux qui entendent la parole de Dieu et qui la gardent. »

11 octobre 2025

« Heureuse la mère qui t’a porté et qui t’a nourri de son lait. » Grande est la dévotion, grande est la foi qui s’expriment dans cette parole de la femme de l’évangile. Tandis que les scribes et les pharisiens mettent le Seigneur à l’épreuve et le blasphèment, devant tous cette femme reconnaît son incarnation avec une telle loyauté, elle la confesse avec une telle assurance, qu’elle déjoue la calomnie de ses contemporains et la fausse foi des hérétiques à venir. Offensant les œuvres de l’Esprit Saint, les contemporains de Jésus niaient qu’il soit vraiment Fils de Dieu, consubstantiel au Père. Dans la suite, des hommes ont aussi nié que Marie toujours vierge ait, par l’opération de l’Esprit Saint, fourni la substance de sa chair au Fils de Dieu qui devait naître avec un vrai corps humain ; ils ont nié qu’il soit vraiment Fils de l’homme, de même nature que sa mère. Mais l’apôtre Paul dément cette opinion lorsqu’il dit de Jésus qu’il est « né d’une femme, soumis à la Loi » (Ga 4,4). Car, conçu du sein de la Vierge, il a tiré sa chair non du néant, ni d’ailleurs, mais du corps de sa mère. Autrement il ne serait pas exact de l’appeler vraiment Fils de l’homme…

Heureuse mère en vérité qui, selon l’expression du poète, « a enfanté le Roi qui régit ciel et terre à travers tous les siècles. Elle a les joies de la maternité et l’honneur de la virginité. Avant elle on n’a pas vu de femme pareille, et on n’en verra pas après elle » (Sedulius). Et pourtant le Seigneur ajoute : « Heureux plutôt ceux qui écoutent la Parole de Dieu et qui la gardent ». Le Sauveur donne au témoignage de cette femme une confirmation magnifique. Non seulement il déclare bienheureuse celle à qui il a été donné d’enfanter corporellement le Verbe de Dieu, mais bienheureux aussi tous ceux qui s’appliqueront à concevoir spirituellement le même Verbe par l’écoute de la foi, à l’enfanter et à le nourrir soit dans leur cœur, soit dans celui des autres, le gardant présent en pratiquant le bien.

Saint Bède le Vénérable (v. 673-735)

« L’homme fort et bien armé »

10 octobre 2025

Ô mon très cher Fils, nous voyons que Dieu a armé l’homme d’une arme si solide, que ni le démon ni les créatures ne peuvent le blesser. C’est la volonté libre de l’homme, et c’est à cause de cette liberté que Dieu a dit : « Je vous ai créé sans vous, mais je ne vous sauverai pas sans vous. »

Dieu veut donc que nous nous servions des armes qu’il a données, et que nous résistions aux coups que nous recevons de nos ennemis. Nous avons trois ennemis principaux : le monde, la chair, le démon. Mais ne craignons pas ; la divine Providence nous a si bien armés, que nous ne devons rien craindre. L’armure est bonne, et Celui qui nous secourt, meilleur encore : c’est Dieu, à qui rien ne peut résister, et tant que l’âme regarde ce doux et puissant auxiliaire, elle ne peut tomber dans aucune faiblesse. Il semble que c’était la pensée de l’ardent saint Paul, lorsqu’il disait : « Je puis tout par Jésus crucifié, qui est en moi et qui me fortifie » (cf. Ph 4,13).

Quand Paul ressentait les attaques et l’aiguillon de la chair, il se fortifiait non en lui qu’il voyait faible, mais dans le Christ Jésus et dans la bonne armure que Dieu lui avait donnée, en lui donnant la liberté. Il dit : Je puis tout, et ni le démon ni les créatures ne peuvent me forcer à un péché mortel si je ne le veux pas. Tant que l’homme ne se dépouille pas de ces armes pour les remettre entre les mains du démon par le consentement de la volonté, il n’est jamais vaincu, quoique le démon, la chair et le monde viennent l’attaquer et lui jeter leurs flèches empoisonnées (…).

Je veux donc, mon très doux Fils dans le Christ Jésus, que vous ne craigniez rien de ce que vous éprouvez.

Sainte Catherine de Sienne (1347-1380)

« Demandez, vous obtiendrez ; cherchez, vous trouverez. »

9 octobre 2025

Je le sais bien, ô Dieu, Père tout-puissant : m’offrir à toi pour que tout en moi… parle de toi, c’est le devoir principal de ma vie. Tu m’as accordé le don de la parole, et il ne peut m’apporter de plus grande récompense que l’honneur de te servir et de montrer au monde qui l’ignore, à l’hérétique qui le nie, qui tu es, toi, le Père du Fils unique de Dieu. Oui, vraiment, c’est là mon seul désir ! Mais j’ai grand besoin d’implorer le secours de ta miséricorde afin que, du souffle de ton Esprit, tu gonfles les voiles de ma foi, tendues pour toi, et que tu me pousses à prêcher partout ton saint nom. Car tu n’as pas fait en vain cette promesse : « Demandez et l’on vous donnera ; cherchez et vous trouverez ; frappez et l’on vous ouvrira ».

Pauvres, nous implorons ce qui nous manque. Nous nous appliquerons avec zèle à l’étude de tes prophètes et de tes apôtres ; nous frapperons à toutes les portes que notre intelligence trouvera fermées. Mais toi seul peux exaucer notre prière… ; toi seul tu peux ouvrir cette porte où nous frapperons. Tu encourageras les débuts difficiles ; tu affermiras nos progrès ; et tu nous appelleras à participer à l’Esprit qui a guidé tes prophètes et tes apôtres. Ainsi nous ne donnerons pas à leurs paroles un sens différent que celui qu’ils avaient en vue.

Donne-nous donc le vrai sens des mots, la lumière de l’intelligence, la beauté de l’expression, la foi dans la vérité. Donne-nous de dire ce que nous croyons… : qu’il n’y a qu’un Dieu, le Père, et un seul Seigneur, Jésus Christ.

Saint Hilaire (v. 315-367)

« Père, que ton nom soit sanctifié ! »

8 octobre 2025

L’expression “Dieu le Père” n’avait jamais été révélée à personne. Lorsque Moïse lui-même demanda à Dieu qui il était, il entendit un autre nom. À nous, ce nom a été révélé dans le Fils. Car ce nom implique le nom nouveau de Père. « Je suis venu au nom de mon Père » (Jn 5,43). Et ailleurs : « Père, glorifie ton nom » (Jn 12,28) ; et plus explicitement encore : « J’ai manifesté ton nom aux hommes » (Jn 17,6). Nous lui demandons donc : « Que ton nom soit sanctifié ».

Non point qu’il convienne à l’homme de faire des vœux pour Dieu, comme si on pouvait lui souhaiter quelque chose, ou qu’il manquât, sans nos vœux. Mais nous devons bénir Dieu en tout temps et en tout lieu, pour acquitter l’hommage de reconnaissance que tout homme doit à ses bienfaits. La bénédiction remplit cet office. D’ailleurs, comment le nom de Dieu ne serait-il pas toujours saint et sanctifié en lui-même, puisqu’il sanctifie les autres. Et l’armée des anges qui l’entoure ne cesse de dire : « Saint, Saint, Saint ». Et nous, qui aspirons à partager la béatitude des anges, nous nous associons dès maintenant à leurs voix, et nous répétons le rôle de notre dignité future. Voilà pour ce qui regarde la gloire de Dieu.

Quant à la prière que nous formulons pour nous, lorsque nous disons : « Que ton nom soit sanctifié », nous demandons qu’il soit sanctifié en nous, qui sommes en lui, mais aussi dans les autres que la grâce de Dieu attend encore, afin de nous conformer au précepte qui nous oblige de prier pour tous, même pour nos ennemis. Voilà pourquoi ne pas dire expressément : « Que ton nom soit sanctifié » en nous, c’est demander qu’il le soit dans tous les hommes.

Tertullien (v. 155-v. 220)

« Une seule chose est nécessaire. » (Lc 10, 38-42)

7 octobre 2025

Notre Seigneur disait que ses disciples étaient heureux à cause de ce qu’ils voyaient (Lc 10,23). A y regarder de près, nous devrions être tout aussi heureux, car nous voyons Notre Seigneur Jésus Christ plus parfaitement que les disciples tels que saint Pierre ou saint Jean. Eux, ils avaient sous les yeux un homme pauvre, faible, souffrant, mortel, alors que grâce à notre foi sainte et précieuse nous connaissons, nous, un Dieu grand, digne d’adoration, puissant, Seigneur du ciel et de la terre et qui de rien a fait toute la création. A bien considérer cela, nos yeux, oui, nos âmes, trouvent leur bonheur éternel.

Mes chers enfants, les grands théologiens et les docteurs de l’école discutent la question de savoir quel est plus important et plus noble : la connaissance ou l’amour. Mais nous, nous parlerons plus volontiers de ce que disent les maîtres de vie, car quand nous arriverons au ciel, nous verrons bien alors la vérité de toutes choses. Notre Seigneur n’a-t-il pas dit : « Une seule chose est nécessaire » ? Quelle est donc cette chose unique qui est si nécessaire ? Cet unique nécessaire, c’est que tu reconnaisses ta faiblesse et ta misère. Tu ne peux rien revendiquer ; par toi-même tu n’es rien. C’est à cause de cet unique nécessaire-là que Notre Seigneur a subi une angoisse telle qu’il en a sué du sang. C’est parce que nous n’avons pas voulu reconnaître cette seule chose-là, que le Seigneur a crié sur la croix : « O Dieu, mon Dieu, comme tu m’as abandonné ! » (Mt 27,46) Oui, il fallait que le sauveur, notre unique nécessaire, soit complètement abandonné par tous les hommes.

Cher enfant, laisse tomber tout ce que moi-même et tous les maîtres avons pu enseigner, toute vie active, toute contemplation, toute haute considération, et étudie seulement cette chose unique, de telle sorte qu’elle te soit accordée, et tu auras bien travaillé. C’est pourquoi Notre Seigneur disait : « Marie a choisi la meilleure part », oui, la meilleure de toutes. En vérité, si tu pouvais l’obtenir, tu aurais tout obtenu : non pas une part de bien, mais tout.

Jean Tauler (v. 1300-1361)

Enraciner son cœur dans le désir de la vie éternelle

6 octobre 2025

« Il ne sera pas habité, sa fortune ne durera pas, il ne poussera pas sa racine dans la terre. » (Jb 15,29 Vg) (…) L’homme ne s’enrichit de vertus que si son âme est habitée par Dieu tout-puissant. Mais comme la pensée de l’orgueilleux n’est pas habitée par la grâce de son créateur, il ne saurait s’enrichir de vertus. Ainsi, comme il est intérieurement vide, on peut dire : « Il ne sera pas habité », et c’est raison d’ajouter : « sa fortune ne durera pas. » (…)

Si nous appliquons cette expression à la terre de ce monde, il est bien évident qu’un arbre qui n’a pas de racine dans la terre est ébranlé par la brise la plus légère et tombe. Or, quand l’orgueilleux se fortifie contre le Seigneur tout-puissant, quand il court le cou dressé, quand il se dresse, la nuque grasse, contre l’auteur de la vie, il paraît avoir la stature d’un arbre. Il a cette stature mais il est sans racine, puisque, telle une douce brise, la simple mise en branle d’une sentence cachée lui arrache la vie. (…) Mais si par le mot de terre nous entendons la récompense de la vie éternelle qui fait dire au prophète : « Tu es mon partage dans la terre des vivants » (Ps 141,6), cet injuste ne pousse pas sa racine dans la terre, parce qu’il n’enracine jamais la pensée de son cœur au désir de la vie éternelle.

Ce que la racine est pour l’arbre, la pensée personnelle l’est, en effet, pour chaque homme, parce que ce qui apparaît de lui au-dehors est lié à ce qui en son for intérieur n’apparaît pas. C’est ce qui fait dire encore au prophète : « Il poussera sa racine vers le bas et il fera croître ses fruits vers le haut. » (Is 37,31) Oui, lorsque notre pensée s’oriente vers la compassion pour notre prochain dans la misère, nous pouvons dire que nous poussons notre racine vers le bas, afin de faire croître le fruit qui sera notre récompense dans le ciel.

Saint Grégoire le Grand (v. 540-604)

« Des serviteurs quelconques »

5 octobre 2025

La juste manière de servir rend humble celui qui agit. Il n’assume pas une position de supériorité face à l’autre, même si la situation de ce dernier peut à ce moment-là être misérable. Le Christ a pris la dernière place dans le monde –- la croix –- et, précisément par cette humilité radicale, il nous a rachetés et il nous aide constamment. Celui qui peut aider reconnaît que c’est justement de cette manière qu’il est aidé lui aussi. Le fait de pouvoir aider n’est ni son mérite ni un titre d’orgueil. Cette tâche est une grâce.

Plus une personne œuvre pour les autres, plus elle comprendra et fera sienne la parole du Christ : « Nous sommes des serviteurs quelconques ». En effet, elle reconnaît qu’elle agit non pas en fonction d’une supériorité ou d’une plus grande efficacité personnelle, mais parce que le Seigneur lui en fait don. Parfois, le surcroît des besoins et les limites de sa propre action pourront l’exposer à la tentation du découragement. Mais c’est alors justement que l’aidera le fait de savoir qu’elle n’est, en définitive, qu’un instrument entre les mains du Seigneur ; elle se libérera ainsi de la prétention de devoir réaliser, personnellement et seule, l’amélioration nécessaire du monde. Humblement, elle fera ce qui lui est possible de faire et, humblement, elle confiera le reste au Seigneur.

C’est Dieu qui gouverne le monde et non pas nous. Nous, nous lui offrons uniquement nos services, pour autant que nous le puissions, et tant qu’il nous en donne la force. Faire cependant ce qui nous est possible, avec la force dont nous disposons, telle est la tâche qui maintient le bon serviteur de Jésus Christ toujours en mouvement : « L’amour du Christ nous pousse » (2Co 5,14).

Benoît XVI

« Réjouissez-vous parce que vos noms se trouvent inscrits dans les cieux. » (Lc 17, 20)

4 octobre 2025

« Fais du Seigneur tes délices et il te donnera ce que ton cœur désire » (Ps 36,4) :

L’Esprit Saint est un feu inextinguible qui donne tous les biens, embrasse tous les biens, fait naître tous les biens, enseigne tous les biens et qui par sa flamme accorde le langage à l’homme. Par la force de son feu, il enseigne l’humilité qui se place sous tout le monde et s’estime la dernière de tous. L’ardeur spirituelle a la fraîcheur de la patience, une dignité bienveillante qui remplit tout, œuvre de l’humilité, elle est la fondation de ce que la sainteté bâtit en des hauteurs supérieures.

La foi est l’étendard de la victoire : comme une flamme brillante, elle montre le droit chemin, sa rosée d’espoir arrose l’esprit des fidèles qui soupirent après le ciel, ayant en eux la verdeur de la parfaite charité, ils s’empressent d’être utiles à tous. Par le doux souffle de la pénitence, ils se lamentent dans leur prière. Comme une brise fait fleurir les fleurs, la chaleur du désir du ciel produit un fruit excellent…(…)

La gloire du paradis est entouré d’une telle clarté que tu ne peux la regarder avec ce qu’elle contient que dans un miroir. Là se réjouissent les âmes purifiées de leurs péchés, revêtues de l’habit d’immortalité et d’honneur… Toute créature est née selon la volonté de Dieu et même la vie éternelle a jailli de Dieu et vient de lui ; et les ornements, les joies et toute voix pleine de joie de la vie éternelle viennent de lui. Car les œuvres des élus qui ont germé grâce à l’Esprit Saint éclatent en paradis…

Sainte Hildegarde de Bingen (1098-1179)

« Celui qui vous écoute m’écoute ; celui qui vous rejette me rejette. »

3 octobre 2025

Née de l’amour du Père éternel, fondée dans le temps par le Christ Rédempteur, rassemblée dans l’Esprit Saint, l’Église a une fin salvifique et eschatologique qui ne peut être pleinement atteinte que dans le monde à venir. Mais elle est présente dès maintenant sur cette terre, rassemblée du milieu des hommes ; elle se compose de membres de la cité terrestre qui sont appelés à former, déjà au sein de l’histoire humaine, la famille des enfants de Dieu, qui doit croître sans cesse jusqu’à la venue du Seigneur… À la fois « assemblée visible et communauté spirituelle » (LG 8), l’Église fait route avec toute l’humanité et partage le sort terrestre du monde ; elle est comme le ferment et pour ainsi dire l’âme de la société humaine destinée à être renouvelée dans le Christ et transformée en famille de Dieu.

Cette compénétration de la cité terrestre et de la cité céleste ne peut être perçue que par la foi ; bien plus, elle demeure le mystère de l’histoire humaine, qui est troublée par le péché jusqu’à la pleine révélation de la gloire des enfants de Dieu (Rm 8,18s). L’Église, en poursuivant sa fin propre, le salut, ne fait pas seulement que l’homme communie à la vie divine. Elle répand aussi sa lumière en la faisant rejaillir d’une certaine façon sur le monde entier, surtout du fait qu’elle rétablit et ennoblit la dignité de la personne humaine, qu’elle fortifie la cohésion de la société humaine, et qu’elle donne à l’activité quotidienne des hommes une orientation et une signification plus profondes. Ainsi, par chacun de ses membres et par toute la communauté qu’elle forme, l’Église croit pouvoir contribuer largement à ce que la famille des hommes et son histoire deviennent plus humaines…

L’Église, tandis qu’elle aide le monde et reçoit beaucoup de lui, tend à un seul but : que le Règne de Dieu vienne et que le salut de tout le genre humain s’instaure. Tout le bien que le peuple de Dieu peut communiquer à la famille humaine, au temps de son pèlerinage sur cette terre, découle du fait que l’Église est « le sacrement universel du salut » (LG 48), manifestant et réalisant en même temps le mystère de l’amour de Dieu à l’égard de l’homme.

Concile Vatican II