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Archive pour le mot-clef ‘Jésus’

Jeudi saint

jeudi 2 avril 2015

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Triduum pascal : Jeudi Saint

Extraits de la Catéchèse du Pape Benoît XVI
(19 mars 2008)

Chers frères et sœurs,

Les trois jours du Triduum pascal sont couramment appelés « saints » car ils nous font revivre l’événement central de notre Rédemption; ils nous renvoient en effet au noyau essentiel de la foi chrétienne: la passion, la mort et la résurrection de Jésus Christ. Ce sont des jours que nous pourrions considérer comme un jour unique: ils constituent le cœur et le point fondamental de toute l’année liturgique comme de la vie de l’Église. Au terme de l’itinéraire quadragésimal, nous nous apprêtons nous aussi à entrer dans le climat même dans lequel Jésus a vécu à Jérusalem. Nous voulons réveiller en nous la mémoire vivante des souffrances que le Seigneur a endurées pour nous et nous préparer à célébrer avec joie, dimanche prochain « la vraie Pâque, que le Sang du Christ a couverte de gloire, la Pâque lors de laquelle l’Église célèbre la Fête qui est à l’origine de toutes les fêtes », comme dit la préface pour le jour de Pâques dans le rite de saint Ambroise.

Chers frères et sœurs, en ces jours uniques, orientons résolument notre vie vers une adhésion généreuse et convaincue aux desseins du Père céleste; renouvelons notre “oui” à la volonté divine comme l’a fait Jésus avec le sacrifice de la croix. Les rites suggestifs du Jeudi Saint, du Vendredi Saint, le silence riche de prière du Samedi Saint et la Veillée pascale solennelle nous offrent l’opportunité d’approfondir le sens et la valeur de notre vocation chrétienne qui naît du Mystère pascal et de la concrétiser en nous mettant fidèlement à la suite du Christ en toute circonstance, comme Il l’a fait, jusqu’au don généreux de notre vie.

Jeudi Saint : l’Église fait mémoire de la Dernière Cène au cours de laquelle le Seigneur, la veille de sa passion et de sa mort, a institué le sacrement de l’Eucharistie et celui du sacerdoce ministériel. Lors de cette même nuit, Jésus nous a laissé le commandement nouveau, “mandatum novum”, le commandement de l’amour fraternel. Avant d’entrer dans le Saint Triduum, mais déjà en lien étroit avec lui, dans chaque communauté diocésaine aura lieu la messe chrismale, au cours de laquelle l’évêque et les prêtres du presbyterium diocésain renouvellent les promesses de l’ordination. Sont également bénies les huiles pour la célébration des sacrements: l’huile des catéchumènes, l’huile des malades et le saint chrême. C’est un moment particulièrement important pour la vie de chaque communauté diocésaine qui, rassemblée autour de son pasteur, ressoude son unité et sa fidélité au Christ, unique Grand Prêtre Eternel.

Le soir, au cours de la messe in Cena Domini, on fait mémoire de la Dernière Cène, quand le Christ s’est donné à nous tous comme nourriture de salut, comme remède d’immortalité: c’est le mystère de l’Eucharistie, source et sommet de la vie chrétienne. Dans ce sacrement de salut, le Seigneur a offert et réalisé pour tous ceux qui croient en Lui, l’union la plus profonde possible entre notre vie et la sienne.

Avec le geste humble et combien expressif du lavement des pieds, nous sommes invités à rappeler ce que le Seigneur fit à ses apôtres: en leur lavant les pieds il proclama concrètement la primauté de l’amour, l’amour qui se fait service jusqu’au don de soi, anticipant ainsi également le sacrifice suprême de sa vie qui se consumera le lendemain sur le Calvaire. Selon une belle tradition, les fidèles terminent le Jeudi Saint par une veillée de prière et d’adoration eucharistique pour vivre plus profondément l’agonie de Jésus à Gethsémani. […]

Pour lire la Catéchèse complète :
>>> Le Triduum pascal

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Source principale : vatican.va (« Rév. x gpm »).

Mercredi saint

mercredi 1 avril 2015

 » O Christ, tu t’avances vers ta Passion volontaire. Béni sois-tu, toi qui viens au nom du Seigneur. Hosanna au plus haut des cieux ! »

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Après les joyeux « Hosanna » et la ronde des enfants du dimanche des Rameaux, nous voyons le Fils de l’homme avancer résolument vers Son jour, de jour en jour, de pas en pas, de silence de consentement en silence d’adoration… Et, en ce mercredi, nous en sommes aux ultimes préparatifs. Tout comme les disciples n’ont peut-être pas voulu voir, pas pu comprendre ce qui se tramait, nos yeux ont du mal à s’ouvrir à la réalité bouleversante d’un tel amour. Dieu se donnerait-il vraiment, jusque là, pour nous?
Les textes liturgiques sont là pour nous faire entrer un peu plus dans ce mystère insondable, pour faire réaliser un peu mieux le désir, l’immense, l’infini désir de Dieu. Jésus dit aux disciples : « Allez à la ville chez un tel et dites : Le maître te fait dire : Mon temps est proche ; c’est chez toi que je veux célébrer la Pâque avec mes disciples ».
Et d’année en année, de Mercredi Saint en Mercredi Saint, cette phrase nous est redonnée. (…) Et de jour en jour, d’année en année, nous nous laissons retrouver par le Christ, l’aîné de la multitude, nous nous laissons rejoindre par son salut, remettre en route pour avancer avec lui sur le chemin de la vie filiale.

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Voilà donc, au cœur de la Semaine sainte de la Rédemption, à la veille du grand Triduum pascal, la grâce du Mercredi Saint dans toute sa plénitude. Nous n’avons pas fini de méditer sur la profondeur inouïe de ce don de lui-même que le Christ nous a fait en voulant nous sauver tous, tout en nous préférant chacun. Car le Fils de l’homme n’est pas venu pour être servi mais pour servir et donner sa vie en rançon pour la multitude (Matthieu 20, 28).

En célébrant la Passion de ton Fils, puissions-nous, avec la grâce de ton Esprit, entrer, ô Père, dans la pleine lumière de ton mystère d’amour infini !

 

http://jerusalem.cef.fr/index.php/de-jerusalem/revue-sources-vives/liste-des-numeros-parus

Mardi saint

mardi 31 mars 2015

Quand vient l’heure du Mardi Saint

Écoutez-moi, îles lointaines ! Peuples éloignés, soyez attentifs…
Le Seigneur a fait de ma bouche une épée tranchante,
il m’a protégé par l’ombre de sa main…
Il m’a dit : Tu es mon serviteur, en toi je me glorifierai.

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Depuis des siècles déjà, l’Écriture annonçait la venue mystérieuse de ce Serviteur, à la fois souffrant et rédempteur. Malgré son sentiment de s’être fatigué pour rien, et d’avoir en pure perte usé ses forces, le Seigneur maintenait une immense promesse : Je vais faire de toi la lumière des nations pour que mon salut parvienne jusqu’aux confins de la terre. Et les siècles passaient sans que le peuple de Dieu puisse voir se lever l’aube de ce salut tant attendu.
Mais un jour Jésus est enfin apparu. Je suis la lumière du monde ; qui me suit ne marchera pas dans les ténèbres, mais il aura la lumière de la vie (Jean 8,12) on sait qu’alors, pour tout une part, les hommes ont mieux aimé les ténèbres que la lumière parce que leurs œuvres étaient mauvaises. (…)
Nous voilà donc au cœur de ce grand combat entre les ténèbres et la lumière qui veut nous révéler un prodigieux mystère : le Mystère de notre salut (Colossiens 1, 24-27) ! Nous voilà enfin arrivés à l’heure tant attendue.

Voici donc Jésus seul sur une route où nul n’est capable de le suivre. Pour marquer cette solitude absolue du creux de laquelle jaillira la suprême communion, cette noire solitude en face de l’incompréhension et de l’hostilité, deux figures se dressent au seuil de la nuit. Celle de deux apôtres dont il a voulu faire des amis et qui vont devenir tous deux, l’un Judas, un traître et l’autre, Simon-Pierre, un renégat. Tel est, dans son réalisme abrupt, la dure réalité de ce que le Christ est venu souffrir non seulement pour nous, mais encore par nous. Trahi par l’un, renié par l’autre, abandonné de tous, Jésus s’enfonce aujourd’hui dans la nuit la plus noire et la plus longue de notre propre histoire.
Voici venue l’heure – et elle est venue – où vous serez dispersés, chacun de son côté, et me laisserez seuls (Jean 13, 32). Mais cette heure le Christ l’a voulue. Il l’a choisie. Il l’a préparée. Et il proclame même que c’est celle de sa glorification. (…) Que nous reste-t-il à faire en ce Mardi Saint, nous qui sommes un peu, à nos heures, renégats comme Pierre ou traîtres comme Judas ? Il nous reste à contempler la route où Jésus s’enfonce tout seul vers cet endroit où nous ne pouvons pas aller, tant est profond l’abîme de sa kénose (anéantissement) où nul d’entre nous n’est à même de l’accompagner.
Il nous reste à contempler cette route avec la certitude que ce Jésus qui s’en va, ce soir, vers la croix, c’est aussi le Christ vainqueur de la mort qui en reviendra afin de nous prendre un jour tout entiers, avec lui, dans son Royaume, sachant bien que Celui qui a ressuscité le Seigneur Jésus nous ressuscitera nous aussi avec Jésus et nous placera près de lui avec vous (2 Corinthiens 5, 14).
Ne soyons pas plus présomptueux que Simon-Pierre ou plus désespérés que Judas. La nuit va nous envelopper à nouveau tout à l’heure. Nous ferons glisser une fois encore nos pas dans le dédale des trottoirs et des rues. Nous nous retrouverons dans la solitude de nos appartements ; et le grand silence du soir viendra envelopper nos âmes. Mais nous savons que nous ne sommes plus seuls. Jésus Christ a lavé nos reniements et racheté nos trahisons. Nos pires solitudes sont habitées par la présence de son amour. Comment donc ne pas espérer, au soir de ce Mardi Saint où nous avons vu le Fils du Dieu vivant partir mourir d’amour pour nous, afin que notre mort ne soit plus qu’une pâque vers lui !

Sources Vives n° 91

 

 

 

 

Lundi Saint

lundi 30 mars 2015

En ce Lundi Saint, la Liturgie de l’Eglise nous fait contempler le Verbe Incarné suppliant Dieu Son Père de Lui venir à son aide (Introït de la Messe : « Jugez, Seigneur, ceux qui me persécutent ; désarmez ceux qui m’attaquent; Prenez vos armes et votre bouclier, et levez-vous pour venir à mon secours, ô Seigneur, ma force et mon salut »). Six jours avant la Pâque, Jésus-Christ sait parfaitement que son heure est proche. Tandis que Marie de Béthanie répand le parfum (« pistis » = « fides ») très pur sur ses pieds, Il la loue pour ce geste plein de tact, et blâme Judas, dont le cœur est plein de haine. Prions : « Seigneur Jésus, tout au long de cette semaine, à l’exemple de Marie de Béthanie, nous voulons demeurer auprès de Vous. Nous voulons nous décentrer de nous-mêmes pour nous préoccuper seulement de Vous et de Vous seul, Vous offrir le peu que nous avons mais Vous le donner totalement et sans réserve. Nos cœurs ainsi tout ouvert à Votre présence nous permettrons d’accueillir sans réserve le don de Votre Salut. Ainsi soit-il ».

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« Marie, prenant une livre de parfum de nard pur, d’un grand prix, le répandit sur les pieds de Jésus et les essuya avec ses cheveux. Et la maison fut remplie de l’odeur du parfum. » Voilà le fait historique, cherchons le symbole. Qui que tu sois, si tu veux être une âme fidèle, répands avec Marie un parfum précieux sur les pieds du Seigneur. Ce parfum, c’est la droiture… Répands du parfum sur les pieds de Jésus ; suis les traces du Seigneur par une vie sainte. Essuie ses pieds avec tes cheveux : si tu as du superflu, donne-le aux pauvres et tu auras ainsi essuyé les pieds du Seigneur… Peut-être que les pieds du Seigneur sur la terre sont dans le besoin. N’est-ce pas de ses membres, en effet (Ep 5,30), qu’il dira à la fin du monde : « Ce que tu as fait pour le plus petit des miens, c’est à moi que tu l’as fait » (Mt 25,40).

« Et la maison fit remplie de l’odeur du parfum. » C’est-à-dire, le monde a été rempli de la bonne renommée de cette femme, car la bonne odeur, c’est la bonne renommée. Ceux qui associent le nom de chrétiens à une vie malhonnête font injure au Christ…; si le nom de Dieu est blasphémé par ces mauvais chrétiens, il est, au contraire, loué et honoré par les bons, « car nous sommes en tous lieux la bonne odeur du Christ » (2Co 2,14-15). Il est dit aussi dans le Cantique des Cantiques : « Ton nom est un parfum répandu » (1,3).

Saint Augustin (354-430), évêque d’Hippone (Afrique du Nord) et docteur de l’Église
Sermons sur l’évangile de Jean, n°50, 6-7

 

 

 

Dimanche des Rameaux et de la Passion

dimanche 29 mars 2015

img187Extraits de l’Homélie de Saint Jean-Paul II (13 avril 2003)

 

1. « Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur! » (Mc 11, 9).
La liturgie du Dimanche des Rameaux est comme une porte d’entrée solennelle dans la Semaine Sainte. Elle associe deux moments opposés entre eux : l’accueil de Jésus à Jérusalem et le drame de la Passion: l’« Hosanna » joyeux et le cri plusieurs fois répété : « Crucifie-le! » ; l’entrée triomphale et la défaite apparente de la mort sur la Croix. Elle anticipe ainsi l’« heure » où le Messie devra beaucoup souffrir, sera tué et ressuscitera le troisième jour (cf. Mt 16, 21), et elle nous prépare à vivre en plénitude le mystère pascal.

2. « Crie de joie, fille de Jérusalem / Voici que ton roi vient à toi » (Zc 9, 9). En accueillant Jésus, la Cité dans laquelle vit la mémoire de David se réjouit; la Cité des prophètes, dont un grand nombre subirent le martyre pour la vérité ; la Cité de la paix, qui au cours des siècles a connu la violence, la guerre, la déportation.
D’une certaine façon, Jérusalem peut être considérée comme la Ville-symbole de l’humanité, en particulier en ce dramatique début de troisième millénaire que nous vivons. C’est pourquoi les rites du Dimanche des Rameaux acquièrent une éloquence particulière. Les paroles du prophète Zacharie retentissent de façon réconfortante : « Exulte avec force, fille de Sion! / Crie de joie, fille de Jérusalem! / Voici que ton roi vient à toi : / Il est juste et victorieux, / humble, monté sur un âne / … l’arc de guerre sera retranché. / Il annoncera la paix aux nations »(9, 9-10). Aujourd’hui nous sommes en liesse, car Jésus, le Roi de la Paix, entre à Jérusalem.

3. Alors, le long de la descente du mont des Oliviers, les enfants et les jeunes de Jérusalem accoururent à la rencontre du Christ, en l’acclamant et en agitant joyeusement des rameaux d’olivier et des palmes. […]

5.« Voici ta Mère! »Jésus adresse ces paroles à chacun de vous, chers amis. A vous aussi, il demande de prendre Marie comme Mère « dans votre maison », de l’accueillir « parmi vos biens », car « c’est Elle qui, en accomplissant son ministère maternel, vous éduque et vous modèle jusqu’à ce que le Christ soit formé pleinement en vous ». Que Marie fasse en sorte que vous répondiez généreusement à l’appel du Seigneur, et que vous persévériez avec joie et fidélité dans la mission chrétienne! […]

6.« Vraiment cet homme était Fils de Dieu! »(Mc 15, 39). Nous avons à nouveau écouté la claire profession de foi, exprimée par le centurion, « voyant qu’il avait ainsi expiré »(ibid.). C’est de ce qu’il a vu, que naît le surprenant témoignage du soldat romain, le premier à proclamer que cet homme crucifié « était Fils de Dieu ».
Seigneur Jésus, nous aussi nous avons « vu » comment tu as souffert et comment tu es mort pour nous. Fidèle jusqu’au bout, tu nous a arrachés à la mort par ta mort. Avec ta Croix, tu nous a rachetés.
Toi, Marie, Mère qui souffres, tu es le témoin silencieux de ces instants décisifs pour l’histoire du salut.
Donne-nous tes yeux pour reconnaître sur le visage du Crucifié, défiguré par la douleur, l’image du Ressuscité glorieux.
Aide-nous à l’embrasser et à avoir confiance en Lui, afin de devenir dignes de ses promesses.
Aide-nous à lui être fidèles aujourd’hui et tout au long de notre vie.
Amen!
Source principale : vatican.va (« Rév. x gpm »).

 

 

« Vous ne pourrez donc pas croire à moins d’avoir vu des signes et des prodiges ? »

lundi 16 mars 2015

 

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« Si vous ne voyez pas des signes et des prodiges, vous ne croirez pas ! » Le fonctionnaire royal semble ne pas croire que Jésus a la puissance de ressusciter les morts : « Descends, avant que mon fils ne meure ! » Il semble croire que Jésus ignore la gravité de la maladie de son enfant. C’est pourquoi Jésus lui fait ce reproche, pour lui montrer que les miracles se font surtout pour gagner et guérir les âmes. Ainsi Jésus guérit le père qui est malade d’esprit non moins que le fils qui est malade de corps, pour nous apprendre qu’il faut s’attacher à lui non à cause des miracles, mais pour son enseignement que les miracles confirment. Car il opère les miracles non pour les croyants, mais pour les incroyants…

De retour chez lui, « il crut, avec tous les gens de sa maison ». Des gens qui n’ont ni vu ni entendu Jésus…croient en lui. Quel enseignement en retirer ? Il faut croire en lui sans exiger des miracles ; il ne faut pas exiger de Dieu des preuves de sa puissance. De nos jours combien de gens montrent un plus grand amour de Dieu lorsque leurs enfants ou leur femme ont reçu quelque soulagement dans leur maladie. Même si nos vœux ne sont pas exaucés, il faut persévérer tout autant dans l’action de grâce et la louange. Restons attachés à Dieu dans l’adversité autant que dans la prospérité.

Saint Jean Chrysostome (v. 345-407), prêtre à Antioche puis évêque de Constantinople, docteur de l’Église
Homélies sur l’évangile de Jean, n°35

 

 

 

« Pour que l’Ecriture s’accomplisse jusqu’au bout. » (Jn 19,28)

mercredi 11 mars 2015

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« Je ne suis pas venu abolir la Loi, mais l’accomplir »… En ce temps-là, en effet, le Seigneur a exercé son pouvoir pour accomplir en sa personne tous les mystères que la Loi annonçait à son sujet. Car dans sa Passion, il a mené à terme toutes les prophéties. Lorsqu’on lui a offert, selon la prophétie du bienheureux David (Ps 68,22), une éponge imbibée de vinaigre pour calmer sa soif, il l’a accepté en disant : « Tout est accompli ». Puis, inclinant la tête, il a remis l’esprit (Jn 19,30).

Il a non seulement réalisé personnellement tout ce qu’il a dit, mais il nous a encore confié ses commandements, afin que nous les mettions en pratique. Alors que les anciens n’avaient pas pu observer les commandements les plus élémentaires de la Loi (Ac 15,10), il nous a prescrit de garder les plus difficiles, par le moyen de la grâce et de la puissance qui viennent de la croix.

Epiphane de Bénévent (5e – 6e siècle), évêque
Commentaire sur les quatre évangiles, PLS 3, 852 (trad. Delhougne, Les Pères commentent, p. 97)

 

 

 

« Abandonnant tout, l’homme se leva et se mit à le suivre. »

samedi 21 février 2015

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Écouter le Christ et l’adorer conduit à faire des choix courageux, à prendre des décisions parfois héroïques. Jésus est exigeant car il veut notre bonheur authentique. Il appelle certains à tout quitter pour le suivre dans la vie sacerdotale ou consacrée. Que ceux qui entendent cette invitation n’aient pas peur de lui répondre « oui » et qu’ils se mettent généreusement à sa suite. Mais, en dehors des vocations particulières de consécration, il y a la vocation propre de tout baptisé : elle aussi est une vocation à ce « haut degré » de la vie chrétienne ordinaire qui s’exprime dans la sainteté (cf. Novo millenio ineunte, Au début du nouveau millénaire, 31).

Tant de nos contemporains ne connaissent pas encore l’amour de Dieu ou cherchent à remplir leur cœur de succédanés insignifiants. Il est donc urgent d’être des témoins de l’amour contemplé dans le Christ… l’Église a besoin de témoins authentiques pour la nouvelle évangélisation : des hommes et des femmes dont la vie a été transformée par la rencontre avec Jésus, des hommes et des femmes capables de communiquer cette expérience aux autres. L’Eglise a besoin de saints. Nous sommes tous appelés à la sainteté et seuls les saints peuvent rénover l’humanité.

Saint Jean-Paul II (1920-2005), pape
Message aux jeunes en vue de la 20ème JMJ (6/8/04)

 

 

 

 

« Pourquoi cette génération demande-t-elle un signe ? »

lundi 16 février 2015

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Admirez les merveilles de Dieu ; sortez de votre sommeil. Vous admirez seulement les prodiges extraordinaires ? Mais sont-ils plus grands que ceux qui se produisent tous les jours sous vos yeux ? Les hommes s’étonnent que notre Seigneur Jésus Christ ait rassasié plusieurs milliers de personnes avec cinq pains (Mt 14,19s), et ils ne s’étonnent pas que quelques graines suffisent pour couvrir la terre de moissons abondantes ? Ils sont saisis d’admiration en voyant le Sauveur changer l’eau en vin (Jn 2,19) ; n’est-ce pas la même chose quand la pluie passe par les racines de la vigne ? L’auteur de ces prodiges est le même…

Le Seigneur a opéré des prodiges, et cependant un grand nombre l’ont méprisé… Ils se disaient : « Ces œuvres sont divines, mais lui, il n’est qu’un homme. » Tu vois donc deux choses : d’une part des œuvres divines, et de l’autre un homme. Si ces œuvres divines ne peuvent être faites que par Dieu, ne serait-ce pas parce que Dieu se cache en cet homme ? Oui, sois bien attentif à ce que tu vois, et crois ce que tu ne vois pas. Celui qui t’appelle à croire ne t’a pas abandonné à toi-même ; même s’il te demande de croire ce que tu ne peux pas voir, il ne t’a pas laissé sans rien à voir pour t’aider à croire ce que tu ne vois pas. Est-ce que la création elle-même est un faible signe, une faible manifestation du Créateur ? En plus, le voici qui vient dans le monde et qui fait des miracles. Tu ne pouvais pas voir Dieu, mais tu pouvais voir un homme : alors Dieu s’est fait homme, pour que ne fasse plus qu’un pour toi ce que tu vois et ce que tu crois.

Saint Augustin (354-430), évêque d’Hippone (Afrique du Nord) et docteur de l’Église
Sermon 126, 4-5

 

 

 

 

« Je le veux, sois purifié. »

dimanche 15 février 2015

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Le Seigneur guérit chaque jour l’âme de tout homme qui l’implore, l’adore pieusement et proclame avec foi ces paroles : « Seigneur, si tu le veux, tu peux me purifier », et cela quel que soit le nombre de ses fautes. « Car celui qui croit du fond du cœur devient juste » (Rm 10,10). Il nous faut donc adresser à Dieu nos demandes en toute confiance, sans mettre nullement en doute sa puissance… C’est la raison pour laquelle le Seigneur répond aussitôt au lépreux qui le supplie : « Je le veux ». Car, à peine le pécheur commence-t-il à prier avec foi, que la main du Seigneur se met à soigner la lèpre de son âme…

Ce lépreux nous donne un très bon conseil sur la façon de prier. Il ne met pas en doute la volonté du Seigneur, comme s’il refusait de croire en sa bonté. Mais, conscient de la gravité de ses fautes, il ne veut pas présumer de cette volonté. En disant que le Seigneur, s’il le veut, peut le purifier, il affirme que ce pouvoir appartient au Seigneur, en même temps qu’il affirme sa foi… Si la foi est faible, elle doit d’abord être fortifiée. C’est alors seulement qu’elle révélera toute sa puissance pour obtenir la guérison de l’âme et du corps.

L’apôtre Pierre parle sans aucun doute de cette foi quand il dit : « Il a purifié leurs cœurs par la foi » (Ac 15,9)… La foi pure, vécue dans l’amour, maintenue par la persévérance, patiente dans l’attente, humble dans son affirmation, ferme dans sa confiance, pleine de respect dans sa prière et de sagesse dans ce qu’elle demande, est certaine d’entendre en toute circonstance cette parole du Seigneur : « Je le veux ».

Saint Paschase Radbert (?-v. 849), moine bénédictin
Commentaire sur l’évangile de Matthieu, 5, 8; CCM 56 A, 475-476 (trad. Delhougne, Les Pères commentent, p. 243)