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Archive pour octobre 2022

Lire les signes du temps où nous sommes

vendredi 21 octobre 2022

Chaque fois que nous cherchons à lire les signes des temps dans la réalité actuelle, il est opportun d’écouter les jeunes et les personnes âgées. Les deux sont l’espérance des peuples. Les personnes âgées apportent la mémoire et la sagesse de l’expérience, qui invite à ne pas répéter de façon stupide les mêmes erreurs que dans le passé. Les jeunes nous appellent à réveiller et à faire grandir l’espérance, parce qu’ils portent en eux les nouvelles tendances de l’humanité et nous ouvrent à l’avenir, de sorte que nous ne restions pas ancrés dans la nostalgie des structures et des habitudes qui ne sont plus porteuses de vie dans le monde actuel.

Les défis existent pour être relevés. Soyons réalistes, mais sans perdre la joie, l’audace et le dévouement plein d’espérance !

Pape François

 

 

 

« Tout homme qui aura quitté à cause de mon nom des maisons, des frères, des sœurs, un père, une mère…recevra beaucoup plus. » (Mt 19,29)

jeudi 20 octobre 2022

« Vous croyez que je suis venu apporter la paix sur terre ? Non, vous dis-je, mais la séparation. Car désormais dans la même maison cinq personnes seront divisées, trois prenant parti contre deux, et deux contre trois… » Dans presque tous les passages de l’Évangile le sens spirituel joue un rôle important ; mais dans ce passage surtout, pour ne pas être rebuté par la dureté d’une explication simpliste, il faut chercher dans la trame du sens la profondeur spirituelle… Comment dit-il lui-même : « Je vous donne ma paix, je vous laisse ma paix » (Jn 14,27) s’il est venu séparer les pères de leurs fils, les fils de leurs pères, en rompant leurs liens ? Comment peut-on être appelé « maudit si l’on n’honore pas son père » (Dt 27,16), et fervent si on le délaisse ?

Si nous comprenons que la religion vient en premier lieu et la piété filiale en second, nous comprendrons que cette question s’éclaire ; il faut en effet faire passer l’humain après le divin. Car si on doit rendre des devoirs aux parents, combien plus au Père des parents, à qui on doit être reconnaissant pour nos parents ? … Il ne dit donc pas qu’il faut renoncer à ceux que nous aimons, mais préférer Dieu à tous. D’ailleurs on trouve dans un autre livre : « Celui qui aime son père ou sa mère plus que moi n’est pas digne de moi » (Mt 10,37). Il t’est interdit non d’aimer tes parents, mais de les préférer à Dieu. Car les relations naturelles sont des bienfaits du Seigneur, et personne ne doit aimer les bienfaits reçus plus que Dieu, qui préserve les bienfaits qu’il donne.

Saint Ambroise (v. 340-397)

 

 

 

« Comme vous n’êtes pas dans les ténèbres, ce jour ne vous surprendra pas comme un voleur. » (1Th 5,4)

mercredi 19 octobre 2022

« Israël, sois prêt à marcher à la rencontre du Seigneur, car il vient » (cf Am 4,12). Et vous aussi, mes frères, « soyez prêts, car le Fils de l’homme viendra à l’heure que vous ne pensez pas ». Rien de plus sûr que sa venue, mais rien de plus incertain que le moment de cette venue. En effet, il nous appartient si peu de connaître les temps ou les moments que le Père, en sa puissance, a fixés, qu’il n’est même pas donné aux anges qui l’entourent d’en savoir le jour ni l’heure (Ac 1,7; Mt 24,36).

Notre dernier jour aussi viendra, c’est chose très certaine ; mais quand, où et comment, cela nous est très incertain ; nous savons seulement, comme on l’a dit avant nous, que « vis-à-vis des vieillards il se tient sur le seuil, tandis que vis-à-vis des jeunes gens il se tient à l’affût » (S. Bernard)… Il ne faudrait pas que ce jour nous saisisse à l’improviste, non préparés, comme un voleur pendant la nuit… Que la crainte, demeurant en éveil, nous rende toujours prêts, jusqu’à ce que la sécurité succède à la crainte, et non la crainte à la sécurité. « Je serai vigilant, dit le Sage, afin de me préserver du péché » (Ps 17,24), ne pouvant pas me préserver de la mort. Il sait, en effet, que « le juste, surpris par la mort, trouvera le repos » (Sg 4,7) ; bien plus, ils triomphent de la mort, ceux qui n’ont pas été esclaves du péché pendant leur vie. Que c’est beau, mes frères, quel bonheur, non seulement d’être en sécurité devant la mort, mais encore d’en triompher avec gloire, fort du témoignage de sa conscience.

Bienheureux Guerric d’Igny (v. 1080-1157)

 

 

 

Saint Luc, évangéliste, « serviteur de la Parole » (Lc 1,2)

mardi 18 octobre 2022

Bonne est toute parole du Christ, elle a sa mission et son but, elle ne tombe pas à terre. Il est impossible qu’il ait jamais prononcé de paroles éphémères, lui, le Verbe de Dieu, exprimant selon son bon plaisir les conseils profonds et la volonté sainte du Dieu invisible. Toute parole du Christ est bonne. Même si ses propos nous avaient été transmis par des gens ordinaires, nous pouvons être sûrs que rien de ce qui nous a été conservé — qu’il s’agisse de paroles à un disciple ou à un contradicteur, ou bien d’avertissements, d’avis, de réprimandes, de réconfort, de persuasion ou de condamnation — rien de tout cela n’a une signification purement accidentelle, une portée limitée ou partielle. (…)

Au contraire, toutes les paroles sacrées du Christ, bien que revêtues d’un habillement temporaire et ordonnées à un but immédiat, difficiles de ce fait à dégager de ce qu’il y a en elles de momentané et de contingent, n’en gardent pas moins toute leur force à chaque siècle. Demeurant dans l’Église, elles sont destinées à durer pour toujours dans les cieux (cf Mt 24,35) ; elles se prolongent jusque dans l’éternité. Elles sont notre règle sainte, juste et bonne, la « lampe pour nos pieds, lumière sur notre route » (Ps 118,105), aussi pleinement et aussi intimement pour notre temps que lorsqu’elles ont été d’abord prononcées.

Cela aurait été vrai même si un simple soin humain avait recueilli ces miettes de la table du Christ. Mais nous avons une assurance beaucoup plus grande, parce que nous les recevons non pas des hommes mais de Dieu (1Th 2,13). L’Esprit Saint, qui est venu glorifier le Christ et donner aux évangélistes l’inspiration d’écrire, n’a pas tracé pour nous un Évangile stérile. Loué soit-il d’avoir choisi et sauvegardé pour nous les paroles qui devaient être particulièrement utiles dans les temps à venir, les paroles pouvant servir de loi à l’Église, pour la foi, la morale et la discipline. Non pas une loi écrite sur des tables de pierre (Ex 24,12), mais une loi de foi et d’amour, de l’esprit non de la lettre (Rm 7,6), une loi pour des cœurs généreux qui acceptent de « vivre de toute parole », si modeste et si humble soit-elle, « qui sort de la bouche de Dieu » (Dt 8,3; Mt 4,4).

Saint John Henry Newman (1801-1890)

 

 

 

« Cette nuit même, on te redemande ta vie. »

lundi 17 octobre 2022

Seigneur, rends-moi digne de mépriser ma vie pour la vie qui est en toi. La vie dans ce monde est semblable à ceux qui se servent des lettres pour former des mots. Lorsqu’on le veut, on ajoute, on retranche, on change les lettres. Mais la vie du monde à venir est semblable à ce qui est écrit sans la moindre faute dans des livres scellés du sceau royal, où il n’y a rien à ajouter et où rien ne manque. Donc tant que nous sommes au milieu du changement, soyons attentifs à nous-mêmes. Tant que nous avons pouvoir sur le manuscrit de notre vie, sur ce que nous avons écrit de nos mains, efforçons-nous d’y ajouter ce que nous faisons de bien et effaçons les défauts de notre première conduite. Tant que nous sommes en ce monde, Dieu n’appose le sceau ni sur le bien ni sur le mal. Il ne le fait qu’à l’heure de notre exode, quand s’achève notre œuvre, au moment où nous allons partir.

Comme l’a dit saint Ephrem, il nous faut considérer que notre âme est semblable à un navire prêt au voyage mais qui ne sait pas quand va venir le vent, ou encore qu’elle est semblable à une armée qui ne sait pas quand va sonner la trompette qui annonce le combat. S’il dit cela du navire et de l’armée qui attendent une chose qui peut-être n’arrivera pas, combien faut-il que nous nous préparions avant que vienne ce jour brusquement, que soit jeté le pont et soit ouverte la porte du monde nouveau ? Puisse le Christ, le médiateur de notre vie, nous donner d’être prêts.

Isaac le Syrien (7e siècle)

 

 

« Toujours prier sans se décourager »

dimanche 16 octobre 2022

Aime prier. Ressens souvent le besoin de prier tout au long de la journée. La prière dilate le cœur jusqu’à ce que celui-ci puisse recevoir le don de Dieu qui est lui-même. Demande, cherche, et ton cœur grandira au point de le recevoir, de le garder comme ton bien.

Nous désirons tellement bien prier, et puis nous échouons. Alors nous nous décourageons et renonçons. Si tu veux prier mieux, tu dois prier plus. Dieu accepte l’échec, mais il ne veut pas du découragement. Toujours plus, il nous veut tels des enfants, toujours plus humbles, toujours plus remplis de gratitude dans l’oraison. Il veut que nous nous souvenions de notre appartenance à tous au corps mystique du Christ, qui est prière perpétuelle.

Nous devons nous aider l’un l’autre dans nos prières. Libérons nos esprits. Ne prions pas longuement, que nos prières ne s’étirent pas sans fin, mais qu’elles soient brèves, pleines d’amour. Prions pour ceux qui ne prient pas. Souvenons-nous que celui qui veut pouvoir aimer, doit pouvoir prier.

Sainte Teresa de Calcutta (1910-1997)

 

 

 

 

Se prononcer pour le Christ par toute sa vie

samedi 15 octobre 2022

La charge de répandre la foi incombe à tous les disciples du Christ, chacun pour sa part. Cependant, parmi ses disciples, le Christ Seigneur appelle toujours « ceux qu’il veut pour qu’ils soient avec lui et pour les envoyer prêcher » aux nations païennes (Mc 3,13-14)…

C’est le vrai Dieu qui appelle, mais l’homme doit lui répondre de telle manière qu’ « en dehors de tout motif humain » (Ga 1,16) il s’attache tout entier au travail de l’Évangile. Or, cette réponse ne peut être donnée que si l’Esprit Saint y pousse et en donne la force. Car celui qui est envoyé entre dans la vie et la mission de celui qui « s’est dépouillé lui-même en prenant la condition de serviteur » (Ph 2,7). Le missionnaire doit donc être prêt à persévérer pour la vie dans sa vocation, « à renoncer à lui-même » et à « tout ce qu’il a possédé » jusque-là (Lc 14,26.33), et à « se faire tout à tous » (1Co 9,22).

Lorsqu’il annonce l’Évangile parmi les nations, il doit « faire connaître avec assurance le mystère du Christ qui l’a chargé d’être son ambassadeur » (Ep 6,19) ; en lui il doit parler avec toute l’audace nécessaire, sans rougir du scandale de la Croix. En suivant les traces de son Maître, qui est « doux et humble de cœur », il manifestera que le « joug de celui-ci est facile à porter, et son fardeau, léger » (Mt 11,29). En ayant une vie vraiment évangélique, une constance inlassable, de la patience, de la douceur, une charité loyale, il rendra témoignage à son Seigneur ; et cela, si c’est nécessaire, jusqu’à répandre son sang. Il obtiendra de Dieu force et courage pour découvrir que, dans toutes les détresses qui le mettent à l’épreuve, et dans la plus profonde pauvreté, il y a une joie immense.

Concile Vatican II

 

 

 

« Même vos cheveux sont tous comptés. »

vendredi 14 octobre 2022

[Sainte Catherine a entendu Dieu lui dire] : « Nul ne peut s’échapper de mes mains. Car je suis Celui qui suis (Ex 3,14) et vous, vous n’êtes pas par vous-mêmes ; vous n’êtes qu’autant que vous êtes faits par moi. Je suis le créateur de toutes les choses qui participent de l’être, mais non du péché, qui n’est pas, et donc qui n’a pas été fait par moi. Et parce qu’il n’est pas en moi, il n’est pas digne d’être aimé. La créature ne m’offense que parce qu’elle aime ce qu’elle ne doit pas aimer, le péché… Il est impossible aux hommes de sortir de moi ; ou bien ils demeurent en moi sous l’étreinte de la justice qui sanctionne leurs fautes, ou bien ils demeurent en moi gardés par ma miséricorde. Ouvre donc l’œil de ton intelligence et regarde ma main ; tu verras que c’est la vérité que je te dis. »

Alors, ouvrant l’œil de l’esprit pour obéir au Père qui est si grand, je voyais l’univers entier enfermé dans cette main divine. Et Dieu me disait : « Ma fille, vois maintenant et sache que nul ne peut m’échapper. Tous ici sont tenus par la justice ou par la miséricorde, parce qu’ils sont à moi, créés par moi, et je les aime infiniment. Quelle que soit leur malice, je leur ferai donc miséricorde à cause de mes serviteurs ; j’exaucerai la demande que tu m’as présentée avec tant d’amour et de douleur »…

Alors mon âme, comme en ivresse et hors d’elle-même, dans l’ardeur de plus en plus grand de son désir, se sentait à la fois bienheureuse et douloureuse. Bienheureuse par l’union qu’elle avait eue avec Dieu, goûtant sa joie et sa bonté, tout immergée dans sa miséricorde. Douloureuse, en voyant offensé une si grande bonté.

Sainte Catherine de Sienne (1347-1380)

 

 

 

« Ils se mirent à lui en vouloir terriblement et ils le harcelaient. »

jeudi 13 octobre 2022

Celui que tu méprises maintenant, il fut un temps où il était au-dessus de toi ; celui qui est homme maintenant était éternellement parfait. Il était au commencement, sans cause ; puis il s’est soumis aux contingences de ce monde. (…) C’était pour te sauver, toi qui l’insultes, toi qui méprises Dieu parce qu’il a pris ta nature grossière. (…)

Il a été enveloppé de langes, mais en se levant du tombeau il s’est débarrassé de son linceul. Il a été couché dans une mangeoire, mais glorifié par les anges, annoncé par une étoile, adoré par les Mages. (…) Il a dû fuir en Égypte, mais il a libéré ce pays des superstitions des Égyptiens. Il n’avait « ni forme ni beauté » (Is 53,2) devant ses ennemis, mais pour David il était « le plus beau des enfants de hommes » (Ps 44,3) et sur la montagne il a resplendi, plus éblouissant que le soleil (Mt 17,1s). Comme homme, il a été baptisé ; mais comme Dieu, il a effacé nos péchés ; il n’avait pas besoin d’être purifié, mais il voulait sanctifier les eaux. Comme homme, il a été tenté ; mais comme Dieu, il a triomphé, lui qui a « vaincu le monde » (Jn 16,8). (…) Il a eu faim, mais il a nourri des milliers, lui qui est « le Pain vivant descendu du ciel » (Jn 6,48). Il a eu soif, mais s’est écrié : « Si quelqu’un a soif, qu’il vienne à moi et qu’il boive » (Jn 7,37). (…) Il a connu la fatigue, mais il est le repos de tous ceux qui « peinent et ploient sous le fardeau » (Mt 11,28). (…) Il se fait appeler « Samaritain et possédé du démon » (Jn 8,48) ; mais c’est lui qui sauve l’homme qui était tombé aux mains des voleurs (Lc 10,29s) et qui met les démons en fuite. (…) Il prie, mais c’est lui-même qui exauce les prières. Il pleure, mais c’est lui qui fait cesser les pleurs. Il est vendu à vil prix ; mais c’est lui qui rachète le monde, et à grand prix : par son propre sang.

Comme une brebis, on le mène à la mort, mais il conduit au vrai pâturage Israël (Ez 34,14), et aujourd’hui toute la terre. Comme un agneau, il se tait ; mais il est la Parole annoncée par la voix de celui qui crie au désert (Mc 1,3). Il a été infirme et blessé ; mais c’est lui qui guérit toute maladie et toute infirmité (Mt 9,35). Il a été élevé sur le bois et il y a été cloué ; mais c’est lui qui nous restaure par l’arbre de vie. (…) Il meurt, mais il fait vivre et détruit la mort. Il est enseveli, mais il ressuscite et, montant aux cieux, libère les âmes des enfers.

Saint Grégoire de Nazianze (330-390)

 

 

 

« Malheureux êtes-vous, pharisiens, parce que vous aimez les premiers rangs et les salutations sur les places publiques. »

mercredi 12 octobre 2022

La véritable humilité du cœur est plus ressentie et vécue qu’extériorisée. Certes, il faut toujours se montrer humble en présence de Dieu, mais non pas de cette fausse humilité qui ne mène qu’au découragement, à l’accablement et au désespoir. Il faut nous méfier de nous-mêmes, ne pas faire passer notre intérêt avant celui des autres et nous juger inférieurs à notre prochain.

S’il nous faut de la patience pour supporter les misères d’autrui, il en faut davantage pour apprendre à nous supporter nous-mêmes. Devant tes infidélités quotidiennes, fais sans cesse des actes d’humilité. Quand le Seigneur te verra ainsi repenti, il étendra sa main vers toi et t’attirera à lui.

Dans ce monde, personne ne mérite rien ; c’est le Seigneur qui nous accorde tout, par pure bienveillance et parce que, dans son infinie bonté, il nous pardonne tout.

Saint [Padre] Pio de Pietrelcina (1887-1968)