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Archive pour juin 2022

Sion

mardi 21 juin 2022

« Enlève d’abord la poutre dans ton œil, alors tu verras clair pour retirer la paille qui est dans l’œil de ton frère. »

lundi 20 juin 2022

 

L’amour –- « caritas » –- est une force extraordinaire qui pousse les personnes à s’engager avec courage et générosité dans le domaine de la justice et de la paix. C’est une force qui a son origine en Dieu, Amour éternel et Vérité absolue. Chacun trouve son bien en adhérant au projet que Dieu a sur lui, pour le réaliser pleinement ; en effet, il trouve dans ce projet sa propre vérité et c’est en adhérant à cette vérité qu’il devient libre (cf Jn 8,32)…

La charité est amour reçu et donné. Elle est grâce. Sa source est l’amour jaillissant du Père pour le Fils, dans l’Esprit Saint. C’est un amour qui, du Fils, descend sur nous. C’est un amour créateur, qui nous a donné l’existence; c’est un amour rédempteur, qui nous a recréés. Un amour révélé et réalisé par le Christ (cf Jn 13,1) et « répandu dans nos cœurs par l’Esprit Saint qui nous a été donné » (Rm 5,5). Objets de l’amour de Dieu, les hommes sont constitués acteurs de la charité, appelés à devenir eux-mêmes les instruments de la grâce, pour répandre la charité de Dieu et pour tisser des liens de charité.

La doctrine sociale de l’Église répond à cette dynamique de charité reçue et donnée. Elle est…annonce de la vérité de l’amour du Christ dans la société. Cette doctrine est un service de la charité, mais dans la vérité… Le développement, le bien-être social, ainsi qu’une solution adaptée aux graves problèmes socio-économiques qui affligent l’humanité, ont besoin de cette vérité. Plus encore, il est nécessaire que cette vérité soit aimée et qu’il lui soit rendu témoignage. Sans vérité, sans confiance et sans amour du vrai, il n’y a pas de conscience ni de responsabilité sociale, et l’agir social devient la proie d’intérêts privés et de logiques de pouvoir, qui ont pour effets d’entrainer la désagrégation de la société, et cela d’autant plus dans une société en voie de mondialisation et dans les moments difficiles comme ceux que nous connaissons actuellement.

Pape Benoît XVI
Encyclique « Caritas in veritate », § 1-5 (trad. copyright © Libreria Editrice Vaticana)

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Saint Sacrement du Corps et du Sang du Christ, solennité

dimanche 19 juin 2022

Ce que vous voyez sur l’autel de Dieu (…), c’est le pain et la coupe : c’est cela que vos yeux vous apprennent. Mais ce dont votre foi doit être instruite, c’est que ce pain est le corps du Christ, que cette coupe est le sang du Christ. Ce peu de paroles suffisent peut-être pour votre foi ; mais la foi cherche à s’instruire. (…) Comment ce pain est-il son corps, et cette coupe, ou plutôt son contenu, peut-il être son sang ?

Mes frères, c’est cela que l’on appelle des sacrements : ils expriment autre chose que ce qu’ils présentent à nos regards. Ce que nous voyons est une apparence matérielle, tandis que ce que nous comprenons est un fruit spirituel. Si vous voulez comprendre ce qu’est le corps du Christ, écoutez l’apôtre Paul, qui dit aux fidèles : « Vous êtes le corps du Christ ; et chacun pour votre part, vous êtes les membres de ce corps » (1Co 12,27). Donc, si c’est vous qui êtes le corps du Christ et ses membres, c’est le symbole de ce que vous êtes qui se trouve sur la table du Seigneur, et c’est votre mystère que vous recevez. Vous répondez : « Amen » à ce que vous êtes, et par cette réponse, vous y souscrivez. On vous dit : « Le corps du Christ », et vous répondez : « Amen ». Soyez donc membres du corps du Christ, pour que cet amen soit véridique.

Pourquoi donc le corps est-il dans le pain ? Ici encore, ne disons rien de nous-mêmes, écoutons encore l’apôtre qui, en parlant de ce sacrement, nous dit : « Puisqu’il y a un seul pain, la multitude que nous sommes est un seul corps » (1Co 10,17). Comprenez cela et soyez dans la joie : unité, vérité, dévotion, charité ! « Un seul pain » : qui est ce pain unique ? « Un seul corps, nous qui sommes multitude. » Rappelez-vous qu’on ne fait pas du pain avec un seul grain, mais avec beaucoup. (…) Soyez donc ce que vous voyez, et recevez ce que vous êtes.

Saint Augustin (354-430)

 

 

 

Ne vous faites pas de souci pour demain

samedi 18 juin 2022
Le souci m’empêche de jouir de mon bonheur. Du fait que je n’arrive jamais à l’exclure totalement de mon âme, au moins qu’il y apporte un effet positif. Il devrait m’offrir l’intelligence en compensation. Le souci pourrait au moins m’enseigner de bien faire attention à ce que mon bonheur de vivre n’en soit pas perturbé. Si le souci me conduit à la sagesse, il aura rempli sa mission, sa raison d’être. Il me rappellera sans cesse que je dois bâtir ma vie sur de solides fondations, et non pas sur le sable des illusions. D’ailleurs, pour Jésus, c’est là le sens de l’intelligence : l’homme intelligent construit sa maison sur la roche, et non sur le sable. Nous pourrons nous rappeler cela la prochaine fois qu’un souci se présentera devant notre porte (ou sera déjà entré au salon).
« La voie de la mesure » que saint Benoît exigeait de ses moines, était de tout organiser dans la modération, d’éviter les extrêmes de l’excitation et de l’anxiété, la suspicion et la jalousie. Seul celui qui connaît ses limites, ses mesures et ses capacités (ainsi que celles des autres) répartit correctement ses efforts. Ce n’est que lorsque nous ne dépassons pas nos limites que nous pouvons atteindre notre équilibre et notre harmonie intérieurs.
Anselm Grün, bénédictin allemand
Extrait de « Être en harmonie – Oublier ses soucis – Simplement vivre »
e-book éd. Jouvence 2013 – Suisse

Ne vous faites pas de trésors sur la terre

vendredi 17 juin 2022

On a souvent parlé, en vérité, du Christ qui vient, mais les formules se sont usées et ne sont plus compréhensibles pour nous. Il est important qu’il y ait des théologiens pour traduire le trésor conservé dans leur foi, pour que ce trésor devienne une parole pour ce monde, y compris dans le monde séculier. Le processus de traduction des grandes paroles en images et en concepts de notre temps est certes en cours de réalisation, mais n’a pas encore vraiment abouti. Cela ne peut se faire que si les hommes vivent le christianisme à partir du Christ à venir. Alors seulement ils pourront aussi l’exprimer. L’expression, la traduction intellectuelle, présuppose la traduction existentielle; dans cette mesure, ce sont les saints qui vivent le fait d’être chrétien dans le présent et dans l’avenir, et à partir de l’existence desquels le Christ à venir est aussi traduisible. Le Christ peut alors intégrer l’horizon de compréhension du monde séculier. C’est la grande mission devant laquelle nous nous trouvons.

Benoît XVI

in La Lumière du Monde, édit. Bayard
(entretiens avec Peter Seewald)

Comment le Notre Père est-il arrivé jusqu’à nous ?

jeudi 16 juin 2022

C’est Jésus lui-même qui nous l’a enseigné. Non pas en nous donnant une liste de formules à apprendre par coeur, mais par son exemple. Luc et Matthieu présentent cette prière, chacun à leur manière. Matthieu l’inclut dans l’enseignement du « Sermon sur la montagne », juste après deux avertissements : « Ne priez pas comme les hypocrites », et « Ne rabâchez par comme les païens ». Luc raconte que les disciples, impressionnés par l’attitude de Jésus en prière, lui ont demandé : « Apprends-nous à prier ». Le Notre Père est aussi un texte tissé d’expressions bibliques, qui rappelle le Kaddish, une très ancienne prière juive de sanctification du Nom du Seigneur.

Comment le Notre Père est-il arrivé jusqu’à nous ?

Jésus l’a prononcé dans sa langue, l’araméen. Puis les évangiles de Luc et de Matthieu ont été rédigés en grec. Le Pater Noster, sa traduction en latin, a été longtemps utilisé à la messe. A la suite du Concile Vatican II, le Notre Père actuel a été écrit, à partir du texte grec, en collaboration avec les chrétiens orthodoxes et protestants. C’est alors que l’acclamation :
« car c’est à toi qu’appartiennent le règne, la puissance et la gloire », utilisée dès le IIe siècle en Orient, mais tombée dans l’oubli en Occident, a été ajoutée.
Le Notre Père a d’abord été prié en privé. Les nouveaux baptisés n’étaient autorisés à l’apprendre que peu de temps avant leur baptême. Ce n’est qu’au IVe siècle qu’il a été intégré à la liturgie eucharistique : l’évêque de Carthage, Cyprien, s’étonnait : « Nous prions au pluriel, donc pas chacun pour soi ! ». Ainsi, sur la voie tracée par Jésus, voie de liberté, le Notre Père, prière chrétienne par excellence, n’a cessé de trouver des mots nouveaux.

Monique Jacquet (paroisse Saint Vincent en Lignon)
seraphim-marc-elie.fr

« Quand tu pries, retire-toi dans ta pièce la plus retirée, ferme la porte. » (Mt 6,6)

mercredi 15 juin 2022

Nous devons mettre un soin tout particulier à suivre le précepte évangélique qui nous commande d’entrer dans notre chambre et d’en fermer la porte, pour prier notre Père. Voici comment l’accomplir.

Nous prions dans notre chambre, lorsque nous retirons entièrement notre cœur du tumulte et du bruit des pensées et des soucis, et que, dans une sorte de tête-à-tête secret et de douce intimité, nous découvrons au Seigneur nos désirs. Nous prions la porte close, lorsque nous supplions sans ouvrir les lèvres et dans un parfait silence Celui qui ne tient pas compte des paroles mais regarde au cœur.

Nous prions en secret, lorsque nous parlons à Dieu par le cœur seulement et l’application de l’âme, et ne manifestons qu’à lui nos demandes : si bien que les puissances adverses elles-mêmes n’en puissent deviner la nature. Telle est bien la raison du profond silence qu’il convient de garder dans la prière. Nous ne devons pas avoir en vue seulement de ne pas distraire les frères qui nous entourent par nos chuchotements et nos cris, et de ne point faire obstacle à leurs âmes en prière ; mais aussi de cacher à nos ennemis, qui multiplient alors surtout leurs attaques, le but de nos demandes. Par là, nous accomplirons le précepte : « Tiens ta bouche fermée à celle qui dort sur ton sein. » (Mi 7,5)

Saint Jean Cassien (v. 360-435)

 

 

 

Ennemis

mardi 14 juin 2022

Je cherche la paix dans un monde complètement divisé et agressif, et je suis sûre de ne pas être la seule. « Prier ne nous empêche pas de voir le monde, mais transforme notre vision du monde. » Thomas Merton
Très peu de personnes prennent le temps de respirer profondément avant de parler quand elles se sentent très anxieuses. Il ne s’agit pas de s’arrêter quelques secondes, mais plusieurs heures. Afin de pouvoir souffler et réfléchir avant de répondre aux autres comme le ferait le Christ, nous devons prier. Plus nous sommes angoissés, plus nous devons prendre le temps de le faire. Si nous priions tous ne serait-ce que trente minutes par jour, cela changerait le monde.
Prenez un café avec quelqu’un qui a des opinions différentes des vôtres
« Si vous voulez obtenir la paix, ne parlez pas à vos amis. Parlez à vos ennemis. » Sainte Mère Teresa de Calcutta
La plupart d’entre nous connaissons et aimons au moins une personne (espérons que ce soit plus) qui ne partage pas les mêmes opinions que nous en matière de politique et de religion, voire dont les idées nous choquent. Invitez cette personne à sortir. Parlez-lui. Écoutez-la. Vous ne serez peut-être pas d’accord avec tout, mais vous en sortirez plus compréhensif et plus compatissant. C’est cela dont notre monde à besoin.
Soyez la « lumière du monde » (Mt 5, 14)
« Les ténèbres ne peuvent pas chasser les ténèbres, seule la lumière le peut. La haine ne peut pas chasser la haine, seul l’amour le peut ». Martin Luther King
Nous sommes appelés à tout faire dans la chrétienté. « Aimez vos ennemis et priez pour ceux qui vous persécutent » (Mt 5, 44).
Ces ordres bibliques restent vrais, que nous commentions anonymement quelque chose sur Internet ou que nous répondions à un proche dont nous ne partageons pas les opinions le jour de Noël. Soyez la lumière, virtuellement ou dans la vie réelle — que ce soit en défendant les plus vulnérables, en faisant du bénévolat pour une cause qui vous tient à coeur, ou simplement en faisant rire quelqu’un.
Demandez à Dieu de vous dévoiler d’où viennent vos blessures
« Il s’approcha de la victime, versa de l’huile et du vin sur ses plaies et lui fit un bandage. » (Luc 10, 34)
Nous avons tous des blessures qui affectent notre façon d’agir au quotidien, face à nos proches et aux internautes. Lorsque je réagis à quelque chose avec angoisse, peur ou colère, j’en demande la raison à Dieu. Souvent, il me rappelle un événement de mon passé qui a eu un impact sur ma façon d’interagir avec les autres. Savoir d’où cela vient n’empêche pas ma réaction, mais cela l’apaise. Puis je demande à Dieu d’imbiber mes blessures d’huile et de vin, et de les panser comme l’a fait le bon samaritain pour l’homme blessé sur le bord de la route. Priez : « Bon Samaritain, puisses-tu guérir les blessures de mon coeur, pour que je puisse moi-même guérir les autres ». Personne n’est blessé au point de ne pas pouvoir recevoir le toucher curatif de Dieu.
Trouvez le temps pour le silence. « Le silence est un élément crucial de la communication. En son absence, les mots riches de contenus ne peuvent pas exister. Dans le silence, nous parvenons mieux à nous écoutez et à nous comprendre ; des idées naissent et s’approfondissent. » Pape Benoit XVI
En tant qu’êtres humains, le silence nous est essentiel pour acquérir de la profondeur et pouvoir entendre la voix de Dieu. Qu’est-ce que cela signifie dans notre monde médiatique ? Cela signifie que nous avons parfois besoin de faire un peu de place pour le silence dans nos vies, et prendre de la distance par rapport à tout ce qui nous distrait.

Thérésa Noble
« Trouver la paix au milieu du chaos »
aleteia.org 01/12/2016

 

 

St Antoine de Padoue

lundi 13 juin 2022

Dans ces Sermons, saint Antoine de Padoue, que nous célébrons aujourd’hui, parle de la prière comme d’une relation d’amour, qui pousse l’homme à un dialogue affectueux avec le Seigneur, créant une joie ineffable, qui enveloppe doucement l’âme en prière. Antoine nous rappelle que la prière a besoin d’une atmosphère de silence, qui ne coïncide pas avec le détachement du bruit extérieur, mais qui est une expérience intérieure, qui vise à éliminer les distractions provoquées par les préoccupations de l’âme, en créant le silence dans l’âme elle-même. Selon l’enseignement de cet éminent Docteur franciscain, la prière s’articule autour de quatre attitudes indispensables, qui, dans le latin d’Antoine, sont définies ainsi: obsecratio, oratio, postulatio, gratiarum actio. Nous pourrions les traduire de la façon suivante: ouvrir avec confiance son cœur à Dieu; tel est le premier pas de la prière: pas simplement saisir une parole, mais ouvrir son cœur à la présence de Dieu; puis s’entretenir affectueusement avec Lui, en le voyant présent avec moi; et – chose très naturelle – lui présenter nos besoins; enfin, le louer et lui rendre grâce.

Dans cet enseignement de saint Antoine sur la prière, nous saisissons l’un des traits spécifiques de la théologie franciscaine, dont il a été l’initiateur, c’est-à-dire le rôle assigné à l’amour divin, qui entre dans la sphère affective, de la volonté, du cœur et qui est également la source d’où jaillit une connaissance spirituelle, qui dépasse toute connaissance. En effet, lorsque nous aimons, nous connaissons.

BENOÎT XVI

AUDIENCE GÉNÉRALE

Mercredi 10 février 2010

Ste Trinité

dimanche 12 juin 2022

Mes enfants, soyez sûrs de ma présence, par volonté Divine, en chaque lieu et chaque instant pour maîtriser et assister les erreurs des hommes. Je ne suis que servante, mais le Père, en Sa sagesse, me permet de faire ravaler son venin au serpent, ce serpent si sournois qui vous attire par l’artifice de ce monde. Si demain la parole en vos appareils se tait, si les lumières s’estompent, si vos ressources se tarissent, qui serez-vous devant votre propre ignorance ?

La flamme du cœur est plus forte que celle de vos artifices. Celle-ci vous réchauffera quand le matériel ne pourra plus rien pour vous. Cette flamme, c’est celle que le Seigneur a déposée en chacun de vous afin de vous asseoir en chaque situation, sans aucune perturbation climatique ou matérielle.

Cette flamme s’éteint et c’est par votre cœur que vous la réactiverez, la Sainte Trinité vous accompagne et empêche la nuit profonde en vos cœurs. Attisez cette flamme par votre amour en votre Céleste Créateur et en votre Frère, car il est le temps où le froid deviendra chaud et inversement afin de vous faire comprendre et accepter que vous êtes et resterez Fils de Dieu pour l’éternité.

Marie Mère des hommes – novembre 2005