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Archive pour octobre 2017

« Combien plus le Père céleste donnera-t-il l’Esprit Saint à ceux qui le lui demandent ? »

jeudi 12 octobre 2017

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D’où viens-tu ? Comment pénètres-tu,
je veux dire : à l’intérieur de ma cellule,
fermée de toute part ?
Ceci est en effet étrange,
dépasse parole et pensée.
Mais que tu viennes en moi,
soudain tout entier et que tu brilles,
que tu te laisses voir sous forme lumineuse,
comme la lune dans sa pleine lumière,
cela me laisse sans pensée
et sans voix, mon Dieu !
Je sais bien que tu es
celui qui est venu pour illuminer
ceux qui sont assis dans les ténèbres (Lc 1,79),
et je suis stupéfait, je deviens
privé de sens et de paroles,
à voir une merveille étrange
qui dépasse toute la création,
toute la nature et tous les mots…

Comment Dieu est-il hors de l’univers
par son essence et sa nature,
par sa puissance et par sa gloire,
et comment aussi habite-t-il partout et en tous,
mais d’une manière spéciale dans ses saints ?
Comment dresse-t-il sa tente en eux
d’une manière consciente et substantiellement,
lui qui est totalement au-delà de la substance ?
Comment est-il contenu dans leurs entrailles,
lui qui contient toute la création ?
Comment brille-t-il dans leur cœur,
ce cœur charnel et épais ?
Comment est-il à l’intérieur de celui-ci,
comment est-il en dehors de tout,
et remplit-il lui-même toute chose ?
Comment, la nuit et le jour,
brille-t-il sans être vu ?

Dis-moi, est-ce que l’esprit de l’homme
concevra tous ces mystères
ou pourra te les exprimer ?
Certes non ! un ange ne pourrait,
ni un archange, te l’expliquer ;
ils seraient incapables
de t’exposer cela avec des mots.
C’est donc l’Esprit de Dieu, parce qu’il est divin,
qui seul connaît ces mystères
et qui les sait parce que lui seul
partage la nature, le trône et l’éternité
avec le Fils et le Père.
C’est donc à ceux pour qui cet Esprit resplendira
et à qui il sera uni libéralement
qu’il montre tout d’une manière inexprimable…
C’est comme un aveugle : s’il voit,
il voit tout d’abord la lumière
et ensuite aussi toute la création
qui est dans la lumière, oh merveille !
De même, celui qui a été éclairé
par le divin Esprit dans son âme,
aussitôt entre en communion de la lumière
et contemple la lumière,
la lumière de Dieu, Dieu vraiment,
qui aussi lui montre tout,
ou plutôt tout ce que Dieu décide,
tout ce qu’il désire et ce qu’il veut.
À ceux qu’il éclairera par son illumination
il accorde de voir ce qui se trouve dans la lumière divine.

Syméon le Nouveau Théologien (v. 949-1022), moine grec
Hymnes, n°29 (trad. SC 174, p. 315s)

 

 

« Apprends-nous à prier. »

mercredi 11 octobre 2017

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Le bien suprême, c’est la prière, la conversation familière avec Dieu. Elle est relation à Dieu et union avec lui. De même que les yeux du corps sont éclairés à la vue de la lumière, ainsi l’âme tendue vers Dieu est illuminée de son ineffable lumière. La prière n’est pas l’effet d’une attitude extérieure, mais elle vient du cœur. Elle ne s’enferme pas dans des heures ou des moments déterminés, mais elle est en activité continuelle, de nuit comme de jour. Ne nous contentons pas d’orienter notre pensée vers Dieu lorsqu’elle s’applique exclusivement à la prière ; mais lorsque d’autres occupations — comme le soin des pauvres ou quelque autre souci en vue d’une œuvre bonne et utile — nous absorbent, il importe aussi d’y mêler le désir et le souvenir de Dieu, afin d’offrir au Seigneur de l’univers une nourriture très douce, assaisonnée au sel de l’amour de Dieu. Nous pouvons en retirer un grand avantage, tout au long de notre vie, si nous y consacrons une bonne part de notre temps.

La prière est la lumière de l’âme, la vraie connaissance de Dieu, la médiatrice entre Dieu et les hommes. Par elle, l’âme s’élève vers le ciel et embrasse le Seigneur d’une étreinte inexprimable. Comme un nourrisson vers sa mère, elle crie vers Dieu en pleurant, assoiffée de lait divin. Elle exprime ses désirs profonds et reçoit des présents qui dépassent tout ce que l’on peut voir dans la nature. La prière, par laquelle nous nous présentons avec respect devant Dieu, est la joie du cœur et le repos de l’âme.

Homélie du 5e siècle sur la prière
Attribuée à tort à saint Jean Chrysostome ; PG 64, 461 (trad. Brésard, 2000 ans A, p. 196 rev. ; cf. bréviaire vendredi après les Cendres)

 

 

Deux femmes, deux images de notre vie

mardi 10 octobre 2017

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Vous comprenez, je crois, que ces deux femmes, toutes deux chères au Seigneur, toutes deux dignes de son amour, et toutes deux ses disciples…, ces deux femmes donc, sont l’image de deux formes de vie : la vie de ce monde et la vie du monde à venir, la vie de travail et la vie de repos, la vie dans les soucis et la vie dans la béatitude, la vie dans le temps et la vie éternelle.

Deux vies : méditons sur elles plus longuement. Considérez de quoi est faite cette vie-ci : je ne dis pas une vie répréhensible…, une vie de débauches, d’impiétés ; non, je parle d’une vie de travail, chargée d’épreuves, d’angoisses, de tentations, de cette vie qui n’a rien de coupable, de cette vie qui était bien celle de Marthe… Le mal était absent de cette maison, avec Marthe comme avec Marie ; s’il y avait été, l’arrivée du Seigneur l’aurait dissipé. Deux femmes, donc, y ont vécu, les deux ont reçu le Seigneur, deux vies estimables, toutes deux droites, l’une faite de travail, l’autre de repos… L’une de travail, mais exempte de compromissions, écueil d’une vie donnée à l’action ; l’autre exempte d’oisiveté, écueil d’une vie de loisir. Il y avait là deux vies, et la source même de la vie…

La vie de Marthe, c’est notre monde ; la vie de Marie, le monde que nous attendons. Vivons celle-ci avec rectitude, pour obtenir l’autre en plénitude. Que possédons-nous déjà de cette vie-là ? … En ce moment, justement, nous menons un peu cette vie-là : loin des affaires, à l’écart des soucis familiaux, vous vous êtes rassemblés, vous êtes là à écouter. Vous comportant ainsi, vous ressemblez à Marie. Et cela vous est plus facile qu’à moi, qui dois prendre la parole. Ce que je dis, cependant, c’est du Christ que je le tiens, et cette nourriture est celle du Christ. Car il est le pain commun à tous, et c’est pour cela que je vis en communion avec vous.

Saint Augustin (354-430), évêque d’Hippone (Afrique du Nord) et docteur de l’Église
Sermon 104 ; PL 38, 616 (trad. Luc commenté, DDB 1987, p. 92 rev.)

 

 

 

« Va, et toi aussi, fais de même. »

lundi 9 octobre 2017

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Il est écrit : « Aimons-nous les uns les autres, car l’amour est de Dieu » (1Jn 4,7) et peu après « Dieu est amour » (v. 8). Par là on montre à la fois que Dieu lui-même est amour et que celui qui est de Dieu est amour. Or, qui est de Dieu sinon celui qui dit : « Je suis sorti de Dieu et je suis venu dans le monde » ? (Jn 16,28) Si Dieu le Père est amour, le Fils aussi est amour…; le Père et le Fils sont un et ne diffèrent en rien. Voilà pourquoi c’est à bon droit que le Christ, au même titre que Sagesse, Puissance, Justice, Verbe, et Vérité est encore appelé Amour…

Et parce que Dieu est amour et que le Fils qui est de Dieu est amour, il exige en nous quelque chose de semblable à lui, en sorte que par cet amour, cette charité, qui est dans le Christ Jésus…, nous soyons unis à lui par une sorte de lien de parenté grâce à ce nom. Comme le disait Paul, qui lui était uni : « Qui nous séparera de l’amour de Dieu qui est dans le Christ Jésus notre Seigneur ? » (Rm 8,39)

Or cet amour de charité estime que tout homme est notre prochain. C’est pour cette raison que le Sauveur a repris un homme qui croyait que l’âme juste n’est pas tenu d’observer les lois de la condition de prochain envers tous… Il a composé la parabole qui dit : « Un homme tomba entre les mains de brigands quand il descendait de Jérusalem à Jéricho ». Il blâme le prêtre et le lévite, qui le voyant à demi-mort, sont passés outre, mais il rend hommage au Samaritain qui a pratiqué la miséricorde. Et il fait confirmer que ce dernier a été le prochain de l’homme blessé par la réponse de celui même qui avait posé la question et lui dit : « Va, et fais de même ». Par nature, en effet, nous sommes tous le prochain les uns des autres, mais par les œuvres de charité, celui qui peut faire du bien se fait le prochain de celui qui ne le peut pas. C’est pourquoi notre Sauveur s’est fait notre prochain et n’est pas passé outre devant nous quand nous gisions « à demi-morts » par suite des « blessures dues aux brigands ».

Origène (v. 185-253), prêtre et théologien
Commentaire sur le Cantique des Cantiques, prologue 2, 26-31 (trad. cf SC 375, p. 111s)

 

 

 

Porter du fruit

dimanche 8 octobre 2017

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Le Seigneur ne cesse de comparer les âmes humaines à des vignes : « Mon bien-aimé avait une vigne sur un coteau, en un lieu fertile » (Is 5,1) ; « J’ai planté une vigne, je l’ai entourée d’une haie » (cf Mt 21,33). Ce sont évidemment les âmes humaines que Jésus appelle sa vigne, elles qu’il a entourées, comme d’une clôture, de la sécurité que donnent ses commandements et de la garde de ses anges, car « l’ange du Seigneur campera autour de ceux qui le craignent » (Ps 33,8). Ensuite il a planté autour de nous une sorte de palissade en établissant dans l’Église, « premièrement des apôtres, deuxièmement des prophètes, troisièmement ceux qui sont chargés d’enseigner » (1Co 12,28). En outre, par les exemples des saints hommes d’autrefois, il élève nos pensées sans les laisser tomber à terre où elles mériteraient d’être foulées aux pieds. Il veut que les embrassements de la charité, comme les vrilles d’une vigne, nous attachent à notre prochain et nous fassent reposer sur lui. Ainsi gardant constamment notre élan vers le ciel, nous nous élèverons comme des vignes grimpantes, jusqu’aux plus hautes cimes.

Il nous demande encore de consentir à être sarclés. Or une âme est sarclée quand elle écarte d’elle les soucis du monde qui sont un fardeau pour nos cœurs. Ainsi celui qui écarte de lui-même l’amour de ce monde et l’attachement aux richesses ou qui tient pour détestable et méprisable la passion pour cette misérable gloriole a pour ainsi dire été sarclé, et il respire de nouveau, débarrassé du fardeau inutile des soucis de ce monde.

Mais, pour rester dans la ligne de la parabole, il ne faut pas que nous produisions seulement du bois, c’est-à-dire vivre avec ostentation, ni rechercher la louange de ceux du dehors. Il nous faut porter du fruit en réservant nos œuvres pour les montrer au vrai vigneron (Jn 15,1).

Saint Basile (v. 330-379), moine et évêque de Césarée en Cappadoce, docteur de l’Église
Homélie 5 sur l’Hexaéméron, 6 ; SC 26 (trad. SC p. 304 rev. Delhougne)

 

 

 

Notre-Dame du Rosaire

samedi 7 octobre 2017

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Le Rosaire avait été institué par saint Dominique au commencement du XIIIe siècle. Par le zèle des papes, et aussi par les fruits abondants qu’il produisait dans l’Église, il devenait de plus en plus populaire. Au XVe siècle, le bienheureux Alain de La Roche, dominicain, fut suscité par Marie pour raviver cette dévotion si excellente.

La fête de Notre-Dame du Rosaire se célébrait déjà, en 1547, à Tortosa (Espagne), le troisième dimanche d’avril, quand fut instituée par Pie V la fête de Notre-Dame de la Victoire (1572) au premier dimanche d’octobre, en action de grâces pour la victoire de Lépante

Plus tard, dans les premières années du XVIIIe siècle, parut un homme extraordinaire appelé à bon droit le Dominique des temps modernes, et qui fut le grand propagateur, l’apôtre de la dévotion au saint Rosaire ; c’est saint Louis-Marie Grignion de Montfort. Depuis saint Dominique, il n’y a pas eu d’homme plus zélé que ce grand missionnaire pour l’établissement de la confrérie du Rosaire : il l’érigeait dans tous les lieux où elle ne l’était pas ; c’est le moyen qu’il jugeait le plus puissant pour établir le règne de Dieu dans les âmes. Il composa lui-même une méthode de réciter le Rosaire, facile à retenir, instructive et pieuse. L’Apôtre de l’Ouest récitait tous les jours son Rosaire en entier, suivant sa méthode, et le faisait de même réciter publiquement tous les jours dans ses missions, et il a fait un point de règle à ses disciples de suivre son exemple.

Par son Rosaire quotidien, Montfort convertissait les plus grands pécheurs et les faisait persévérer dans la grâce et la ferveur de leur conversion ; il pouvait dire : « Personne ne m’a résisté une fois que j’ai pu lui mettre la main au collet avec mon Rosaire ! » Il avait mille industries pour propager et faire aimer le Rosaire : là, c’étaient des bannières représentant les mystères du Rosaire ; ailleurs, d’immenses Rosaires qu’on récitait en marchant, dans les églises ou autour des églises, à la manière du chemin de la Croix. Il exaltait le Rosaire dans ses cantiques ; un tonnerre de voix répondait à la sienne, et tous les échos répétaient, de colline en colline, les gloires de cette dévotion bénie.

 

©Evangelizo.org

 

 

 

« Celui qui vous écoute m’écoute ; celui qui vous rejette me rejette. »

vendredi 6 octobre 2017

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De même que le souffle de l’homme passe par la tête pour descendre vers les membres et les vivifier, ainsi l’Esprit Saint vient aux chrétiens par le Christ. La tête c’est le Christ, les membres ce sont les chrétiens. Il y a une tête et de nombreux membres, un seul corps formé de la tête et des membres, et dans ce seul corps un unique Esprit qui est en plénitude dans la tête et en participation dans les membres. Si donc il n’y a qu’un corps, il n’y a aussi qu’un seul Esprit. Qui n’est pas dans le corps ne peut pas être vivifié par l’Esprit, selon cette parole de l’Écriture : « Celui qui n’a pas l’Esprit du Christ ne lui appartient pas, n’est pas du Christ » (Rm 8,9). Car celui qui n’a pas l’Esprit du Christ n’est pas membre du Christ.

Rien de ce qui fait partie du corps n’est mort ; rien de ce qui est séparé du corps n’est vivant. C’est par la foi que nous devenons membres ; c’est par l’amour que nous sommes vivifiés. Par la foi nous recevons l’unité ; par la charité nous recevons la vie. Le sacrement du baptême nous unit ; le Corps et le Sang du Christ nous vivifient. Par le baptême, nous devenons membres du corps ; par le Corps du Christ, nous participons à sa vie.

Hugues de Saint-Victor (?-1141), chanoine régulier, théologien
Traité des sacrements de la foi chrétienne, II, 1-2 ; PL 176, 415 (trad. Orval)

 

 

 

Ste Marie-Faustine Kowalska, apôtre de la Miséricorde Divine

jeudi 5 octobre 2017

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austine Kowalska, apôtre de la Miséricorde Divine, compte aujourd’hui parmi les Saints les plus célèbres de l’Église. Par son intermédiaire, le Seigneur Jésus transmet au monde entier Son grand message de la Miséricorde Divine et montre un modèle de perfection chrétienne fondée sur la confiance en Dieu et sur une attitude miséricordieuse envers le prochain.

Faustine naît le 25 août 1905, troisième des dix enfants de Marianna et Stanis?aw Kowalski, agriculteurs dans le village de G?ogowiec. Au baptême, dans l’église paroissiale de ?winice Warckie, elle reçoit le prénom d’Hélène. Depuis son enfance, elle se distingua par l’amour de la prière, l’assiduité, l’obéissance et par une grande sensibilité à la misère des hommes.

À neuf ans, elle fait sa Première Communion qu’elle a profondément vécue, consciente de la présence de l’Hôte Divin dans son âme. Elle fréquente l’école pendant moins de trois ans. Adolescente, elle quitte la maison familiale pour gagner sa vie et pour aider ses parents comme servante dans des familles aisées à Aleksandrów, ?ód? et Ostrówek.

Elle a senti la vocation dans son âme dès l’âge de sept ans, mais ses parents n’étant pas d’accord pour qu’elle entre dans les ordres, elle a essayé d’étouffer cette voix intérieure. Cependant, exhortée par la vision du Christ souffrant, elle est partie pour Varsovie où, le 1er août 1925, elle a rejoint la Congrégation des Sœurs de Notre Dame de la Miséricorde.

Devenue sœur Marie-Faustine, elle a passé au couvent treize ans, en remplissant les fonctions de cuisinière, de jardinière et de sœur portière dans plusieurs maisons de la Congrégation, le plus souvent à P?ock, Wilno et Cracovie.

Rien ne trahissait à l’extérieur sa vie mystique d’une extrême richesse. C’est avec zèle qu’elle remplissait toutes ses tâches, elle observait fidèlement les règles, recueillie et silencieuse, mais en même temps naturelle, pleine d’un amour bienveillant et désintéressé. Sa vie, très ordinaire, monotone et grise en apparence, cachait la profondeur extraordinaire de l’union à Dieu.

Sa spiritualité reposait sur la Miséricorde Divine à laquelle elle réfléchissait et qu’elle contemplait dans la parole de Dieu et dans l’aspect quotidien de sa vie. La connaissance et la contemplation du mystère de la Miséricorde Divine développaient chez elle une attitude de confiance d’enfant face à Dieu et de miséricorde envers les autres.

« Ô mon Jésus, chacun de Tes saints reflète en sa personne l’une de tes vertus, moi, je désire refléter Ton Cœur compatissant et plein de miséricorde, je veux le glorifier. Que Ta miséricorde, ô Jésus, soit imprimée dans mon cœur et dans mon âme, tel un sceau, ce sera là mon emblème en cette vie et en l’autre » (P.J. 1242). Sœur Marie Faustine était une fidèle fille de l’Église qu’elle aimait comme une Mère et comme le Corps Mystique de Jésus Christ. Consciente de son rôle au sein de cette l’Église, elle a collaboré avec la Miséricorde Divine dans l’œuvre du salut des âmes égarées. Sur le souhait et en suivant l’exemple du Seigneur Jésus, elle a sacrifié sa vie en holocauste. Dans sa vie spirituelle, elle se distinguait aussi par son amour de l’Eucharistie et par sa dévotion profonde pour Notre Dame de la Miséricorde.

faustinejesusLes années passées au couvent abondaient en grâces extraordinaires : révélations, visions, stigmates cachés, participation à la Passion du Seigneur, don de bilocation, de pénétrer le cœur des autres, de la prophétie, ou bien le don rarissime de fiançailles et d’épousailles mystiques. Le vif contact avec Dieu, Notre Dame, les anges, les saints, les âmes au purgatoire – tout cet univers surnaturel – lui apparaissait comme étant non moins réel et vrai que celui qu’elle percevait par ses sens. Malgré cette abondance de grâces extraordinaires accordées, elle savait que celles-ci ne décidaient pas de l’essence de la sainteté. « Ce ne sont ni les grâces, ni les apparitions, ni les ravissements, ni aucun don accordé qui la rendent parfaite, mais l’union intérieure de mon âme avec Dieu. Ces dons ne sont que des ornements de l’âme, mais ils ne constituent ni le contenu, ni la perfection. Ma sainteté et ma perfection consistent en une étroite union de ma volonté avec celle de Dieu » (P.J. 1107).

Sœur Marie-Faustine a été élue par le Seigneur Jésus secrétaire et apôtre de sa Miséricorde pour transmettre au monde entier son grand message. « Dans l’ancien Testament, lui dit-Il, j’ai envoyé à mon peuple des prophètes et avec eux la foudre. Aujourd’hui, je t’envoie vers toute l’humanité avec ma miséricorde. Je ne veux pas punir l’humanité endolorie, mais je désire la guérir en l’étreignant sur mon cœur miséricordieux » (P.J. 1588).

La mission de sœur Marie Faustine consistait en trois tâches :

1) rendre proche et annoncer au monde entier la vérité révélée dans les Écritures Saintes sur l’amour miséricordieux de Dieu envers tout homme ;

2) implorer la Miséricorde Divine pour le monde entier, en particulier pour les pécheurs, notamment par la pratique des formes nouvelles, annoncées par le Seigneur Jésus, du culte de la Miséricorde Divine, qui sont les suivantes :

Ø  le tableau du Christ avec l’inscription Jésus, j’ai confiance en Toi !,

Ø  la Fête de la Miséricorde Divine le premier dimanche après Pâques,

Ø  le Chapelet à la Miséricorde Divine et la prière à l’heure de la Miséricorde Divine (15 heures).

Le Seigneur Jésus liait à ces formes du culte, ainsi qu’à la propagation de la dévotion à la Miséricorde, de grandes promesses à condition de se fier à Dieu et de pratiquer un amour actif envers le prochain,

3) la troisième tâche que comportait la mission de sœur Marie-Faustine consistait à inspirer le mouvement apostolique de la Miséricorde, qui est chargé de propager et d’obtenir par la prière la Miséricorde Divine pour le monde et qui tend à la perfection sur le chemin montré par sœur Faustine. Ce chemin est celui d’une confiance d’enfant en Dieu, laquelle s’exprime dans l’accomplissement de Sa volonté et dans une attitude de miséricorde envers les autres. À l’heure actuelle, ce mouvement au sein de l’Église concerne des millions de personnes à travers le monde, à savoir : des congrégations, des instituts laïques, des prêtres, des confréries, des associations, différentes communautés d’apôtres de la Miséricorde Divine et des particuliers qui se chargent, à titre individuel, des tâches transmises par le Seigneur Jésus par l’intermédiaire de sœur Marie-Faustine.

Le message de sœur Faustine a été noté dans son Petit Journal qu’elle rédigea par la volonté du Seigneur Jésus et de ses confesseurs. Elle y a fidèlement noté tous les souhaits de Jésus, de même qu’elle a décrit l’union intime de son âme avec Dieu. « Secrétaire de mon plus profond mystère, disait le Seigneur Jésus à sœur Faustine, ton devoir est d’écrire tout ce que je te fais connaître à propos de ma miséricorde au profit des âmes qui en lisant ces écrits seront consolés et auront le courage de s’approcher de moi(P.J. 1693). Cet ouvrage nous rend proche d’une manière extraordinaire le mystère de la Miséricorde Divine. Il enchante non seulement les gens simples, mais aussi les scientifiques qui y découvrent une source supplémentaire de recherche théologique. Le Petit Journal a été traduit en plusieurs langues, entre autres en anglais, allemand, italien, espagnol, français, portugais, russe, hongrois, tchèque et slovaque.

Ravagée par la maladie et par de nombreuses souffrances qu’elle a supportées en tant que sacrifice bénévole pour les pécheurs, entièrement épanouie spirituellement et unie à Dieu, sœur Marie-Faustine est morte à Cracovie le 5 octobre 1938, âgée à peine de 33 ans. La gloire de la sainteté de sa vie a crû rapidement avec la propagation de la dévotion pour la Miséricorde Divine et au fur et à mesure des grâces obtenues par son intercession. De 1965 à 1967, à Cracovie s’est déroulé le procès diocésain sur sa vie et ses vertus et en 1968, à Rome, a été ouvert le procès de béatification, clos en décembre 1992.

Marie-Faustine Kowalska a été béatifiée le 18 avril 1993 et canonisée le 30 avril 2000, sur la Place Saint-Pierre de Rome, par Saint Jean-Paul II (Karol Józef Wojty?a, 1978-2005) qui institua, au cours de la célébration, la Fête de la Miséricorde Divine (le premier dimanche après Pâques).

Les reliques de sainte Faustine reposent au sanctuaire de la Miséricorde Divine de Cracovie-?agiewniki ; une partie est dispersée dans le monde entier.

 

Source principale : vatican.va (« Rév. x gpm »).

« Suis-moi ! »

mercredi 4 octobre 2017

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Les trois sortes d’humilité : La première sorte d’humilité est nécessaire au salut éternel. Elle consiste à m’abaisser et m’humilier autant que cela m’est possible pour que j’obéisse en tout à la Loi de Dieu notre Seigneur. De la sorte, même si on faisait de moi le maître de toutes les choses créées en ce monde ou s’il y allait de ma propre vie temporelle, je n’envisagerais pas de transgresser un commandement, soit divin soit humain…

La deuxième sorte d’humilité est une humilité plus parfaite que la première. Elle consiste en ceci : je me trouve à un point tel que je ne veux ni ne m’incline davantage à avoir la richesse plutôt que la pauvreté, à vouloir l’honneur plutôt que le déshonneur, à désirer une vie longue plutôt qu’une vie courte, étant égal le service de Dieu notre Seigneur et le salut de mon âme…

La troisième sorte d’humilité est l’humilité la plus parfaite : c’est quand, tout en incluant la première et la deuxième, la louange et la gloire de sa divine majesté étant égales, pour imiter le Christ notre Seigneur et lui ressembler plus effectivement je veux et je choisis davantage la pauvreté avec le Christ pauvre que la richesse, les opprobres avec le Christ couvert d’opprobres que les honneurs ; et que je désire davantage être tenu pour insensé et fou pour le Christ qui, le premier, a été tenu pour tel, plutôt que « sage et prudent » dans ce monde (Mt 11,25).

Saint Ignace de Loyola (1491-1556), fondateur des jésuites
Exercices spirituels, 2e semaine, 12e jour (trad. DDB 1986, p. 103)

 

 

 

« On refusa de l’accueillir, parce qu’il se dirigeait vers Jérusalem. »

mardi 3 octobre 2017

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Il y a deux cités : l’une s’appelle Babylone, l’autre Jérusalem. Le nom de Babylone signifie « confusion »  Jérusalem signifie « vision de paix ». Regardez bien la cité de confusion pour mieux connaître la vision de paix  supportez la première, aspirez à la seconde.

Qu’est-ce qui permet de distinguer ces deux cités ? Pouvons-nous dès à présent les séparer l’une de l’autre ? Elles sont emmêlées l’une dans l’autre et, depuis l’aube du genre humain, s’acheminent ainsi vers la fin des temps. Jérusalem est née avec Abel, Babylone avec Caïn… Les deux villes matérielles ont été construites plus tard, mais elles représentent symboliquement les deux cités immatérielles dont les origines remontent au commencement des temps et qui doivent durer ici-bas jusqu’à la fin du monde. Le Seigneur alors les séparera, lorsqu’il mettra les uns à sa droite et les autres à sa gauche (Mt 25,33)…

Mais il y a quelque chose qui distingue, même maintenant, les citoyens de Jérusalem des citoyens de Babylone : ce sont deux amours. L’amour de Dieu fait Jérusalem  l’amour du monde fait Babylone. Demandez-vous qui vous aimez et vous saurez d’où vous êtes. Si vous vous trouvez citoyen de Babylone, arrachez de votre vie la convoitise, plantez en vous la charité  si vous vous trouvez citoyen de Jérusalem, supportez patiemment la captivité, ayez espoir en votre libération. En effet, beaucoup de citoyens de notre sainte mère Jérusalem (Ga 4,26) étaient d’abord captifs de Babylone…

Comment peut s’éveiller en nous l’amour de Jérusalem notre patrie, dont les longueurs de l’exil nous ont fait perdre le souvenir ? (cf Ps 136) C’est le Père lui-même qui, de là-bas, nous écrit et rallume en nous par ses lettres, qui sont les Saintes Écritures, la nostalgie du retour.

Saint Augustin (354-430), évêque d’Hippone (Afrique du Nord) et docteur de l’Église
Les Discours sur les psaumes, Ps. 64 (trad. cf En Calcat)