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Archive pour février 2017

« En ce temps déjà, le centuple… »

mardi 28 février 2017

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Les possessions que nous avons ne sont pas nôtres. Dieu nous les a données à cultiver et veut que nous les rendions fructueuses et utiles… Quittez donc toujours quelque partie de vos moyens en les donnant aux pauvres de bon cœur… Il est vrai que Dieu vous le rendra, non seulement en l’autre monde, mais en celui-ci, car il n’y a rien qui fasse tant prospérer nos affaires que l’aumône ; mais en attendant que Dieu vous le rende vous serez déjà plus pauvre de ce que vous avez donné, et quel saint et riche appauvrissement que celui qui se fait par l’aumône !

Aimez les pauvres et la pauvreté, car par cet amour vous deviendrez vraiment pauvre, puisque, comme dit l’Écriture : « On devient ce que l’on aime » (cf Os 9,10). L’amour rend les amants égaux : « Qui est faible avec qui je ne sois faible ? », dit saint Paul (2Co 11,29). Il aurait pu dire : « Qui est pauvre avec qui je ne sois pauvre ? », parce que l’amour le faisait être tel que ceux qu’il aimait. Si donc vous aimez les pauvres, vous serez vraiment participante de leur pauvreté, et pauvre comme eux. Si donc vous aimez les pauvres, mettez-vous souvent parmi eux : prenez plaisir à les voir chez vous et à les visiter chez eux ; conversez volontiers avec eux, soyez heureuse qu’ils vous approchent à l’église, dans la rue et ailleurs. Soyez pauvre de langue avec eux, leur parlant comme une amie, mais soyez riche des mains, leur donnant largement de vos biens, puisque vous en avez en plus grande abondance.

Voulez-vous faire encore davantage ?… Faites-vous servante des pauvres ; allez les servir…, de vos propres mains…et à vos propres dépens. Ce service est plus triomphant qu’une royauté.

Saint François de Sales (1567-1622), évêque de Genève et docteur de l’Église
Introduction à la vie dévote, troisième partie, ch. 15 (français modernisé)

 

 

 

 

« Suis-moi. »

lundi 27 février 2017

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Que les déshérités de la fortune apprennent de l’Église que, selon le jugement de Dieu lui-même, la pauvreté n’est pas un opprobre et qu’il ne faut pas rougir de devoir gagner son pain par le travail. C’est ce que Jésus Christ Notre Seigneur a confirmé par son exemple, lui qui, « tout riche qu’il était, s’est fait pauvre » pour le salut des hommes (2Co 8,9). Lui, le Fils de Dieu et Dieu lui-même, a voulu passer aux yeux du monde pour le fils d’un ouvrier ; il est allé jusqu’à consumer une grande partie de sa vie dans un travail rémunéré. « N’est-ce pas le charpentier, le fils de Marie ? » (Mc 6,3)

Quiconque tiendra sous son regard le modèle divin comprendra…que la vraie dignité de l’homme et son excellence résident dans ses mœurs, c’est-à-dire dans sa vertu ; la vertu est le patrimoine commun des mortels, à la portée de tous, des petits et des grands, des pauvres et des riches ; seuls la vertu et les mérites, partout où on les rencontre, obtiendront la récompense de la béatitude éternelle. Bien plus, c’est vers les classes infortunées que le cœur de Dieu semble s’incliner davantage. Jésus Christ appelle les pauvres des bienheureux (cf. Lc 6,20) ; il invite avec amour tous ceux qui souffrent et qui pleurent à venir à lui, afin de les consoler (cf. Mt 11,28) ; il embrasse avec une charité plus tendre les petits et les opprimés. Ces doctrines sont bien faites certainement pour humilier l’âme hautaine du riche et le rendre plus compatissant, pour relever le courage de ceux qui souffrent et leur inspirer de la confiance.

Léon XIII, pape de 1878 à 1903
Encyclique Rerum novarum, 20

 

St Marc 10

 

 

Choisir la porte étroite

dimanche 26 février 2017

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Vous savez, j’en suis certaine, que le royaume des cieux n’est promis et donné qu’aux pauvres par le Seigneur (cf. Mt 5,3), car lorsqu’on s’attache à une chose d’ici-bas on perd le fruit de la charité.

On ne peut servir à la fois Dieu et Mammon, car, ou bien l’un est aimé et l’autre détesté, ou bien l’un est servi et l’autre méprisé ; un homme habillé ne peut lutter contre un adversaire nu, car ses vêtements fournissant prise, il sera aussitôt renversé ; on ne peut espérer vivre avec éclat dans ce monde, et régner avec le Christ dans l’autre ; un chameau passera par le trou d’une aiguille avant qu’un riche ait franchi la porte du ciel (cf. Mt 19,24).

C’est pourquoi vous avez rejeté ces vêtements que sont les richesses temporelles, afin de ne pas être vaincue dans la lutte, et vous avez choisi le chemin rude et la porte étroite, afin de pouvoir entrer dans le royaume des cieux (cf. Mt 7,13-14).

Sainte Claire (1193-1252), moniale franciscaine
1e Lettre à Agnès de Prague, 25-29 (Sainte Claire d’Assise, trad. Père Vorreux, O.F.M. Éd. Franciscaines, rev.)

 

 

 

 

« Laissez les enfants venir à moi…, car le Royaume de Dieu est à ceux qui leur ressemblent. »

samedi 25 février 2017

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Le Pasteur m’a montré une montagne où les herbes étaient vertes et riantes ; tout était florissant, et des troupeaux et des oiseaux y trouvaient leur nourriture. Il m’a dit : « Les croyants venus d’ici ont toujours été simples, innocents, heureux, sans aucun ressentiment les uns contre les autres, mais au contraire toujours contents des serviteurs de Dieu. Revêtus du saint esprit des vierges, pleins de compassion pour tous les hommes, ils ont subvenu, à la sueur de leur front, aux besoins de tous leurs semblables, sans murmure ni hésitation. Voyant leur simplicité et toute leur candeur enfantine, le Seigneur a fait prospérer tout le travail de leurs mains et a béni toutes leurs entreprises… À vous tous qui agissez ainsi, restez tels que vous êtes et votre prospérité ne disparaîtra jamais »…

Puis il m’a montré une belle montagne toute blanche : « Ici les croyants ressemblent aux tout petits enfants qui n’ont pas la moindre idée du mal ; comme eux, ils n’ont jamais su ce que c’est que la méchanceté, mais ils ont toujours gardé l’innocence de leur enfance. Ces hommes iront sûrement habiter dans le Royaume de Dieu, car ils n’ont pas violé les commandements de Dieu, mais ils ont persévéré tous les jours de leur vie dans la candeur et les sentiments de leur enfance. Vous tous qui persévérez dans cette voie et serez « comme des petits enfants », sans malice, vous serez glorifiés plus que tous les autres, car tous les petits enfants sont glorieux devant Dieu et les premiers à ses yeux. Bienheureux donc vous qui repousserez la malice pour vous revêtir de l’innocence ; les premiers de tous, vous vivrez pour Dieu. »

Hermas (2e siècle)
Le Pasteur, parabole 9, 24.29 (trad. coll. Icthus, vol.1, p. 230 rev.; cf SC 53, p.341)

 

 

 

 

« Tous deux ne feront plus qu’un. »

vendredi 24 février 2017

Adam et Eve

« Faisons l’homme à notre image et à notre ressemblance », dit Dieu (Gn 1,26). Un simple commandement avait fait surgir les autres êtres de la création : « Que la lumière soit ! » ou « Qu’il y ait un firmament ! » Cette fois, Dieu ne dit pas : « Qu’il y ait des hommes », mais il dit : « Faisons l’homme ». En effet, il estimait convenable que soit façonnée de ses propres mains cette image de lui-même, supérieure à toutes les autres créatures. Cette œuvre lui était particulièrement proche ; il l’aimait d’un grand amour… Adam est à l’image de Dieu parce qu’il porte l’effigie du Fils Unique…

D’une certaine manière, Adam a été créé à la fois simple et double ; Ève se trouvait cachée en lui. Avant même qu’ils n’existent, l’humanité était destinée au mariage, qui les ramènerait, homme et femme, à un seul corps, comme au commencement. Aucune querelle, aucune discorde, ne devait s’élever entre eux. Ils auraient une même pensée, une seule volonté… Le Seigneur a formé Adam de poussière et d’eau ; Ève, il l’a tirée de la chair, des os et du sang d’Adam (Gn 2,21). Le profond sommeil du premier homme anticipait les mystères de la crucifixion. L’ouverture du côté, c’était le coup de lance porté au Fils Unique ; le sommeil, la mort sur la croix ; le sang et l’eau, la fécondité du baptême (Jn 19,34)… Mais l’eau et le sang qui ont coulé du côté du Sauveur sont à l’origine du monde de l’Esprit…

Adam n’a pas souffert du prélèvement fait dans sa chair ; ce qui lui avait été dérobé lui a été rendu, transfiguré par la beauté. Le souffle des vents, le murmure des arbres, le chant des oiseaux appelaient les fiancés : « Levez-vous, vous avez assez dormi ! La fête nuptiale vous attend ! »… Adam vit Ève à ses côtés, celle qui était sa chair et ses os, sa fille, sa sœur, son épouse. Ils se sont levés, enveloppés d’un vêtement de lumière, dans le jour qui leur souriait. Ils étaient au Paradis.

Saint Jacques de Saroug (v. 449-521), moine et évêque syrien
Hexaméron ; Homélie pour le sixième jour (trad. Sr Isabelle de la Source, Lire la Bible, Médiaspaul 1988, vol.1, p.27)

 

 

 

 

 

« Si ta main t’entraîne au péché » : la conversion du cœur

jeudi 23 février 2017

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On ne peut parvenir au Royaume annoncé par le Christ que par la conversion, la « metanoia », c’est-à-dire par le changement et le renouvellement intime et total de l’homme tout entier, dans ses pensées, ses jugements et sa vie, changement et renouvellement qui s’opèrent en lui à la lumière de la sainteté et de l’amour de Dieu qui nous ont été manifestés et communiqués en plénitude dans le Fils.

L’invitation du Fils à la « metanoia » nous oblige d’autant plus qu’il ne l’a pas seulement prêchée, mais qu’il s’est offert lui-même en exemple. Le Christ est en effet le modèle suprême des pénitents. Il a voulu souffrir non pas pour ses péchés, mais pour ceux des autres.

Lorsqu’il se met devant le Christ, l’homme est éclairé d’une lumière nouvelle, il reconnaît la sainteté de Dieu et la gravité du péché. Par la parole du Christ, lui est transmis le message qui invite à la conversion et accorde le pardon des péchés. Ces dons, il les reçoit en plénitude dans le baptême, qui le configure à la Passion, à la mort et à la résurrection du Seigneur. C’est sous le signe de ce mystère que se place toute la vie à venir du baptisé.

Tout chrétien doit donc suivre le Maître en renonçant à lui-même, en portant sa croix et en participant aux souffrances du Christ (Mt 16,24). Ainsi, transfiguré en image de sa mort, il devient capable de méditer la gloire de la résurrection.

Bienheureux Paul VI, pape de 1963-1978
Constitution apostolique « Paenitemini » (trad. © Libreria Editrice Vaticana)

 

 

 

Bulletin n°101

mercredi 22 février 2017

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« Sur cette pierre, je bâtirai mon Église. »

mercredi 22 février 2017

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Frères, lorsqu’il s’agit de remplir les devoirs de ma charge épiscopale, je découvre que je suis à la fois faible et lâche, alourdi par la fragilité de ma propre condition alors que je désire agir avec générosité et courage. Cependant je puise ma force dans l’intercession inlassable du Prêtre tout-puissant et éternel qui, semblable à nous mais égal au Père, a abaissé sa divinité jusqu’au niveau de l’homme et a élevé l’humanité jusqu’au niveau de Dieu. Je trouve une joie juste et sainte dans les dispositions qu’il a prises. En effet, s’il a délégué à de nombreux pasteurs le soin de son troupeau, il n’a pas abandonné la garde de ses brebis bien aimées. Grâce à cette assistance fondamentale et éternelle, j’ai reçu à mon tour la protection et l’appui de l’apôtre Pierre qui n’abandonne pas sa fonction lui non plus. Ce fondement solide, sur lequel s’élève toute la hauteur de l’Église, ne se lasse jamais de porter la masse de l’édifice qui repose sur lui.

Elle ne défaille jamais, la fermeté de cette foi pour laquelle le premier des apôtres a été loué. De même que tout ce que Pierre a professé dans le Christ demeure, de même demeure ce que le Christ a établi en Pierre… La disposition voulue par la vérité de Dieu demeure. Saint Pierre persévère dans la solidité qu’il a reçue ; il n’a pas abandonné le gouvernail de l’Église qui a été remis entre ses mains. Voilà, mes frères, ce qu’a obtenu cette profession de foi inspirée par Dieu le Père dans le cœur de l’apôtre ; il a reçu la solidité d’une pierre qu’aucun assaut ne peut ébranler. Dans l’Église entière, Pierre dit chaque jour : « Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant ».

Saint Léon le Grand (?-v. 461), pape et docteur de l’Église
Sermon pour l’anniversaire de son ordination épiscopale

 

 

 

 

Livre de l’Ecclésiastique 2,1-11.

mardi 21 février 2017

Ecclesiastique

Mon fils, si tu viens te mettre au service du Seigneur, prépare-toi à subir l’épreuve ;
fais-toi un cœur droit, et tiens bon ; ne t’agite pas à l’heure de l’adversité.
Attache-toi au Seigneur, ne l’abandonne pas, afin d’être comblé dans tes derniers jours.
Toutes les adversités, accepte-les ; dans les revers de ta pauvre vie, sois patient ;
car l’or est vérifié par le feu, et les hommes agréables à Dieu, par le creuset de l’humiliation. Dans les maladies comme dans le dénuement, aie foi en lui.
Mets ta confiance en lui, et il te viendra en aide ; rends tes chemins droits, et mets en lui ton espérance.
Vous qui craignez le Seigneur, comptez sur sa miséricorde, ne vous écartez pas du chemin, de peur de tomber.
Vous qui craignez le Seigneur, ayez confiance en lui, et votre récompense ne saurait vous échapper.
Vous qui craignez le Seigneur, espérez le bonheur, la joie éternelle et la miséricorde : ce qu’il donne en retour est un don éternel, pour la joie.
Considérez les générations passées et voyez : Celui qui a mis sa confiance dans le Seigneur, a-t-il été déçu ? Celui qui a persévéré dans la crainte du Seigneur, a-t-il été abandonné ? Celui qui l’a invoqué, a-t-il été méprisé ?
Car le Seigneur est tendre et miséricordieux, il pardonne les péchés, et il sauve au moment de la détresse.

 

 

 

« Je crois ! Viens au secours de mon incroyance. »

lundi 20 février 2017

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La foi est la porte des mystères. Ce que les yeux du corps sont pour les choses sensibles, la foi l’est pour les yeux cachés de l’âme. Comme nous avons deux yeux du corps, nous avons deux yeux spirituels de l’âme, disent les Pères, et chacun a sa propre vision. Par un œil nous voyons les secrets de la gloire de Dieu cachée dans les êtres de sa création, à savoir sa puissance, sa sagesse, et sa providence éternelle qui nous entoure et que nous comprenons quand nous considérons la grandeur du haut de laquelle il nous conduit. Par le même œil nous contemplons également les ordres célestes, les anges, nos compagnons de service (Ap 22,9).

Mais par l’autre œil nous contemplons la gloire de la sainte nature de Dieu, lorsqu’il veut bien nous faire entrer dans ses mystères spirituels et qu’il ouvre à notre intelligence l’océan de la foi.

Isaac le Syrien (7e siècle), moine près de Mossoul
Discours ascétiques, 1ère série, 72 (trad. Touraille, DDB 1981, p. 365)