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Archive pour la catégorie ‘Année liturgique’

Le Saint Nom de Marie – mémoire facultative

mardi 12 septembre 2017

Santissimo_Nome_di_MariaLa fête du saint Nom de Marie fut établie par le Bx Innocent XI (Benedetto Odescalchi, 1676-1689), l’an 1683, en souvenir d’une mémorable victoire remportée par les chrétiens sur les turcs, avec la protection visible de la Reine du Ciel.

Cent cinquante mille turcs s’étaient avancés jusque sous les murs de Vienne et menaçaient l’Europe entière. Sobieski, roi de Pologne, vint au secours de la ville assiégée dans le temps de l’octave de la nativité de la Sainte Vierge, et se disposa à livrer une bataille générale. Ce religieux prince commença par faire célébrer la messe, qu’il voulut servir lui-même, ayant les bras en croix. Après y avoir communié avec ferveur, il se leva à la fin du sacrifice et s’écria : « Marchons avec confiance sous la protection du ciel et avec l’assistance de la très sainte Vierge. » Son espoir ne fut pas trompé : les turcs, frappés d’une terreur panique, prirent la fuite en désordre. C’est depuis cette époque mémorable que la fête du saint Nom de Marie se célèbre dans l’octave de sa nativité.

Il était bien juste que le nom de Marie trouvât sa place, dans nos fêtes catholiques, à côté du nom de Jésus ; le nom de Marie est un nom glorieux, un nom tout aimable, un nom salutaire. Les saints se sont essayés à l’envi à retracer les merveilles du nom de Marie. La première gloire de ce nom béni,  c’est qu’il fut inspiré par Dieu aux parents de la Vierge naissante et que l’archange Gabriel le prononça d’une voix pleine de respect ; et depuis, toutes les générations chrétiennes le redisent à chaque instant du jour ;  le Ciel prononce à la terre ce nom si beau, et la terre en renvoie au Ciel l’écho mélodieux :

« Au nom de Marie,  dit Pierre de Blois, l’Église fléchit le genou, les vœux et les prières des peuples retentissent de toutes parts. » ;
« Que Votre nom est glorieux, ô sainte Mère de Dieu ! s’écrie saint Bonaventure ; qu’il est glorieux, ce nom qui a été la source de tant de merveilles ! » ;
« Ô nom plein de suavité !  s’écrie le bienheureux Henri Suzo. Ô Marie ! Qui êtes-vous donc vous-même, si votre nom seul est déjà si aimable et si rempli de charmes ? » ;
« Votre nom, ô Marie, dit saint Ambroise, est un baume délicieux qui répand l’odeur de la grâce ! » ;

Mais surtout le nom de Marie est un nom de salut. Saint Éphrem l’appelle la clef du ciel. « Le nom seul de Marie, dit saint Bernard, met en fuite tous les démons… ».
Ce n’est là qu’un faible écho de l’apologie du nom de Marie faite par les saints.

©Evangelizo.org

 

 

 

 

 

 

« Il y avait là un homme dont la main droite était paralysée. »

lundi 11 septembre 2017

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La main qu’Adam avait étendue pour cueillir les fruits de l’arbre défendu, le Seigneur l’a imprégnée de la sève salutaire des bonnes œuvres, afin que, desséchée par la faute, elle soit guérie par les bonnes œuvres. À cette occasion, le Christ prend à partie ses adversaires, qui par leurs fausses interprétations violaient les préceptes de la Loi ; ils jugeaient que le jour du sabbat il fallait faire relâche même des bonnes œuvres, alors que la Loi a préfiguré dans le présent l’aspect de l’avenir où à coup sûr c’est le mal qui ne travaillera plus, non le bien…

Tu as donc entendu les paroles du Seigneur : « Étends ta main ». Voilà le remède pour tous. Et toi qui crois avoir la main saine, prends garde que l’avarice, prends garde que le sacrilège ne la paralyse. Étends-la souvent : étends-la vers ce pauvre qui t’implore, étends-la pour aider le prochain, pour porter secours à la veuve, pour arracher à l’injustice celui que tu vois soumis à une vexation imméritée ; étends-la vers Dieu pour tes péchés. C’est ainsi qu’on étend la main ; c’est ainsi qu’elle guérit.

Saint Ambroise (v. 340-397), évêque de Milan et docteur de l’Église
Commentaire sur l’évangile de Luc, V, 39 (trad. SC 45, p. 197 rev.)

 

 

 

« Tout ce que vous aurez délié sur la terre sera délié dans le ciel. » : le sacrement de réconciliation

dimanche 10 septembre 2017

 

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L’autre jour, quelqu’un, un journaliste, m’a posé une question étrange : « Vous-même, allez-vous en confession ? – Oui, je vais en confession chaque semaine, ai-je répondu. – Dieu doit être plus qu’exigeant si vous-même avez à vous confesser ».

C’était à mon tour de lui dire : « Il arrive parfois à votre propre enfant de mal agir. Que se passe-t-il quand il vous annonce : ‘Papa, je suis désolé !’ Que faites-vous ? Vous prenez votre enfant dans vos bras et vous l’embrassez. Pourquoi ? Parce que c’est votre façon de lui dire que vous l’aimez. Dieu fait la même chose. Il vous aime tendrement ». Si nous avons péché ou si nous avons commis une faute, faisons en sorte que cela nous aide à nous rapprocher de Dieu. Disons lui humblement : « Je sais que je n’aurais pas dû agir ainsi, mais même cette chute, je te l’offre ».

Si nous avons péché, si nous avons fauté, allons vers lui et disons-lui : « Je regrette ! Je me repens ! » Dieu est un père qui prend pitié. Sa miséricorde est plus grande que nos péchés. Il nous pardonnera.

Sainte Teresa de Calcutta (1910-1997), fondatrice des Sœurs Missionnaires de la Charité
No Greater Love (trad. Il n’y a pas de plus grand amour, Lattès 1997, p. 117 rev.)

 

 

« Le Fils de l’homme est maître du sabbat. »

samedi 9 septembre 2017

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Chaque jour de la création est grand, admirable, mais nul ne peut se comparer au septième : alors ce n’est pas la création de l’un ou l’autre élément naturel qui est proposée à notre contemplation, mais le repos de Dieu lui-même et la perfection de toutes les créatures. Car nous lisons : « Le septième jour, Dieu acheva son œuvre qu’il avait faite, et il se reposa de toute l’œuvre qu’il avait créée » (Gn 2,2). Grand est ce jour, insondable ce repos, magnifique ce sabbat ! Ah, si tu pouvais comprendre ! Ce jour n’est pas tracé par la course du soleil visible, ne commence pas à son lever, ne finit pas à son couchant ; il n’a ni matin ni soir (cf Gn 1,5)…

Écoutons celui qui nous invite au repos : « Venez à moi, vous tous qui peinez sous le fardeau ; je restaurerai vos forces » (Mt 11,28). C’est la préparation du sabbat. Quant au sabbat lui-même, écoutons encore : « Prenez sur vous mon joug, et apprenez de moi que je suis doux et humble de cœur ; alors vous trouverez le repos » (v. 29). Voilà le repos, la tranquillité, voilà le vrai sabbat….

Car ce joug ne pèse pas, il unit ; ce fardeau a des ailes, non du poids. Ce joug, c’est la charité ; ce fardeau, c’est l’amour fraternel. C’est là où on trouve le repos ; là, on célèbre le sabbat ; là, on est délivré de tout travail d’esclave… Même s’il arrive que quelque péché s’y glisse, à cause de notre faiblesse, la célébration de ce sabbat n’est pas interrompue, car « la charité couvre une multitude de péchés » (1P 4,8). Il est donc juste que cette libération soit réservée pour le septième jour car « la charité de Dieu a été répandue dans nos cœurs par l’Esprit Saint qui nous a été donné » (Rm 5,5).

Saint Aelred de Rievaulx (1110-1167), moine cistercien
Le Miroir de la charité, I, 19.27 ; PL 195,522-530

 

 

 

Fête de la Nativité de la Vierge Marie

vendredi 8 septembre 2017

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Aujourd’hui une porte virginale s’avance ; par elle le Dieu qui est au-delà de tous les êtres doit « venir dans le monde » « corporellement », selon l’expression de Paul (He 1,6 ;Col 2,9). Aujourd’hui de la racine de Jessé une tige est sortie (Is 11,1), d’où s’élèvera pour le monde une fleur unie par sa nature à la divinité. Aujourd’hui, à partir de la nature terrestre, un ciel a été formé sur terre, par celui qui autrefois rendit solide le firmament en le séparant des eaux et en l’élevant dans les hauteurs. Mais c’est un ciel bien plus surprenant que le premier, car celui qui dans le premier créa le soleil s’est levé lui-même de ce nouveau ciel, comme un soleil de justice (Ml 3,20)… La lumière éternelle, née avant les siècles de la lumière éternelle, l’être immatériel et incorporel, prend un corps de cette femme, et comme un époux s’avance hors de la chambre nuptiale (Ps 18,6)…

Aujourd’hui, « le fils de l’artisan » (Mt 13,55), la Parole partout active de celui qui a tout fait par lui, le bras puissant du Dieu Très-Haut…, s’est construit une échelle vivante, dont la base est plantée en terre et dont le sommet s’élève jusqu’au ciel. Sur elle Dieu repose ; c’est elle dont Jacob a contemplé l’image (Gn 28,12) ; par elle Dieu est descendu dans son immobilité, ou plutôt s’est incliné avec condescendance, et ainsi « s’est rendu visible sur la terre et a conversé avec les hommes » (Ba 3,38). Car ces symboles représentent sa venue ici-bas, son abaissement par pure grâce, son existence terrestre, la vraie connaissance qu’il donne de lui-même à ceux qui sont sur terre. L’échelle spirituelle, la Vierge, est plantée en terre, car de la terre elle tient son origine, mais sa tête s’élève jusqu’au ciel… C’est par elle et par le Saint Esprit que « le Verbe s’est fait chair et qu’il a habité parmi nous » (Jn 1,14). C’est par elle et par le Saint Esprit que s’accomplit l’union de Dieu avec les hommes.

Saint Jean de Damas (v. 675-749), moine, théologien, docteur de l’Église
Homélie sur la Nativité de la Vierge, 3 (trad. cf SC 80, p.51)

 

 

« Sois sans crainte, désormais ce sont des hommes que tu prendras. »

jeudi 7 septembre 2017

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« Sur ta parole, je jetterai le filet. » C’est sur l’ordre de la grâce céleste, de l’inspiration surnaturelle, qu’il faut tendre le filet de la prédication. Sinon, le prédicateur jette en vain les lignes de ses paroles. La foi des peuples est obtenue non par des discours savamment composés, mais par la grâce de la vocation divine… Ô fructueuse humilité ! Quand ceux qui jusque-là n’avaient rien pris se fient à la parole du Christ, ils ramènent une multitude de poissons…

« Sur ta parole, je jetterai le filet. » Chaque fois que je l’ai jeté de moi-même, j’ai voulu garder pour moi ce qui t’appartient. C’est moi que j’ai prêché, et non toi ; mes paroles et non les tiennes. C’est pourquoi je n’ai rien pris. Ou, si j’ai pris quelque chose, ce n’est pas du poisson, mais des grenouilles, bonnes à bavarder mes louanges…

« Sur ta parole, je jetterai le filet. » Lâcher le filet sur la parole de Jésus Christ, c’est ne s’attribuer rien à soi-même mais attribuer tout à lui ; c’est vivre conformément à ce qu’on prêche. Alors on prend une énorme quantité de poissons.

Saint Antoine de Padoue (v. 1195-1231), franciscain, docteur de l’Église
Sermons pour le dimanche et les fêtes des saints (trad. Bayart, Eds. franciscaines 1944, p. 187 rev.)

 

 

Ecritures

 

 

Reconnaître le Christ dans son humilité et descendre à sa suite

lundi 4 septembre 2017

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« Mon âme se trouble en moi », ô Dieu, au souvenir de mes péchés ; « alors je me souviens de toi, depuis le pays du Jourdain » (Ps 41,7) — c’est-à-dire en me rappelant comment tu as purifié Naaman le lépreux dans son humble descente… « Il descendit et se lava sept fois dans le Jourdain, comme l’avait prescrit l’homme de Dieu, et il fut purifié » (2R 5,14). Descends toi aussi, ô mon âme, descends du char de l’orgueil dans les eaux salutaires du Jourdain, qui, de la source de la maison de David, coule maintenant sur le monde entier « pour laver tout péché et toute souillure » (Za 13,1). Assurément, cette source c’est l’humilité de la pénitence, qui coule à la fois grâce à un don du Christ et grâce à son exemple, et qui, prêchée désormais sur toute la terre, lave les péchés du monde entier… Notre Jourdain est un fleuve pur ; il sera donc impossible aux superbes de t’accuser, si tu te plonges entièrement en lui, si tu t’ensevelis, pour ainsi dire, dans l’humilité du Christ…

Bien sûr, notre baptême est unique, mais une telle humilité rebaptise. Elle ne réitère pas la mort du Christ en effet, mais elle accomplit la mortification et la sépulture du péché, et ce qui a été célébré sacramentellement au baptême trouve sous cette nouvelle forme son plein achèvement. Oui, une telle humilité ouvre les cieux, et rend l’esprit d’adoption ; le Père reconnaît son fils, reformé dans l’innocence et la pureté d’un enfant régénéré. C’est pourquoi l’Écriture mentionne à juste titre que la chair de Naaman a été rétablie comme celle d’un enfant nouveau-né… Nous qui avons perdu la grâce de notre premier baptême…voici que nous avons découvert le vrai Jourdain, c’est-à-dire la descente de l’humilité… À nous seulement de ne pas craindre de descendre plus profondément chaque jour… avec le Christ.

Bienheureux Guerric d’Igny (v. 1080-1157), abbé cistercien
4ème sermon pour l’Epiphanie (trad. SC 166, p. 299s)

 

 

 

« Voici l’époux ! »

vendredi 1 septembre 2017

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Aussitôt après ton baptême, tu te tiendras debout devant le grand sanctuaire, pour signifier la gloire du monde à venir. Le chant des psaumes qui t’accueillera est le prélude des louanges célestes. Les lampes que tu allumeras préfigurent ce cortège des lumières qui conduira au-devant de l’Époux nos âmes resplendissantes et vierges, munies des lampes étincelantes de la foi.

Prenons garde à ne pas nous abandonner au sommeil, par insouciance, de peur que celui que nous attendons ne se présente à l’improviste, sans que nous l’ayons vu venir. Ne restons pas sans provision d’huile et de bonnes œuvres, de crainte d’être exclus de la salle des noces… L’Époux fera son entrée en grande hâte. Les âmes prudentes entreront avec lui. Les autres, tout occupées à préparer leurs lampes, ne trouveront pas le temps d’entrer et seront laissées dehors au milieu des lamentations. Elles se rendront compte trop tard de ce qu’elles auront perdu par leur insouciance…

Elles ressembleront aussi à ces autres invités des noces qu’un noble père célèbre en l’honneur d’un noble époux, et qui refusent d’y prendre part : l’un, parce qu’il vient de prendre femme ; un autre, parce qu’il vient d’acheter un champ ; un troisième, parce qu’il a acquis une paire de bœufs (Lc 14,18s)… Car il n’y a pas de place dans le ciel pour l’orgueilleux et l’insouciant, pour l’homme sans habit convenable, qui ne porte pas le vêtement de noce (Mt 22,11), même s’il s’est cru, sur terre, digne de la splendeur céleste, et s’est introduit furtivement dans le groupe des fidèles en se berçant de faux espoirs.

Qu’adviendra-t-il ensuite ? L’Époux connaît ce qu’il nous enseignera quand nous serons au ciel, et il sait quelles relations il entretiendra avec les âmes qui y seront entrées avec lui. Je crois qu’il vivra en leur compagnie, et qu’il leur enseignera les mystères les plus parfaits et les plus purs.

Saint Grégoire de Nazianze (330-390), évêque et docteur de l’Église
Sur le saint baptême, Discours 40, 46 ; PG 36, 425 (trad. Delhougne, Les Pères commentent, p. 154)

 

 

 

La Vierge Marie Médiatrice – mémoire facultative

jeudi 31 août 2017

Beata_Vergine_Maria_della_Mercede_ALaisser passer la grâce de Dieu dans notre pauvreté, une joie ! Quelle joie de nous unir aux chrétiens de Belgique pour fêter « Marie médiatrice de grâce ». Nous n’hésitons pas à dire que nous recevons le don de Dieu les uns par les autres. Nous disons aussi que les frères les plus pauvres au milieu de nous sont des « canaux » privilégiés par lesquels nous arrive la grâce de Dieu. C’est une expérience concrète et quotidienne que nous faisons de la médiation de l’Amour de Dieu. Nous expérimentons cette « expérience » entre Dieu, le donateur de la grâce, et les pauvres pécheurs que nous sommes. Les pauvres ont là un rôle privilégié, par leur pauvreté même, ils sont comme des médiateurs, des moyens divins par lesquels la grâce de Dieu nous arrive.

Ainsi cette fête de la Vierge Marie que nous célébrons aujourd’hui, nous l’expérimentons chaque jour. Nous expérimentons aussi que, si nous refusons ces petits moyens par lesquels la grâce de Dieu nous est offerte, nous nous coupons de la grâce de Dieu. Cette fête nous révèle une autre expérience quotidienne. Imaginons que nous ayons un frère, tellement débordant dans son amour pour nous, qu’il nous « étouffe ». Est-ce que cet amour vient de Dieu ? Nous n’en savons rien. Ce que nous savons, c’est qu’il y a un malaise entre cet « enveloppement gênant » et ce que nous sommes prêts à recevoir. Nous avons l’expérience que « cet autre » peut nous gêner dans son amour. Les psychologues parleront de la « captation » pour s’attacher l’autre. Cela nous remet alors devant la source de l’amour et la pureté de cette Source.

Nous comprenons ainsi l’humilité de Dieu. Dieu est un amour tellement fort, grand et puissant que nous prenons l’image du soleil et nous sommes comme une petite goutte d’eau ! Approchez une petite goutte d’eau du soleil, c’est la « désintégration » de la petite goutte d’eau, à moins qu’elle ne soit rendue capable de vivre du Soleil. L’humilité de Dieu va jusqu’à proportionner le don de son amour en l’adaptant, par la médiation, à ce que nous pouvons en recevoir. Les pauvres sont toujours très humbles dans la manière avec laquelle ils nous proposent l’amour qui vient du cœur de Dieu. Toutes ces médiations trouvent leur origine dans l’unique médiateur Jésus. Tout vient de Dieu par Jésus.

L’Église dans sa sagesse, fait passer toutes les prières liturgiques qu’elle adresse au Père par Jésus Notre Seigneur, dans l’Esprit. Dieu, dans sa bonté miséricordieuse, vient nous rejoindre jusque dans notre misère. Il a voulu que la nature coopère, que la créature coopère au don de son amour. Quand Dieu veut nous combler de sa grâce, Il veut que nous la lui demandions, c’est la prière de demande. Il ne nous donne jamais sa grâce sans que nous la lui ayons demandée. Toute prière de demande dans l’Église, nous dispose à recevoir le don de Dieu. Ce don de Dieu nous déborde de toutes parts. Chaque fois que nous demandons notre pain quotidien, la joie dont nous avons besoin pour vivre, nous nous disposons, à recevoir la grâce de Dieu.

Dans sa miséricorde, Dieu veut que sa grâce nous arrive, proportionnée à ce que nous pouvons en recevoir. C’est sa grâce qui nous prépare à recevoir toutes ses grâces. Nous comprenons la fête que nous célébrons aujourd’hui en Église : Marie, médiatrice de toutes grâces est Immaculée. Elle demeure à la Source, c’est son privilège obtenu par la passion de Jésus. Étant toujours à la source, étant aussi de notre peuple, elle est solidaire de l’humanité, de chacun de nous. Elle nous donne Jésus, l’unique médiateur. Dans cet unique médiateur, sont contenus beaucoup de médiations.

 

Source principale : vallee-aisne60.cef.fr (« Rév. x gpm »).

 

 

 

 

 

« Heureux les cœurs purs, car ils verront Dieu. » (Mt 5,8)

mercredi 30 août 2017

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La santé du corps est un bien pour la vie humaine. Or, on est heureux non seulement de connaître la définition de la santé, mais de vivre en bonne santé… Le Seigneur Jésus ne dit pas qu’on est heureux de savoir quelque chose au sujet de Dieu, mais qu’on est heureux de le posséder en soi-même. En effet, « heureux les cœurs purs, car ils verront Dieu » (Mt 5,8). Il ne dit pas que Dieu se laisse voir par quiconque aura purifié le regard de son âme… ; une autre parole l’exprime plus clairement : « Le Royaume de Dieu est au-dedans de vous » (Lc 17,21). Voici ce qu’elle nous enseigne : celui qui a purifié son cœur de toute créature et de tout attachement déréglé voit l’image de la nature divine dans sa propre beauté…

Il y a en toi, dans une certaine mesure, une aptitude à voir Dieu. Celui qui t’a formé a déposé en ton être une immense force. Dieu, en te créant, a enfermé en toi l’ombre de sa propre bonté, comme on imprime le dessin d’un cachet dans la cire. Mais le péché a dissimulé cette empreinte de Dieu ; elle est cachée sous des souillures. Si par un effort de vie parfaite, tu purifies les souillures attachées à ton cœur, la beauté divine brillera de nouveau en toi. Comme un morceau de fer débarrassé de sa rouille brille au soleil, de même l’homme intérieur, que le Seigneur appelle « cœur », retrouvera la ressemblance de son modèle lorsqu’il aura enlevé les taches de rouille qui détérioraient sa beauté.

Saint Grégoire de Nysse (v. 335-395), moine et évêque
Homélie 6 sur les Béatitudes ; PG 44,1269 (trad. cf bréviaire)