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Archive pour le mot-clef ‘Vatican 2’

« Il institua les Douze. »

vendredi 21 janvier 2022

Le Seigneur Jésus, « que le Père a consacré et envoyé dans le monde », fait participer tout son Corps mystique à l’onction de l’Esprit qu’il a reçue : en lui, tous les chrétiens deviennent un « sacerdoce saint et royal », « offrant des sacrifices spirituels à Dieu par Jésus Christ, » et « proclament les hauts faits de celui qui les a appelés des ténèbres à son admirable lumière. » Il n’y a donc aucun membre qui n’ait sa part dans la mission du Corps tout entier ; bien au contraire, chacun doit « sanctifier Jésus dans son cœur » et rendre témoignage à Jésus par l’esprit de prophétie.

Mais le même Seigneur, voulant rassembler les chrétiens en un seul corps où « tous les membres n’ont pas la même fonction », a établi parmi eux des ministres qui, dans la communauté des chrétiens, seraient investis par l’Ordre du pouvoir sacré d’offrir le sacrifice et de remettre les péchés et y exerceraient publiquement pour les hommes au nom du Christ la fonction sacerdotale. C’est ainsi que le Christ a envoyé ses apôtres comme lui-même avait été envoyé par le Père ; puis, par les apôtres eux-mêmes, il a fait participer à sa consécration et à sa mission les évêques, leurs successeurs. Leur fonction ministérielle a été transmise ensuite aux prêtres à un degré subordonné ; ceux-ci sont donc établis dans l’ordre du presbytérat pour être des coopérateurs de l’ordre épiscopal dans l’accomplissement de la mission apostolique confiée par le Christ.

La fonction des prêtres, en tant qu’elle est unie à l’ordre épiscopal, participe à l’autorité par laquelle le Christ lui-même construit, sanctifie et gouverne son Corps. C’est pourquoi le sacerdoce des prêtres, s’il suppose les sacrements de l’initiation de tous les chrétiens, est cependant conféré par un sacrement particulier qui, par l’onction du Saint-Esprit, les marque d’un caractère spécial et les configure au Christ Prêtre pour les rendre capables d’agir au nom du Christ Tête en personne.

Concile Vatican II

(Références bibliques : Jn 10,36; Ep 5,30; Mt 3,16; Lc 4,18; 1P 2,5.9; 3,15; Ap 19,10; Rm 12,4; Jn 20,21)

 

« Marie, de laquelle fut engendré Jésus. »

vendredi 17 décembre 2021

Les Saintes Écritures de l’Ancien et du Nouveau Testament et la Tradition vénérable mettent dans une lumière de plus en plus grande le rôle de la Mère du sauveur dans l’économie du salut et le proposent pour ainsi dire à notre contemplation. Les livres de l’Ancien Testament, en effet, décrivent l’histoire du salut et la lente préparation de la venue du Christ au monde. Ces documents primitifs, tels qu’ils sont lus dans l’Église et compris à la lumière de la révélation postérieure et complète, font apparaître progressivement dans une plus parfaite clarté la figure de la femme, Mère du Rédempteur. Dans cette clarté, celle-ci se trouve prophétiquement esquissée dans la promesse (faite à nos premiers parents après la chute) d’une victoire sur le serpent (cf. Gn 3, 15). De même, c’est elle, la Vierge, qui concevra et enfantera un fils auquel sera donné le nom d’Emmanuel (cf. Is 7, 14; cf. Mi 5, 2-3; Mt 1, 22-23). Elle occupe la première place parmi ces humbles et ces pauvres du Seigneur qui espèrent et reçoivent le salut de lui avec confiance. Enfin, avec elle, la fille de Sion par excellence, après la longue attente de la promesse, s’accomplissent les temps et s’instaure l’économie nouvelle, lorsque le Fils de Dieu, par elle, prit la nature humaine pour libérer l’homme du péché par les mystères de sa chair.

Concile Vatican II

 

 

« Beaucoup viendront de l’orient et de l’occident et prendront place… au festin du Royaume des cieux. »

vendredi 3 décembre 2021

« Image du Dieu invisible » (Col 1,15), le Christ est l’Homme parfait qui a restauré dans la descendance d’Adam la ressemblance divine, altérée dès le premier péché. Parce qu’en lui la nature humaine a été assumée, non absorbée, cette nature a été élevée en nous aussi à une dignité sans égale. Car, par son incarnation, le Fils de Dieu s’est en quelque sorte uni à tout homme. Il a travaillé avec des mains d’homme, il a pensé avec une intelligence d’homme, il a agi avec une volonté d’homme, il a aimé avec un cœur d’homme. Né de la Vierge Marie, il est vraiment devenu l’un de nous, en tout semblable à nous, hormis le péché (Hé 4,15)…

Devenu conforme à l’image du Fils, ce « Premier-né d’une multitude de frères » (Rm 8,29), le chrétien reçoit « les prémices de l’Esprit » (Rm 8,23), qui le rendent capable d’accomplir la loi nouvelle de l’amour. Par cet Esprit, « gage de l’héritage » (Ep 1,14), c’est tout l’homme qui est intérieurement renouvelé, dans l’attente de « la rédemption du corps » (Rm 8,23)… Certes, pour un chrétien, c’est une nécessité et un devoir de combattre le mal au prix de nombreuses tribulations et de subir la mort. Mais, associé au mystère pascal, devenant conforme au Christ dans la mort, fortifié par l’espérance, il va au-devant de la résurrection.

Et cela ne vaut pas seulement pour ceux qui croient au Christ, mais bien pour tous les hommes de bonne volonté, dans le cœur desquels, invisiblement, agit la grâce. En effet, puisque le Christ est mort pour tous (Rm 8,32) et que la vocation dernière de l’homme est réellement unique, à savoir divine, nous devons tenir que l’Esprit Saint offre à tous, d’une façon que Dieu connaît, la possibilité d’être associé au mystère pascal.

Concile Vatican II

 

 

« Laissez les enfants venir à moi … »

dimanche 3 octobre 2021

Les parents, parce qu’ils ont donné la vie à leurs enfants, ont la très grave obligation de les élever, et à ce titre ils doivent être reconnus comme leurs premiers et principaux éducateurs. Le rôle éducatif des parents est d’une telle importance que, en cas de défaillance de leur part, il peut difficilement être suppléé. C’est aux parents, en effet, de créer une atmosphère familiale, animée par l’amour et le respect envers Dieu et les hommes, telle qu’elle favorise l’éducation totale, personnelle et sociale, de leurs enfants. La famille est donc la première école des vertus sociales nécessaires à toute société.

Mais c’est surtout dans la famille chrétienne, riche des grâces et des exigences du sacrement de mariage, que dès leur plus jeune âge les enfants doivent, conformément à la foi reçue au baptême, apprendre à découvrir Dieu et à l’honorer ainsi qu’à aimer le prochain ; c’est là qu’ils font la première expérience de l’Église et de l’authentique vie humaine en société ; c’est par la famille qu’ils sont peu à peu introduits dans la communauté des hommes et dans le Peuple de Dieu. Que les parents mesurent donc bien l’importance d’une famille vraiment chrétienne dans la vie et le progrès du Peuple de Dieu lui-même.

Concile Vatican II

 

 

Jésus trouve la foi chez un centurion romain

lundi 13 septembre 2021

Ceux qui n’ont pas encore reçu l’Évangile sont ordonnés de façons diverses au Peuple de Dieu. D’abord, le peuple qui reçut les alliances et les promesses et dont le Christ est né selon la chair (Rm 9,4-5) ; peuple élu de Dieu et qui lui est très cher en raison de ses ancêtres, car les dons et la vocation de Dieu sont sans repentance (Rm 11,28-29). Mais le dessein de salut englobe aussi ceux qui reconnaissent le Créateur, et parmi eux d’abord les musulmans qui, en déclarant qu’ils gardent la foi d’Abraham, adorent avec nous le Dieu unique, miséricordieux, qui jugera les hommes au dernier jour.

Quant à ceux qui cherchent le Dieu inconnu sous des ébauches et des préfigurations, Dieu lui-même n’est pas loin d’eux non plus, puisqu’il donne à tous la vie, le souffle et toutes choses (Ac 17,25), et que le Sauveur veut le salut de tous les hommes (1Tm 2,4). En effet ceux qui, sans faute de leur part, ignorent l’Évangile du Christ et son Église et cependant cherchent Dieu d’un cœur sincère et qui, sous l’influence de la grâce, s’efforcent d’accomplir dans leurs actes sa volonté qu’ils connaissent par les injonctions de leur conscience, ceux-là aussi peuvent obtenir le salut éternel. Et la divine Providence ne refuse pas les secours nécessaires au salut à ceux qui ne sont pas encore parvenus, sans qu’il y ait de leur faute, à la connaissance claire de Dieu et s’efforcent, avec l’aide de la grâce divine, de mener une vie droite. En effet, tout ce que l’on trouve chez eux de bon et de vrai, l’Église le considère comme un terrain propice à l’Évangile et un don de celui qui éclaire tout homme, pour qu’il obtienne finalement la vie.

Mais bien souvent les hommes, trompés par le Malin, se sont abandonnés à la vanité de leurs pensées et ont échangé la vérité divine pour le mensonge. (…) C’est pourquoi, en vue de promouvoir la gloire de Dieu et le salut de tous ces hommes, l’Église se souvient du commandement du Seigneur qui dit : « Prêchez l’Évangile à toute créature » (Mc 16,15).

Concile Vatican II

 

 

« Il m’a envoyé porter la Bonne Nouvelle. »

lundi 30 août 2021

Le Concile Vatican II présente le baptême en ces termes : « Les baptisés, par la régénération et l’onction du Saint-Esprit, sont consacrés pour être une demeure spirituelle » (LG 10). L’Esprit Saint oint le baptisé ; il imprime sur lui un sceau indélébile, et il le constitue temple spirituel (2Co 1,21s; 1Co 3,16), c’est-à-dire qu’il le remplit de la sainte présence de Dieu grâce à l’union et à la conformité avec Jésus Christ. Fort de cette onction spirituelle, le chrétien peut, à sa manière, répéter les paroles de Jésus : « L’Esprit du Seigneur est sur moi, parce qu’il m’a consacré par l’onction ». (…)

« La mission du Christ, prêtre, prophète, roi, se poursuit dans l’Église. Tous, le Peuple de Dieu tout entier, participent à cette triple mission. » Les fidèles laïcs participent à la fonction sacerdotale par laquelle Jésus s’est offert lui-même sur la croix et continue encore à s’offrir dans la célébration de l’eucharistie (…) : « Toutes leurs activités, leurs prières et leurs entreprises apostoliques, leur vie conjugale et familiale, leurs labeurs quotidiens, leurs détentes d’esprit et de corps, s’ils sont vécus dans l’Esprit de Dieu, et même les épreuves de la vie (…), tout cela devient ‘offrandes spirituelles agréables à Dieu par Jésus Christ’ (1P 2,5) ; et dans la célébration eucharistique ces offrandes rejoignent l’oblation du corps du Seigneur pour être offertes en toute dévotion au Père » (LG 34). (…)

La participation à la fonction prophétique du Christ (…) habilite et engage les fidèles laïcs à recevoir l’Évangile dans la foi, et à l’annoncer par la parole et par les actes. (…) Ils vivent la royauté chrétienne tout d’abord par le combat spirituel qu’ils mènent pour détruire en eux le règne du péché (Rm 6,12), ensuite par le don de soi pour servir (…) Jésus lui-même, présent en tous ses frères, surtout dans les plus petits (Mt 25,40). Mais les fidèles laïcs sont appelés en particulier à redonner à la création toute sa valeur originelle. En liant la création au bien véritable de l’homme par une activité soutenue par la grâce, ils participent à l’exercice du pouvoir par lequel Jésus ressuscité attire à lui toutes choses et les soumet (…) au Père, « afin que Dieu soit tout en tous » (Jn 12,32; 1Co 15,28).

Saint Jean-Paul II (1920-2005)

 

 

« C’est du dedans, du cœur de l’homme » : le cœur de chaque homme, source de paix ou de guerre ?

dimanche 29 août 2021

Il est clair que nous devons tendre à préparer de toutes nos forces le moment où, de l’assentiment général des nations, toute guerre pourra être absolument interdite. (…) La construction courageuse de la paix exige très certainement que [les responsable politiques] ouvrent leur intelligence et leur cœur au-delà des frontières de leur propre pays, qu’ils renoncent à l’égoïsme national et au désir de dominer les autres nations, et qu’ils entretiennent un profond respect envers toute l’humanité, qui s’avance avec tant de difficultés vers une plus grande unité. Que tous prennent garde cependant de ne pas s’en remettre aux seuls efforts de quelques-uns, sans se soucier de notre état d’esprit personnel. Car les chefs d’État, qui sont les répondants du bien commun de leur propre nation et en même temps les promoteurs du bien universel, sont très dépendants des opinions et des sentiments de l’ensemble de la population.

Il est inutile de chercher à faire la paix tant que les sentiments d’hostilité, de mépris et de défiance, tant que les haines raciales et les partis pris idéologiques divisent les hommes et les opposent. D’où l’urgence et l’extrême nécessité d’un renouveau dans la formation des mentalités et d’un changement de ton dans l’opinion publique. Que ceux qui se consacrent à une œuvre d’éducation, en particulier auprès des jeunes, ou qui forment l’opinion publique, considèrent comme leur plus grave devoir celui d’inculquer à tous les esprits de nouveaux sentiments générateurs de paix. Nous avons tous assurément à changer notre cœur et à ouvrir les yeux sur le monde, comme sur les tâches que nous pouvons entreprendre tous ensemble pour le progrès du genre humain.

Concile Vatican II

 

 

« Ne vous faites pas de trésors sur la terre. »

vendredi 18 juin 2021

Nous, les Pères du 21e Concile œcuménique de l’Église catholique (…), dans la pleine conscience de notre mission envers l’humanité, nous nous adressons avec déférence et avec confiance à ceux qui tiennent dans leurs mains le destin des hommes sur cette terre, à tous les dépositaires du pouvoir temporel.

Nous le proclamons hautement : nous rendons honneur à votre autorité et à votre souveraineté ; nous respectons votre fonction ; nous reconnaissons vos lois justes ; nous estimons ceux qui les font et ceux qui les appliquent. Mais nous avons une parole particulièrement sacrée à vous dire, et la voici : Dieu seul est grand. Dieu seul est le principe et la fin (Ap 1,17; 2,8). Dieu seul est la source de votre autorité et le fondement de vos lois.

C’est à vous qu’il revient d’être sur terre les promoteurs de l’ordre et de la paix entre les hommes. Mais, ne l’oubliez pas : c’est Dieu, le Dieu vivant et vrai, qui est le Père des hommes. Et c’est le Christ, son Fils éternel, qui est venu nous le dire et nous apprendre que nous sommes tous frères (Mt 23,8). C’est lui, le grand artisan de l’ordre et de la paix sur la terre, car c’est lui qui conduit l’histoire humaine et qui seul peut incliner les cœurs à renoncer aux passions mauvaises qui engendrent la guerre et le malheur. C’est lui qui bénit le pain de l’humanité, qui sanctifie son travail et sa souffrance, qui lui donne des joies que vous ne pouvez pas lui donner, et la réconforte dans des douleurs que vous ne pouvez pas consoler. Dans votre cité terrestre et temporelle, il construit mystérieusement sa cité spirituelle et éternelle, son Église.

Concile Vatican II

 

 

 

« Moi, je vous dis de ne pas riposter au méchant. »

lundi 14 juin 2021

C’est au nom du Dieu juste et bon et de son Fils Jésus que nous vous exhortons, jeunes gens et jeunes filles du monde entier, à élargir vos cœurs aux dimensions du monde, à entendre l’appel de vos frères et à mettre hardiment à leur service vos jeunes énergies. Luttez contre tout égoïsme. Refusez de laisser libre cours aux instincts de violence et de haine qui engendrent les guerres et leur cortège de misères. Soyez généreux, purs, respectueux, sincères. Et construisez dans l’enthousiasme un monde meilleur que celui de vos aînés !

L’Église vous regarde avec confiance et avec amour. Riche d’un long passé toujours vivant en elle, et marchant vers la perfection humaine dans le temps et vers les destinées ultimes de l’histoire et de la vie, elle est la vraie jeunesse du monde. Elle possède ce qui fait la force et le charme des jeunes : la faculté de se réjouir de ce qui commence, de se donner sans retour, de se renouveler et de repartir pour de nouvelles conquêtes. Regardez-la et vous retrouverez en elle le visage du Christ, le vrai héros, humble et sage, le prophète de la vérité et de l’amour, le compagnon et l’ami des jeunes. C’est bien au nom du Christ que nous vous saluons, que nous vous exhortons et vous bénissons.

Concile Vatican II

 

 

« Vous êtes le sel de la terre… Vous êtes la lumière du monde. »

mardi 8 juin 2021

L’Église étant tout entière missionnaire, et l’œuvre de l’évangélisation étant le devoir fondamental du Peuple de Dieu, le Saint Concile invite tous les chrétiens à une profonde rénovation intérieure, afin qu’ayant une conscience vive de leur propre responsabilité dans la diffusion de l’Évangile, ils assument leur part dans l’œuvre missionnaire. (…) Comme membres du Christ vivant, auquel ils ont été incorporés et configurés par le baptême ainsi que par la confirmation et l’eucharistie, tous les fidèles sont tenus de coopérer à l’expansion et au développement de son Corps, pour l’amener le plus vite possible à sa plénitude (Ep 4,13).

C’est pourquoi tous les membres de l’Église doivent avoir une vive conscience de leur responsabilité à l’égard du monde, nourrir en eux un esprit véritablement catholique et dépenser leurs forces pour l’œuvre de l’évangélisation. Cependant, que tous le sachent, leur premier et leur plus important devoir pour la diffusion de la foi, c’est de vivre profondément leur vie chrétienne. Car leur ferveur au service de Dieu, leur charité à l’égard des autres apporteront un nouveau souffle spirituel à l’Église tout entière, qui apparaîtra comme un signal levé pour les nations (Is 11,12), « la lumière du monde », et « le sel de la terre ». Ce témoignage de la vie obtiendra plus facilement son effet s’il est donné conjointement avec d’autres groupements chrétiens, selon les prescriptions du décret sur l’œcuménisme.

Concile Vatican II