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Archive pour le mot-clef ‘St Jean Cassien’

« Dans la colère, souviens-toi de la miséricorde. » (Ha 3, 2 LXX)

vendredi 3 mars 2023

Quelles que soient les injures dont on le charge, le moine gardera la paix, je ne dis pas seulement sur ses lèvres, mais dans le fond de son cœur. S’il se sent troublé le moins du monde, qu’il se contienne dans un absolu silence, et suive exactement ce que dit le Psalmiste : « Je me suis troublé, et je n’ai point parlé » (Ps 76,5 LXX) ; « J’ai dit : Je garderai mes voies, de crainte de pécher par ma langue. J’ai mis une garde à ma bouche, tandis que le pécheur se tenait en face de moi. Je suis resté muet, et je me suis humilié, et j’ai gardé le silence même pour les choses bonnes. » (Ps 38, 2-3 LXX)

Il ne faut pas qu’il s’arrête à considérer le présent ; il ne faut pas que ses lèvres profèrent ce que lui suggère, sur l’heure, une colère emportée, ce que lui dicte son cœur exaspéré. Mais plutôt qu’il repasse en son esprit la grâce de la charité passée ; ou qu’il tourne ses regards vers l’avenir, pour y voir en esprit la paix déjà refaite comme elle était devant ; qu’il s’attache à la contempler, dans le temps même où il se sent ému, avec la pensée qu’elle va revenir sur-le-champ.

Tandis qu’il se réserve pour la douceur de la concorde prochaine, il ne sentira pas l’amertume de la querelle présente, et fera de préférence telle réponse dont il n’ait pas à s’accuser lui-même ni à être repris par son frère, lorsque l’amitié sera rétablie. De cette façon, il accomplira la parole du prophète : « Dans la colère, souviens-toi de la miséricorde. » (Ha 3, 2 LXX)

Saint Jean Cassien (v. 360-435)

 

 

 

Votre Père sait de quoi vous avez besoin

mardi 28 février 2023

« Notre Père ». Nous confessons de notre propre bouche que le Dieu et Seigneur de l’univers est notre Père ; et c’est bien là faire profession d’avoir été appelés de la condition servile à celle de fils adoptifs.

Nous ajoutons : « Qui êtes aux cieux ». Le temps de notre vie n’est plus dès lors qu’un exil ; et cette terre, une terre étrangère, qui nous sépare de notre Père. Fuyons-la ; et, de toute l’ardeur de nos désirs, hâtons-nous vers la région où nous proclamons que réside notre Père ! Une fois parvenus à cette dignité d’enfants de Dieu, nous brûlerons aussitôt de la tendresse qui est au cœur de tous les bons fils ; et, sans plus songer à nos intérêts, nous n’aurons de passion que pour la gloire de notre Père.

Nous lui dirons : « Que votre nom soit sanctifié » témoignant par là que sa gloire est tout notre désir et toute notre joie, à l’imitation de celui qui a dit : « Celui qui parle de lui-même cherche sa propre gloire ; mais celui qui cherche la gloire de Celui qui l’a envoyé est véridique, et il n’y a point en lui d’injustice » (Jn 7,18). (…)

Ces paroles : « Que votre nom soit sanctifié », pourraient très bien s’entendre aussi en ce sens que Dieu est sanctifié par notre perfection. Et dès lors, lui dire : « Que votre nom soit sanctifié », ce serait, en d’autres termes, lui dire : « Père, rendez-nous tels que nous méritions de connaître, de comprendre la grandeur de votre sainteté, ou du moins que cette sainteté éclate en notre vie toute spirituelle ! » C’est ce qui s’accomplit en nous, lorsque « les hommes voient nos bonnes œuvres et glorifient notre Père qui est aux cieux » (Mt 5,16).

Saint Jean Cassien (v. 360-435)

 

 

 

La perfection d’un cœur pur

mercredi 8 février 2023

En vérité, c’est tout autre chose d’avoir en haine la souillure des vices et de la chair, parce que l’on goûte le bien déjà présent, ou de réfréner les convoitises illicites en vue de la récompense future ; de craindre un dommage présent, ou de redouter des tourments à venir. C’est enfin une perfection beaucoup plus grande de ne vouloir pas s’éloigner du bien pour l’amour du bien lui-même, que de ne pas donner son consentement au mal par peur de souffrir un autre mal.

Dans le premier cas, le bien est volontaire ; dans le second, il paraît forcé, et arraché de haute lutte à un refus par la crainte du supplice ou l’appétit de la récompense. Aussi bien, celui qui ne renonce aux séductions du vice que par le motif de la crainte, retournera, dès que la crainte sera évanouie qui lui faisait obstacle, vers l’objet de ses amours. Pour lui, pas de stabilité dans le bien. Point de repos non plus du côté de la tentation, parce qu’il n’a point la paix solide et constante que donne la chasteté. Où règne le tumulte de la guerre, il est impossible d’échapper au risque d’être blessé. (…)

Celui, au contraire, qui a surmonté les assauts du vice et jouit désormais de la sécurité de la paix, entièrement transformé en l’amour de la vertu pour elle-même, demeurera constant dans le bien auquel il appartient sans partage, parce qu’il n’existe pas, à ses yeux, de plus sensible dommage qu’une atteinte portée à la chasteté intime de son âme. La pureté qu’il a présente, fait son plus cher et plus précieux trésor, comme le plus grave des châtiments serait de voir les vertus pernicieusement violées, ou d’éprouver la souillure empoisonnée du vice.

Saint Jean Cassien (v. 360-435)

 

 

« Venez et apprenez de moi. » (Mt 11,29)

lundi 26 septembre 2022

Les grands dans la foi ne se prévalaient aucunement du pouvoir qu’ils avaient d’opérer des merveilles. Ils confessaient que leur propre mérite n’y était pour rien, mais que la miséricorde du Seigneur avait tout fait. Si on admirait leurs miracles, ils repoussaient la gloire humaine avec ces paroles empruntées aux apôtres : « Frères, pourquoi vous étonner de cela ? Pourquoi tenir les yeux fixés sur nous, comme si c’était par notre propre puissance ou par notre ferveur que nous avons fait marcher cet homme ? » (Ac 3,12) Personne, à leur sens, ne devait être loué pour les dons et les merveilles de Dieu…

Mais il arrive parfois que des hommes enclins au mal, blâmables sur le sujet de la foi, chassent les démons et opèrent des prodiges au nom du Seigneur. C’est de quoi les apôtres se plaignaient un jour : « Maître, disaient-ils, nous avons vu un homme qui chasse les démons en ton nom, et nous l’en avons empêché, parce qu’il ne va pas avec nous ». Sur l’heure, le Christ répondit : « Ne l’en empêchez pas, car celui qui n’est pas contre vous est pour vous ». Mais lorsque, à la fin des temps, ces gens diront : « Seigneur, Seigneur, n’avons-nous pas prophétisé en ton nom ? N’avons-nous pas en ton nom chassé les démons ? Et en ton nom n’avons-nous pas fait quantité de miracles ? », il atteste qu’il répliquera : « Je ne vous ai jamais connus ; retirez-vous de moi, vous qui faites le mal » (Mt 7,22s).

À ceux qu’il a gratifiés lui-même de la gloire des signes et des miracles, le Seigneur donne l’avertissement de ne pas s’élever à cause de cela : « Ne vous réjouissez pas de ce que les démons vous sont soumis ; mais réjouissez-vous de ce que vos noms sont inscrits dans les cieux » (Lc 10,20). L’auteur de tous les signes et les miracles appelle ses disciples à recueillir sa doctrine : « Venez, leur dit-il, et apprenez de moi » — non à chasser les démons par la puissance du ciel, ni à guérir les lépreux, ni à rendre la lumière aux aveugles, ni à ressusciter les morts, mais dit-il : « Apprenez de moi ceci : que je suis doux et humble de cœur » (Mt 11,28-29).

Saint Jean Cassien (v. 360-435)

 

 

 

« Quand tu pries, retire-toi dans ta pièce la plus retirée, ferme la porte. » (Mt 6,6)

mercredi 15 juin 2022

Nous devons mettre un soin tout particulier à suivre le précepte évangélique qui nous commande d’entrer dans notre chambre et d’en fermer la porte, pour prier notre Père. Voici comment l’accomplir.

Nous prions dans notre chambre, lorsque nous retirons entièrement notre cœur du tumulte et du bruit des pensées et des soucis, et que, dans une sorte de tête-à-tête secret et de douce intimité, nous découvrons au Seigneur nos désirs. Nous prions la porte close, lorsque nous supplions sans ouvrir les lèvres et dans un parfait silence Celui qui ne tient pas compte des paroles mais regarde au cœur.

Nous prions en secret, lorsque nous parlons à Dieu par le cœur seulement et l’application de l’âme, et ne manifestons qu’à lui nos demandes : si bien que les puissances adverses elles-mêmes n’en puissent deviner la nature. Telle est bien la raison du profond silence qu’il convient de garder dans la prière. Nous ne devons pas avoir en vue seulement de ne pas distraire les frères qui nous entourent par nos chuchotements et nos cris, et de ne point faire obstacle à leurs âmes en prière ; mais aussi de cacher à nos ennemis, qui multiplient alors surtout leurs attaques, le but de nos demandes. Par là, nous accomplirons le précepte : « Tiens ta bouche fermée à celle qui dort sur ton sein. » (Mi 7,5)

Saint Jean Cassien (v. 360-435)

 

 

 

Le chemin des fils

dimanche 27 mars 2022

Si quelqu’un veut tendre à la perfection, parti du premier degré, qui est celui de la crainte, état proprement servile, (…) il s’élèvera par un progrès continu, jusqu’aux voies supérieures de l’espérance. Celle-ci (…) attend la récompense. (…) Mais elle n’est pas encore parvenue à ce sentiment du fils qui, se confiant en l’indulgence et la libéralité paternelle, ne doute pas que tout ce qui est à son père ne soit également sien.

Le prodigue de l’Évangile n’ose plus même y aspirer, après qu’il a perdu, avec le bien de son père, jusqu’à son nom de fils. Voyez : il a envié les gousses que mangeaient les pourceaux, c’est-à-dire le mets sordide du vice ; et on lui refusait de s’en rassasier. Alors, il est rentré en soi-même. Touché d’une crainte salutaire, il s’est pris d’horreur pour l’immondicité des pourceaux, il a redouté les tourments cruels de la faim. Ces sentiments font de lui en quelque sorte un esclave. Mais, songeant au salaire dont on paye les mercenaires, il convoite leur condition, et il dit : « Que de mercenaires chez mon père ont le pain en abondance ; et moi, je meurs de faim ici. Je retournerai chez mon père, et lui dirai : Père, j’ai péché contre le ciel et devant vous ; je ne suis plus digne d’être appelé votre fils ; traitez-moi comme l’un de vos mercenaires. » (Lc 15,17-19) Cependant, le père a bondi a sa rencontre. Cette parole d’humble repentir que dicte la tendresse, il l’accueille avec plus de tendresse encore. Non, il ne veut pas accorder à son enfant des biens d’une moindre valeur ; mais, lui faisant franchir immédiatement les deux degrés inférieurs, il le restitue dans sa dignité de fils.

Et nous aussi, hâtons-nous de monter, par la grâce d’une indissoluble charité, à ce troisième degré des fils, qui regardent comme étant à soi tout ce qui appartient à leur père ; méritons de recevoir en nous l’image et la ressemblance de notre Père des cieux. Alors, à l’imitation du Fils véritable, nous pourrons proclamer : « Tout ce qu’à mon Père est à moi. » (Jn 16,15)

Saint Jean Cassien (v. 360-435)

 

 

Ô clémence ineffable de Dieu !

mardi 22 mars 2022

« Remettez-nous nos dettes, comme nous remettons à ceux qui nous doivent ! » Ô clémence ineffable de Dieu ! Non seulement il nous donne en ceci un modèle de prière, non seulement il institue la règle de vie par où nous puissions nous rendre agréables à ses yeux, et, par la mise en demeure que constitue la formule même qu’il nous enseigne et dont il nous prescrit de faire un constant usage en le priant, arrache comme nécessairement les racines de la colère et de la tristesse. Ce n’est pas encore assez. Il nous fournit l’occasion, dans la prière même, et nous offre la facilité de le provoquer à rendre sur nous un jugement indulgent et miséricordieux ; il nous donne en quelque sorte le pouvoir d’adoucir nous-mêmes notre sentence et de le contraindre au pardon par l’exemple de notre propre indulgence, lorsque nous lui disons : « Remettez-nous comme nous avons remis. »

Fort de cette prière, celui-là demandera le pardon de ses fautes avec assurance, qui se sera montré facile pour ses débiteurs. (…) Voulons-nous être jugés avec clémence, soyons nous-mêmes cléments à ceux qui ont eu des torts envers nous. Il nous sera pardonné, dans la mesure où, quelle qu’ait été leur méchanceté, nous pardonnerons à ceux qui nous aurons fait du mal. Plusieurs tremblent à cette pensée, et, lorsqu’à l’église, le peuple, d’une commune voix, récite le Pater, ils laissent passer ces paroles sans les dire eux-mêmes, de peur de se condamner de leur propre bouche, au lieu de s’excuser. Ils n’aperçoivent pas que ce sont là de vaines subtilités, dont ils essayent vainement de se couvrir au yeux du Souverain Juge, qui a voulu montrer d’avance à ceux qui le prient, la manière dont il les doit juger. C’est parce qu’il ne veut pas que nous le trouvions sévère et inexorable, qu’il nous a marqué la règle de ses jugements, afin que nous jugions nos frères, s’ils ont eu quelque tort envers nous, comme nous désirons d’être jugés par lui.

Saint Jean Cassien (v. 360-435)

 

 

« Prompt à écouter, lent à parler. » (Jc 1,19)

mardi 15 mars 2022

Soyez en tout « prompt à écouter, lent à parler » (Jc 1,19), de peur que la remarque de Salomon ne se vérifie à votre sujet : « Si tu vois un homme prompt en paroles, sache qu’il y a plus d’espérance dans l’insensé qu’en lui. » (Pr 29,20 LXX)

N’ayez point la présomption d’enseigner rien à personne, que vous ne l’ayez d’abord pratiqué vous-même. C’est l’ordre que Notre Seigneur nous apprend à suivre par son exemple : « Il faisait, puis il enseignait » (cf. Ac 1,1), est-il dit de lui. Prenez garde, en vous précipitant à enseigner avant d’avoir pratiqué, d’être mis au nombre de ceux dont le Seigneur déclare à ses disciples, dans l’Évangile : « Ils lient des fardeaux pesants et impossibles à porter, et les mettent sur les épaules des hommes ; mais ils ne veulent pas les remuer du bout du doigt. » (Mt 23,4) « Celui qui viole l’un des moindres commandements et se mêle d’enseigner les hommes, sera appelé le plus petit dans le royaume des cieux. » (Mt 5,19) Mais alors, que sera-t-il fait de celui qui ose enseigner les préceptes nombreux et plus graves qu’il néglige ? Ce n’est plus assez de dire qu’il est le dernier dans le royaume des cieux ; il gagne la première place au supplice de la géhenne.

Gardez-vous donc de vous laisser entraîner à donner des leçons aux autres par l’exemple de quelques-uns. Ils ont acquis de l’habileté à discourir, une parole aisée qui semble couler de source ; et parce qu’ils savent disserter élégamment et avec abondance sur tout sujet qu’il leur plaît, il passent pour posséder la science spirituelle aux yeux de ceux qui n’ont pas appris à en discerner le véritable caractère. Mais c’est tout autre chose, d’avoir quelque facilité de parole et de l’éclat dans le discours, ou d’entrer jusqu’au cœur et à la moelle des paroles célestes, et d’en contempler du regard très pur du cœur les mystères profonds et cachés. Ceci, la science humaine ne l’obtiendra pas, ni la culture du siècle, mais la seule pureté de l’âme, par l’illumination du Saint-Esprit.

Saint Jean Cassien (v. 360-435)

 

 

 

L’amour maternel de Dieu

jeudi 10 mars 2022

Cherchons dans les choses humaines une comparaison pour l’incomparable clémence de notre Créateur ; non que nous prétendions y trouver quelque égalité de tendresse, mais du moins une certaine ressemblance dans l’indulgente bonté.

Je suppose une mère pleine d’amour et de soin. Elle porte longtemps son petit enfant dans ses bras, jusqu’à ce qu’enfin elle lui apprenne à marcher. Et d’abord, elle le laisse ramper. Puis, elle le dresse, et le soutient de la main droite, pour qu’il apprenne à poser les pieds l’un devant l’autre. Bientôt, elle l’abandonne un instant ; mais le voit-elle chanceler, vite elle le prend, soutient ses pas hésitants, le relève s’il est tombé, ou le retient dans sa chute, ou bien, au contraire, le laisse tomber doucement, pour le relever ensuite. Cependant, il est devenu un jeune garçon ; le voilà bientôt dans toute la force de l’adolescence et de la jeunesse. Elle lui fait alors porter des charges ou lui enjoint des travaux qui l’exercent sans l’accabler, elle le laisse lutter avec ses compagnons.

Combien notre Père à tous, qui est aux cieux, sait-il mieux qui il doit porter sur le sein de sa grâce, qui il doit exercer en sa présence à la vertu, en le laissant arbitre de ses volontés ! Et toutefois, il aide encore celui-ci dans ses labeurs, il écoute ses appels, il ne se dérobe pas à ses recherches, il va jusqu’à le retirer parfois du danger à son insu. Ceci montre à l’évidence que les jugements de Dieu sont insondables, et incompréhensibles les voies par lesquelles il attire au salut le genre humain.

Saint Jean Cassien (v. 360-435)

 

 

Le vase purifié de notre cœur

mercredi 9 février 2022

Si vous voulez parvenir à la science véritable des Écritures, hâtez-vous d’abord d’acquérir une humilité de cœur inébranlable. C’est elle qui vous conduira, non à la science qui enfle, mais à celle qui illumine, par la consommation de la charité. Il est impossible que l’âme qui n’est pas pure, obtienne le don de la science spirituelle. (…)

Celui dont l’âme n’est point pure, ne saurait acquérir la science spirituelle, si assidu qu’il puisse être à la lecture. L’on ne confie point à un vase fétide et corrompu un parfum de qualité, un miel excellent, une liqueur précieuse. Le vase pénétré de senteurs repoussantes, infectera plus facilement le parfum le plus odorant, qu’il n’en recevra lui-même quelque suavité ou agrément ; car ce qui est pur, se corrompt plus vite que ce qui est corrompu ne se purifie. Ainsi le vase de notre cœur. S’il n’est d’abord entièrement purifié de la contagion fétide des vices, il ne méritera pas de recevoir ce parfum de bénédiction dont parle le prophète : « Comme l’huile précieuse qui, répandue sur la tête, coule sur la barbe d’Aaron et descend sur le bord de son vêtement » (Ps 132,2) ; non plus qu’il ne gardera sans souillure la science spirituelle ou les paroles de l’Écriture, « qui sont plus douces que le miel et que le rayon rempli de miel » (Ps 18,11).

« Car, quelle communication y a-t-il de la justice avec l’iniquité ? Quelle société de la lumière avec les ténèbres ? Quel accord entre le Christ et Bélial ? » (2Co 6,14-15)

Saint Jean Cassien (v. 360-435)