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Hausser son esprit jusqu’à l’espérance de la gloire

Si la sainte Église supporte les adversités de la vie présente, c’est pour être conduite par une grâce d’en-haut, jusqu’aux récompenses éternelles. Elle méprise la mort de sa chair, parce qu’elle aspire à la gloire de la résurrection. Or transitoire est ce qu’elle souffre, perpétuel ce qu’elle attend. Et ces biens perpétuels ne lui inspirent aucun doute, parce qu’elle en possède déjà un témoignage fidèle dans la gloire de son Rédempteur. Elle voit en esprit la résurrection de sa chair et elle se dresse de toutes ses forces vers l’espérance, parce que ce qu’elle voit déjà accompli en sa Tête s’accomplira un jour aussi dans le corps de son Rédempteur, c’est-à-dire en elle-même : telle est son inébranlable espérance.

Et c’est bien l’Église que le psalmiste considère comme promise à une perfection perpétuelle quand, pour parler d’elle, il décrit la lune en ces termes : « La lune est parfaite pour l’éternité. » (Ps 88,38 Vg) Et comme l’espérance de la résurrection est fortifiée dans l’Église par la résurrection du Seigneur, le Psalmiste était en droit d’ajouter : « Et elle est dans le ciel un témoin fidèle » : qu’elle n’ait pas à trembler pour sa résurrection, l’Église en a déjà pour témoin celui qui est dans les cieux, ressuscité des morts.

Ainsi, quand il souffre l’adversité, quand il est épuisé par de dures tribulations, le peuple fidèle peut hausser son esprit jusqu’à l’espérance de la gloire qui l’attend et dire, en fondant sa confiance sur la résurrection de son Rédempteur : « Voici, en effet, que dans le ciel est mon témoin et là-haut mon confident. » (Jb 16,20 Vg) Et l’on est bien droit de l’appeler confident puisqu’il connaît notre nature non seulement en la créant, mais aussi en l’assumant. Car, pour lui, la connaître c’est avoir accepté notre condition.

Saint Grégoire le Grand (v. 540-604)

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