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Archive pour le mot-clef ‘Réconciliation’

« Il lui restait encore quelqu’un : son fils bien-aimé. »

lundi 1 juin 2020

« Le Christ nous a confié le ministère de la réconciliation » (Cf. 2Co 5,18). Paul fait ressortir la grandeur des apôtres en nous montrant quel ministère leur a été confié, en même temps qu’il manifeste de quel amour Dieu nous a aimés. Après que les hommes eurent refusé d’entendre celui qu’il leur avait envoyé, Dieu n’a pas fait éclater sa colère, il ne les a pas rejetés. Il persiste à les appeler par lui-même et par les Apôtres. (…)

« Dieu a mis dans notre bouche la parole de la réconciliation » (Cf. 2Co 5,19). Nous venons donc, non pour une œuvre pénible, mais pour faire de tous les hommes des amis de Dieu. Puisqu’ils n’ont pas écouté, nous dit le Seigneur, continuez à les exhorter jusqu’à ce qu’ils en viennent à la foi. C’est pourquoi Paul ajoute : « Nous sommes les ambassadeurs du Christ ; c’est Dieu lui-même qui vous adresse un appel par nous. Nous vous en supplions au nom du Christ : réconciliez-vous avec Dieu. » (…) Que pourrait-on comparer à un si grand amour ? Après que nous avons payé ses bienfaits par des outrages, loin de nous châtier, il nous a donné son Fils pour nous réconcilier avec lui. Or, loin de vouloir se réconcilier, les hommes l’ont fait mourir. Dieu a envoyé d’autres ambassadeurs pour les exhorter et, après cela, il se fait lui-même suppliant par eux. C’était toujours lui qui demandait : « Réconciliez-vous avec Dieu ». (…)

Il ne dit pas : « Réconciliez Dieu avec vous ». Ce n’est pas lui qui nous repousse ; c’est vous qui refusez d’être ses amis. Est-ce que Dieu peut éprouver un sentiment de haine

Saint Jean Chrysostome (v. 345-407)

 

 

 

 

« Va d’abord te réconcilier avec ton frère. »

vendredi 6 mars 2020

Écoute ce que dit le Seigneur : « Lorsque tu vas présenter ton offrande sur l’autel, si là tu te souviens que ton frère a quelque chose contre toi, laisse ton offrande là devant l’autel, va d’abord te réconcilier avec ton frère, et ensuite viens présenter ton offrande ». Mais tu diras : « Vais-je laisser là l’offrande et le sacrifice ? » « Certainement, répond-il, puisque le sacrifice est offert justement pour que tu vives en paix avec ton frère. » Si donc le but du sacrifice est la paix avec ton prochain, et que tu ne sauvegardes pas la paix, il ne sert à rien que tu prennes part au sacrifice, même par ta présence. La première chose que tu aies à faire c’est bien de rétablir la paix, cette paix pour laquelle, je le répète, le sacrifice est offert. De celui-ci, alors, tu tireras un beau profit.

Car le Fils de l’homme est venu dans le monde pour réconcilier l’humanité avec son Père. Comme Paul le dit : « Maintenant Dieu a réconcilié avec lui toutes choses » (Col 1,22) ; « par la croix, en sa personne, il a tué la haine » (Ep 2,16). C’est pourquoi celui qui est venu faire la paix nous proclame également bienheureux, si nous suivons son exemple, et il nous donne son nom en partage : « Heureux les artisans de paix, ils seront appelés fils de Dieu » (Mt 5,9). Donc ce qu’a fait le Christ, le Fils de Dieu, réalise-le aussi autant qu’il est possible à la nature humaine. Fais régner la paix chez les autres comme chez toi. Le Christ ne donne-t-il pas le nom de fils de Dieu à l’ami de la paix ? Voilà pourquoi la seule bonne disposition qu’il requiert de nous à l’heure du sacrifice, c’est que nous soyons réconciliés avec nos frères. Il nous montre par là que de toutes les vertus la charité est la plus grande.

Saint Jean Chrysostome

 

 

 

« Tes péchés te sont remis. » (Mt 9,2)

vendredi 17 janvier 2020

Pourquoi es-tu affligé ? Vois. Un homme a les mains poisseuses. Un peu d’huile les rends propres. Combien plus peut te purifier la pitié de Dieu. Car de même que tu n’as pas de mal à laver ton vêtement, de même et bien plus encore il n’est pas difficile au Seigneur de te laver de tout reproche, même si chaque jour il te faut naturellement éprouver la tentation. En effet, au moment où tu dis : « J’ai péché contre le Seigneur », t’est donnée la réponse : « Tes péchés te sont remis » (Mt 9,2), « Je suis Celui qui efface, et je ne me souviens pas » (Is 43,25 LXX). « Comme est loin l’Orient de l’Occident, j’ai éloigné de toi tes péchés. Comme un père a compassion de ses enfants, j’ai compassion de toi » (Ps 102(103),12-13 LXX).

Seulement ne t’écarte pas, ne t’éloigne pas de Celui qui t’a choisi pour chanter et prier, mais tout au long de ta vie demeure attaché à lui, soit par pure confiance, soit par sainte audace et confession courageuse. Alors il t’entend et te purifie. N’est-ce pas Dieu qui nous a justifiés, dans son amour de l’homme ? Qui nous condamnera ? (cf. Rm 8,33) Si nous invoquons le nom du Seigneur Jésus Christ, notre conscience est aisément purifiée, et rien ne nous sépare des prophètes et des autres saints.

Car Dieu ne nous a pas destinés à la colère, mais au salut par Notre Seigneur Jésus Christ qui est mort pour nous. Ainsi, soit que nous veillions dans les vertus, soit que nous dormions dans quelques misère où nous portent naturellement certaines circonstances, nous vivrons avec le Christ (cf. 1 Th 5,9-10), tendant vers lui nos regards, gémissant profondément, pleurant sans cesse, et ne respirant que lui. Revêtons donc la cuirasse de la foi et portons le casque de l’espérance du salut (cf. 1 Th 5,8), afin que ne puissent nous pénétrer les flèches du découragement et du désespoir.

Jean Carpathios (VIIe s.)

 

 

 

« Purifie d’abord l’intérieur de la coupe ! »

mardi 27 août 2019

La confession des péchés (l’aveu), même d’un point de vue simplement humain, nous libère et facilite notre réconciliation avec les autres. Par l’aveu, l’homme regarde en face les péchés dont il s’est rendu coupable ; il en assume la responsabilité et par là, il s’ouvre de nouveau à Dieu et à la communion de l’Église afin de rendre possible un nouvel avenir. L’aveu au prêtre constitue une partie essentielle du sacrement de pénitence (…) : « Lorsque les fidèles du Christ s’efforcent de confesser tous les péchés qui leur viennent à la mémoire, on ne peut pas douter qu’ils les présentent tous au pardon de la miséricorde divine. (…) [Mais] ‘si le malade rougit de découvrir sa plaie au médecin, la médecine ne soigne pas ce qu’elle ignore’ » (Concile de Trente ; S. Jérôme)

D’après le commandement de l’Église, « tout fidèle parvenu à l’âge de la discrétion doit confesser au moins une fois par an les péchés graves dont il a conscience » (…) Sans être strictement nécessaire, la confession des fautes quotidiennes (péchés véniels) est néanmoins vivement recommandée par l’Église. En effet, la confession régulière de nos péchés véniels nous aide à former notre conscience, à lutter contre nos penchants mauvais, à nous laisser guérir par le Christ, à progresser dans la vie de l’Esprit. En recevant plus fréquemment, par ce sacrement, le don de la miséricorde du Père, nous sommes poussés à être miséricordieux comme lui (Lc 6,36). (…)

« Quand tu commences à te repentir de ce que tu as fait, c’est alors que tes œuvres bonnes commencent, parce que tu accuses tes œuvres mauvaises. Le commencement des œuvres bonnes, c’est la confession des œuvres mauvaises. Tu ‘fais la vérité’ et tu ‘viens à la lumière’ » (S. Augustin ; Jn 12,13).

Catéchisme de l’Église catholique

 

 

 

« Les fils sont libres. »

lundi 12 août 2019

Puisque le Christ a réconcilié le monde avec Dieu, lui-même n’a certes pas eu besoin de réconciliation. Pour quel péché aurait-il expié, en effet, lui qui n’a commis aucun péché ? Lorsque les juifs réclamaient les deux drachmes qu’on versait à cause du péché, selon la Loi, il avait dit à Pierre : « Simon, les rois de la terre, de qui reçoivent-ils taxes et impôts : de leurs enfants ou des étrangers ? » Pierre répondit : « Des étrangers ». Le Seigneur lui dit alors : « Donc, les enfants n’y sont pas soumis. Mais pour ne pas les heurter, jette l’hameçon, saisis le premier poisson, et en lui ouvrant la bouche, tu trouveras une pièce d’argent : prends-la et donne-la pour moi et pour toi. »

Il montre ainsi qu’il ne doit pas expier les péchés pour lui-même, parce qu’il n’était pas esclave du péché ; comme Fils de Dieu, il était libre de toute erreur. En effet, le fils libère, tandis que l’esclave est assujetti au péché. Donc celui qui est entièrement libre n’a pas à payer de rançon pour sa vie, et son sang pouvait être une rançon surabondante pour racheter tous les péchés du monde entier. Il est normal qu’il libère les autres, celui qui ne doit rien pour lui-même.

J’irai plus loin. Non seulement le Christ ne doit pas verser la rançon de sa propre rédemption ni expier pour son propre péché, mais encore, si tu considères n’importe quel homme, il est compréhensible que chacun d’eux ne doit pas expier pour lui-même. Car le Christ est l’expiation de tous, la rédemption de tous.

Saint Ambroise (v. 340-397)

 

 

 

 

« Va te réconcilier avec ton frère. » (Mt 5,24)

jeudi 13 juin 2019

Le Seigneur dans l’Évangile ordonne de laisser l’offrande près de l’autel et d’aller se réconcilier avec son frère (cf. Mt 5,23-24). Sinon, il est impossible que l’offrande soit acceptée si nous sommes en proie à la colère et à la rancune. D’autre part, l’Apôtre dit de prier sans cesse (cf. 1 Th 5,17) et de lever en tout lieu des mains pures, sans colère et sans pensées mauvaises (cf. 1 Tm 2,8) ; c’est une leçon pour nous. Il nous reste donc soit à ne jamais prier – mais alors nous péchons contre le commandement de l’Apôtre –, soit à nous empresser de garder ce commandement et à le faire alors sans colère ni rancune.

Il arrive souvent que nous méprisons des frères peinés ou troublés, disant que leur tristesse ne vient pas de notre faute. C’est pourquoi le médecin des âmes, voulant arracher du cœur jusqu’à leur racine les prétextes de l’âme, nous ordonne de laisser l’offrande et d’aller nous réconcilier non seulement s’il se trouve que nous sommes fâchés contre le frère, mais aussi si lui-même est fâché contre nous, à juste titre ou à tort. Il faut d’abord remédier à cela par des excuses et ensuite présenter l’offrande.

Mais pourquoi nous arrêter plus longtemps aux préceptes évangéliques, alors que même la loi ancienne, qui semble avoir moins de rigueur, enseigne cela quand elle dit : « Ne hais pas ton frère dans ton cœur » (Lv 19,17), et encore : « Les chemins de celui qui garde rancune vont à la mort » (Pr 12,28 LXX). La loi interdit là non seulement l’acte, mais la pensée.

C’est pourquoi il faut que ceux qui suivent les lois divines luttent de toutes leurs forces contre l’esprit de colère et contre cette maladie qui siège au-dedans de nous. […] L’essentiel de notre progrès et de notre paix ne saurait venir de la patience du prochain à notre égard, mais de notre propre longanimité envers le prochain.

Saint Jean Cassien (v. 360-435)

 

 

 

Réconciliation

mardi 28 mai 2019

Je voudrais, mes enfants, que vous attachiez plus d’importance au sacrement de réconciliation, afin que vous vous présentiez libérés de tout péché lors de la communion. Il faut que chaque mois, vous répondiez de toutes vos erreurs afin de vous purifier et d’évoluer vers la perfection et la sainteté. Mes enfants, allez voir mes fils de l’Eglise pour absoudre vos péchés au nom de Dieu le Père.

Mes enfants, il faut vivre en communion avec mon Fils, afin de comprendre votre existence et le chemin que vous suivez : il faut pour cela, en chaque fois de la confession, remettre vos péchés et par cette purification réfléchir sur ces égarements et faire en sorte qu’ils ne se reproduisent plus.

 

 

 

 

« Un homme avait deux fils. »

samedi 23 mars 2019

L’homme — tout homme — est ce fils prodigue : séduit par la tentation de se séparer de son Père pour vivre dans l’indépendance…, tombé dans la tentation, déçu par le vide qui, comme un mirage, l’avait fasciné ; seul, déshonoré, exploité alors qu’il cherche à se bâtir un monde entièrement à soi ; travaillé, même au fond de sa misère, par le désir de revenir à la communion avec son Père. Comme le père de la parabole, Dieu guette le retour du fils, l’embrasse à son arrivée et prépare la table pour le banquet des retrouvailles où le Père et les frères célèbrent la réconciliation…

Mais la parabole met aussi en scène le frère aîné qui refuse de prendre sa place au banquet. Il reproche à son jeune frère ses égarements et à son père l’accueil qu’il lui a réservé alors qu’à lui-même, sobre et travailleur, fidèle à son père et à sa maison, jamais il n’a été accordé — dit-il — de festoyer avec ses amis. C’est là un signe qu’il ne comprend pas la bonté de son père. Tant que ce frère, trop sûr de lui-même et de ses mérites, jaloux et méprisant, rempli d’amertume et de colère, ne s’est pas converti et réconcilié avec son père et son frère, le banquet n’est pas encore pleinement la fête de la rencontre et des retrouvailles. L’homme — tout homme — est aussi ce frère aîné. L’égoïsme le rend jaloux, endurcit son cœur, l’aveugle et le ferme aux autres et à Dieu…

La parabole du fils prodigue est avant tout l’histoire ineffable du grand amour d’un père… Mais en évoquant, sous la figure du frère aîné, l’égoïsme qui divise les frères entre eux, elle devient aussi l’histoire de la famille humaine… Elle dépeint la situation de la famille humaine divisée par les égoïsmes, elle met en lumière la difficulté de satisfaire le désir et la nostalgie d’être d’une même famille réconciliée et unie, et elle rappelle donc la nécessité d’une profonde transformation des cœurs pour redécouvrir la miséricorde du Père et pour vaincre l’incompréhension et l’hostilité entre frères.

Saint Jean-Paul II (1920-2005)

 

 

 

« Qui peut pardonner les péchés sinon Dieu seul ? »

lundi 10 décembre 2018

Ô malheureux Adam ! Que cherchais-tu de plus que la présence divine ? Mais, ingrat, te voilà ruminant ton méfait : « Non, je serai comme Dieu ! » (cf Gn 3,5) Quel orgueil intolérable ! Tu viens d’être fait d’argile et de boue et, dans ton insolence, tu veux être semblable à Dieu ? … C’est ainsi que l’orgueil a engendré la désobéissance, cause de notre malheur…

Quelle humilité pourrait compenser un tel orgueil ? Quelle obéissance d’homme pourrait racheter une telle faute ? Captif, comment l’homme pourrait-il libérer un captif ; impur, comment pourrait-il libérer un impur ? Ta créature va-t-elle donc périr, mon Dieu ? « Oublierais-tu d’avoir pitié ? Renfermerais-tu ta bonté dans ta colère ? » (Ps 76,10) Oh, non ! « —Mes pensées sont des pensées de paix, et non de malheur », dit le Seigneur (Jr 29,11).

Hâte-toi donc, Seigneur ; viens vite ! Vois les larmes des pauvres ; vois, « la plainte des captifs monte jusqu’à toi » (Ps 78,11). Quel temps de bonheur, quel jour aimable et désiré, quand la voix du Père s’écrie : « À cause de la misère des malheureux et des larmes des pauvres, maintenant je me lève » (Ps 11,6)… Oui, « Viens nous sauver, Seigneur, viens toi-même, car il n’y a plus de saints » (Ps 11,2).

Saint Aelred de Rievaulx (1110-1167)

 

 

 

 

 

 

Dans l’Église, le Christ nous appelle à la conversion

mercredi 19 septembre 2018

L’Église vit d’une vie authentique lorsqu’elle professe et proclame la miséricorde, attribut le plus admirable du Créateur et du Rédempteur, et lorsqu’elle conduit les hommes aux sources de la miséricorde du Sauveur, dont elle est la dépositaire et la dispensatrice. Dans ce cadre, la méditation constante de la parole de Dieu, et surtout la participation consciente et réfléchie à l’eucharistie et au sacrement de pénitence ou de réconciliation ont une grande signification. L’eucharistie nous rapproche toujours de cet « amour plus fort que la mort » (Ct 8,6) : en effet « chaque fois que nous mangeons ce pain et que nous buvons cette coupe », non seulement « nous annonçons la mort » du Rédempteur, mais aussi « nous proclamons sa résurrection, dans l’attente de sa venue dans la gloire » (Missel romain; cf 1Co 11,26). La liturgie eucharistique, célébrée en mémoire de celui qui, dans sa mission messianique, nous a révélé le Père par sa parole et par sa croix atteste l’amour inépuisable en vertu duquel il désire toujours s’unir à nous et ne faire qu’un avec nous, allant à la rencontre de tous les cœurs humains. C’est le sacrement de la pénitence ou de la réconciliation qui « aplanit la route » (Lc 3,3; Is 40,3) de chacun, même quand il est accablé par de lourdes fautes. Dans ce sacrement, tout homme peut expérimenter de manière unique la miséricorde, c’est-à-dire l’amour qui est plus fort que le péché.

Saint Jean-Paul II (1920-2005), pape