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Archive pour le mot-clef ‘Jésus’

Justice et miséricorde

lundi 3 avril 2017

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Les Pharisiens se dirent entre eux à propos de Jésus : « Il a réputation d’être vrai, il respire la douceur ; c’est sur la justice qu’il nous faut l’attaquer. Amenons-lui une femme prise en flagrant délit d’adultère et disons-lui ce que la Loi ordonne à son sujet »… Que répond le Seigneur Jésus ? Que répond la Vérité (Jn 14,6) ? Que répond la Sagesse (1Co 1,24) ? Que répond la Justice elle-même ainsi mise en cause ? Jésus de ne dit pas : « Qu’elle ne soit pas lapidée », car il ne veut pas avoir l’air de parler contre la Loi. Cependant, il se garde bien de dire : « Qu’elle soit lapidée », car il est venu non pour perdre ce qu’il a retrouvé mais pour « chercher ce qui est perdu » (Lc 19,10). Alors, que répond-il ? Voyez comme il est rempli à la fois de justice, de douceur et de vérité : « Que celui d’entre vous qui est sans péché, dit-il, lui jette la première pierre ».

Réponse de sagesse ! Comme il les fait rentrer en eux-mêmes ! Leurs manœuvres étaient extérieures, mais ils ne regardaient pas au fond de leur propre cœur ; ils voyaient l’adultère, mais ils ne s’observaient pas eux-mêmes… Pharisiens, docteurs de la Loi, vous avez entendu les gardiens de la Loi, mais vous n’avez pas compris Celui qui donne la Loi. En effet, la Loi a été écrite par le doigt de Dieu, mais à cause de la dureté des cœurs elle a été écrite sur la pierre (Ex 31,18; 34,1) ; maintenant le Seigneur écrit sur la terre, parce qu’il cherche le fruit de la Loi… « Que chacun s’examine soi-même, rentre en lui-même, se place devant le tribunal de son âme… Chacun qui s’observe attentivement se découvre inévitablement pécheur. Laissez donc aller cette femme, ou soumettez-vous avec elle au châtiment de la Loi »…

Voilà la voix de la justice : « Que la coupable soit punie, mais non par des coupables. Que la Loi soit mise à exécution, mais non par ceux qui violent la Loi »… Frappés par cette justice comme par un fer de lance, ils rentrent en eux-mêmes et, se découvrant pécheurs, « ils se retirèrent l’un après l’autre ».

Saint Augustin (354-430), évêque d’Hippone (Afrique du Nord) et docteur de l’Église
Sermons sur l’évangile de Jean, n°33, 4-6 ; CCL 36, 308 (trad. cf Orval)

 

 

 

Troisième dimanche de Carême

dimanche 19 mars 2017

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Jésus fatigué par la route s’assit sur la margelle du puits ; c’était environ la sixième heure. Là commencent les mystères ; ce n’est pas sans raison que Jésus est fatigué, lui la Force de Dieu… C’est pour toi que Jésus s’est fatigué en chemin. Nous trouvons Jésus, qui est la force même ; nous trouvons Jésus qui est faible ; Jésus fort et faible. Fort parce que « Au commencement était le Verbe et le Verbe était auprès de Dieu et le Verbe était Dieu »… Veux-tu voir la force de Dieu ? « Tout a été fait par lui et sans lui rien n’a été fait » (Jn 1,1-2), et il a tout fait sans peine. Qui de plus fort que celui qui a fait tout l’univers sans effort ? Veux-tu connaître sa faiblesse ? « Le Verbe s’est fait chair et il a habité parmi nous » (Jn 1,14).

La force du Christ t’a créé ; la faiblesse du Christ t’a recréé. La force du Christ a donné l’existence à ce qui n’était pas ; la faiblesse du Christ a fait que ce qui était ne périsse pas. Il nous a créés par sa force, il nous a recherchés par sa faiblesse. C’est par sa faiblesse qu’il nourrit ceux qui sont faibles, comme la poule nourrit ses petits : « Combien de fois, dit-il à Jérusalem, ai-je voulu rassembler tes enfants comme la poule rassemble ses poussins sous ses ailes, et tu ne l’as pas voulu ? » (Lc 13,34)…

Telle est l’image de la faiblesse de Jésus fatigué de la route. Sa route c’est la chair qu’il a prise pour nous. Quel autre chemin prendrait-il, celui qui est partout, qui est partout présent ? Où va-t-il et d’où vient-il, sinon habiter parmi nous et pour cela il a pris chair ? En effet, il a daigné venir à nous pour se manifester dans la forme de serviteur, et le chemin qu’il a choisi, c’est de prendre notre chair. C’est pourquoi « la fatigue du chemin » n’est rien d’autre que la faiblesse de la chair. Jésus est faible dans sa chair, mais toi, ne te laisse pas aller à la faiblesse. Toi, sois fort dans sa faiblesse à lui. Parce que « ce qui est faiblesse de Dieu est plus fort que les hommes » (1Co 1,25). La faiblesse du Christ est notre force.

Saint Augustin (354-430), évêque d’Hippone (Afrique du Nord) et docteur de l’Église
Sermons sur l’évangile de Jean, n°15, 6-7 (trad. AELF rev.)

 

 

 

Le mercredi de la 2e semaine de Carême

mercredi 15 mars 2017

Croix

 

Jésus s’est déclaré lui-même la tête du Corps mystique dont nous sommes les membres. La vigne, c’est lui ; les sarments, c’est nous (Jn 15,5). Il s’est étendu sur le pressoir et s’est mis à le fouler ; il nous a donné ainsi le vin pour qu’en le buvant, nous puissions vivre de sa vie et partager ses souffrances. « Celui qui veut faire ma volonté, qu’il prenne chaque jour sa croix. Celui qui me suit a la lumière de la vie. Je suis le chemin. Je vous ai donné l’exemple afin que vous fassiez, vous aussi, comme j’ai fait pour vous » (Lc 9,23; Jn 8,12; 14,6; 13,15). Et comme ses disciples eux-mêmes ne comprenaient pas que son chemin devait être un chemin de souffrance, il le leur expliquait en disant : « Ne fallait-il pas que le Christ souffrît tout cela pour entrer dans sa gloire ? » (Lc 24,26)

Alors le cœur des disciples brûlait en eux-mêmes (v. 32). La Parole de Dieu les enflammait. Et quand l’Esprit Saint est descendu sur eux comme une flamme divine pour les embraser (Ac 2), ils étaient alors heureux de souffrir mépris et persécution (Ac 5,41), car ainsi ils ressemblaient à celui qui les avait précédés sur le chemin de la souffrance. Les prophètes avaient déjà annoncé ce chemin de souffrance du Christ, et les disciples comprenaient enfin qu’il ne l’avait pas évité. De la mangeoire au supplice de la croix, pauvreté et manque de compréhension avaient été son lot. Il avait passé sa vie à enseigner aux hommes que le regard de Dieu sur la souffrance, la pauvreté, l’absence de compréhension humaine, est différent de la folle sagesse du monde (1Co 1,20)… Dans la croix est le salut. Dans la croix est la victoire. Dieu l’a voulu ainsi.

Bienheureux Titus Brandsma, carme néerlandais, martyr (1881-1942)
La Mystique de la souffrance (trad. Itinéraire spirituel, Parole et Silence 2003, p. 159)

 

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Prière

dimanche 5 mars 2017

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Tous ceux qui touchèrent la frange de son manteau étaient sauvés »

lundi 6 février 2017

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Tout homme veut être heureux ; il n’est personne qui ne le veuille, et si fortement qu’il le désire avant tout. Bien mieux : tout ce qu’il veut en plus de cela, il ne le veut que pour cela. Les hommes suivent des passions différentes, tel celle-ci, tel autre celle-là ; il y a aussi bien des manières de gagner sa vie dans le monde : chacun choisit sa profession et s’y exerce. Mais qu’on s’engage dans tel ou tel genre de vie, tous les hommes agissent en cette vie pour être heureux… Qu’est-ce donc que cette vie capable de rendre heureux que tous souhaitent mais que tous n’ont pas ? Cherchons-la…

Si je demande à quelqu’un : « Veux-tu vivre ? », personne ne sera tenté de me répondre : « Je ne veux pas »… De même si je demande : « Veux-tu vivre en bonne santé ? », personne ne me répondra : « Je ne veux pas ». La santé est un bien précieux aux yeux du riche, et pour le pauvre elle est souvent le seul bien qu’il possède… Tous sont d’accord pour aimer la vie et la santé. Or, lorsque l’homme jouit de la vie et de la santé, peut-il se contenter de cela ?…

Un jeune homme riche a demandé au Seigneur : « Bon maître, que dois-je faire pour avoir la vie éternelle ? » (Mc 10,17) Il craignait de mourir et il était contraint de mourir… Il savait qu’une vie de douleurs et de tourments n’est pas une vie, qu’on devait plutôt lui donner le nom de mort… Seule la vie éternelle peut être heureuse. Santé et vie d’ici bas ne l’assurent pas, vous craignez trop de les perdre : appelez cela « toujours craindre » et non « toujours vivre »… Si notre vie n’est pas éternelle, si elle ne comble pas éternellement nos désirs, elle ne peut pas être heureuse, elle n’est plus même une vie… Lorsque nous serons entrés dans cette vie-là, nous serons certains d’y demeurer toujours. Nous aurons la certitude de posséder éternellement la vraie vie, sans aucune crainte, car nous serons dans ce Royaume dont il est dit : « Et son règne n’aura pas de fin » (Lc 1,33).

Saint Augustin (354-430), évêque d’Hippone (Afrique du Nord) et docteur de l’Église
Sermon 306, passim

 

 

 

« Et il se fit un grand calme. »

samedi 28 janvier 2017

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« Jésus monta dans une barque. » Dès que quelqu’un monte dans la barque de la pénitence, il se fait un grand trouble sur la mer. La mer, c’est notre cœur. « Le cœur de l’homme est compliqué et malade : qui pourra le connaître ? » dit Jérémie (17,9) ; « étonnants sont les soulèvements de cette mer » (Ps 92,4). L’orgueil la gonfle, l’ambition la porte hors de ses limites, la tristesse la couvre de ses nuages, les pensées vaines y jettent le trouble, la luxure et la gourmandise la font écumer. Or seuls ceux qui montent dans la barque de la pénitence sentent ce mouvement de la mer, cette violence du vent, cette agitation des flots. Ceux qui demeurent à terre ne s’aperçoivent de rien… Le diable, dès qu’il se sent méprisé par le pénitent, éclate en scandales et soulève la tempête ; il ne s’en va « qu’en criant et en secouant violemment » (Mc 9,26).

« Alors Jésus commanda aux vents et à la mer. » Dieu dit à Job : « Qui donc a fixé des limites à la mer ? … Je lui ai dit : Tu viendras jusqu’ici, sans aller plus loin ; ici, tu briseras tes flots tumultueux » (38,8-11). Seul le Seigneur peut fixer des limites à l’amertume de la persécution et de la tentation… Quand il fait cesser la tentation, il dit : « Ici, tu arrêteras tes flots tumultueux ». La tentation cèdera devant la miséricorde de Jésus Christ. Quand le diable nous tente, nous devons. dire, avec toute la dévotion de notre âme : « Au nom de Jésus de Nazareth, qui a commandé aux vents et à la mer, je te commande de t’éloigner de moi » (cf Ac 16,18).

« Et il se fit un grand calme. » C’est ce que nous lisons au livre de Tobie : « Je le sais, Seigneur : celui qui t’honore, après avoir été éprouvé en cette vie, sera couronné ; s’il subit la tentation, il sera délivré ; s’il a à souffrir, il rencontrera ta miséricorde, car tu ne mets pas ta joie dans notre perte. Après la tempête, tu nous rends le calme ; après les larmes et les pleurs, tu nous verses la joie » (3,21-22 Vlg).

Saint Antoine de Padoue (v. 1195-1231), franciscain, docteur de l’Église
Sermons pour le dimanche et les fêtes des saints (trad. Eds. Franciscaines 1944, p.74)

 

 

Jésus, un homme mangé

samedi 21 janvier 2017

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Quand Jésus est venu en ce monde, il l’a aimé si fortement qu’il a donné sa vie pour lui. Il est venu pour satisfaire notre faim de Dieu. Et comment l’a-t-il fait ? Il s’est changé lui-même en Pain de la Vie. Il s’est fait petit, fragile, désarmé pour nous. Les miettes de pain sont si minuscules que même un bébé peut les mâcher, même un agonisant peut les manger. Il s’est changé en Pain de la Vie pour apaiser notre appétit de Dieu, notre faim d’Amour.

Je ne crois pas que nous aurions jamais pu aimer Dieu si Jésus n’était pas devenu l’un d’entre nous. Et c’est afin de nous rendre capables d’aimer Dieu qu’il est devenu l’un d’entre nous en toute chose, sauf le péché. Créés à l’image de Dieu, nous avons été créés pour aimer, car Dieu est amour. Par sa passion, Jésus nous a enseigné comment pardonner par amour, comment oublier par humilité. Trouve Jésus et tu trouveras la paix.

Sainte Teresa de Calcutta (1910-1997), fondatrice des Sœurs Missionnaires de la Charité
No Greater Love (trad. Il n’y a pas de plus grand amour, Lattès 1997, p.90)

 

 

 

 

« Un Samaritain…arriva près de lui ; il le vit et fut saisi de pitié. »

lundi 3 octobre 2016

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Un Samaritain descendait par ce chemin. « Qui est descendu du ciel, sinon celui qui est monté au ciel, le Fils de l’homme, qui est au ciel ? » (cf Jn 3,13). Voyant à demi mort cet homme que personne avant lui n’avait pu guérir…, il vient près de lui ; c’est-à-dire qu’en acceptant de souffrir avec nous il s’est fait notre proche et qu’en nous prenant en pitié il s’est fait notre voisin.

« Il pansa ses plaies en y versant de l’huile et du vin ». Ce médecin a bien des remèdes par lesquels il a coutume de guérir. Ses paroles sont un remède : telle parole ligature les plaies, une autre y verse du baume, une autre le vin astringent… « Puis il le chargea sur sa propre monture ». Ecoute comment il t’y place : « C’étaient nos souffrances qu’il portait et nos douleurs dont il était accablé » (Is 53,4). Le berger aussi a placé sur ses épaules la brebis fatiguée (Lc 15,5)…

« Il le conduisit à l’hôtellerie et prit soin de lui »… Mais le Samaritain ne pouvait pas demeurer longtemps sur notre terre ; il devait retourner au lieu d’où il était descendu. Donc, « le lendemain » –- quel est ce lendemain, sinon le jour de la résurrection du Seigneur, celui dont il est dit : « Voici le jour que fit le Seigneur » (Ps 117,24) ? -– « il sortit deux pièces d’argent et les donna à l’hôtelier, en lui disant : Prends soin de lui ». Qu’est-ce que ces deux pièces ? Peut-être les deux Testaments, qui portent l’effigie du Père éternel, et aux prix desquels nos blessures sont guéries… Heureux cet hôtelier, qui peut soigner les blessures d’autrui ! Heureux celui à qui Jésus dit : « Ce que tu auras dépensé en plus, c’est moi qui te le rendrai lors de mon retour »… Il promet donc la récompense. Quand reviendras-tu, Seigneur, sinon au jour du jugement ? Bien que tu sois toujours partout, te tenant au milieu de nous sans que nous te reconnaissions, un jour viendra où toute chair te verra venir. Et tu rendras ce que tu dois. Comment le rendras-tu, Seigneur Jésus ? Tu as promis aux bons une large récompense au ciel, mais tu rendras encore plus quand tu diras : « Très bien, serviteur bon et fidèle, tu as été fidèle pour peu de choses, je t’en confierai beaucoup ; entre dans la joie de ton maître » (Mt 25,21).

Saint Ambroise (v. 340-397), évêque de Milan et docteur de l’Église
Commentaire de l’évangile de Luc, 7, 74s (trad. cf SC 52, p. 34 et Véricel, L’Evangile commenté, p. 241)

 

 

 

La révélation du mystère caché dès avant la création du monde

samedi 1 octobre 2016

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Considérons les paroles que Jésus a adressées pour nous à son Père en parlant de nous : « Tu as caché toutes ces choses aux sages et aux savants, et tu les as révélées aux tout-petits. Oui, Père, tel a été ton bon plaisir ». En effet, Dieu le Père nous a révélé le mystère caché dès avant la création du monde dans le silence de Dieu, le mystère du Fils unique fait homme, le mystère connu d’avance avant la création du monde et révélé aux hommes dans les derniers temps (Rm 16,25; Col 1,26). Saint Paul écrit en effet : « Moi, qui suis le dernier de tous les fidèles, j’ai reçu la grâce d’annoncer aux nations païennes la richesse insondable du Christ, et de mettre en lumière le contenu du mystère tenu caché depuis toujours en Dieu, le créateur de toutes choses » (Ep 3,8-9).

Ce grand mystère de notre Sauveur, ce mystère digne d’être adoré, était donc caché dans la connaissance du Père, dès avant la création du monde. Nous aussi, nous sommes connus d’avance et prédestinés à être adoptés comme fils. Saint Paul encore nous l’enseigne quand il écrit : « Béni soit Dieu, le Père de notre Seigneur Jésus Christ, qui nous a bénis au ciel de toute bénédiction spirituelle dans le Christ. Il nous a choisis en lui avant la création du monde pour que nous soyons saints et sans tache devant lui ; dans son amour il nous a destinés par avance à l’adoption filiale, en lui, par Jésus Christ » (Ep 1,3-5). Le Père nous a donc révélé, à nous les petits, le mystère tu et caché de tous temps… « À vous, dit Jésus, il est donné de connaître le mystère du Royaume des cieux » (Lc 8,10), à vous qui avez cru, qui avez connu la révélation du Christ, qui entendez la Loi en son sens spirituel, qui êtes aptes à comprendre les prophéties, qui confessez que le Christ est Dieu et Fils de Dieu, à vous à qui le Père a trouvé bon de révéler son Fils.

Saint Cyrille d’Alexandrie (380-444), évêque et docteur de l’Église
65e Homélie sur Luc (trad. Orval rev.)

 

 

 

Fête de saint Barthélémy, apôtre

mercredi 24 août 2016

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Jésus a renouvelé aux saints apôtres l’appel adressé à Abraham. Et leur foi ressemblait à celle d’Abraham ; car, de même qu’Abraham a obéi aussitôt qu’il a été appelé (Gn 12), de même les apôtres sont partis à la suite de Jésus aussitôt qu’il les a appelés et qu’ils l’ont entendu… Ce n’est pas un long enseignement qui les a faits disciples, mais le seul fait d’avoir entendu la parole de la foi. Parce que leur foi était vivante, aussitôt qu’elle a entendu la voix vivante, elle a obéi à la vie. Ils ont couru aussitôt à sa suite sans retard ; et on voit par cela qu’ils étaient disciples dans leur cœur avant même d’être appelés.

Voilà comment agit la foi qui a gardé la simplicité. Ce n’est pas à force d’arguments qu’elle reçoit l’enseignement ; mais, de même qu’un œil sain et pur reçoit le rayon de soleil qui lui est envoyé, sans raisonner ni travailler, et qu’il perçoit la lumière aussitôt qu’il est ouvert… de même ceux qui ont la foi naturelle reconnaissent la voix de Dieu aussitôt qu’ils l’entendent. La lumière de sa parole se lève en eux ; ils se lancent joyeusement au-devant d’elle et la reçoivent, comme l’a dit notre Seigneur dans l’Évangile : « Mes brebis entendent ma voix et elles me suivent » (Jn 10,27).

Philoxène de Mabboug (?-v. 523), évêque en Syrie
Homélie n° 4, 76-79 (trad. SC 44, p. 95 rev.)