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Archive pour novembre 2022

« Elle a tout donné, tout ce qu’elle avait pour vivre. »

lundi 21 novembre 2022

Souvenons-nous de cette veuve qui, par souci des pauvres, s’oubliait elle-même au point de donner tout ce qui lui restait pour vivre en pensant seulement à la vie à venir, comme l’atteste le Seigneur lui-même. Les autres avaient donné de leur superflu. Mais elle, plus pauvre peut-être que beaucoup de pauvres, puisque toute sa fortune se réduisait à deux pièces de monnaie, elle était plus riche dans son cœur que tous les riches.

Elle ne regardait que vers les richesses de la récompense éternelle ; désirant les trésors du ciel, elle a renoncé à tout ce qu’elle possédait, comme à des biens venant de la terre et retournant à la terre (Gn 3,19). Elle a donné ce qu’elle avait pour posséder ce qu’elle ne voyait pas ; elle a donné des biens périssables pour acquérir des biens immortels. Cette petite pauvre n’a pas oublié les moyens prévus et disposés par le Seigneur pour obtenir la récompense future. C’est pourquoi le Seigneur, lui non plus, ne l’a pas oubliée, et déjà le juge du monde a prononcé d’avance sa sentence : il fait l’éloge de celle qu’il doit couronner au jour du jugement

Saint Paulin de Nole (355-431)

 

 

 

 

Solennité du Christ, Roi de l’Univers

dimanche 20 novembre 2022

« Seigneur, souviens-toi de moi quand tu viendras inaugurer ton Règne ». Le larron n’a pas osé faire cette prière avant d’avoir déposé par son aveu le fardeau de ses péchés. Tu vois, chrétien, quelle est la puissance de la confession. Il a avoué ses péchés et le paradis s’est ouvert ; il a avoué ses péchés et il a eu assez d’assurance pour demander le Royaume après ses brigandages. (…)

Tu veux connaître le Royaume ? Que vois-tu donc ici qui y ressemble ? Tu as sous les yeux les clous et une croix, mais cette croix même, disait Jésus, est bien le signe du Royaume. Et moi, en le voyant sur la croix, je le proclame roi. Ne revient-il pas à un roi de mourir pour ses sujets ? Lui-même l’a dit : « Le bon pasteur donne sa vie pour ses brebis » (Jn 10,11). C’est également vrai pour un bon roi ; lui aussi donne sa vie pour ses sujets. Je le proclamerai donc roi à cause du don qu’il a fait de sa vie : « Seigneur, souviens-toi de moi quand tu seras dans ton Royaume. »

Comprends-tu maintenant comment la croix est le signe du Royaume ? Voici encore une autre preuve. Le Christ n’a pas laissé sa croix sur la terre, mais il l’a soulevée et emportée avec lui dans le ciel. Nous le savons parce qu’il l’aura près de lui quand il reviendra dans la gloire. Pour t’apprendre combien cette croix est digne de vénération, il a fait d’elle un titre de gloire. (…) Lorsque le Fils de l’homme viendra, « le soleil s’obscurcira et la lune perdra son éclat ». Il régnera alors une clarté si vive que même les astres les plus brillants seront éclipsés. « Les étoiles tomberont du ciel. Alors paraîtra dans le ciel le signe du Fils de l’homme » (Mt 24,29s). Tu vois quelle est la puissance du signe de la croix ? (…) Quand un roi entre dans une ville, les soldats prennent les étendards, les hissent sur leurs épaules et marchent devant lui pour annoncer son arrivée. C’est ainsi que des légions d’anges et d’archanges précéderont le Christ, lorsqu’il descendra du ciel. Ils porteront sur leurs épaules ce signe annonciateur de la venue de notre roi.

Saint Jean Chrysostome (v. 345-407)

 

 

 

Fête du Christ Roi

samedi 19 novembre 2022

 

 

 

 

 

Le Dieu des vivants

samedi 19 novembre 2022

Dans sa réponse aux sadducéens qui niaient la résurrection et, à cause de cela, méprisaient Dieu et ridiculisaient la Loi, notre Seigneur et Maître a tout à la fois prouvé la résurrection et fait connaître Dieu. « Pour ce qui est de la résurrection des morts, leur dit-il, n’avez-vous donc pas lu cette parole dite par Dieu : Je suis le Dieu d’Abraham, le Dieu d’Isaac et le Dieu de Jacob ? » Et il ajoute : « Il n’est pas le Dieu des morts mais des vivants, car tous sont vivants pour lui. » Par là, il a fait connaître clairement que celui qui a parlé à Moïse du sein du buisson et qui a déclaré être le Dieu des pères, c’est lui le Dieu des vivants. Qui donc serait le Dieu des vivants sinon le vrai Dieu, au-dessus de qui il n’y en a pas d’autre ? C’est lui que le prophète Daniel avait annoncé, lorsqu’il répondait à Cyrus, roi des Perses (…) : « Je ne vénère pas des idoles faites de main d’homme, mais le Dieu vivant qui a fait le ciel et la terre et qui a autorité sur toute chair. » Il disait encore : « J’adorerai le Seigneur mon Dieu, parce que c’est lui le Dieu vivant » (Dn 14,5.25).

Le Dieu que les prophètes adoraient, le Dieu vivant, c’est lui le Dieu des vivants, ainsi que son Verbe, sa Parole, qui a parlé à Moïse dans le buisson et qui a aussi réfuté les sadducéens et accordé la résurrection. C’est lui qui, à partir de la Loi, a démontré à ces aveugles ces deux choses : la résurrection et le vrai Dieu. S’il n’est pas le Dieu des morts mais des vivants, et s’il est appelé le Dieu des pères, qui se sont endormis, sans aucun doute ils sont vivants pour Dieu et n’ont pas péri : « Ils sont enfants de la résurrection. » Or la résurrection, c’est notre Seigneur en personne, comme il le dit lui-même : « Je suis la résurrection et la vie » (Jn 11,25). Et les pères sont ses fils car il a été dit par le prophète : « Au lieu de pères qu’ils étaient, ils sont devenus des fils » (Ps 44,17).

Saint Irénée de Lyon (v. 130-v. 208)

 

 

 

Que le temple intérieur soit aussi beau que le temple de pierres

vendredi 18 novembre 2022

Quand trois sont assemblés en ton nom (Mt 18,20), ils forment déjà une église. Garde les milliers ici rassemblés : leurs cœurs avaient préparé un sanctuaire avant que nos mains ne construisent celui-ci à la gloire de ton nom. Que le temple intérieur soit aussi beau que le temple de pierres. Daigne habiter dans l’un comme dans l’autre ; nos cœurs comme ces pierres sont marqués de ton nom.

La toute-puissance de Dieu aurait pu s’élever une demeure aussi aisément que, d’un geste, elle a donné l’existence à l’univers. Mais Dieu a bâti l’homme afin que l’homme bâtisse des demeures pour lui. Bénie soit sa clémence qui nous a tant aimés ! Il est infini ; nous sommes limités. Il construit pour nous le monde ; nous lui construisons une maison. Il est admirable que l’homme puisse bâtir une demeure à la Toute-puissance partout présente, à qui rien ne saurait échapper.

Il habite au milieu de nous avec tendresse ; il nous attire avec des liens d’amour (Os 11,4) ; il reste parmi nous et nous appelle afin que nous prenions le chemin du ciel pour habiter avec lui. Il a quitté sa demeure et a choisi l’Église pour que nous délaissions notre demeure et choisissions le paradis. Dieu a habité au milieu des hommes pour que les hommes rencontrent Dieu

Liturgie syriaque

 

 

 

 

« Hélas, cela est resté caché à tes yeux. »

jeudi 17 novembre 2022

C’est trop évident, aucune ville sainte d’ici-bas ne constitue le terme de notre pèlerinage dans le temps. Ce terme est caché au-delà de ce monde, au cœur du mystère de Dieu encore invisible pour nous ; car c’est dans la foi que nous cheminons, non dans la claire vision, et ce que nous serons n’a pas encore été manifesté. La Jérusalem nouvelle, dont nous sommes dès à présent les citoyens et les enfants, c’est d’en haut qu’elle descend, d’auprès de Dieu. De cette cité, la seule cité définitive, nous n’avons pas encore contemplé la splendeur, sinon comme dans un miroir, d’une manière confuse, en tenant ferme la parole prophétique. Mais dès à présent nous en sommes les citoyens ou nous sommes invités à le devenir : tout pèlerinage spirituel reçoit son sens intérieur de cette destination ultime.

Ainsi en était-il de la Jérusalem célébrée par les psalmistes. Montant à Jérusalem, Jésus lui-même et Marie sa mère ont chanté sur terre les cantiques de Sion : « Beauté parfaite, joie de toute la terre ». Mais c’est à cause du Christ, désormais, que la Jérusalem d’en haut nous attire, c’est vers lui que nous marchons d’une marche intérieure.

Saint Paul VI

(Références bibliques : 1Jn 3,2; Ga 4,26; Ap 21,2; 1Co 13,12; Ps 49,2; Ps 47,3)

 

 

 

« Faites-les fructifier ! »

mercredi 16 novembre 2022

Le thème du développement est aussi aujourd’hui fortement lié aux devoirs qu’engendre le rapport de l’homme avec l’environnement naturel. Celui-ci a été donné à tous par Dieu et son usage représente pour nous une responsabilité à l’égard des pauvres, des générations à venir et de l’humanité tout entière. (…) Dans la nature, le croyant reconnaît le merveilleux résultat de l’intervention créatrice de Dieu, dont l’homme peut user pour satisfaire ses besoins légitimes — matériels et immatériels — dans le respect des équilibres propres à la réalité créée. Si cette vision se perd, l’homme finit soit par considérer la nature comme une réalité intouchable, soit, au contraire, par en abuser. Ces deux attitudes ne sont pas conformes à la vision chrétienne de la nature, fruit de la création de Dieu.

La nature est l’expression d’un dessein d’amour et de vérité. Elle nous précède et Dieu nous l’a donnée comme milieu de vie. Elle nous parle du Créateur (Rm 1,20) et de son amour pour l’humanité. Elle est destinée à être « réunie sous un seul chef » dans le Christ à la fin des temps (Ep 1,10; Col 1,19) ; elle a donc elle aussi une « vocation ». La nature est à notre disposition non pas comme un tas de choses répandues au hasard, mais au contraire comme un don du Créateur qui en a indiqué les lois intrinsèques afin que l’homme en tire les orientations nécessaires pour « la garder et la cultiver » (Gn 2,15). (…)

Il est juste que l’homme puisse exercer une maîtrise responsable sur la nature pour la protéger, la mettre en valeur et la cultiver selon des formes nouvelles et avec des technologies avancées, afin que la terre puisse accueillir dignement et nourrir la population qui l’habite. Il y a de la place pour tous sur la terre : la famille humaine tout entière doit y trouver les ressources nécessaires pour vivre correctement grâce à la nature elle-même, don de Dieu à ses enfants, et par l’effort de son travail et de sa créativité. Nous devons cependant avoir conscience du grave devoir que nous avons de laisser la terre aux nouvelles générations dans un état tel qu’elles puissent elles aussi l’habiter décemment et continuer à la cultiver

Benoît XVI

 

 

 

 

 

« Aujourd’hui le salut est arrivé pour cette maison. »

mardi 15 novembre 2022

Recevons le Christ dans l’eucharistie comme l’a fait Zachée, le bon publicain (…) ; il s’est empressé de descendre de l’arbre et avec bonheur il a reçu Jésus dans sa maison. Mais il ne s’est pas contenté de l’accueillir avec une joie éphémère, fruit d’un attachement superficiel (…) : il en a donné la preuve par des œuvres de vertu. Il s’est mis en devoir de dédommager tout de suite toutes les personnes à qui il avait fait tort, et cela non pas chichement, mais au quadruple ; et il s’est engagé en outre à distribuer tout de suite aux pauvres la moitié de tout ce qu’il possédait — sur-le-champ, remarquez bien, tout de suite, sans attendre le lendemain. (…)

Avec le même empressement, la même spontanéité, la même allégresse, la même joie spirituelle qui étaient ceux de cet homme le recevant chez lui, que notre Seigneur nous accorde la grâce de recevoir son corps et son sang très saints, son âme bénie et sa divinité toute-puissante, tant dans notre âme que dans notre corps. Et que le fruit de nos bonnes œuvres puisse rendre témoignage que nous le recevons dignement, avec cette foi totale et ce ferme propos de bien vivre qui s’imposent à ceux qui communient. Alors Dieu (…) dira sur notre âme comme jadis sur celle de Zachée : « Aujourd’hui le salut est arrivé pour cette maison »

Saint Thomas More (1478-1535)

 

 

 

 

« L’homme se mit à voir, et il suivait Jésus en rendant gloire à Dieu. »

lundi 14 novembre 2022

Je possède un si grand trésor. Je voudrais crier de joie et le proclamer à toute la création : louez le Seigneur, aimez le Seigneur qui est si grand, qui est Dieu. (…) Le monde ne voit pas ; le monde est aveugle et Dieu a besoin d’amour. Dieu a besoin de beaucoup d’amour. Je ne peux pas lui donner tout ce qu’il demande, je suis petit, je deviens fou, je voudrais que le monde l’aime, mais le monde est son ennemi. Seigneur, quel supplice si grand ! Je le vois et je ne peux pas y apporter le remède. Je suis trop petit, insignifiant. L’amour que j’ai pour toi m’écrase, je voudrais que mes frères, tous mes amis, tout le monde, t’aime beaucoup. (…)

Quelle pitié me font les hommes qui, voyant le cortège de Jésus et de ses disciples, demeurent insensibles. Quelle joie devaient ressentir les apôtres et les amis de Jésus chaque fois qu’une âme ouvrait les yeux, se détachait de tout et les rejoignait à la suite du Nazaréen, lui qui ne demandait rien d’autre qu’un peu d’amour. Allons-nous le suivre, ma chère sœur ? Il voit notre intention et nous regarde, sourit et nous aide. Il n’y a rien à craindre ; nous irons pour être les derniers dans le cortège qui parcourt les terres de Judée, en silence, mais nourris d’un amour énorme, immense. Il n’a pas besoin de paroles. Nous n’avons pas à nous mettre à sa portée pour qu’il nous voie. Nous n’avons pas besoin de grandes œuvres, ni de rien qui attire l’attention : nous serons les derniers amis de Jésus, mais ceux qui l’aiment le plus

Saint Raphaël Arnáiz Barón (1911-1938)

 

 

 

 

« Ce sera pour vous l’occasion de rendre témoignage. »

dimanche 13 novembre 2022

Sans relâche, je rends grâce à mon Dieu, qui m’a gardé fidèle « au jour de ma tentation », si bien qu’aujourd’hui je peux avec confiance offrir mon âme en sacrifice, comme « une offrande vivante » au Christ mon Seigneur, qui « m’a gardé dans toutes mes angoisses ». C’est pourquoi je dis : « Qui suis-je, Seigneur ? » (…) « D’où me vient cette sagesse », qui n’était pas en moi, « car je ne connaissais pas le nombre de mes jours » et j’ignorais Dieu ? D’où m’est venu par la suite le don si grand et si salutaire de connaître Dieu et de l’aimer, au point de quitter patrie et famille (…), et de venir parmi les païens d’Irlande pour prêcher l’Évangile, subir des outrages de la part des incroyants (…), endurer beaucoup de persécutions, « et même des chaînes », jusqu’à donner ma liberté pour le bien d’autrui ?

Si j’en suis digne, me voilà prêt à donner jusqu’à ma vie pour son nom, sans hésitation et avec joie ; je souhaite la mettre à son service jusqu’à la mort, si le Seigneur me le permet. Car je suis grandement débiteur à l’égard de Dieu, lui qui m’a accordé cette grâce si grande de faire renaître en Dieu des peuples nombreux par mon intermédiaire, puis de les conduire à la plénitude de la foi. Il m’a aussi permis d’ordonner en tout lieu des ministres pour ce peuple venu récemment à la foi, ce peuple que le Seigneur s’est acquis des extrémités de la terre, comme il en avait fait autrefois la promesse par ses prophètes : « À toi viendront les nations des extrémités de la terre », et « J’ai fait de toi la lumière des nations pour que le salut parvienne jusqu’aux extrémités de la terre. »

Saint Patrick (v. 385-v. 461)

(Références bibliques : Ps 94,9; Rm 12,1; 2S 7,18; Mt 13,54; Ps 38,5; 2Tm 2,9; Lc 1,70; Jr 16,19; Is 49,6; Ac 13,47)