ACCUEIL

Archive pour le mot-clef ‘Fils du Dieu vivant’

Le Dieu des vivants

samedi 19 novembre 2022

Dans sa réponse aux sadducéens qui niaient la résurrection et, à cause de cela, méprisaient Dieu et ridiculisaient la Loi, notre Seigneur et Maître a tout à la fois prouvé la résurrection et fait connaître Dieu. « Pour ce qui est de la résurrection des morts, leur dit-il, n’avez-vous donc pas lu cette parole dite par Dieu : Je suis le Dieu d’Abraham, le Dieu d’Isaac et le Dieu de Jacob ? » Et il ajoute : « Il n’est pas le Dieu des morts mais des vivants, car tous sont vivants pour lui. » Par là, il a fait connaître clairement que celui qui a parlé à Moïse du sein du buisson et qui a déclaré être le Dieu des pères, c’est lui le Dieu des vivants. Qui donc serait le Dieu des vivants sinon le vrai Dieu, au-dessus de qui il n’y en a pas d’autre ? C’est lui que le prophète Daniel avait annoncé, lorsqu’il répondait à Cyrus, roi des Perses (…) : « Je ne vénère pas des idoles faites de main d’homme, mais le Dieu vivant qui a fait le ciel et la terre et qui a autorité sur toute chair. » Il disait encore : « J’adorerai le Seigneur mon Dieu, parce que c’est lui le Dieu vivant » (Dn 14,5.25).

Le Dieu que les prophètes adoraient, le Dieu vivant, c’est lui le Dieu des vivants, ainsi que son Verbe, sa Parole, qui a parlé à Moïse dans le buisson et qui a aussi réfuté les sadducéens et accordé la résurrection. C’est lui qui, à partir de la Loi, a démontré à ces aveugles ces deux choses : la résurrection et le vrai Dieu. S’il n’est pas le Dieu des morts mais des vivants, et s’il est appelé le Dieu des pères, qui se sont endormis, sans aucun doute ils sont vivants pour Dieu et n’ont pas péri : « Ils sont enfants de la résurrection. » Or la résurrection, c’est notre Seigneur en personne, comme il le dit lui-même : « Je suis la résurrection et la vie » (Jn 11,25). Et les pères sont ses fils car il a été dit par le prophète : « Au lieu de pères qu’ils étaient, ils sont devenus des fils » (Ps 44,17).

Saint Irénée de Lyon (v. 130-v. 208)

 

 

 

SOLENNITÉ DES SAINTS PIERRE ET PAUL

mercredi 29 juin 2011

« Mais pour vous, qui suis-je ? » (Mt 16, 15)
Cette question sur son identité, Jésus la pose aux disciples, alors qu’il se trouve avec eux en haute Galilée. Il était arrivé plusieurs fois que ce soit eux qui posent des questions à Jésus ; désormais, c’est Lui qui les interpelle. Il pose une question précise, qui attend une réponse. C’est Simon-Pierre qui prend la parole au nom de tous : « Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant » (Mt 16, 16). La réponse est extraordinairement lucide. La foi de l’Église s’y reflète de façon parfaite. Nous aussi, nous nous y reflétons. De façon particulière, dans les paroles de Pierre se reflète l’Evêque de Rome, par volonté divine son indigne successeur. (…)

« Tu es le Christ ! »
À la confession de Pierre, Jésus répond : « Tu es heureux Simon, fils de Jonas, car cette révélation t’est venue, non de la chair et du sang, mais de mon Père qui est dans les cieux » (Mt 16, 17)
Tu es heureux, Pierre ! Heureux, car cette vérité, qui est centrale dans la foi de l’Église, ne pouvait naître dans ta conscience d’homme que par l’œuvre de Dieu. « Nul ne connaît le Fils si ce n’est le Père, et nul ne connaît le Père si ce n’est le Fils, et celui à qui le Fils veut bien le révéler » (Mt 11, 27). Nous réfléchissons sur cette page de l’Évangile particulièrement riche : le Verbe incarné avait révélé le Père à ses disciples ; à présent est venu le moment où le Père lui-même leur révèle son Fils unique. Pierre accueille l’illumination intérieure et proclame avec courage : « Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant » ! Ces paroles sur les lèvres de Pierre proviennent du plus profond du mystère de Dieu. Elles révèlent l’intime vérité, la vie même de Dieu. Et Pierre, sous l’action de l’Esprit divin, devient témoin et confesseur de cette vérité surhumaine. Sa profession de foi constitue ainsi la base solide de la foi de l’Église « Sur toi je bâtirai mon Église » (cf. Mt 16, 18). Sur la foi et sur la fidélité de Pierre est édifiée l’Église du Christ. La première communauté chrétienne en était bien consciente, elle qui, comme le rapportent les Actes des Apôtres, lorsque Pierre se retrouva en prison, se recueillit pour élever à Dieu une prière implorante pour lui (cf. Ac 12, 5). Elle fut écoutée, car la présence de Pierre était encore nécessaire à la communauté qui accomplissait ses premiers pas : le Seigneur envoya son ange le libérer des mains des persécuteurs (cf. ibid., 12, 7-11). Il était écrit dans les desseins de Dieu que Pierre, après avoir confirmé longuement ses frères dans la foi, souffrirait le martyre ici à Rome, avec Paul, l’Apôtre des Nations, ayant lui aussi échappé plusieurs fois à la mort.

« Le Seigneur lui, m’a assisté et m’a rempli de force afin que, par moi, le message fût proclamé et qu’il parvînt aux oreilles de tous les païens » (2 Tm 4, 17)
Ce sont les paroles de Paul au fidèle disciple. Elles témoignent de l’œuvre qui a été accomplie en lui par le Seigneur, qui l’avait choisi comme ministre de l’Évangile, « le saisissant » sur la route de Damas (cf. Ph 3, 12). Enveloppé dans une lumière fulgurante, le Seigneur s’était présenté à lui, disant : « Saoul, Saoul, pourquoi me persécutes-tu ? » (Ac 9, 4), tandis qu’une puissance mystérieuse le jetait à terre (cf. Ac 9, 5). « Qui es-tu, Seigneur ? », avait demandé Saoul. « Je suis Jésus que tu persécutes » ! (Ac 9, 5). Telle fut la réponse du Christ. Saoul persécutait les fidèles de Jésus et Jésus lui faisait savoir que c’était Lui-même qui était persécuté à travers eux. Lui, Jésus de Nazareth, le Crucifié, que les chrétiens affirmaient être ressuscité. Si, à présent, Saoul en ressentait la puissante présence, il était clair que Dieu l’avait réellement ressuscité des morts. C’est véritablement Lui le Messie attendu par Israël, c’était Lui le Christ vivant et présent dans l’Église et dans le monde ! Saoul aurait-il pu par sa seule raison comprendre tout ce qu’un tel événement comportait ? Certainement pas ! Cela faisait partie en effet des desseins mystérieux de Dieu. Ce sera le Père qui donnera à Paul la grâce de connaître le mystère de la rédemption, opérée par le Christ. Ce sera Dieu qui lui permettra de comprendre la réalité merveilleuse de l’Église, qui vit pour le Christ, avec le Christ et dans le Christ. Et lui, participant à cette vérité, ne cessera de la proclamer inlassablement jusqu’aux extrémités de la terre. De Damas, Paul commencera son itinéraire apostolique qui le conduira à diffuser l’Évangile dans tant de parties du monde alors connu. Son élan missionnaire contribuera ainsi à la réalisation du mandat du Christ aux Apôtres : « Allez donc, de toutes les nations faites des disciples » (Mt 28, 19). (…)

La pleine unité de l’Église !
Je sens retentir en moi la consigne du Christ. Il s’agit d’une consigne ô combien urgente en ce début de nouveau millénaire. Prions pour cela, et œuvrons sans jamais nous lasser d’espérer. (…)
Que Dieu nous accorde de parvenir le plus tôt possible à la pleine unité de tous les croyants dans le Christ. Que les Apôtres Pierre et Paul nous obtiennent ce don, eux que l’Église rappelle en ce jour, au cours duquel on fait mémoire de leur martyre, et donc de leur naissance dans la vie de Dieu. Pour l’Évangile, ils ont accepté de souffrir et de mourir et ils ont participé à la résurrection du Seigneur. Leur foi, confirmée par le martyre, est la même foi que Marie, la Mère des croyants, des Apôtres, des saints et des saintes de tous les siècles. Aujourd’hui, l’Église proclame à nouveau leur foi. Il s’agit de notre foi, la foi immuable de l’Église en Jésus, unique Sauveur du monde ; dans le Christ, le Fils du Dieu vivant, mort et ressuscité pour nous et pour toute l’humanité.

.
Homélie de Jean-Paul II
(Jeudi 29 juin 2000)

Site officiel du Vatican – Copyright © Libreria Editrice Vaticana

.