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Archive pour le mot-clef ‘témoins’

« Beaucoup de prophètes et de justes ont désiré voir ce que vous voyez. »

mercredi 26 juillet 2023

Le prophète dit dans un psaume : « Mon âme languit après ton salut ; j’espère en ta parole » (118,81). (…) Qui exprime cet ardent désir sinon « la race choisie, le sacerdoce royal, la nation sainte, le peuple qui appartient à Dieu » (1P 2,9), chacun à son époque, dans tous ceux qui ont vécu, qui vivent et qui vivront, depuis l’origine du genre humain jusqu’à la fin de ce monde ? (…) C’est pourquoi le Seigneur lui-même a dit à ses disciples : « Beaucoup de prophètes et de justes ont désiré voir ce que vous voyez ». C’est donc leur voix qu’il faut reconnaître dans ce psaume. (…) Ce désir n’a jamais cessé dans les saints et il ne cesse pas, maintenant encore, dans « le Corps du Christ qui est l’Église » (Col 1,18), jusqu’à ce que vienne « le Désiré de toutes les nations » (Ag 2,8 Vulg). (…)

Les premiers temps de l’Église, avant l’enfantement de la Vierge, ont donc compté des saints qui désiraient la venue du Christ dans la chair ; et les temps où nous sommes depuis son Ascension comptent d’autres saints qui désirent la manifestation du Christ pour juger les vivants et les morts. Jamais, depuis le commencement jusqu’à la fin des temps, ce désir de l’Église n’a perdu de son ardeur, si ce n’est pendant que le Seigneur a vécu sur terre en compagnie de ses disciples.

Saint Augustin (354-430)

 

 

 

Établi sur le roc de la foi en la résurrection

samedi 15 avril 2023

Tu es établi sur le roc de la foi en la résurrection. (…)

« Le Christ est ressuscité d’entre les morts, prémices de ceux qui se sont endormis ; et il est apparu à Céphas, puis aux Douze » (1Co 15,20 ;15,5). Si en effet tu ne crois pas au témoin unique, voici douze témoins. « Ensuite il est apparu à plus de cinq cents frères à la fois. » (1Co 15,6). S’ils n’ont pas foi dans les douze, qu’ils croient les cinq cents. (…)

Il y a beaucoup de témoins de la résurrection du Sauveur : la nuit et la lumière de la pleine lune ; car c’était la seizième nuit de la lune. Le roc du monument qui accueillit (…) : car la pierre a vu directement le Seigneur ; la pierre qu’on enleva alors en la roulant est aussi un témoin direct de la résurrection, elle qui gît là jusqu’à ce jour. Les anges de Dieu par leur présence ont témoigné de la résurrection du Fils unique.

Pierre, Jean et Thomas et tous les apôtres : les premiers parce qu’ils ont couru au monument et vu les linges de l’ensevelissement, dont il avait été enveloppé auparavant, restés à terre sur place après la résurrection ; ceux-là parce qu’ils ont palpé ses mains et ses pieds et contemplé la place des clous ; tous ensemble parce qu’ils ont bénéficié du souffle du Sauveur et reçu, par la puissance du Saint-Esprit, le pouvoir et l’honneur de pardonner les péchés.

Autres témoins : les femmes qui tinrent ses pieds et contemplèrent l’importance du tremblement de terre et la splendeur de l’ange qui était là ; les linges aussi dont le Christ ressuscité s’était débarrassé et qu’il avait abandonnés. (…) Témoigne aussi Pierre qui sans doute avait d’abord renié trois fois, mais qui, après la triple déclaration, fut préposé au gouvernement des brebis mystiques. (…)

Tu as donc quantité de témoins.

Saint Cyrille de Jérusalem (313-350)

 

 

 

« Ce sera pour vous l’occasion de rendre témoignage. »

dimanche 13 novembre 2022

Sans relâche, je rends grâce à mon Dieu, qui m’a gardé fidèle « au jour de ma tentation », si bien qu’aujourd’hui je peux avec confiance offrir mon âme en sacrifice, comme « une offrande vivante » au Christ mon Seigneur, qui « m’a gardé dans toutes mes angoisses ». C’est pourquoi je dis : « Qui suis-je, Seigneur ? » (…) « D’où me vient cette sagesse », qui n’était pas en moi, « car je ne connaissais pas le nombre de mes jours » et j’ignorais Dieu ? D’où m’est venu par la suite le don si grand et si salutaire de connaître Dieu et de l’aimer, au point de quitter patrie et famille (…), et de venir parmi les païens d’Irlande pour prêcher l’Évangile, subir des outrages de la part des incroyants (…), endurer beaucoup de persécutions, « et même des chaînes », jusqu’à donner ma liberté pour le bien d’autrui ?

Si j’en suis digne, me voilà prêt à donner jusqu’à ma vie pour son nom, sans hésitation et avec joie ; je souhaite la mettre à son service jusqu’à la mort, si le Seigneur me le permet. Car je suis grandement débiteur à l’égard de Dieu, lui qui m’a accordé cette grâce si grande de faire renaître en Dieu des peuples nombreux par mon intermédiaire, puis de les conduire à la plénitude de la foi. Il m’a aussi permis d’ordonner en tout lieu des ministres pour ce peuple venu récemment à la foi, ce peuple que le Seigneur s’est acquis des extrémités de la terre, comme il en avait fait autrefois la promesse par ses prophètes : « À toi viendront les nations des extrémités de la terre », et « J’ai fait de toi la lumière des nations pour que le salut parvienne jusqu’aux extrémités de la terre. »

Saint Patrick (v. 385-v. 461)

(Références bibliques : Ps 94,9; Rm 12,1; 2S 7,18; Mt 13,54; Ps 38,5; 2Tm 2,9; Lc 1,70; Jr 16,19; Is 49,6; Ac 13,47)

 

 

Témoins de la résurrection

samedi 10 avril 2021

On aurait pu s’attendre à ce que notre Seigneur, une fois ressuscité, se montre au plus grand nombre de gens possible, et surtout à ceux qui l’avaient crucifié. Tout au contraire, nous voyons par l’histoire qu’il se manifeste seulement à quelques témoins choisis, et spécialement à ses disciples immédiats. C’est ce que saint Pierre reconnaît lui-même quand il déclare : « Dieu l’a ressuscité le troisième jour. Il lui a donné de se montrer, non pas à tout le peuple, mais seulement à quelques témoins que Dieu avait choisis d’avance, à nous qui avons mangé et bu avec lui après sa résurrection » (Ac 10,40-41).

À première vue, cela nous semble étrange. Nous sommes disposés, en effet, à nous faire de la résurrection une idée bien différente, à nous la représenter comme une manifestation éclatante et visible de la gloire du Christ. (…) En nous la figurant ainsi comme un triomphe public, nous sommes conduits à imaginer la confusion et la terreur qui auraient saisi ses bourreaux si Jésus s’était présenté vivant devant eux. Mais, remarquons-le, un tel raisonnement revient à concevoir le Royaume du Christ comme un royaume de ce monde, ce qui n’est pas juste. Ce serait nous représenter le Christ comme étant déjà venu à ce moment-là juger le monde, ce qui n’arrivera qu’au dernier jour. (…)

Pourquoi se montrer seulement « à quelques témoins choisis d’avance » ? Parce que c’était le moyen le plus efficace de propager la foi dans le monde entier. (…) Quel aurait été le fruit d’une manifestation publique qui s’impose à tous ? Ce nouveau miracle aurait laissé la foule telle qu’il l’avait trouvée, sans changement efficace. Déjà ses anciens miracles n’avaient pas convaincu tout le monde (…) ; qu’auraient-ils pu dire et sentir de plus qu’auparavant, même « si quelqu’un ressuscite d’entre les morts » (Lc 16,31) ? (…) Le Christ se montre pour susciter des témoins de la résurrection, des ministres de sa parole, les fondateurs de son Église. Comment la foule, avec sa nature changeante, aurait-elle pu le devenir ?

Saint John Henry Newman (1801-1890)

 

 

Témoins de la vérité

vendredi 7 février 2020

[Le Christ] a rendu témoignage à la vérité, mais il n’a pas voulu l’imposer par la force à ses contradicteurs. Son royaume, en effet, ne se défend pas par l’épée, mais il s’établit en écoutant la vérité et en lui rendant témoignage, il s’étend grâce à l’amour par lequel le Christ, élevé sur la croix, attire à lui tous les hommes.

Instruits par la parole et l’exemple du Christ, les Apôtres suivirent la même voie. Aux origines de l’Église, ce n’est pas par la contrainte ni par des habilités indignes de l’Évangile que les disciples du Christ s’employèrent à amener les hommes à confesser le Christ comme Seigneur, mais avant tout par la puissance de la Parole de Dieu. Avec courage, ils annonçaient à tous le dessein de Dieu Sauveur « qui veut que tous les hommes soient sauvés et parviennent à la connaissance de la vérité »; mais en même temps, vis-à-vis des faibles, même vivant dans l’erreur, leur attitude était faite de respect, manifestant ainsi comment « chacun d’entre nous rendra compte à Dieu pour soi-même », et, pour autant, est tenu d’obéir à sa propre conscience. (…)

Une foi inébranlable leur faisait en effet tenir l’Évangile comme étant en toute vérité une force de Dieu pour le salut de tous les croyants. Rejetant donc toutes les « armes charnelles », suivant l’exemple de douceur et de modestie donné par le Christ, ils proclamèrent la Parole de Dieu avec la pleine assurance qu’elle était une force divine capable de détruire les puissances opposées à Dieu (…). Comme leur Maître, les Apôtres reconnurent, eux aussi, l’autorité civile légitime (…). Mais, en même temps, ils ne craignirent pas de contredire le pouvoir public qui s’opposait à la sainte volonté de Dieu : « Il faut obéir à Dieu plutôt qu’aux hommes ». Cette voie, d’innombrables martyrs et fidèles l’ont suivie en tous temps et en tous lieux.

Concile Vatican II

[Références bibliques : Jn 18,37 ; Mt 26,51s ; Jn 12,32 ; 1Tm 2,4 ; Rm 14,12 ; Rm 1,16 ; 2Co 10,4 ; Rm 13,15 ; Ac 5,29]

 

Les apôtres, témoins du Christ ressuscité

lundi 28 octobre 2019

Saint Paul disait : « La faiblesse de Dieu est plus forte que tous les hommes » (1Co 1,25). Que la prédication soit l’œuvre de Dieu, c’est évident. Comment douze hommes, des ignorants, ont-ils pu avoir l’idée d’une telle démarche, eux qui vivaient près des lacs et des fleuves et dans le désert ? Eux qui n’avaient jamais fréquenté les villes et leurs assemblées, comment ont-ils pu songer à se mobiliser contre la terre entière ? Ils étaient craintifs et sans courage : l’évangéliste le montre bien, il n’a voulu ni excuser ni cacher leurs défauts. C’est là une preuve très forte de vérité. Que dit-il à leur sujet ? Quand le Christ a été arrêté, après avoir fait les miracles innombrables, la plupart se sont enfuis, et celui qui était leur chef de file n’est resté que pour le renier.

Quand le Christ était vivant, ces hommes étaient incapables de soutenir les assauts de ses ennemis. Et lorsqu’il était mort et enseveli (…), comment croyez-vous qu’ils se seraient mobilisés contre la terre entière ? Est-ce qu’ils n’auraient pas dû se dire : « Il n’a pas été capable de se sauver lui-même, et il nous protégerait ? Quand il était vivant, il n’a pas pu se défendre, et maintenant qu’il est mort, il nous tendrait la main ? Quand il était vivant, il n’a pas pu se soumettre aucune nation, et nous allons convaincre la terre entière en proclamant son nom ? » (…) La chose est donc évidente : s’ils ne l’avaient pas vu ressuscité et s’ils n’avaient pas eu la preuve de sa toute-puissance, ils n’auraient pas pris un risque pareil.

Saint Jean Chrysostome (v. 345-407)

 

 

 

Soyez des témoins !

lundi 14 mai 2018

« Il faut que l’un d’entre eux devienne avec nous témoin de sa résurrection », disait Pierre … Mes frères et sœurs, il faut que vous deveniez … des témoins de la résurrection de Jésus. En effet, si vous, vous n’êtes pas ses témoins dans votre milieu de vie, qui le sera à votre place ? Le chrétien est, dans l’Église et avec l’Église, un missionnaire du Christ envoyé dans le monde. C’est là la mission qu’on ne peut différer de toute communauté ecclésiale : recevoir de Dieu le Père et offrir au monde le Christ ressuscité, afin que toute situation d’affaiblissement et de mort soit transformée, par l’Esprit Saint, en occasion de croissance et de vie.

Nous n’imposons rien, mais nous proposons toujours, comme Pierre nous le recommande dans une de ses lettres : « Traitez toujours saintement dans vos cœurs le Seigneur Christ, toujours prêts à vous expliquer devant tous ceux qui vous demandent de rendre compte de l’espérance qui est en vous » (1 P 3, 15). Et en définitive, tous le demandent même ceux qui semblent ne pas le demander. Par expérience personnelle et communautaire, nous savons bien que c’est Jésus, celui que tous attendent. En effet, les attentes les plus profondes du monde et les grandes certitudes de l’Évangile se rencontrent dans la mission irrécusable qui nous revient puisque « sans Dieu l’homme ne sait où aller et ne parvient même pas à comprendre qui il est. Face aux énormes problèmes du développement des peuples qui nous pousseraient presque au découragement et au défaitisme, la parole du Seigneur Jésus Christ vient à notre aide en nous rendant conscients de ce fait que : ‘Sans moi, vous ne pouvez rien faire’ (Jn 15, 5) ; elle nous encourage : ‘Je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin du monde’ (Mt 28, 20) » (Cf. Enc. Caritas in veritate, n° 78) …

Oui ! Nous sommes appelés à servir l’humanité de notre temps, comptant uniquement sur Jésus, en nous laissant éclairer par sa Parole : « Ce n’est pas vous qui m’avez choisi, c’est moi qui vous ai choisis et établis, afin que vous partiez, que vous portiez du fruit, et que votre fruit demeure » (Jn, 15, 16). Que de temps perdu, que de travail renvoyé à plus tard sur ce point par inadvertance ! Tout se définit à partir du Christ, quant à l’origine et à l’efficacité de la mission : la mission nous la recevons toujours du Christ, qui nous a fait connaître ce qu’il a entendu de son Père, et nous y sommes engagés par l’Esprit, dans l’Église. Comme l’Église elle-même, œuvre du Christ et de son Esprit, il s’agit de renouveler la face de la terre en partant de Dieu, toujours et seulement de Dieu !

Benoît XVI, pape de 2005 à 2013
Homélie du 14 mai 2010 (Voyage apostolique au Portugal – trad. © Libreria Editrice Vaticana)

 

 

Bâtir une tour

mercredi 6 novembre 2013

bâtisseur

J’aimais monter à l’une des tours de la cathédrale de Burgos [avec des jeunes] et leur faire contempler de près l’arête du toit, véritable dentelle de pierre, fruit d’un labeur patient, coûteux. Au cours de ces conversations, je leur faisais remarquer que d’en bas l’on n’apercevait pas cette merveille ; et…je faisais ce commentaire : voilà le travail de Dieu, l’œuvre de Dieu ! Achever son travail personnel à la perfection, avec la beauté et la splendeur de ces dentelles de pierre délicates. Ils comprenaient alors, devant cette réalité qui parlait d’elle-même, que tout cela était prière, magnifique dialogue avec le Seigneur. Ceux qui ont usé leurs forces à cette tâche, savaient parfaitement que leur effort ne pourrait pas être apprécié à partir des rues de la ville : il était uniquement pour Dieu…

Nous sommes convaincus que Dieu se trouve partout. Alors nous cultivons les champs en louant le Seigneur, nous sillonnons les mers et exerçons tous les autres métiers en chantant ses miséricordes. Nous demeurons ainsi unis à Dieu à tout instant… Mais n’allez pas oublier que vous vivez aussi en présence des hommes, et qu’ils attendent de vous — de toi ! — un témoignage chrétien.

Voilà pourquoi, dans notre occupation professionnelle, dans ce qui est humain, nous devons agir de telle sorte que si quelqu’un qui nous connaît et nous aime nous voit travailler, nous n’ayons pas à en rougir, et que nous ne lui donnions pas de raison d’en avoir honte… Il ne vous arrivera pas ce qui est arrivé au personnage d’une parabole qui avait décidé d’élever une tour : Après avoir posé les fondations et se trouvant ensuite incapable d’achever, tous ceux qui le voyaient se mettaient à se moquer de lui, en disant : « Voilà un homme qui a commencé de bâtir et a été incapable d’achever ! » Je vous assure que si vous ne perdez pas le point de vue surnaturel, vous couronnerez votre travail, vous terminerez votre cathédrale.

Saint Josémaria Escriva de Balaguer (1902-1975), prêtre, fondateur
Homélie 01/02/1960 in Amigos de Dios, ch. 4, pts. 65-66 (trad. Amis de Dieu, Le Laurier 2000, p. 96)

 

 

« Sur votre route, proclamez que le Royaume des cieux est tout proche ! »

mercredi 10 juillet 2013

témoins

L’homme contemporain croit davantage les témoins que les maîtres, l’expérience que la doctrine, la vie et les faits que les théories. Première forme de la mission, le témoignage de la vie chrétienne est aussi irremplaçable. Le Christ, dont nous continuons la mission, est le « témoin » par excellence (Ap 1,5; 3,14) et le modèle du témoignage chrétien… La première forme de témoignage est la vie même du missionnaire, de la famille chrétienne et de la communauté ecclésiale, qui rend visible un nouveau mode de comportement. Le missionnaire qui, malgré toutes ses limites et ses imperfections humaines, vit avec simplicité à l’exemple du Christ est un signe de Dieu et des réalités transcendantes. Mais tous dans l’Église, en s’efforçant d’imiter le divin Maître, peuvent et doivent donner ce témoignage ; dans bien des cas, c’est la seule façon possible d’être missionnaire.

Le témoignage évangélique auquel le monde est le plus sensible est celui de l’attention aux personnes et de la charité envers les pauvres, les petits et ceux qui souffrent. La gratuité de cette attitude et de ces actions, qui contrastent profondément avec l’égoïsme présent en l’homme, suscite des interrogations précises qui orientent vers Dieu et vers l’Évangile. De même, l’engagement pour la paix, la justice, les droits de l’homme, la promotion humaine est un témoignage évangélique dans la mesure où il est une marque d’attention aux personnes et où il tend vers le développement intégral de l’homme.

Bienheureux Jean-Paul II (1920-2005), pape
Lettre encyclique « Redemptoris Missio », 42 (trad. © Libreria Editrice Vaticana)

 

 

 

Témoins de la vérité devant les forces du mal

vendredi 8 février 2013

« Heureux serez-vous si l’on vous insulte, si l’on vous persécute et si l’on dit faussement toute sorte de mal contre vous à cause de moi. Réjouissez-vous, soyez dans l’allégresse, car votre récompense sera grande dans les cieux ! » (Mt 5,11-12) Ces paroles du Christ s’appliquent si bien aux innombrables témoins de la foi du siècle qui s’achève : ils ont été persécutés, insultés, mais ils n’ont jamais plié devant les forces du mal.

Là où la haine semblait contaminer toute la vie sans possibilité d’échapper à sa logique, ils ont montré que « l’amour est plus fort que la mort » (Ct 8,6). Dans les terribles systèmes d’oppression qui défiguraient l’homme, dans les lieux de souffrance, au milieu de privations très dures, au long de marches épuisantes, exposés au froid, à la faim, aux tortures, accablés de toutes sortes de souffrances, s’est élevée leur ferme adhésion au Christ mort et ressuscité…

Beaucoup ont refusé de se plier au culte des idoles du vingtième siècle et ont été sacrifiés par le communisme, par le nazisme, par l’idolâtrie de l’État ou de la race. Beaucoup d’autres sont tombés au cours de guerres ethniques ou tribales, parce qu’ils avaient refusé une logique étrangère à l’Évangile du Christ. Certains sont morts parce que, suivant le modèle du Bon Pasteur, ils ont voulu rester avec leurs fidèles, en dépit des menaces. Dans chaque continent, tout au long de ce siècle, se sont levées des personnes qui ont préféré être tuées plutôt que de faillir à leur mission. Des religieux et des religieuses ont vécu leur consécration jusqu’à l’effusion du sang. Des croyants, hommes et femmes, sont morts en offrant leur vie par amour pour leurs frères, particulièrement pour les plus pauvres et les plus faibles. « Celui qui aime sa vie la perd, celui qui s’en détache en ce monde la garde pour la vie éternelle » (Jn 12,25).

Bienheureux Jean-Paul II (1920-2005)
Homélie du 07/05/2000 lors de la commémoration des témoins de la foi du XXème siècle (trad. © copyright Libreria Editrice Vaticana)

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