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Archive pour mai 2021

La voix divine de la conscience

mardi 11 mai 2021

La conscience, aux gens de bien, est un ami qui rend les plaisirs plus sensibles et les biens plus doux. Surtout elle est d’un grand secours dans les adversités. C’est pour cela que l’on dit : « Qui donc aurais-je dans le ciel ? Avec toi, je suis sans désir sur la terre » (Ps 72(73),25). (…) La conscience est un juge. Les uns refusent d’obéir à ce juge, les autres corrompent ce juge, les autres le font mourir.

Comme la voix a été donnée à l’homme pour être l’interprète de ses sentiments et de ses désirs, c’est aussi par la conscience que Dieu nous apprend ce qu’il juge de chaque chose et ce qu’il attend de chacun de nous. Cette voix divine forme diverses paroles intérieures, pour exprimer les diverses leçons et les divers ordres qu’il plaît à Dieu de donner à sa créature. Elle est le lien du commerce que le Seigneur veut bien avoir avec nous et l’organe le plus ordinaire dont il se sert pour toucher nos cœurs et nous ouvrir le sien. (…)

Rien ne fait mieux voir le désir ardent que Dieu a eu de conduire les hommes à la félicité souveraine que la conscience qu’il leur a donnée pour leur servir de guide. Rien de si éclairé pour discerner le bien et le mal, rien de si fidèle à nous le montrer, rien de si pressant pour nous porter à embrasser l’un et fuir l’autre. Mais si elle est un effet de son amour, cette conscience, c’en est encore un de son zèle pour la justice ; car cette même conscience qui est si soigneuse de nous détourner du mal, est encore extrêmement sévère à nous en punir.

Saint Claude la Colombière (1641-1682)

 

 

« L’Esprit de Vérité rendra témoignage … Et vous aussi vous rendrez témoignage. »

lundi 10 mai 2021

Mes très chers jeunes, le Christ ne vous appelle pas seulement à cheminer avec lui dans ce pèlerinage de la vie. Il vous envoie à sa place, pour être les messagers de la vérité et pour être ses témoins dans le monde, concrètement, devant les autres jeunes comme vous, parce que beaucoup d’entre eux aujourd’hui, dans le monde entier, sont à la recherche du Chemin, de la Vérité, de la Vie (Jn 14,6), mais ne savent pas où aller. « L’heure est venue d’entreprendre une nouvelle évangélisation » (Christifideles laici, 34), et vous ne pouvez pas manquer à cet appel urgent. En ce lieu dédié à saint Jacques, le premier des apôtres qui a donné le témoignage de sa foi par le martyre, engageons-nous à accueillir le commandement du Christ : « Vous serez mes témoins (…) jusqu’aux extrémités de la terre » (Ac 1,8).

Que signifie être témoin du Christ ? Cela signifie simplement vivre en accord avec l’Évangile : « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme et de tout ton esprit (…). Tu aimeras ton prochain comme toi-même » (Mt 22,37-39). Le chrétien est appelé à servir ses frères et la société, à promouvoir et à soutenir la dignité de chaque être humain, à respecter, à défendre et à favoriser les droits de la personne, à être l’artisan d’une paix durable et authentique basée sur la fraternité, la liberté, la justice et la vérité. En dépit des merveilleuses possibilités offertes à l’humanité par la technologie moderne, il existe encore beaucoup de pauvreté et de misère dans le monde. Dans de nombreuses régions du monde, les personnes vivent sous la menace de la violence, du terrorisme et même de la guerre (…).

C’est une nécessité urgente de pouvoir compter sur les envoyés du Christ, sur les messagers chrétiens. Et vous, jeunes, vous tous, garçons et filles, vous serez à l’avenir ces envoyés et ces messagers.

Saint Jean-Paul II (1920-2005)

 

 

La charité du chrétien

dimanche 9 mai 2021

Tu es chrétien par et pour la charité ;
par rien d’autre et pour rien d’autre. (…)

La charité est plus que le nécessaire pour exister,
plus que le nécessaire pour vivre,
plus que le nécessaire pour agir ;
La charité est notre vie devenant vie éternelle.
Quand nous laissons la charité, nous laissons notre vie.
Un acte sans charité est une mort subite,
un acte de la charité est une résurrection immédiate.

Tu ne peux fabriquer la charité : tu la reçois.
La charité imparfaite est un don incomplètement reçu ;
la charité parfaite est un don complètement reçu.
La charité est gratuite tout autant qu’elle est nécessaire.
Tu ne la gagnes pas comme un concours.
Tu la gagnes en la désirant, en la demandant, en la recevant
et en la transmettant.

On n’apprend pas la charité, on fait peu à peu sa connaissance,
en faisant la connaissance du Christ.
C’est la foi du Christ qui nous rend capables de charité ;
c’est la vie du Christ qui nous révèle la charité ;
c’est la vie du Christ qui nous montre comment désirer,
demander, recevoir la charité.
C’est l’esprit du Christ qui nous rend vivants de charité,
agissants par la charité,
féconds de charité.

Tout peut servir à la charité,
Sans elle tout est stérile et d’abord nous-mêmes.

Vénérable Madeleine Delbrêl (1904-1964)

 

 

« Si l’on m’a persécuté, on vous persécutera, vous aussi. » (Jn 15,20)

samedi 8 mai 2021

Quand nous serons abandonnés de tous les hommes, tentés par le diable, que Dieu se voilera de nous, se cachera à nous, que nous souffrirons toutes les douleurs du corps et de l’âme, alors remercions Dieu, alors « réjouissons-nous et tressaillons de joie » (Lc 6,23), car c’est alors que nous marchons la main dans la main de Jésus (…).

Quand nous prierons jour et nuit, que nous serons dans l’obscurité, la douleur, la souffrance amère, que nous prierons pour des motifs pour lesquels il faut prier et que nous ne sommes pas exaucés, que le mal, le mal moral, le péché continue à inonder hors de nous et en nous, alors remercions Dieu, « réjouissons-nous et tressaillons de joie » car nous marchons la main dans la main de Jésus…

Quand nous sommes méprisés de tous, le dernier des hommes, quand on nous jette la pierre au propre et au figuré, quand les inconnus nous raillent et que ceux qui nous connaissent nous jouent et nous dédaignent, quand on nous calomnie, nous méprise, alors remercions Dieu de tout notre cœur, « réjouissons-nous et tressaillons de joie » car nous marchons la main dans la main de Jésus (…).

Quand on se moquera de nous, qu’on nous dira des injures dans les rues, qu’en passant près de nous on nous tournera en ridicule et qu’on dira des paroles railleuses ou grossières, alors remercions Dieu avec une reconnaissance et une joie profondes, « réjouissons-nous et tressaillons de joie » car nous marchons la main dans la main de Jésus.

Bienheureux Charles de Foucauld (1858-1916)

 

 

Union de prière

vendredi 7 mai 2021

 

En union de prière, tous les soirs à 18h35 pour les Stes âmes du Purgatoire, tous les jours pour les neuvaines d’Ardouane, le chapelet et tous les vendredis soir, de 21h30 à 22h00, à la demande de Marie Mère des hommes, aux intentions de ce monde, du Pape, à l’ouverture de la Maison de Marie, aux victimes du fanatisme et pour tous ceux partis trop tôt du covid-19 ou malades.

 

 

 

Tu goûteras la douceur cachée

vendredi 7 mai 2021

Place ton esprit devant le miroir de l’éternité, laisse ton âme baigner dans la splendeur de la Gloire, unis-toi de cœur à Celui qui est l’incarnation de l’essence divine, et, grâce à cette contemplation, transforme-toi tout entière à l’image de sa divinité. Tu arriveras ainsi à ressentir ce que seuls perçoivent ses amis ; tu goûteras la douceur cachée que Dieu lui-même a, dès le commencement, réservée à ceux qui l’aiment.

Sans accorder même un seul regard à toutes les séductions trompeuses par lesquelles le monde enchaîne les pauvres aveugles qui s’attachent à lui, aime donc plutôt de tout ton être Celui qui, par amour pour toi, s’est aussi donné tout entier, lui dont le soleil et la lune admirent la beauté, lui qui prodigue des récompenses dont l’ampleur et la valeur sont sans bornes. Je veux parler du Fils du Très-Haut, que la Vierge enfante sans cesser d’être vierge.

Sainte Claire d’Assise (1193-1252)

 

 

« Demeurez dans mon amour. » (Jn 15,9)

jeudi 6 mai 2021

Croyez bien qu’il n’est au monde ni ami, ni frère, ni père, ni mère, ni époux, ni fiancé qui aime plus que ne vous aime votre Dieu. La grâce divine est ce trésor de grand prix, ce trésor infini dont parle le Sage, qui dès que nous en usons, nous rend participants de l’amitié avec Dieu (cf. Sg 7,14). Devant ce Dieu, nous n’étions que de biens chétives créatures, de pauvres serviteurs ; et voilà que nous devenons les amis, les amis très chers de notre Créateur lui-même.

En vue précisément de nous rendre plus confiants avec lui, il s’est anéanti (cf. Ph 2,7), pour ainsi dire, s’abaissant jusqu’à se faire homme, pour converser familièrement avec les hommes (cf. Ba 3,38). Ce n’était pas assez : il s’est fait enfant ; il s’est fait pauvre ; il s’est même laissé mettre à mort, par arrêt de justice, devant tout un peuple, sur une croix. Plus encore, il va jusqu’à se placer sous les espèces du pain pour se faire notre compagnon de tous les jours et s’unir, d’intime union, à chacun de nous : « Celui, dit-il, qui mange ma chair et boit mon sang, demeure en moi, et moi en lui » (Jn 6,56). Bref, on dirait qu’il n’a d’amour que pour vous, tant il vous aime.

Aussi, est-ce lui que vous devez aimer, et nul autre. De lui, vous pouvez et vous devez dire « Mon Bien-Aimé est à moi et je suis à Lui » (Ct 2,16) ; mon Dieu s’est donné sans réserve, et sans réserve à lui je me donne ; j’ai été choisi par lui comme objet de sa tendresse ; et lui, entre mille, entre tous, lui, blanc et vermeil (cf. Ct 5,10), si aimable et si aimant, il est élu de mon cœur, le seul que je veux aimer.

Saint Alphonse-Marie de Liguori (1696-1787)

 

 

Livre 5

mercredi 5 mai 2021

 

 

 

 

« Demeurez en moi, comme moi en vous. » (Jn 15,4)

mercredi 5 mai 2021

Quelle que soit l’étape où se trouve l’âme, son travail n’est pourtant jamais qu’un travail de coopération. Elle n’est pas seule : Dieu travaille en elle et avec elle : car il est toujours le premier Auteur de son progrès.

Sans doute, dans les débuts, quand l’âme est encore embarrassée de vices et d’habitudes mauvaises, il faut qu’elle s’applique elle-même avec virilité et ardeur à enlever ces obstacles qui s’opposent à l’union divine. La coopération que Dieu réclame d’elle dans cette période est particulièrement grande et active, et se révèle très vivement à la conscience. Durant cette période Dieu accorde des grâces sensibles qui relèvent et encouragent. Mais l’âme expérimente des alternatives, des vicissitudes intérieures : elle tombe, puis se redresse ; elle peine, puis se repose ; elle reprend haleine, puis repart en avant.

Au fur et à mesure que l’âme avance, que cèdent les obstacles, sa vie intérieure devient plus homogène, plus régulière, plus unie, l’action de Dieu se fait sentir plus puissante, parce qu’elle est plus libre de s’exercer, qu’elle rencontre dans l’âme moins de résistance et plus de souplesse : et alors, nous progressons rapidement dans la voie de la perfection. (…) Notre-Seigneur nous a donné si clairement cette doctrine fondamentale : « Je suis la vigne, vous êtes les branches ; demeurez en moi afin de porter des fruits, car sans moi vous ne pouvez rien faire » (Jn 15,5). (…)

S’imaginer que le Christ prendra pour lui tout le travail serait une dangereuse illusion ; mais croire que nous pourrons faire quoi que ce soit sans lui serait une illusion non moins périlleuse. Aussi devons-nous être convaincus que nos œuvres n’ont de valeur qu’en raison de notre union à Jésus.

Bienheureux Columba Marmion (1858-1923)

 

 

« C’est ma paix que je vous donne. »

mardi 4 mai 2021

À tout croyant, il revient d’être, dans le monde d’aujourd’hui, une étincelle lumineuse, un foyer d’amour et un ferment pour toute la masse (Mt 5,14; 13,33). Chacun le sera dans la mesure de son union à Dieu. De fait, la paix ne saurait régner entre les hommes si elle ne règne d’abord en chacun d’eux, c’est-à-dire si chacun n’observe en lui-même l’ordre voulu par Dieu. (…) Il s’agit là, en fait, d’une entreprise trop sublime et trop élevée pour que sa réalisation soit au pouvoir de l’homme laissé à ses seules forces, fût-il par ailleurs animé de la plus louable bonne volonté. Pour que la société humaine présente avec la plus parfaite fidélité l’image du Royaume de Dieu, le secours d’en haut est absolument nécessaire. (…)

Par sa Passion et par sa mort, le Christ a vaincu le péché, source première de toutes les discordes, détresses et inégalités (…). « C’est lui qui est notre paix (…). – Il est venu proclamer la paix, paix pour vous qui étiez loin, et paix pour ceux qui étaient proches » (Ep 2,14s). Et c’est ce même message que nous fait entendre la liturgie de ces saints jours de Pâques : « Jésus, notre Seigneur ressuscité, se tint au milieu de ses disciples et leur dit : La paix soit avec vous, alléluia. Et les disciples, ayant vu le Seigneur, furent remplis de joie » (cf Jn 20,19s). Le Christ nous a apporté la paix, nous a laissé la paix : « Je vous laisse la paix, je vous donne ma paix. Je ne vous la donne pas comme le monde la donne. »

C’est cette paix apportée par le Rédempteur que nous lui demandons avec insistance dans nos prières. Qu’il bannisse des âmes ce qui peut mettre la paix en danger, et qu’il transforme tous les hommes en témoins de vérité, de justice et d’amour fraternel. Qu’il éclaire ceux qui président aux destinées des peuples (…). Que le Christ enflamme le cœur de tous les hommes et leur fasse renverser les barrières qui divisent, resserrer les liens de l’amour mutuel, montrer de la compréhension à l’égard des autres et pardonner à ceux qui leur ont fait du tort. Et qu’ainsi, grâce à lui, tous les peuples de la terre forment entre eux une véritable communauté fraternelle, et que parmi eux ne cesse de fleurir et de régner la paix tant désirée.

Saint Jean XXIII (1881-1963)