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Archive pour le mot-clef ‘Ste Thérèse de Calcutta’

« Puisque tu as été fidèle en si peu de chose, reçois l’autorité sur dix villes. »

mercredi 18 novembre 2020

Quoi que tu fasses, y compris aider quelqu’un à traverser la route, c’est à Jésus que tu le fais. Tu donnes un verre d’eau, et c’est à Jésus que tu l’as donné (Mt 25,35) – petit précepte de rien du tout, et pourtant crucial, toujours plus illuminateur. Nous ne devons pas craindre l’amour du Christ, d’aimer comme il a aimé. Qu’importe si notre travail est modeste, humble ; faisons-le avec l’amour du Christ lui-même.

Aussi beau que puisse être ton travail, sois-en détaché, toujours prêt à y renoncer. Ce que tu fais n’est pas tien. Les talents que Dieu t’a donnés ne sont pas les tiens ; ils t’ont été donnés afin que tu t’en serves pour la gloire de Dieu. Sois généreux et mets en œuvre tout ce qui est en toi pour plaire au bon Maître.

Qu’avons-nous à apprendre ? À être doux et humble (Mt 11,29) ; si nous le devenons, nous apprendrons à prier ; et l’apprenant, nous appartiendrons à Jésus ; et lui appartenant, nous apprendrons à croire ; et croyant, nous apprendrons à aimer ; et aimant, nous apprendrons à servir.

Sainte Teresa de Calcutta (1910-1997)

 

 

« La mesure dont vous vous servez pour les autres servira aussi pour vous. »

lundi 22 juin 2020

Pour chaque maladie, il existe plusieurs médicaments et traitements. Mais tant qu’une main douce prompte à servir et un cœur généreux prompt à chérir ne s’offrent pas, je ne crois pas que l’on puisse jamais guérir de cette maladie terrible qu’est le manque d’amour.

Aucun d’entre nous n’a le droit de condamner qui que ce soit. Et cela, même lorsque nous voyons des gens sombrer, sans comprendre pourquoi. Jésus ne nous invite-t-il pas à ne pas juger ? Peut-être que nous avons participé à rendre ces gens tels qu’ils sont. Nous devons comprendre qu’ils sont nos frères et nos sœurs. Ce lépreux, cet ivrogne, ce malade sont nos frères parce que eux aussi ont été créés pour un plus grand amour. Nous ne devrions jamais l’oublier. Jésus Christ lui-même s’identifie à eux lorsqu’il dit : « Ce que vous avez fait aux plus petits de mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait » (Mt 25,40). Et peut-être que ces gens-là se retrouvent à la rue, dépourvus de tout amour et de tout soin, parce que nous leur avons refusé notre sollicitude, notre affection. Sois doux, infiniment doux à l’égard du pauvre qui souffre. Nous comprenons si peu ce qu’il traverse. Le plus difficile c’est de ne pas être accepté

Sainte Teresa de Calcutta (1910-1997)

 

 

 

« Marie se mit en route rapidement. »

samedi 21 décembre 2019

La gaieté et la joie étaient la force de Notre Dame. C’est ce qui a fait d’elle la servante empressée de Dieu, son fils, car dès qu’il est venu à elle, elle « est partie en toute hâte ». Seule la joie pouvait lui donner la force de partir en toute hâte au-delà des collines de Judée pour devenir la servante de sa cousine. Il en est de même pour nous ; comme elle, nous devons être les vraies servantes du Seigneur et chaque jour après la sainte communion nous hâter par-delà les montagnes de difficultés que nous rencontrons en offrant de tout notre cœur notre service aux pauvres. Donnez Jésus aux pauvres en tant que servante du Seigneur.

La joie c’est la prière, la joie c’est la force, la joie c’est l’amour, c’est un filet d’amour grâce auquel vous pouvez attraper les âmes. « Dieu aime celui qui donne avec joie. » (2Co 9,7) Celui qui donne avec joie donne davantage. Si dans le travail vous rencontrez des difficultés et que vous les acceptez avec joie, avec un large sourire, en cela comme en bien d’autres choses, on constatera que vos œuvres sont bonnes et le Père en sera glorifié. La meilleure manière de montrer votre gratitude à Dieu et aux hommes c’est de tout accepter avec joie. Un cœur joyeux provient d’un cœur brûlant d’amour.

Sainte Teresa de Calcutta (1910-1997)

 

 

 

 

« Dépêche-toi d’aller sur les places et dans les rues de la ville, et amène ici les pauvres ! »

mardi 5 novembre 2019

Le pauvre n’a pas faim seulement de pain, il a aussi terriblement faim de dignité humaine. Nous avons besoin d’amour et d’exister pour quelqu’un d’autre. C’est là que nous commettons une erreur lorsque nous repoussons les gens sur le bas-côté. Non seulement nous avons refusé aux pauvres un morceau de pain mais, en les considérant comme rien, en les abandonnant à la rue, nous leur refusons cette dignité qui est la leur, de plein droit, en tant qu’enfants de Dieu. Le monde, aujourd’hui, est affamé non seulement de pain, mais d’amour ; il a faim d’être désiré, d’être aimé. Les gens ont faim de sentir la présence du Christ. Dans beaucoup de pays, on dispose de tout en abondance, sauf de cette présence, de cette bienveillance.

En chaque pays il y a des pauvres. Il est des continents où la pauvreté est plus spirituelle que matérielle, une pauvreté faite de solitude, de découragement, d’une absence de sens. Mais j’ai vu aussi, en Europe ou en Amérique, des gens dans le plus grand dénuement dormir sur des cartons, des chiffons, dans les rues. Paris, Londres ou Rome connaissent cette forme de pauvreté. Il est si simple de parler ou de se préoccuper des pauvres qui sont au loin. Il est plus difficile, et peut-être un plus grand défi, de prêter attention et de se soucier du pauvre qui vit à deux pas de chez nous.

Le riz, le pain, que je donne à l’affamé ramassé dans la rue apaiseront sa faim. Mais celui qui vit dans l’exclusion, le manque d’amour et une grande peur, combien il sera difficile de combler cette faim-là. Vous qui habitez en Occident, bien plus que la pauvreté matérielle, vous connaissez la pauvreté spirituelle, et c’est pour cela que vos pauvres sont parmi les plus pauvres. Parmi les riches, il y a souvent des personnes spirituellement très pauvres. Je trouve qu’il est facile de nourrir un affamé ou de fournir un lit à un sans-abri, mais consoler, effacer l’amertume, la colère et l’isolement qui viennent de l’indigence spirituelle, cela demande beaucoup plus de temps.

Sainte Teresa de Calcutta (1910-1997)

 

 

 

 

« Jésus s’en alla dans la montagne pour prier, et il passa la nuit à prier Dieu. »

mardi 10 septembre 2019

Les contemplatifs et les ascètes de tous les temps, de toutes les religions, ont toujours recherché Dieu dans le silence, la solitude des déserts, des forêts, des montagnes. Jésus lui-même a vécu quarante jours en parfaite solitude, passant de longues heures, cœur à cœur avec le Père, dans le silence de la nuit.

Nous-mêmes sommes appelés à nous retirer par intermittences dans un plus profond silence, dans l’isolement avec Dieu. Être seul avec lui, non pas avec nos livres, nos pensées, nos souvenirs, mais dans un parfait dénuement ; demeurer en sa présence ; silencieux, vide, immobile, dans l’attente.

Nous ne pouvons pas trouver Dieu dans le bruit, l’agitation. Vois la nature : les arbres, les fleurs, l’herbe des champs croissent en silence ; les étoiles, la lune, le soleil se meuvent en silence. L’essentiel n’est pas ce que nous pouvons dire, mais ce que Dieu nous dit, et ce qu’il dit à d’autres à travers nous. Dans le silence, il nous écoute ; dans le silence, il parle à nos âmes. Dans le silence, il nous est donné le privilège d’entendre sa voix :

Silence de nos yeux.

Silence de nos oreilles.

Silence de notre bouche.

Silence de notre esprit.

Dans le silence du cœur,

Dieu parlera.

Sainte Teresa de Calcutta (1910-1997)

 

 

 

 

Venir vers Dieu comme un petit enfant

samedi 17 août 2019

Commencez la journée et terminez-la par la prière. Allez vers Dieu comme un petit enfant se tourne vers sa maman. Si les mots ne vous viennent pas spontanément, dites par exemple : « Viens, Esprit Saint, guide-moi, protège-moi, éclaire mes idées pour que je puisse prier ». Ou bien encore, si vous vous adressez à la Vierge Marie, dites : « Marie, Mère de Jésus, sois à présent une mère pour moi, aide-moi à prier ».

Lorsque vous priez, remerciez Dieu de tous ses dons : puisque tout lui appartient, tout est un don qu’il nous fait. Votre âme est un don de Dieu. Si vous êtes chrétien, vous pouvez réciter la Prière du Seigneur ; si vous êtes catholique, en plus du “Notre Père”, vos prières sont le “Je vous salue Marie”, le chapelet, le Credo. Si votre famille ou vous-même avez vos dévotions particulières, priez selon vos propres traditions.

Si vous avez vraiment confiance dans le Seigneur, dans la puissance de la prière, vous surmonterez vos doutes, vos craintes et cette impression de solitude que tant de gens ressentent.

Sainte Teresa de Calcutta (1910-1997)

 

 

« Que vais-je faire ? »

lundi 22 octobre 2018

Tous, nous n’aspirons qu’à être heureux et en paix. Nous avons été créés pour cela et ne pouvons trouver le bonheur et la paix qu’en aimant Dieu ; l’aimer nous apporte la joie et le bonheur. Beaucoup pensent, surtout en Occident, que vivre à son aise rend heureux. Je pense qu’il est plus difficile d’être heureux dans la richesse, car les préoccupations pour gagner de l’argent et le conserver nous masquent Dieu. Toutefois, si Dieu vous a confié des richesses, faites-les servir à ses œuvres : aidez les autres, aidez les pauvres, créez des emplois, donnez du travail aux autres. Ne gaspillez pas vainement votre fortune ; avoir une maison, des honneurs, la liberté, la santé, tout cela nous est confié par Dieu pour le mettre au service de ceux qui sont moins fortunés que nous. Jésus a dit : « Ce que vous ferez au plus petit de mes frères, c’est à moi que vous le ferez » (Mt 25,40). Par conséquent, la seule chose qui puisse me rendre triste c’est d’offenser notre Seigneur par égoïsme ou par manque de charité envers les autres, ou bien de faire du tort à quelqu’un. En blessant les pauvres, en nous blessant les uns les autres, nous blessons Dieu. C’est à Dieu qu’il appartient de donner et de reprendre (Jb 1,21) ; partagez donc ce que vous avez reçu, y compris votre propre vie.

Sainte Teresa de Calcutta (1910-1997), fondatrice des Sœurs Missionnaires de la Charité

 

 

 

 

« Faites du bien et prêtez sans rien espérer en retour. »

jeudi 13 septembre 2018

Il se peut que dans l’appartement ou la maison à côté de la tienne vive un aveugle qui se réjouirait de ta visite pour lui lire le journal. Il se peut qu’il y ait une famille qui soit dans le besoin de quelque chose dépourvu d’importance à tes yeux, quelque chose d’aussi simple que le fait de faire garder leur enfant pour une demi-heure. Il y a tant de petites choses qui sont si petites qu’une multitude de gens les oublie. Ne pense pas qu’il faille être simple d’esprit pour s’occuper de la cuisine. Ne pense pas que s’asseoir, se lever, aller et venir, que tout ce que tu fais n’est pas important aux yeux de Dieu. Dieu ne te demandera pas combien de livres tu as lus, combien de miracles tu as accomplis. Il te demandera si tu as fait de ton mieux, par l’amour de lui. Peux-tu dire en toute sincérité : « J’ai fait de mon mieux » ? Même si le mieux doit se révéler un échec, il doit être notre mieux. Si tu es réellement amoureux du Christ, aussi modeste que soit ton travail, il en sera mieux accompli, de tout cœur. Ton travail attestera ton amour. Tu peux t’épuiser au travail, tu peux même t’y tuer, mais tant qu’il n’est pas mêlé d’amour, il est inutile.

Sainte Teresa de Calcutta (1910-1997), fondatrice des Sœurs Missionnaires de la Charité

 

 

 

 

Tout quitter pour le suivre

mardi 29 mai 2018

Les richesses, qu’elles soient matérielles ou spirituelles, peuvent nous asphyxier si on n’en a pas un juste usage. Car Dieu lui-même ne peut rien placer dans un cœur déjà plein à craquer. Un jour ou l’autre, inévitablement, il en ressort un appétit d’argent et une avidité de tout ce que l’argent peut procurer — la recherche du superflu, du luxe pour ce qui est de se nourrir, se vêtir ou s’amuser. Les besoins vont alors croissant, une chose appelant l’autre. Mais au terme on trouve un sentiment incontrôlable d’insatisfaction. Demeurons aussi vides que possible afin que Dieu puisse nous remplir.

Notre Seigneur en est un vivant exemple : dès le premier jour de son existence humaine, il a connu une pauvreté dont aucun être humain ne fera jamais l’expérience car, « étant riche, il se rendit lui-même pauvre » (2Co 8,9). Le Christ s’est vidé lui-même de toute sa richesse. C’est là que surgit la contradiction : si je veux être pauvre comme le Christ qui est devenu pauvre alors qu’il était riche, que dois-je faire ? Ce serait une honte pour nous d’être plus riches que Jésus qui à cause de nous a enduré la pauvreté.

Sur la croix, le Christ a été privé de tout. La croix elle-même lui avait été donnée par Pilate ; les clous et la couronne, par les soldats. Il était nu. Quand il est mort, on l’a dépouillé de la croix, on lui a retiré les clous et la couronne. Il a été enveloppé dans un morceau de toile, donné par une âme charitable, et il a été enterré dans un tombeau qui ne lui appartenait pas. Et cela, alors que Jésus aurait pu mourir comme un roi ou même s’épargner la mort. Mais il a choisi la pauvreté car il savait que c’est le vrai moyen de posséder Dieu et d’apporter son amour sur la terre.

Sainte Teresa de Calcutta (1910-1997), fondatrice des Sœurs Missionnaires de la Charité
No Greater Love, p. 95 (trad. Il n’y a pas de plus grand amour, Lattès 1997, p. 102 rev.)

 

 

« Soyez miséricordieux comme votre Père. »

lundi 26 février 2018

Je suis habitée par le sentiment que sans cesse, partout, est revécue la Passion du Christ. Sommes-nous prêts à participer à cette Passion ? Sommes-nous prêts à partager les souffrances des autres, non seulement là où domine la pauvreté mais aussi partout sur la terre ? Il me semble que la grande misère et la souffrance sont plus difficiles à résoudre en Occident. En ramassant quelqu’un d’affamé dans la rue, en lui offrant un bol de riz ou une tranche de pain, je peux apaiser sa faim. Mais celui qui a été battu, qui ne se sent pas désiré, aimé, qui vit dans la crainte, qui se sait rejeté par la société, celui-là éprouve une forme de pauvreté bien plus profonde et douloureuse. Et il est bien plus difficile d’y trouver un remède.

Les gens ont faim de Dieu. Les gens sont avides d’amour. En avons-nous conscience ? Le savons-nous ? Le voyons-nous ? Avons-nous des yeux pour le voir ? Si souvent, notre regard se promène sans se poser. Comme si nous ne faisions que traverser ce monde. Nous devons ouvrir nos yeux, et voir.

Sainte Teresa de Calcutta (1910-1997), fondatrice des Sœurs Missionnaires de la Charité
No Greater Love (trad. Il n’y a pas de plus grand amour, Lattès 1997, p. 65)