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Archive pour le mot-clef ‘Méliton de Sardes’

« Une fois sortis, les pharisiens et les partisans d’Hérode se réunirent contre Jésus pour voir comment le faire périr. »

mercredi 20 janvier 2021

Tu n’as pas vu Dieu ; tu n’as pas reconnu le Seigneur ; tu n’as pas su, ô Israël, que c’est lui, le Premier-né de Dieu, celui qui a été engendré avant l’étoile du matin (Ps 109,3), celui qui fit surgir la lumière, qui fit briller le jour en le séparant des ténèbres, qui fixa une première borne, qui suspendit la terre, qui dessécha l’abîme, qui déploya le firmament (…), qui créa les anges dans le ciel, qui y fixa les trônes, qui modela pour lui l’homme sur la terre. C’était lui qui te choisit, qui te guida d’Adam à Noé, de Noé à Abraham, d’Abraham à Isaac et Jacob et aux douze Patriarches. C’était lui qui te conduisit en Égypte, et qui te protégea et qui t’y nourrit avec sollicitude. C’était lui qui t’éclaira par une colonne de feu et qui te recouvrit d’une nuée, qui a fendu la Mer Rouge et qui te fit traverser (…). C’était lui qui te donna la manne du ciel, qui t’abreuva du rocher, qui te donna la Loi (…) et la terre promise, qui t’envoya les prophètes, et qui suscita tes rois. C’est lui qui vint à toi, qui soigna les tiens qui souffraient, et qui ressuscita tes morts. (…) C’est lui que tu mis à mort, c’est lui que tu marchandas à prix d’argent. (…)

Combien as-tu estimé les bienfaits qui t’ont été accordés ? (…) Estime donc la main desséchée qu’il a restituée au corps ! Estime donc les aveugles de naissance qu’il rendit à la lumière par une parole ! Estime donc les morts qu’il releva de leur tombeau après trois ou quatre jours ! Sans prix sont les dons qu’il t’a faits. Et toi (…), tu lui as rendu le mal pour le bien et l’affliction pour la joie et la mort pour la vie.

Méliton de Sardes (?-v. 195)

 

 

« Je sais que je ne serai pas confondu. Il est proche, celui qui me justifie. Qui va plaider contre moi ? » (Is 50,7-8)

lundi 7 septembre 2020

Le Christ étant Dieu revêtit notre humanité. Il souffrit pour ceux qui souffrent, il fut lié pour ceux qui étaient vaincus, il fut jugé pour les condamnés, enseveli pour les ensevelis, et il ressuscita d’entre les morts. Il vous crie ces paroles : « Qui plaidera contre moi ? Qu’il vienne ! (Is 50,8) C’est moi qui ai délivré les condamnés, c’est moi qui ai donné la vie aux morts, c’est moi qui relève les ensevelis. Qui portera une accusation contre moi ? (v. 9) C’est moi, dit le Christ, c’est moi qui ai aboli la mort, qui ai vaincu l’ennemi, qui ai piétiné l’enfer, qui ai lié le fort (Lc 11,22), qui ai ravi l’homme au plus haut des cieux, c’est moi, dit-il, le Christ.

« Venez donc, vous tous les peuples d’hommes qui étiez englués dans le mal, recevez le pardon de vos péchés. Car je suis votre pardon, je suis la Pâque du salut, je suis l’agneau immolé pour vous. Je suis l’eau qui vous purifie, je suis votre lumière, je suis votre Sauveur, je suis votre résurrection, je suis votre roi. Je vous emporte au plus haut des cieux, je vous montrerai le Père éternel, je vous ressusciterai de ma main droite ».

Tel est celui qui fit le ciel et la terre, qui au commencement pétrit l’homme (Gn 2,7), qui par la Loi et les prophètes s’annonça, qui d’une vierge prit chair, qui sur le bois fut crucifié, qui en terre fut déposé, qui d’entre les morts ressuscita, qui monta au plus haut des cieux, qui s’assit à la droite du Père et a le pouvoir de tout juger et de tout sauver. Par lui, le Père a créé tout ce qui existe, depuis les origines jusque dans l’éternité. C’est lui qui est l’alpha et l’oméga (Ap 1,8), c’est lui qui est le commencement et la fin,(…) c’est lui qui est le Christ (…). À lui la gloire et la puissance dans les siècles. Amen

Méliton de Sardes (?-v. 195)

 

 

 

 

« Je suis venu non pas abolir mais accomplir la Loi. »

mercredi 10 juin 2020

Le sacrifice de l’agneau pascal, les rites de la Pâque (Ex 12) et la lettre de la Loi ont abouti au Christ Jésus, en vue de qui tout est arrivé dans la Loi ancienne, et encore davantage dans l’ordre nouveau. Car la Loi est devenue le Verbe : d’ancienne, elle est devenue nouvelle (…), les commandements ont été transformés en grâce, la préfiguration en vérité, l’agneau est devenu fils, la brebis est devenue homme et l’homme est devenu Dieu. (…)

Le Seigneur, qui était Dieu, a revêtu notre humanité, a souffert pour celui qui souffrait, a été enchaîné pour celui qui était captif, a été jugé pour le coupable, a été enseveli pour celui qui était enseveli. Il est ressuscité des morts et a déclaré à haute voix : « Qui disputera contre moi ? Qu’il se présente en face de moi » (Is 50,8). C’est moi qui ai délivré le condamné ; c’est moi qui ai rendu la vie au mort ; c’est moi qui ai ressuscité l’enseveli. « Qui ose me contredire ? » C’est moi le Christ, dit-il ; moi qui ai détruit la mort, qui ai triomphé de l’adversaire, qui ai lié l’ennemi puissant et qui ai emporté l’homme vers les hauteurs des cieux. C’est moi le Christ.

Venez donc, toutes les familles des hommes, pétries de péchés, et recevez le pardon des péchés. Car c’est moi qui suis votre pardon, moi la Pâque du salut, moi l’agneau immolé pour vous, moi votre rançon, moi votre vie, moi votre résurrection, moi votre lumière, moi votre salut, moi votre roi. C’est moi qui vous emmène vers les hauteurs des cieux, c’est moi qui vous ressusciterai, c’est moi qui vous ferai voir le Père qui existe de toute éternité, c’est moi qui vous ressusciterai par ma main puissante

Méliton de Sardes (?-v. 195)

 

 

 

« Navré de l’endurcissement de leur cœur »

mercredi 22 janvier 2020

C’est lui l’agneau sans voix, c’est lui l’agneau égorgé, lui qui est né de Marie, l’agnelle gracieuse. C’est lui qui a été tiré du troupeau et mené à la mort, tué le soir, enseveli de nuit (…), pour ressusciter d’entre les morts et ressusciter l’homme du fond de son tombeau.

Il a donc été mis à mort. Et mis à mort où ? Au cœur de Jérusalem. Pourquoi ? Parce qu’il avait guéri leurs boiteux, purifié leurs lépreux, ramené leurs aveugles à la lumière, et ressuscité leurs morts (Lc 7,22). Voilà pourquoi il a souffert. Il est écrit dans la Loi et les prophètes : « Ils m’ont rendu le mal pour le bien ; mon âme est à l’abandon. Ils ont médité le mal contre moi, en disant : ‘Ligotons le juste, car il nous est odieux’ » (Ps 37,21; cf. Jr 11,19).

Pourquoi as-tu commis ce crime sans nom ? Tu as déshonoré celui qui t’avait honoré, tu as humilié celui qui t’avait exalté, tu as renié celui qui t’avait reconnu, tu as rejeté celui qui t’avait appelé, tu as tué celui qui te vivifiait. (…) Il fallait qu’il souffre, mais non par toi. Il fallait qu’il soit humilié, mais non par toi. Il fallait qu’il soit jugé, mais non par toi. Il fallait qu’il soit crucifié, mais non par ta main. Voici les paroles que tu aurais dû crier à Dieu : « Ô Maître, s’il faut que ton Fils souffre, si telle est ta volonté, qu’il souffre, mais non par moi ».

Méliton de Sardes

 

 

 

Le mystère de la Pâque du Seigneur

vendredi 7 avril 2017

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Le mystère de la Pâque s’est accompli dans le corps du Seigneur. Mais déjà il avait annoncé ses propres souffrances dans les patriarches, les prophètes et tout son peuple ; il les avait confirmées par un sceau dans la Loi et les prophètes. Ce futur inouï et grandiose a été préparé de longue date ; préfiguré depuis longtemps, le mystère du Seigneur a été rendu visible aujourd’hui, car ancien et nouveau est le mystère du Seigneur…

Veux-tu donc voir le mystère du Seigneur ? Regarde Abel comme lui assassiné, Isaac comme lui enchaîné, Joseph comme lui vendu, Moïse comme lui exposé, David comme lui traqué, les prophètes comme lui malmenés au nom du Christ. Regarde enfin la brebis immolée sur la terre d’Égypte, qui frappa l’Égypte et sauva Israël par son sang.

Par la voix des prophètes aussi s’annonçait le mystère du Seigneur. Moïse dit au peuple : « Vous verrez votre vie suspendue sous vos yeux, nuit et jour, et vous ne croirez pas à votre vie » (Dt 28,66). Et David : « Pourquoi les nations en tumulte et ce vain grondement des peuples ? Les rois de la terre se sont soulevés, les princes ont ensemble conspiré contre le Seigneur et son Oint » (Ps 2,1). Et Jérémie : « Je suis comme un agneau innocent amené à l’abattoir. Ils trament de mauvais desseins contre moi, disant : Allons…, arrachons-le de la terre des vivants, et nul ne se souviendra plus de son nom » (11,9). Et Isaïe : « Comme une brebis, il fut mené au sacrifice ; comme un agneau muet devant le tondeur, il n’ouvre pas la bouche. Qui racontera sa naissance ? » (53,7)

Bien d’autres événements ont été annoncés par de nombreux prophètes touchant le mystère de la Pâque, qui est le Christ… C’est lui qui nous a délivrés de la servitude du monde comme de la terre d’Égypte, et nous a arrachés à l’esclavage du démon comme de la main de Pharaon.

Méliton de Sardes (?-v. 195), évêque
Homélie pascale, 57-67 (trad. coll. Icthus vol. 10, p. 35 rev ; cf SC 123)