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La grâce sanctifiante est comme un levain

L’appellation d’union transformante évoque en premier lieu cette régénération spirituelle et cette transformation complète de l’âme par l’amour. L’âme « est devenue divine et Dieu par participation » (St Jean de la Croix, Cant. Spir., str. 27). Son union avec Dieu est telle qu’ils sont devenus « deux natures dans un même esprit et amour de Dieu ». La plénitude de ces mots ne livre ses secrets qu’à la lumière des définitions de la grâce sanctifiante et de ses propriétés.

La grâce sanctifiante donnée par le baptême est une participation réelle à la vie divine. Elle entre dans notre âme, établit son siège dans la substance comme qualité entitative, et prend possession des facultés par les vertus infuses. Elle ne reste pas à la surface comme un vernis ou à l’extérieur comme un greffon qui prolonge la tige. Elle est véritablement infuse et pénètre dans les profondeurs comme un corps simple, comme une huile répandue et un levain dont on ne saurait arrêter l’action et la pénétration envahissantes. L’âme et les facultés sont donc à la fois enveloppées et pénétrées par cette vie divine. En fait, la vie spirituelle n’est pas autre chose que cette progression conquérante de la vie divine par envahissement progressif. La grâce est vraiment ce levain qu’une femme met dans trois mesures de farine. (…)

Elle ne transforme que pour unir davantage à Dieu. Union et transformation vont de pair. Telle est en effet la propriété essentielle de l’amour, et cette grâce est charité comme Dieu est amour. (…) La grâce ou amour qui envahit l’âme et la transforme n’est que participation créée de la nature divine. Elle appartient en propre à l’âme et reste bien distincte de Dieu. Toutefois, elle n’est donnée que pour unir au principe dont elle procède. Elle jette l’âme dans le brasier infini qu’est Dieu lui-même et l’y maintient par une union constante comme dans son élément vital.

Bienheureux Marie-Eugène de l’Enfant-Jésus

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