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Archive pour le mot-clef ‘guérison’

« Les neuf autres, où sont-ils ? »

mercredi 14 novembre 2018

De nos jours, on voit beaucoup de gens qui prient, mais hélas, on n’en voit pas qui reviennent sur leurs pas et rendent grâce à Dieu… « N’ont-ils pas été guéris tous les dix ? Où sont donc les neuf autres ? » Vous vous rappelez, je pense, que c’est en ces termes que le Sauveur se plaignait de l’ingratitude des neuf autres lépreux. Nous lisons qu’ils savaient bien « prier, supplier et demander », car ils ont élevé la voix pour s’écrier : « Jésus, fils de David, ayez pitié de nous ». Mais il leur a manqué une quatrième chose que réclame l’apôtre Paul : « l’action de grâce » (1Tm 2, 1), car ils ne sont pas revenus sur leurs pas et n’ont pas rendu grâce à Dieu.

Nous voyons bien encore de nos jours un certain nombre de personnes qui demandent à Dieu avec instance ce qui leur manque, mais on n’en voit qu’un petit nombre qui semblent reconnaissants des bienfaits qu’ils ont reçus. Il n’y a pas de mal à demander avec instance, mais ce qui fait que Dieu ne nous exauce pas, c’est qu’il trouve que nous manquons de gratitude. Après tout, peut-être est-ce encore un acte de clémence de sa part de refuser aux ingrats ce qu’ils demandent, pour qu’ils ne soient pas jugés d’autant plus rigoureusement à cause de leur ingratitude… C’est donc par miséricorde que Dieu retient parfois sa miséricorde…

Vous voyez donc que tous ceux qui se trouvent guéris de la lèpre du monde, je veux dire des désordres évidents, ne profitent pas de leur guérison. Plusieurs, en effet, sont atteints secrètement d’un ulcère pire que la lèpre, d’autant plus dangereux qu’il est plus intérieur. C’est pourquoi c’est avec raison que le Sauveur du monde demande où sont les neuf autres lépreux, car les pécheurs s’éloignent du salut. C’est ainsi qu’après son péché, Dieu a demandé au premier homme : « Où es-tu ? » (Gn 3,9)

Saint Bernard (1091-1153), moine cistercien et docteur de l’Église

 

 

 

« Dis seulement un mot, et mon serviteur sera guéri. »

lundi 17 septembre 2018

Comment le centurion a-t-il obtenu la grâce de la guérison de son serviteur ? « Je suis un homme soumis à l’autorité d’un autre ; j’ai sous moi des soldats ; je dis à celui-ci : Va, et il va ; et à un autre : Viens, et il vient ; et à mon serviteur : Fais cela, et il le fait. J’ai la puissance sur mes subordonnés, mais je suis moi-même soumis à une autorité supérieure. Si donc, tout subordonné que je suis, j’ai cependant le pouvoir de commander, que ne pourras-tu pas, toi à qui toutes les puissances sont soumises ? » Cet homme était du peuple des païens, car la nation juive était alors occupée par les armées de l’empire romain. C’est donc dans la Judée qu’il commandait aux soldats en qualité de centurion… Mais notre Seigneur, quoiqu’étant au milieu du peuple de la Judée, déclarait déjà que l’Église se répandrait par toute la terre, où il devrait envoyer ses apôtres (Mt 8,11). Et, en effet, les païens ont cru en lui sans l’avoir vu… Le Seigneur n’est pas entré physiquement dans la maison du centurion, et quoiqu’absent de corps mais présent par sa majesté, il a guéri cette maison et sa foi. De même, le Seigneur n’a été physiquement qu’au milieu du peuple de la Judée ; les autres peuples ne l’ont pas vu naître d’une vierge, ni souffrir, ni marcher, ni assujetti aux conditions de la nature humaine, ni faire des merveilles divines. Il n’a rien fait de tout cela parmi les païens, et pourtant parmi eux s’est accompli ce qui avait été dit à son sujet : « Un peuple que je ne connaissais pas m’a servi ». Comment l’a-t-il servi, s’il ne le connaissait pas ? Le psaume continue : « Ils sont tout oreille et m’obéissent » (Ps 17,45).

Saint Augustin (354-430), évêque d’Hippone (Afrique du Nord) et docteur de l’Église

 

 

 

 

« Femme, ta foi est grande ! »

mercredi 8 août 2018

« Il n’est pas bien de prendre le pain des enfants pour le jeter aux petits chiens. » La femme s’empare du mot et dit : « Oui, Seigneur ! » Comme si elle disait… : « Moi, je ne demande qu’une petite miette de la table et de la main du maître généreux qui ‘donne la nourriture à tout ce qui vit’ (Ps 135,25). Tu régales les juifs comme des enfants ; c’est pourquoi, je t’en supplie, ne refuse pas une miette à ta petite chienne cananéenne ! » Jésus lui dit : « Femme, ta foi est grande ! » Il reproche à Pierre son peu de foi (Mt 14,31) ; il admire cette femme pour la grandeur de la sienne. Elle a vraiment une grande foi, puisqu’elle proclame que le Verbe fait chair (Jn 1,14) est le fils de David, et puisque, sûre de la puissance divine, elle a confiance en son pouvoir de rendre la santé à sa fille absente, et cela, d’un seul acte de volonté. Toi aussi, si ta foi est grande, si elle est cette foi vivante qui donne la vie au juste (Rm 1,17), et non une foi morte parce que dépourvue de son âme, c’est-à-dire la charité, toi aussi non seulement tu obtiendras la guérison complète de ta fille, c’est-à-dire de ton âme, mais tu pourras « déplacer des montagnes » (Mt 17,20).

Julien de Vézelay (v. 1080-v. 1160), moine bénédictin

 

 

 

 

« Voyant leur foi … »

jeudi 5 juillet 2018

« Il vint dans sa ville ; et voici qu’on lui présentait un paralytique couché sur un lit » (Mt 9,1). Jésus, dit l’Évangile, voyant la foi de ces gens, dit au paralytique : « Courage, mon enfant ! Tes péchés te sont pardonnés ». Le paralytique entend ce pardon et reste muet. Il ne répond par aucun merci. Il désirait la guérison de son corps plutôt que celle de son âme. Il déplorait les maux passagers de son corps malade, mais les maux éternels de son âme, plus malade encore, il ne les pleurait pas. C’est qu’il jugeait la vie présente plus précieuse pour lui que la vie future.

Le Christ a eu raison de tenir compte de la foi de ceux qui lui présentent le malade et de ne tenir aucun compte de la sottise de celui-ci. À la faveur de la foi d’autrui, l’âme du paralytique allait être guérie avant son corps. « Voyant la foi de ces gens », dit l’Évangile. Remarquez ici, frères, que Dieu ne se soucie pas de ce que veulent les hommes insensés, qu’il ne s’attend pas à trouver de la foi chez les ignorants, qu’il n’analyse pas les sots désirs d’un infirme. Par contre, il ne refuse pas de venir au secours de la foi d’autrui. Cette foi est un cadeau de la grâce et elle s’accorde avec la volonté de Dieu.

Saint Pierre Chrysologue (v. 406-450), évêque de Ravenne, docteur de l’Église
Sermon 50 ; CCL 24, 276 ; PL 52, 339 (trad. Matthieu commenté, DDB 1985, p. 71 rev.)

 

 

« Jésus étendit la main et le toucha. »

jeudi 11 janvier 2018

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Ô Vie divine, tu ne touches pas pour tuer, mais pour donner la vie ; tu ne blesses pas, sinon afin de guérir. Quand tu châties, tu touches légèrement, et cela suffit pour consumer le monde. Quand tu caresses, tu poses ta main fort à propos, la douceur de ta caresse n’a point de mesure. Ô Main divine, tu m’as blessé pour me guérir ; tu fais mourir en moi ce qui me prive de la vie de Dieu, en qui maintenant je me vois vivant. Et tu fais cela par ta grâce généreuse, moyennant la touche de celui qui est « la splendeur de ta gloire, la figure de ta substance » (He 1,3), ton Fils unique, ta Sagesse en qui « tu atteins puissamment d’un bout du monde à l’autre » (Sg 8,1). Lui, ton Fils unique, Main miséricordieuse du Père, il est la touche délicate avec laquelle tu m’as touché, blessé et brûlé intérieurement.

Ô touche délicate, Verbe Fils de Dieu, tu pénètres subtilement notre âme par la délicatesse de ton être divin ; tu la touches si délicatement que tu l’absorbes toute entière en toi, d’une manière si divine et si douce « qu’on n’en a jamais entendu parler en Canaan, qu’on ne l’a jamais vu au pays de Témân » (Ba 3,22). Ô touche délicate du Verbe, d’autant plus délicate à mon égard qu’ayant renversé les montagnes et brisé les rochers de la montagne de l’Horeb par l’ombre de ta puissance qui allait devant toi, tu t’es fait sentir si doucement, si fortement au prophète Élie « dans le délicat murmure de l’air » (1R 19,12). Comment es-tu brise légère et subtile ? Dis-moi comment tu touches si légèrement et si délicatement, ô Verbe, Fils de Dieu, toi qui es si puissant et si terrible ? Heureuse, mille fois heureuse l’âme que tu touches si délicatement ! … « Tu les caches dans le secret de la face, c’est-à-dire ton Verbe, ton Fils, à l’abri du trouble des hommes. » (Ps 30,21)

Saint Jean de la Croix (1542-1591), carme, docteur de l’Église
La Vive Flamme d’amour, strophe 2 (trad. Grégoire de Saint Joseph, Seuil 1947,1995, rev Tournay)

 

 

 

« Jésus, fils de David, aie pitié de moi ! »

lundi 20 novembre 2017

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Regardons ces aveugles de Jéricho dans l’évangile de Matthieu : ils valent mieux que beaucoup de ceux qui y voient clair. Ils n’avaient personne pour les guider, ils ne pouvaient voir Jésus s’approcher ; et pourtant ils s’efforçaient d’arriver jusqu’à lui. Ils se mirent à crier à haute voix ; on cherchait à les faire taire : ils criaient plus fort. Ainsi en est-il de l’âme énergique ; ceux qui veulent l’arrêter redoublent son élan.

Le Christ permet qu’on cherche à les faire taire, pour que leur ferveur se montre mieux et pour t’apprendre qu’ils étaient bien dignes d’être guéris. C’est pourquoi il ne leur demande pas s’ils ont la foi, comme il le faisait souvent : leurs cris et leurs efforts pour s’approcher de lui suffisaient pour montrer leur foi. Apprends par là, mon cher ami, que, malgré notre bassesse et notre misère, si nous allons à Dieu de tout cœur, nous pourrons obtenir par nous-mêmes ce que nous demandons. En tout cas, regarde ces deux aveugles ; ils n’avaient qu’un disciple pour les protéger, beaucoup leur imposaient silence ; et pourtant ils ont réussi à triompher des empêchements et à parvenir jusqu’à Jésus. L’évangéliste ne signale en eux aucune qualité exceptionnelle de vie : leur ferveur a tout remplacé.

Imitons-les, nous aussi. Même si Dieu ne nous accorde pas tout de suite ce que nous demandons, même si bien des gens cherchent à nous détourner de la prière, ne cessons pas de l’implorer. Car c’est ainsi que nous attirerons le mieux les faveurs de Dieu.

Saint Jean Chrysostome (v. 345-407), prêtre à Antioche puis évêque de Constantinople, docteur de l’Église
Homélies sur l’évangile de Matthieu, n°66,1 (trad. Véricel, Les Pères commentent, p. 277)

 

 

 

 

« Femme, te voilà délivrée de ton infirmité. »

lundi 30 octobre 2017

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« Jésus enseignait dans une synagogue un jour de sabbat. Il y avait là une femme possédée depuis dix-huit ans d’un esprit qui la rendait infirme » … « Elle était courbée, et ne pouvait absolument pas regarder vers le haut. » Le pécheur, préoccupé des choses de la terre et ne recherchant pas celles du Ciel, est incapable de regarder vers le haut : comme il suit des désirs qui le portent vers le bas, son âme, perdant sa rectitude, s’incurve, et il ne voit plus que ce à quoi il pense sans cesse. Faites retour sur vos cœurs, frères très chers, et examinez continuellement les pensées que vous ne cessez de rouler en votre esprit. L’un pense aux honneurs, un autre à l’argent, un autre encore à augmenter ses propriétés. Toutes ces choses sont basses, et quand l’esprit s’y investit, il s’infléchit, perdant sa rectitude. Et parce qu’il ne se relève pas pour désirer les biens d’en haut, il est comme cette femme courbée, qui ne peut absolument pas regarder vers le haut…

Le psalmiste a fort bien décrit notre courbure quand il a dit de lui-même, comme symbole de tout le genre humain : « J’ai été courbé et humilié à l’excès » (Ps 37,7). Il considérait que l’homme, bien que créé pour contempler la lumière d’en haut, a été jeté hors du paradis à cause de ses péchés, et que par suite, les ténèbres règnent en son âme, lui faisant perdre l’appétit des choses d’en haut et porter toute son attention vers celles d’en bas… Si l’homme, perdant de vue les choses du Ciel, ne pensait qu’aux nécessités de ce monde, il serait sans doute courbé et humilié, mais non pourtant « à l’excès ». Or, comme non seulement la nécessité fait tomber ses pensées…, mais qu’en outre le plaisir défendu le terrasse, il n’est pas seulement courbé, mais « courbé à l’excès ».

Saint Grégoire le Grand (v. 540-604), pape et docteur de l’Église
Homélies sur l’Évangile, n°31 (trad. Le Barroux)

 

 

 

« Jésus l’emmena à l’écart, loin de la foule, et lui mit les doigts dans les oreilles. »

vendredi 10 février 2017

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« Dieu te guérit de toute maladie. » (Ps 102,3) Toutes tes maladies seront guéries, ne crains pas. Tu diras qu’elles sont grandes ; mais le médecin est plus grand. Pour un médecin tout-puissant, il n’y a pas de maladie incurable. Laisse-toi simplement soigner, ne repousse pas sa main ; il sait ce qu’il a à faire. Ne te réjouis pas seulement lorsqu’il agit avec douceur mais supporte-le aussi quand il taille. Accepte la douleur du remède en pensant à la santé qu’il va te rendre.

Voyez, mes frères, tout ce que supportent les hommes dans leur maladies physiques pour prolonger leur vie de quelques jours… Toi du moins, tu ne souffres pas pour un résultat douteux : celui qui t’a promis la santé ne peut pas se tromper. Pourquoi est-ce que les médecins se trompent parfois ? Parce qu’ils n’ont pas créé ce corps qu’ils soignent. Mais Dieu a fait ton corps, Dieu a fait ton âme. Il sait comment recréer ce qu’il a créé ; il sait comment reformer ce qu’il a formé. Tu n’as qu’à t’abandonner entre ses mains de médecin… Supporte donc ses mains, ô âme, qui « le bénis et qui n’oublies aucun de ses bienfaits : il te guérit de toutes tes maladies » (Ps 102,2-3).

Celui qui t’avait fait pour n’être jamais malade si tu avais voulu garder ses préceptes, ne te guérira-t-il pas ? Celui qui a fait les anges et qui, en te recréant, te rendra égal aux anges, ne te guérira-t-il pas ? Celui qui a fait le ciel et la terre ne te guérira-t-il pas, après t’avoir fait à son image ? (Gn 1,26) Il te guérira, mais il faut que tu consentes à être guéri. Il guérit parfaitement tout malade, mais il ne le guérit pas malgré lui… Ta santé, c’est le Christ.

Saint Augustin (354-430), évêque d’Hippone (Afrique du Nord) et docteur de l’Église
Discours sur les psaumes, Ps 102,5-6 ; PL 37, 1319

 

 

 

 

Tous ceux qui touchèrent la frange de son manteau étaient sauvés »

lundi 6 février 2017

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Tout homme veut être heureux ; il n’est personne qui ne le veuille, et si fortement qu’il le désire avant tout. Bien mieux : tout ce qu’il veut en plus de cela, il ne le veut que pour cela. Les hommes suivent des passions différentes, tel celle-ci, tel autre celle-là ; il y a aussi bien des manières de gagner sa vie dans le monde : chacun choisit sa profession et s’y exerce. Mais qu’on s’engage dans tel ou tel genre de vie, tous les hommes agissent en cette vie pour être heureux… Qu’est-ce donc que cette vie capable de rendre heureux que tous souhaitent mais que tous n’ont pas ? Cherchons-la…

Si je demande à quelqu’un : « Veux-tu vivre ? », personne ne sera tenté de me répondre : « Je ne veux pas »… De même si je demande : « Veux-tu vivre en bonne santé ? », personne ne me répondra : « Je ne veux pas ». La santé est un bien précieux aux yeux du riche, et pour le pauvre elle est souvent le seul bien qu’il possède… Tous sont d’accord pour aimer la vie et la santé. Or, lorsque l’homme jouit de la vie et de la santé, peut-il se contenter de cela ?…

Un jeune homme riche a demandé au Seigneur : « Bon maître, que dois-je faire pour avoir la vie éternelle ? » (Mc 10,17) Il craignait de mourir et il était contraint de mourir… Il savait qu’une vie de douleurs et de tourments n’est pas une vie, qu’on devait plutôt lui donner le nom de mort… Seule la vie éternelle peut être heureuse. Santé et vie d’ici bas ne l’assurent pas, vous craignez trop de les perdre : appelez cela « toujours craindre » et non « toujours vivre »… Si notre vie n’est pas éternelle, si elle ne comble pas éternellement nos désirs, elle ne peut pas être heureuse, elle n’est plus même une vie… Lorsque nous serons entrés dans cette vie-là, nous serons certains d’y demeurer toujours. Nous aurons la certitude de posséder éternellement la vraie vie, sans aucune crainte, car nous serons dans ce Royaume dont il est dit : « Et son règne n’aura pas de fin » (Lc 1,33).

Saint Augustin (354-430), évêque d’Hippone (Afrique du Nord) et docteur de l’Église
Sermon 306, passim

 

 

 

« Pourquoi tenir ces raisonnements ? »

lundi 5 décembre 2016

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Grâce à la foi d’autrui, l’âme du paralytique allait être guérie avant son corps. « Voyant la foi de ces gens » dit l’évangile. Remarquez ici, frères, que Dieu ne se soucie pas de ce que veulent les hommes déraisonnables, qu’il ne s’attend pas à trouver de la foi chez les ignorants…, chez les mal portants. Par contre, il ne refuse pas de venir au secours de la foi d’autrui. Cette foi est un cadeau de la grâce et elle s’accorde avec la volonté de Dieu… Dans sa divine bonté, ce médecin qu’est le Christ essaie d’attirer au salut malgré eux ceux qu’atteignent les maladies de l’âme, ceux que le poids de leurs péchés et de leurs fautes accable jusqu’au délire. Mais eux ne veulent pas se laisser faire.

Ô mes frères, si nous voulions, si nous voulions tous voir jusqu’en son fond la paralysie de notre âme ! Nous remarquerions que, privée de ses forces, elle gît sur un lit de péchés. L’action du Christ en nous serait source de lumière. Nous comprendrions qu’il regarde chaque jour notre manque de foi si nuisible, qu’il nous entraîne vers les remèdes salutaires et presse vivement nos volontés rebelles. « Mon enfant, dit-il, tes péchés te sont remis. »

Saint Pierre Chrysologue (v. 406-450), évêque de Ravenne, docteur de l’Église
Sermon 50 ; PL 52, 339 (trad. Matthieu commenté, DDB 1985, p. 72)