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Archive pour le mot-clef ‘Epoux’

La grandeur de Jean le Baptiste

samedi 2 août 2014

jbapti_byzan_006Ce qui a fait la grandeur de Jean, ce qui l’a rendu si grand entre les grands, c’est qu’il a mis le comble à ses vertus…en y ajoutant la plus grande de toutes, l’humilité. Alors qu’on le considérait comme le plus élevé de tous, il a mis au-dessus de lui, spontanément et avec l’empressement de l’amour, Celui qui est le plus humble de tous, et même tellement au-dessus de lui qu’il se déclare indigne de lui enlever ses sandales (Mt 3,11).

Que d’autres donc s’émerveillent de ce que Jean ait été prédit par les prophètes, annoncé par un ange…, né de parents si saints et si nobles, quoique âgés et stériles…, qu’il ait préparé la voie du Rédempteur dans le désert, qu’il ait ramené les cœurs des pères vers les fils et ceux des fils vers les pères (Lc 1,17), qu’il ait été jugé digne de baptiser le Fils, d’entendre le Père, de voir le Saint Esprit (Lc 3,22), qu’enfin, il ait combattu jusqu’à la mort pour la vérité et que, pour être précurseur du Christ jusque dans le séjour des morts, il ait été martyr du Christ avant sa Passion. Que d’autres s’émerveillent de tout cela…

Quant à nous, mes frères, c’est son humilité qui nous est proposée comme objet non seulement d’admiration, mais aussi d’imitation. Elle l’a incité à ne pas vouloir passer pour grand, alors qu’il le pouvait… En effet, ce fidèle « ami de l’Époux » (Jn 3,29), qui aimait son Seigneur plus que lui-même, souhaitait « diminuer » pour que « lui il grandisse » (v. 30). Il s’efforçait d’augmenter la gloire du Christ en se faisant lui-même plus petit, exprimant par toute sa conduite ce que dirait l’apôtre Paul : « Ce n’est pas nous-mêmes que nous prêchons, mais le Seigneur Jésus Christ » (2Co 4,5).

Bienheureux Guerric d’Igny (v. 1080-1157), abbé cistercien
3e Sermon pour la nativité de Jean Baptiste ; SC 202 (trad. cf SC p. 343)

 

 

 

« Alors ils jeûneront. »

vendredi 7 mars 2014

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« Pourquoi tes disciples ne jeûnent-ils pas ? » Jésus leur avait répondu : « Les invités à la noce peuvent-ils être en deuil tant que l’époux est avec eux ? Mais des jours viendront où l’époux leur aura été enlevé : c’est alors qu’ils jeûneront. » Le temps du carême, en effet, nous rappelle que l’époux nous a été enlevé. Il a été enlevé, arrêté, emprisonné, souffleté, flagellé, couronné d’épines, crucifié. Le jeûne du carême est l’expression de notre solidarité avec le Christ… « Mon amour a été crucifié, et la flamme du désir pour les choses matérielles est éteinte en moi », écrivait saint Ignace, évêque d’Antioche [au tournant des 1er et 2e siècles]…

La nourriture et la boisson sont indispensables à l’homme pour vivre. Il s’en sert et il doit s’en servir, mais il ne lui est pas permis d’en abuser d’une façon ou d’une autre. L’abstention traditionnelle de nourriture et de boisson a non seulement pour but de donner à la vie de l’homme l’équilibre qui lui est nécessaire, mais aussi de le détacher de ce que l’on pourrait appeler « la mentalité de consommation ». Cette mentalité est devenue aujourd’hui une des caractéristiques de la civilisation et, en particulier, de la civilisation occidentale… L’homme orienté vers les biens matériels…en abuse bien souvent.

Il ne s’agit pas ici que de nourriture et de boisson. Lorsque l’homme est orienté exclusivement vers la possession et l’usage des biens matériels, c’est-à-dire vers les choses, c’est alors toute la civilisation qui est mesurée selon la quantité et la qualité des choses qu’elle peut fournir à l’homme, et non selon l’homme, à la mesure de l’homme. Cette civilisation, en effet, fournit les biens matériels non seulement pour qu’ils servent à l’homme, à ses activités créatrices et utiles mais, et toujours plus, pour satisfaire et exciter ses sens, pour le plaisir d’un instant, pour des sensations de plus en plus multiples, [par exemple, par] les médias audiovisuels… L’homme d’aujourd’hui doit donc jeûner c’est-à-dire s’abstenir non seulement de nourriture et de boisson, mais de beaucoup d’autres moyens de consommation, de stimulations et de satisfactions des sens.

Bienheureux Jean-Paul II (1920-2005), pape
Audience générale du 21/03/1979 (trad. © copyright Libreria Editrice Vaticana)

 

 

 

« Voici l’Époux qui vient ; sortez à sa rencontre. » (Mt 25,6)

lundi 20 janvier 2014

Vêtement-des-noces-210x300Lorsque pour Dieu le temps semblait venu de prendre en pitié la souffrance de l’humanité, sa bien-aimée, il a envoyé son Fils unique sur terre dans ce palais somptueux et ce temple glorieux qu’était le sein de la Vierge Marie. C’est là qu’il a épousé notre nature et l’a unie à sa personne, à partir du sang très pur de la noble Vierge. Le prêtre célébrant les noces a été l’Esprit Saint, l’ange Gabriel en a publié les bans, et la glorieuse Vierge a donné son consentement. Voilà de quelle façon le Christ, notre époux fidèle, s’est uni à notre nature, nous a visités dans une terre étrangère et nous a enseignés d’une manière céleste et avec une fidélité parfaite.

Il a peiné et combattu contre notre ennemi comme un champion valeureux ; il a détruit la prison et remporté la victoire. Par sa mort, il a détruit notre mort ; il nous a rachetés par son sang ; il nous a libérés, dans le baptême, par l’eau de son côté (Jn 19,34). Par ses sacrements et ses dons, il a fait de nous des riches, afin que parés de toutes sortes de vertus, nous sortions, comme il le dit dans l’Évangile (Mt 25,6), et que nous le rencontrions dans le palais de sa gloire, pour y jouir de lui sans fin, pour l’éternité.

Bienheureux Jan van Ruusbroec (1293-1381), chanoine régulier
Les Noces spirituelles, prologue (trad. cf Orval et Louf, Bellefontaine 1993, p. 30)

 

 

 

« Au milieu de vous et au-dedans de vous »

jeudi 15 novembre 2012

« Le Royaume de Dieu est au-dedans de vous », dit le Seigneur. Reviens donc à Dieu de tout ton cœur, oublie ce monde misérable, et ton âme trouvera le repos. Apprends à te détacher des choses extérieures et à te tourner vers celles du dedans, et tu verras venir en toi le Royaume de Dieu. Car le Royaume de Dieu « c’est la paix et la joie dans l’Esprit Saint » (Rm 14,17).

Cette joie n’est pas donnée aux hommes sans foi. Le Christ viendra à toi et te fera sentir sa consolation, si tu lui as préparé au-dedans de toi une demeure digne de lui. « Toute sa gloire » et sa beauté « sont intérieures » (Ps 44,14 Vulg) : c’est là qu’il se plaît à habiter. Dieu visite souvent l’homme intérieur ; il lui accorde la douceur de sa parole et de ses consolations, une paix inépuisable, et une familiarité qui confond. Courage donc : prépare ton cœur pour cet Époux, afin qu’il daigne venir habiter en toi. Car « si quelqu’un m’aime, dit-il, il gardera à ma parole ; alors nous viendrons chez lui et nous établirons en lui notre demeure » (Jn 14,23).

Imitation de Jésus Christ, traité spirituel du 15ème siècle
II, ch. 1,1-2

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« Pourquoi ces pensées qui surgissent en vous ? »

dimanche 22 avril 2012

Ce passage de l’Évangile…nous montre vraiment qui est le Christ et vraiment qui est l’Église…, afin que nous comprenions bien quelle Épouse ce divin Époux a choisie et qui est l’Époux de cette sainte Épouse… Dans cette page nous pouvons lire leur acte de mariage…

Tu as appris que le Christ est le Verbe, la Parole de Dieu, uni à une âme humaine et à un corps humain… Ici, les disciples ont cru voir un esprit ; ils ne croyaient pas que le Seigneur avait un corps véritable. Mais comme le Seigneur connaissait le danger de telles pensées, il s’empresse de les arracher de leur cœur… : « Pourquoi ces pensées montent-elles dans votre cœur ? Voyez mes mains et mes pieds ; touchez et voyez qu’un esprit n’a ni chair ni os comme vous voyez que j’en ai ». Et toi, à ces mêmes pensées folles, oppose avec fermeté la règle de foi que tu as reçue… Le Christ est vraiment le Verbe, le Fils unique égal au Père, uni à une âme vraiment humaine et à un vrai corps pur de tout péché. C’est ce corps qui est mort, ce corps qui est ressuscité, ce corps qui a été attaché à la croix, ce corps qui a été déposé dans le tombeau, ce corps qui est assis dans les cieux. Notre Seigneur voulait persuader à ses disciples que ce qu’ils voyaient, c’était vraiment des os et de la chair… Pourquoi a-t-il voulu me convaincre de cette vérité ? Parce qu’il savait à quel point c’est pour mon bien de la croire et combien j’avais à perdre si je n’y croyais pas. Croyez donc, vous aussi : c’est lui l’Époux !

Écoutons maintenant ce qui est dit concernant l’Épouse… : « Il fallait que le Christ souffre et qu’il ressuscite d’entre les morts le troisième jour, et qu’on proclame en son nom le repentir et la rémission des péchés à toutes les nations, en commençant par Jérusalem ». Voilà l’Épouse… : l’Église est répandue par toute la terre, elle a pris tous les peuples dans son sein… Les apôtres voyaient le Christ et croyaient à l’Église, qu’ils ne voyaient pas. Pour nous, nous voyons l’Église ; croyons donc en Jésus Christ, que nous ne voyons pas, et en nous attachant ainsi à ce que nous voyons, nous parviendrons à celui que nous ne voyons pas encore.

Saint Augustin (354-430), évêque d’Hippone (Afrique du Nord) et docteur de l’Église
Sermon 238

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Tenir la lampe allumée

dimanche 6 novembre 2011

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Elles ont leurs lampes allumées. A la fois pour honorer l’Époux et pour se guider en chemin. Comme elle est brillante la foi et quelle douce amie elle est ! Elle donne une flamme qui rayonne comme une étoile, une flamme qui rit car elle est tranquille dans sa certitude, une flamme qui rend lumineux même l’instrument qui la porte. Même la chair de l’homme que nourrit la foi semble, dès cette terre, devenir plus lumineuse et plus spirituelle, exempte d’un vieillissement précoce. Car celui qui croit se laisse guider par les paroles et les commandements de Dieu pour arriver à posséder Dieu, sa fin, et par conséquent il fuit toute corruption, il n’a pas de troubles, de peurs, de remords, il n’est pas obligé de faire des efforts pour se rappeler ses mensonges ou pour cacher ses mauvaises actions, et il se conserve beau et jeune de la belle incorruptibilité des saints. Une chair et un sang, un esprit et un cœur nets de toute luxure pour conserver l’huile de la foi, pour donner une lumière sans fumée. Une volonté constante pour nourrir toujours cette lumière. La vie de chaque jour avec ses déceptions, ses constatations, ses contacts, ses tentations, ses frictions, tend à diminuer la foi. Non ! Cela ne doit pas arriver. Allez chaque jour aux sources de l’huile suave, de l’huile de la sagesse, de l’huile de Dieu.

Une lampe peu alimentée peut s’éteindre au moindre vent, peut être éteinte par la lourde rosée de la nuit. La nuit… L’heure des ténèbres, du péché, de la tentation vient pour tous. C’est la nuit de l’âme. Mais si elle se remplit, elle-même, de foi, sa flamme ne peut être éteinte par le vent du monde ni par le brouillard de la sensualité.

Pour conclure, vigilance, vigilance, vigilance. L’imprudent qui ose dire : « Oh ! Dieu viendra à un moment où j’aurai encore la lumière en moi », qui se met à dormir au lieu de veiller, à dormir dépourvu de ce qu’il faut pour se lever promptement au premier appel, qui attend le dernier moment pour se procurer l’huile de la foi ou la mèche résistante de la bonne volonté, court le risque de rester dehors à l’arrivée de l’Époux. Veillez donc avec prudence, avec constance, avec pureté, avec confiance pour être toujours prêts à l’appel de Dieu car en réalité vous ne savez pas quand Il viendra.

Mes chers disciples, je ne veux pas vous amener à avoir peur de Dieu, mais plutôt à avoir foi en sa bonté. Aussi bien vous qui restez que vous qui partez, pensez que, si vous faites ce que firent les vierges sages, vous serez appelés non seulement à escorter l’Époux mais, comme pour la jeune Esther, devenue épouse à la place de Vasti, vous serez choisis et élus comme épouses car l’Époux aura « trouvé en vous toute grâce et toute faveur, au-dessus de tout autre ». Je vous bénis, vous qui partez. Portez en vous et apportez à vos compagnons ces paroles que je vous ai adressées. La paix du Seigneur soit toujours avec vous. »

De « L’Evangile tel qu’il m’a été révélé. » de Maria Valtorta (398)

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« Les invités de la noce. »

vendredi 2 septembre 2011

« Voici que l’homme quittera son père et sa mère pour s’attacher à sa femme, et les deux ne feront qu’une seule chair. Ce mystère est de grande portée : je veux dire qu’il s’applique au Christ et l’Église » (Ep 5,31-32). Ce texte de la lettre aux Éphésiens…compare le caractère nuptial de l’amour entre l’homme et la femme avec le mystère du Christ et de l’Église. Le Christ est l’Époux de l’Église, l’Église est l’Épouse du Christ. Cette analogie n’est pas sans précédent : elle transpose dans le Nouveau Testament ce qui était déjà contenu dans l’Ancien Testament, en particulier chez les prophètes Osée, Jérémie, Ézéchiel, Isaïe (Os 1,2; 2,16-18; Jr 2,2; Ez 16,8; Is 50,1; 54,5-8)… Chez les prophètes cette femme-épouse, c’est Israël en tant que peuple élu par Dieu, et cette élection a sa source uniquement dans l’amour gratuit de Dieu. C’est justement par cet amour que s’explique l’alliance, souvent présentée comme une alliance nuptiale que Dieu renoue sans cesse avec son peuple élu. Elle est, de la part de Dieu, un engagement durable : il reste fidèle à son amour sponsal, même si l’épouse s’est montrée bien des fois infidèle.

Cette image de l’amour sponsal liée à la figure de l’Époux divin — image très claire dans les textes prophétiques — se trouve confirmée et couronnée dans la lettre aux Éphésiens…où se trouve l’expression la plus forte de la vérité sur l’amour du Christ rédempteur, suivant l’analogie de l’amour nuptial dans le mariage : « Le Christ a aimé l’Église : il s’est livré pour elle » (5,25). En cela se trouve pleinement confirmé le fait que l’Église est l’Épouse du Christ : « Le Saint d’Israël est ton rédempteur » (Is 54,5). Dans le texte de saint Paul, l’analogie de la relation nuptiale prend en même temps deux directions qui forment l’ensemble du « grand mystère » (« sacramentum magnum »). L’alliance proprement dite des époux explique le caractère sponsal de l’union du Christ et de l’Église ; et cette union, à son tour, en tant que « grand sacrement », détermine la sacramentalité du mariage comme alliance sainte des deux époux, l’homme et la femme.

Bienheureux Jean-Paul II
Lettre apostolique « Mulieris Dignitatem » §23 (trad. © Libreria Editrice Vaticana)

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