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Archive pour le mot-clef ‘crèche’

Saint François à la première crèche de Noël

lundi 24 décembre 2012

Une quinzaine de jours avant Noël, François a dit… : « Je veux évoquer le souvenir de l’Enfant qui est né à Bethléem et de toutes les peines qu’il a endurées dès son enfance. Je veux le voir, de mes yeux de chair, tel qu’il était, couché dans une mangeoire et dormant sur le foin, entre un bœuf et un âne »…

Le jour de joie est arrivé… On a convoqué les frères de plusieurs couvents des environs. Chacun selon ses possibilités, l’âme en fête, les gens du pays, hommes et femmes, ont préparé des torches et des cierges pour rendre lumineuse cette nuit qui a vu se lever l’étoile étincelante qui éclaire tous les siècles. En arrivant, le saint a vu que tout était prêt et s’est réjoui beaucoup. On avait apporté une mangeoire et du foin ; on avait amené un âne et un bœuf. Là vraiment la simplicité était à l’honneur, c’était le triomphe de la pauvreté, la meilleure leçon d’humilité : Greccio était devenu un nouveau Bethléem. La nuit s’est faite aussi lumineuse que le jour et aussi délicieuse pour les animaux que pour les hommes. Les foules ont accouru, et ce renouvellement du mystère a ravivé leur joie. Les bois retentissaient de chants ; les montagnes en répercutaient les échos. Les frères chantaient les louanges du Seigneur, et toute la nuit s’est passée dans la joie. Le saint a passé la veillée debout devant la crèche, brisé de compassion, rempli d’une joie inexprimable. Enfin, on a célébré la messe sur la mangeoire comme autel, et le prêtre a ressenti une ferveur jamais éprouvée jusqu’alors.

François a revêtu la dalmatique, car il était diacre, et il a chanté l’Évangile d’une voix sonore… Il a prêché ensuite au peuple et a trouvé des mots doux comme le miel pour parler de la naissance du pauvre Roi et de la petite ville de Bethléem.

Thomas de Celano (v. 1190-v. 1260), biographe de St François et de Ste Claire
Première Vie de saint François, §84-86 (trad. Desbonnets, Documents, p. 265 rev.)

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« La lumière brille dans les ténèbres et les ténèbres ne l’ont pas arrêtée. » (Jn 1,5)

mardi 11 décembre 2012

L’enfant de la crèche tend ses petites mains, et son sourire semble déjà exprimer ce que les lèvres de l’homme prononceront plus tard : « Venez à moi, vous tous qui peinez et êtes accablés » (Mt 11,28)… « Suis-moi ! » disent les mains de l’enfant, comme le diront plus tard les lèvres de l’homme. Ainsi ont-elles appelé le jeune disciple que le Seigneur aimait et qui, lui aussi, fait maintenant partie du cortège de la crèche. Saint Jean, jeune homme au cœur pur, est parti sans demander : où ? ni pourquoi ? Il a abandonné la barque de son père (Mt 4,22) et a suivi le Maître sur tous ses chemins, jusqu’au Golgotha (Jn 19,26).

« Suis-moi ! » Cet appel, le jeune Étienne l’a entendu aussi. Il a suivi le maître dans son combat contre les puissances des ténèbres, contre l’aveuglement et le refus obstiné de croire, et il a témoigné pour lui, par sa parole et par son sang. Il a marché selon son esprit, l’esprit d’amour qui combat le péché mais aime le pécheur, et qui, jusque dans la mort, défend le meurtrier en face de Dieu.

Ceux qui s’agenouillent autour de la crèche sont des fils de lumière : frêles saints Innocents, bergers pleins de foi, rois humbles, Étienne, le disciple ardent, et Jean, l’apôtre de l’amour, eux tous qui ont suivi l’appel du Maître. En face d’eux, dans la nuit de l’endurcissement inconcevable et de l’aveuglement, se tiennent les docteurs de la Loi qui, sachant en quel temps et en quel lieu naîtrait le Sauveur (Mt 2,5), ne sont pourtant pas partis à Bethléem, et le roi Hérode qui a voulu faire mourir le Maître de la vie. Devant l’enfant de la crèche, les esprits se divisent. Il est le Roi des rois, le Maître de la vie et de la mort. Il dit : « Suis-moi » et qui n’est pas pour lui est contre lui (Mt 12,30). Il nous le dit à nous aussi et nous met en demeure de choisir entre la lumière et les ténèbres.

Sainte Thérèse-Bénédicte de la Croix [Édith Stein] (1891-1942), carmélite, martyre, copatronne de l’Europe
Das Weihnachtsgeheimnis (trad. Le Mystère de Noël, Orante 1955, p. 29-34 rev.)

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La crèche

vendredi 17 décembre 2010

Dans l’Evangile de Luc l’endroit où est déposé Jésus à la naissance est désigné par le mot mangeoire qui se dit « cripia » en latin d’où est issu le mot « crèche ». Par extension la crèche s’apparente à l’étable toute entière. Elle désignera par la suite le lieu de la Nativité.

Historique des crèches

Dès le IIIe siècle, les chrétiens vénèrent une crèche dans une grotte de Bethléem, supposée être le véritable lieu témoin de la Nativité. C’est François d’Assise qui créa la première crèche à Greccio en Italie en 1223.

La crèche appartient à une forme particulière de l’art religieux. Cet art est né sur les bords de la Méditerranée. Parti d’Italie, il a gagné toute l’Europe et, beaucoup plus tard, a essaimé dans le monde entier.

Le nom conservé par ces figurines est d’ailleurs bien italien, le peuple avait appelé santoni, petits saints, ces diverses figures de Saint Joseph, de la Sainte Vierge et du Sauveur. Le nom s’étendit, par corruption. à tous les autres personnages du drame pastoral, et le mot santons provençal n’est certainement qu’un dérivé.