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Archive pour le mot-clef ‘Bienheureuse Thérèse de Calcutta’

« Moi, je suis le pain de la vie. »

mercredi 17 avril 2013

Vous avez demandé à passer trois mois seul avec Jésus [en retraite] ; cela vous ressemble bien. Mais si pendant ce temps la faim de Jésus dans le cœur de quelques membres de son peuple est plus grande que la vôtre, vous ne devriez pas rester seul avec Jésus tout le temps. Vous devez permettre à Jésus de vous transformer en pain pour être mangé par ceux avec qui vous êtes en contact. Laissez les gens vous dévorer ; par la parole et la présence vous proclamez Jésus… Même Dieu ne pouvait pas offrir de plus grand amour qu’en se donnant lui-même comme Pain de vie — pour être rompu, pour être mangé afin que vous et moi puissions manger et vivre, que nous puissions manger et satisfaire ainsi notre faim d’amour.

Et pourtant il ne semblait pas satisfait, car lui aussi avait faim d’amour. Il s’est donc fait l’affamé, l’assoiffé, le nu, le sans-logis et n’a cessé d’appeler : « J’avais faim, j’étais nu, j’étais sans logis. C’est à moi que vous l’avez fait » (Mt 25,40). Le Pain de vie et l’affamé, mais un seul amour : seulement Jésus.

Bienheureuse Teresa de Calcutta (1910-1997), fondatrice des Sœurs Missionnaires de la Charité
Lettre à un prêtre, 17/02/1978, in Come, Be My Light (trad. Viens, sois ma lumière, Lethielleux 2008, p. 322 rev.)

 

 

 

Le commandement de l’amour

vendredi 8 mars 2013

« Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme, et de tout ton esprit. » Tel est le commandement du grand Dieu, et il ne peut pas commander l’impossible. L’amour est un fruit de toute saison et toujours à portée de main. Chacun peut le cueillir, sans limite. Tout le monde peut accéder à cet amour par la méditation, un esprit de prière et de sacrifice, par une vie intérieure intense…

S’il n’y a nulle limite, c’est parce que Dieu est amour (1Jn 4,8) et que l’amour est Dieu. Ce qui nous lie à Dieu est vraiment une relation d’amour. Et puis l’amour de Dieu est infini. Y avoir part c’est aimer et donner jusqu’à ce que cela nous en coûte. Voilà pourquoi il ne s’agit pas tant de ce que nous faisons que de l’amour que nous y mettons, de l’amour que nous mettons dans ce que nous donnons. Voilà aussi pourquoi les gens qui ne savent ni donner ni recevoir l’amour sont, quelles que soient leurs richesses, les plus pauvres des pauvres.

Bienheureuse Teresa de Calcutta (1910-1997), fondatrice des Sœurs Missionnaires de la Charité
Something Beautiful for God, p. 64 (trad. La Joie du don, Seuil 1975, p. 63 rev.)

 

 

Être la lumière du monde (Mt 5,14)

jeudi 31 janvier 2013

Il se peut que je sois incapable de garder mon attention pleinement fixée sur Dieu quand je travaille — mais Dieu ne me l’exige pas. Toutefois, je peux pleinement désirer et projeter d’accomplir mon travail avec Jésus et pour Jésus. C’est là une belle chose et c’est là ce que Dieu veut. Il veut que notre volonté et notre désir se rapportent à lui, à notre famille, à nos enfants, à nos frères, et aux pauvres.
Chacun de nous reste seulement un petit instrument. Si tu observes les composants d’un appareil électrique, tu y verras un enchevêtrement de fils grands et petits, neufs et vieux, chers et pas chers. Si le courant ne passe pas à travers eux, il ne peut pas y avoir de lumière. Ces fils, ce sont toi et moi. Le courant, c’est Dieu. Nous avons le pouvoir de laisser passer le courant à travers nous, de le laisser nous utiliser, de le laisser produire la lumière du monde — ou de refuser d’être utilisés et de laisser les ténèbres s’étendre.

Bienheureuse Teresa de Calcutta (1910-1997), fondatrice des Sœurs Missionnaires de la Charité
No Greater Love, p. 67 (trad. Il n’y a pas de plus grand amour, Lattès 1997, p.77 rev.)

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Dans le silence…

jeudi 6 décembre 2012

Tous nous devons consacrer du temps au silence et à la contemplation, surtout si nous vivons dans de grandes villes comme Londres et New York, où tout n’est qu’agitation. Voilà pourquoi j’ai décidé d’ouvrir notre première maison de sœurs contemplatives, dont la vocation est de prier pendant la plus grande partie de la journée, à New York plutôt que sur l’Himalaya, car je sentais que ce sont les grandes villes qui avaient le plus besoin de silence et de contemplation.

Je commence toujours ma prière par le silence, car c’est dans le silence du cœur que Dieu parle. Dieu est l’ami du silence : nous devons écouter Dieu, parce que ce ne sont pas nos paroles qui comptent, mais ce que lui nous dit et ce qu’il dit à travers nous. La prière nourrit l’âme : ce que le sang est au corps, la prière l’est à l’âme. Elle nous rapproche de Dieu ; elle nous donne un cœur purifié et net. Un cœur pur peut voir Dieu (Mt 5,8), lui parler et voir son amour en la personne de chacun de nos frères humains. Si votre cœur est pur, vous êtes transparent devant Dieu, vous ne lui dissimulez rien, et alors il peut enlever de votre cœur ce qu’il veut.

Bienheureuse Teresa de Calcutta (1910-1997), fondatrice des Sœurs Missionnaires de la Charité
A Simple Path, p. 7

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La prière

samedi 17 novembre 2012

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Ce n’est que par l’oraison et la lecture spirituelle que l’on peut cultiver le don de la prière. L’oraison mentale grandit en même temps que la simplicité, c’est-à-dire dans l’oubli de soi, le dépassement du corps et des sens, et le renouvellement des aspirations qui nourrissent notre prière. Il s’agit, ainsi que le dit saint Jean Vianney, de « fermer nos yeux, fermer notre bouche et ouvrir notre cœur ». Dans la prière vocale, nous parlons à Dieu ; dans l’oraison, il nous parle. C’est à ce moment-là qu’il se déverse en nous.

Nos prières devraient être faites de mots brûlants, jaillissant de la fournaise de nos cœurs remplis d’amour. Dans tes prières, adresse-toi à Dieu avec grande vénération et grande confiance. Ne traîne pas, ne te précipite pas ; ne crie pas, ne t’abandonne pas au mutisme ; mais avec dévotion, avec une grande douceur, en toute simplicité, sans aucune affectation, offre ta louange à Dieu de tout ton cœur et de toute ton âme.

Une fois enfin, laisse l’amour de Dieu prendre entièrement et absolument possession de ton cœur, et laisse cet amour devenir dans ton cœur sa seconde nature ; ne permets pas à ton cœur que rien de contraire à cela ne pénètre en lui ; laisse-le s’appliquer continuellement à la croissance de cet amour en cherchant à plaire à Dieu en toute chose, en ne lui refusant rien ; laisse-le accepter tout ce qui lui arrive comme venant de la main de Dieu ; fais qu’il soit fermement déterminé à ne jamais commettre volontairement ou consciemment aucune faute –- ou, s’il y échoue, laisse-le s’humilier et apprendre à se relever dans l’instant. Alors, un tel cœur priera continuellement.

Bienheureuse Teresa de Calcutta (1910-1997), fondatrice des Sœurs Missionnaires de la Charité
No Greater Love, ch. 1

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« Moi, je suis le pain de la vie. Celui qui vient à moi n’aura plus jamais faim. »

dimanche 5 août 2012

Dans les Écritures, il est question de la tendresse de Dieu pour le monde, et nous lisons que « Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils » Jésus (Jn 3,16) pour qu’il soit comme nous, et qu’il nous apporte la bonne nouvelle que Dieu est amour, que Dieu vous aime et qu’il m’aime. Dieu veut que nous nous aimions les uns les autres comme il aime chacun d’entre nous (cf Jn 13,34).

Nous savons tous, en regardant la croix, à quel point Jésus nous a aimés. Lorsque nous regardons l’eucharistie nous savons combien il nous aime maintenant. C’est pourquoi il s’est fait lui-même « pain de vie » afin de satisfaire notre faim pour son amour, et puis, comme si ce n’était pas suffisant pour lui, il s’est fait lui-même l’affamé, l’indigent, le sans-abri, afin que vous et moi puissions satisfaire sa faim pour notre amour humain. Car c’est pour cela que nous avons été créés, pour aimer et être aimés.

Bienheureuse Teresa de Calcutta (1910-1997), fondatrice des Sœurs Missionnaires de la Charité
The Word To Be Spoken, ch. 6 (trad. Jésus, celui qu’on invoque, p. 85)

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« Apprenez de moi que je suis doux et humble de cœur. »

jeudi 19 juillet 2012

Pour devenir saint, il nous faut l’humilité et la prière. Jésus nous a enseigné comment prier, et il nous a dit aussi d’apprendre, par son exemple, à être doux et humble de cœur. Nous n’arriverons ni à l’un ni à l’autre à moins de savoir ce qu’est le silence. L’humilité ainsi que la prière proviennent d’une oreille, d’une intelligence, et d’une langue qui ont goûté le silence auprès de Dieu, car Dieu parle dans le silence du cœur. Donnons-nous vraiment la peine d’apprendre la leçon de sainteté de la part de Jésus, dont le cœur était doux et humble. La première leçon donnée par ce cœur est d’examiner notre conscience, et le reste –- aimer, servir –- suit tout de suite. Un tel examen n’est pas de notre seul ressort, mais relève d’une collaboration entre nous et Jésus. Ce n’est pas la peine de perdre du temps à contempler inutilement nos propres misères ; il s’agit d’élever nos cœurs vers Dieu, et de laisser sa lumière nous illuminer.

Si tu es humble, rien ne te portera atteinte, ni la louange, ni la disgrâce, car tu sauras alors ce que tu es. Si l’on te fait des reproches, tu n’en seras pas découragé ; et si quelqu’un te dit saint, tu ne te mettras pas sur un piédestal. Si tu es saint, remercie Dieu ; si tu es un pécheur, n’en reste pas là. Le Christ te dit de viser très haut : non pas d’être comme Abraham ou David ou comme aucun saint, mais d’être comme notre Père céleste (Mt 5,48). « Ce n’est pas vous qui m’avez choisi, mais c’est moi qui vous ai choisis » (Jn 15,16).

Bienheureuse Teresa de Calcutta (1910-1997), fondatrice des Sœurs Missionnaires de la Charité
No Greater Love, p. 51

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