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« Au lever du jour, Jésus était là, sur le rivage. »

25 avril 2025

Dieu miséricordieux, très compatissant, ami des hommes (Sg 1,6)…, lorsque tu parles, rien n’est impossible, même ce qui paraît impossible à notre esprit : c’est toi qui donnes un fruit savoureux en échange des dures épines de cette vie. (…)

Seigneur Christ, souffle de nos narines (Lm 4,20) et splendeur de notre beauté (…), lumière et donateur de la lumière, tu ne prends pas plaisir au mal, tu ne veux la perdition de personne, tu ne souhaites jamais la mort (Ez 18,32). Tu n’es pas agité par le trouble, ni assujetti à la colère ; tu n’es pas intermittent en ton amour, ni changeant en ta compassion ; tu ne varies jamais dans ta bonté. Tu ne tournes pas le dos, tu ne détournes pas la face, mais tu es totalement lumière et volonté de salut. Quand tu veux pardonner, tu le peux ; quand tu veux guérir, tu es puissant ; quand tu veux vivifier, tu en es capable ; quand tu veux accorder ta grâce, tu es généreux ; quand tu veux rendre à la santé, tu es habile.(…) Quand tu veux rénover tu es créateur ; quand tu veux ressusciter, tu es Dieu. (…) Quand, avant même que nous le demandions, tu veux étendre la main, tu ne manques de rien. (…) Si tu veux m’affermir, moi qui suis ébranlé, tu es rocher ; si tu veux me donner à boire, à moi l’assoiffé, tu es source ; si tu veux révéler ce qui est caché, tu es lumière. (…)

Toi qui pour mon salut as combattu avec force (…), tu as pris sur ton corps innocent toute la souffrance des châtiments que nous avions mérités, afin que, en devenant exemple, tu manifestes en acte la compassion que tu nous portes.

Saint Grégoire de Narek (v. 944-v. 1010)

 

 

 

« Pourquoi ces pensées qui surgissent en vous ? »

24 avril 2025

Ce passage de l’Évangile…nous montre vraiment qui est le Christ et vraiment qui est l’Église…, afin que nous comprenions bien quelle Épouse ce divin Époux a choisie et qui est l’Époux de cette sainte Épouse… Dans cette page nous pouvons lire leur acte de mariage…

Tu as appris que le Christ est le Verbe, la Parole de Dieu, uni à une âme humaine et à un corps humain… Ici, les disciples ont cru voir un esprit ; ils ne croyaient pas que le Seigneur avait un corps véritable. Mais comme le Seigneur connaissait le danger de telles pensées, il s’empresse de les arracher de leur cœur… : « Pourquoi ces pensées montent-elles dans votre cœur ? Voyez mes mains et mes pieds ; touchez et voyez qu’un esprit n’a ni chair ni os comme vous voyez que j’en ai ». Et toi, à ces mêmes pensées folles, oppose avec fermeté la règle de foi que tu as reçue… Le Christ est vraiment le Verbe, le Fils unique égal au Père, uni à une âme vraiment humaine et à un vrai corps pur de tout péché. C’est ce corps qui est mort, ce corps qui est ressuscité, ce corps qui a été attaché à la croix, ce corps qui a été déposé dans le tombeau, ce corps qui est assis dans les cieux. Notre Seigneur voulait persuader à ses disciples que ce qu’ils voyaient, c’était vraiment des os et de la chair… Pourquoi a-t-il voulu me convaincre de cette vérité ? Parce qu’il savait à quel point c’est pour mon bien de la croire et combien j’avais à perdre si je n’y croyais pas. Croyez donc, vous aussi : c’est lui l’Époux !

Écoutons maintenant ce qui est dit concernant l’Épouse… : « Il fallait que le Christ souffre et qu’il ressuscite d’entre les morts le troisième jour, et qu’on proclame en son nom le repentir et la rémission des péchés à toutes les nations, en commençant par Jérusalem ». Voilà l’Épouse… : l’Église est répandue par toute la terre, elle a pris tous les peuples dans son sein… Les apôtres voyaient le Christ et croyaient à l’Église, qu’ils ne voyaient pas. Pour nous, nous voyons l’Église ; croyons donc en Jésus Christ, que nous ne voyons pas, et en nous attachant ainsi à ce que nous voyons, nous parviendrons à celui que nous ne voyons pas encore.

Saint Augustin (354-430)

 

 

 

 » Alors leurs yeux s’ouvrirent. » (Lc 24, 31)

23 avril 2025

Le même jour du Dimanche
Sur le chemin d’Emmaüs,
Avec Cléophas et son compagnon de route
Tu T’es mis à converser.

Tu T’es fait connaître dans la demeure,
Lorsque Tu as rompu le Pain sacré ;
Dès que Tu as disparu à leurs yeux,
Leurs cœurs brûlants étaient plongés dans la perplexité.

À moi aussi fais connaître l’Ineffable :
Ta vue cachée si désirable ;
Et que mon cœur se consume en moi
Par le souvenir de ton amour céleste.

De cette vallée de tristesses,
Place des marches dans mon cœur pour monter au ciel,
Où Tu nous as promis, ô Fils unique,
Ton Royaume d’en haut.

Saint Nersès Snorhali (1102-1173)

 

 

 

« J’ai vu le Seigneur, et voilà ce qu’il m’a dit. »

22 avril 2025

« Ne me touche pas, car je ne suis pas encore monté vers le Père. » Pourquoi notre Seigneur ne peut-il pas être touché avant son ascension, et comment pourrait-il être touché après ? (…) « Ne me touche pas, car voici que, pour votre plus grand bien, je me hâte de la terre au ciel, de la chair et du sang à la gloire, d’un corps humain à un corps spirituel (1Co 15,44). (…) Remonter d’ici-bas, en corps et en âme, jusqu’à mon Père, c’est descendre en esprit de mon Père auprès de vous. Alors, je vous serai présent, quoiqu’invisible : plus réellement présent qu’aujourd’hui. Alors, tu pourras me toucher et me saisir — sans une étreinte visible, mais plus réelle, par la foi et la dévotion. (…)

« Tu m’as vu, Marie, mais tu n’as pas pu me retenir. Tu m’as approché, mais juste assez pour me baiser les pieds et être effleurée de ma main. Tu as dit : ‘Oh, si je savais comment l’atteindre, parvenir jusqu’à sa demeure ! Si je pouvais le tenir et ne plus le perdre !’ (Jb 23,3; cf Ct 5,6) Ton désir se réalise : quand je serai monté au ciel, tu ne verras plus rien, mais tu auras tout. ‘À mon ombre désirée tu pourras t’asseoir, et mon fruit sera doux à ton palais’ (Ct 2,3). Tu m’auras pleinement et entièrement. Je serai près de toi, en toi ; je viendrai dans ton cœur, entièrement Sauveur, entièrement Christ, en toute ma plénitude, Dieu et homme, par la puissance prodigieuse de mon Corps et de mon Sang. »

Saint John Henry Newman (1801-1890)

 

 

 

Ceux qui ont accueilli la vérité l’ont proclamée

21 avril 2025

Les princes des prêtres et les pharisiens avaient fait sceller la tombe par Pilate : les femmes n’en ont pas moins contemplé le ressuscité. Isaïe connaissant et la pusillanimité des princes des prêtres, et la fermeté de la foi des saintes femmes, dit : « Femmes qui revenez de la vision, approchez : car le peuple est sans intelligence » (Is 27,11 LXX). Les princes des prêtres manquent d’intelligence, tandis que les femmes voient de leurs propres yeux. Et quand les soldats vinrent trouver les princes des prêtres dans la ville et leur racontèrent tout ce qui s’était passé, ceux-ci leur dirent : « Dites : ses disciples sont venus la nuit et l’ont enlevé tandis que nous dormions » (Mt 28,13). Isaïe a donc eu raison de prédire comme en parlant d’eux : « Eh bien ! parlez-nous et annoncez-nous une autre tromperie » (Is 30,10 LXX). Le ressuscité s’est réveillé et les voilà qui donnent aux soldats de l’argent pour essayer de les convaincre. (…)

Et si le gouverneur l’apprend, nous lui ferons entendre raison » (Mt 28,14). Vous aurez beau le convaincre, vous ne convaincrez pas l’univers. Car pourquoi les soldats qui gardaient Jésus Christ n’ont-ils pas, comme le furent les gardes lorsque Pierre sortit de sa prison, été condamnés ? Le châtiment d’Hérode tomba sur ces derniers, car ils ne surent pas trouver de justification ; mais les autres, qui avaient vu le fait, mais qui, pour de l’argent, l’avait dissimulé, furent couverts par les princes des prêtres. (…) Ceux qui avaient caché la vérité ont totalement disparu ; ceux qui au contraire l’avaient accueillie l’ont proclamée, par la puissance du Sauveur qui non seulement était ressuscité des morts, mais encore avait avec lui ressuscité les morts. Parlant au nom de ceux-ci, le prophète Osée dit clairement : « Dans deux jours il vous guérira, et le troisième jour nous ressusciterons et nous vivrons devant lui » (Os 6,2).

Saint Cyrille de Jérusalem (313-350)

 

 

 

Tu es ressuscité d’entre les morts et tu as sauvé le monde !

20 avril 2025

Tu as été élevé sur la croix, tu as eu le côté percé d’une lance en ta chair par les impies : c’était à cause d’Adam égaré. car tu voulais l’arracher à la haine de l’Ennemi, Sauveur, et par ta résurrection sauver l’être façonné par tes mains de l’antique malédiction. Chantons donc au Christ notre Dieu, parce qu’il s’est couvert de gloire !

Tu es ressuscité d’entre les morts et tu as sauvé le monde de la corruption, toi le Tout-Puissant, par ta puissance divine ; tu t’es fait voir aux Porteuses de parfum, Seigneur notre bienfaiteur, avec ce mot : « Réjouissez-vous ! », les envoyant annoncer la divine résurrection. Chantons donc au Christ notre Dieu, parce qu’il s’est couvert de gloire !

Deux anges se sont fait voir dans le tombeau, Sauveur, annonçant aux femmes ta résurrection d’entre les morts, et ils les ont envoyées vers Sion proclamer aux disciples ta divine et radieuse résurrection en s’écriant d’une voix éclatante : « Le Seigneur crucifié s’est relevé de la tombe le troisième jour ! » (…)

Du sépulcre, au bout de trois jours, toi seul, Sauveur, tu t’es relevé, réveillant, ô Bienfaiteur, les captifs de l’Hadès et les soustrayant à la condamnation jadis encourue à cause du serpent, car c’est toi qui est la Vie et la Résurrection.

Applaudissez des deux mains, toutes les nations, le Christ ressuscité, car Dieu régnera pour l’éternité, après avoir brisé l’empire de la Mort et nous avoir tous arrachés à la condamnation à mort.

Livre d’heures du Sinaï (9e siècle)

 

 

 

Le samedi saint (Veillée Pascale)

19 avril 2025

« Ciel, exulte ! Et toi, terre, réjouis-toi ! » (cf Ps 95,11) Ce jour a resplendi pour nous de l’éclat du tombeau, plus qu’il n’a brillé des rayons du soleil. Que les enfers acclament, car ils ont désormais une issue ; qu’ils se réjouissent, car c’est pour eux le jour de la visite ; qu’ils exultent, car ils ont vu, après des siècles et des siècles, une lumière qu’ils ne connaissaient pas, et dans l’obscurité de leur nuit profonde ils ont enfin respiré ! O belle lumière que l’on a vue poindre du sommet du ciel blanchissant…, tu as revêtu de ta clarté soudaine « ceux qui étaient assis dans les ténèbres et l’ombre de la mort » (Lc 1,79). Car, à la descente du Christ, l’éternelle nuit des enfers a resplendi aussitôt et les cris des affligés ont cessé ; les liens des condamnés se sont rompus et sont tombés ; les esprits malfaisants ont été saisis de stupeur, comme frappés d’un coup de tonnerre…

Dès que le Christ descend, les sombres portiers, aveugles dans leur noir silence et courbant le dos sous la crainte, murmurent entre eux : « Qui est ce redoutable, éblouissant de blancheur ? Jamais notre enfer n’en a reçu de pareil ; jamais le monde n’en a rejeté de pareil dans notre gouffre… S’il était coupable, il n’aurait pas cette audace. Si quelque délit le noircissait, il ne pourrait jamais dissiper nos ténèbres par son éclat. Mais s’il est Dieu, que fait-il au tombeau ? S’il est homme, comment ose-t-il ? S’il est Dieu, pourquoi vient-il ? S’il est homme, comment délivre-t-il les captifs ? … Oh, cette croix qui déjoue nos plaisirs et qui enfante notre malheur ! Le bois nous avait enrichis et le bois nous ruine. Cette grande puissance, toujours redoutée des peuples, a péri ! »

Eusèbe le Gallican (5e siècle)

 

 

 

Le vendredi saint : Célébration de la Passion du Seigneur

18 avril 2025

La passion de notre Seigneur et Sauveur Jésus Christ est un gage de gloire et un enseignement de patience. Que ne peut espérer de la grâce divine le cœur des croyants pour qui le Fils unique et coéternel du Père ne s’est pas contenté de naître homme parmi les hommes mais a voulu encore mourir par la main des hommes qu’il avait créés ? Elles sont grandes les promesses du Seigneur. Mais ce qu’il a déjà accompli pour nous et dont nous faisons mémoire est beaucoup plus grand encore.

Où étaient-ils et qui étaient-ils, ces impies pour qui le Christ est mort ? Il leur a donné sa mort : qui pourrait douter qu’il donnera aux justes sa vie ? Pourquoi l’humaine faiblesse hésite-t-elle à croire qu’il arrivera un jour où les hommes vivront avec Dieu ? Ce qui s’est déjà produit est beaucoup plus incroyable : Dieu est mort pour les hommes.

Qu’est le Christ, sinon ce que dit l’Écriture : « Au commencement était le Verbe, et le Verbe était auprès de Dieu, et le Verbe était Dieu » (Jn 1,1) ? Ce Verbe de Dieu « s’est fait chair, et il a habité parmi nous » (Jn 1,14). Il n’aurait pas eu en lui de quoi mourir s’il n’avait pris de nous une chair mortelle. Ainsi l’immortel put mourir, ainsi il voulut donner sa vie aux mortels. Plus tard, il fera prendre part à sa vie ceux dont il a d’abord partagé la condition. Par nous-mêmes nous n’avions pas la possibilité de vivre, ni lui par lui-même celle de mourir. Il fit donc avec nous cet admirable échange : ce par quoi il est mort était de nous et ce par quoi nous vivrons sera de lui.

Saint Augustin (354-430)

 

 

 

Le jeudi saint

17 avril 2025

Le mystère salvifique de la Croix,
Tu l’as révélé et montré le soir ;
Et ton corps, source de vie,
Tu l’as distribué et donné comme la Coupe.

Daigne avec la sainte Assemblée
Me rendre moi aussi participant à la Table,
À ton Pain de Vie dont je suis affamé,
Et à ton Breuvage dont je suis altéré.

Tu as lavé dans le bassin
Avec tes mains pures leurs pieds,
Et Tu as enseigné l’humilité
D’abord en parole, à cette heure-là en acte.

Lave aussi la fange de mes méchancetés
Par les supplications de la sainte Compagnie
Et dirige la marche de mes pieds
Par la voie de l’humilité vers le Ciel.

Saint Nersès Snorhali (1102-1173)

 

 

 

 

Le mercredi saint

16 avril 2025

« N’est-ce pas moi qui vous ai choisi tous les douze ? Et l’un de vous est un démon » (Jn 6,70). Le Seigneur devait dire : « J’en ai choisi onze » ; est-ce qu’il a choisi un démon, un démon est-il parmi les élus ?… Dirons-nous qu’en choisissant Judas, le Sauveur a voulu accomplir par lui, contre sa volonté, sans qu’il le sache, une œuvre si grande et si bonne ? C’est là le propre de Dieu (…) : faire servir au bien les œuvres mauvaises des méchants. (…) Le méchant fait servir au mal toutes les bonnes œuvres de Dieu ; l’homme de bien au contraire fait servir au bien les méfaits des méchants. Et qui est aussi bon que le Dieu unique ? Le Seigneur le dit lui-même : « Personne n’est bon, sinon Dieu seul » (Mc 10,18). (…)

Qui est pire que Judas ? Parmi tous les disciples du Maître, parmi les Douze, c’est lui qui a été choisi pour tenir la bourse et prendre soin des pauvres (Jn 13,19). Mais après un tel bienfait, c’est lui qui perçoit de l’argent pour livrer celui qui est la Vie (Mt 26,15) ; il a persécuté comme ennemi celui qu’il avait suivi comme disciple. (…) Mais le Seigneur a fait servir au bien un si grand crime. Il a accepté d’être trahi pour nous racheter : voilà que le crime de Judas est changé en bien.

Combien de martyrs est-ce que Satan a persécuté ? Mais s’il ne l’avait pas fait, nous ne célébrerions pas aujourd’hui leur triomphe. (…) Le méchant ne peut pas contrarier la bonté de Dieu. Il a beau être artisan du mal, le suprême Artisan ne permettrait pas l’existence du mal s’il ne savait pas s’en servir pour que tout concoure au bien.

Saint Augustin (354-430)