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Comment le Notre Père est-il arrivé jusqu’à nous ?

16 juin 2022

C’est Jésus lui-même qui nous l’a enseigné. Non pas en nous donnant une liste de formules à apprendre par coeur, mais par son exemple. Luc et Matthieu présentent cette prière, chacun à leur manière. Matthieu l’inclut dans l’enseignement du « Sermon sur la montagne », juste après deux avertissements : « Ne priez pas comme les hypocrites », et « Ne rabâchez par comme les païens ». Luc raconte que les disciples, impressionnés par l’attitude de Jésus en prière, lui ont demandé : « Apprends-nous à prier ». Le Notre Père est aussi un texte tissé d’expressions bibliques, qui rappelle le Kaddish, une très ancienne prière juive de sanctification du Nom du Seigneur.

Comment le Notre Père est-il arrivé jusqu’à nous ?

Jésus l’a prononcé dans sa langue, l’araméen. Puis les évangiles de Luc et de Matthieu ont été rédigés en grec. Le Pater Noster, sa traduction en latin, a été longtemps utilisé à la messe. A la suite du Concile Vatican II, le Notre Père actuel a été écrit, à partir du texte grec, en collaboration avec les chrétiens orthodoxes et protestants. C’est alors que l’acclamation :
« car c’est à toi qu’appartiennent le règne, la puissance et la gloire », utilisée dès le IIe siècle en Orient, mais tombée dans l’oubli en Occident, a été ajoutée.
Le Notre Père a d’abord été prié en privé. Les nouveaux baptisés n’étaient autorisés à l’apprendre que peu de temps avant leur baptême. Ce n’est qu’au IVe siècle qu’il a été intégré à la liturgie eucharistique : l’évêque de Carthage, Cyprien, s’étonnait : « Nous prions au pluriel, donc pas chacun pour soi ! ». Ainsi, sur la voie tracée par Jésus, voie de liberté, le Notre Père, prière chrétienne par excellence, n’a cessé de trouver des mots nouveaux.

Monique Jacquet (paroisse Saint Vincent en Lignon)
seraphim-marc-elie.fr

« Quand tu pries, retire-toi dans ta pièce la plus retirée, ferme la porte. » (Mt 6,6)

15 juin 2022

Nous devons mettre un soin tout particulier à suivre le précepte évangélique qui nous commande d’entrer dans notre chambre et d’en fermer la porte, pour prier notre Père. Voici comment l’accomplir.

Nous prions dans notre chambre, lorsque nous retirons entièrement notre cœur du tumulte et du bruit des pensées et des soucis, et que, dans une sorte de tête-à-tête secret et de douce intimité, nous découvrons au Seigneur nos désirs. Nous prions la porte close, lorsque nous supplions sans ouvrir les lèvres et dans un parfait silence Celui qui ne tient pas compte des paroles mais regarde au cœur.

Nous prions en secret, lorsque nous parlons à Dieu par le cœur seulement et l’application de l’âme, et ne manifestons qu’à lui nos demandes : si bien que les puissances adverses elles-mêmes n’en puissent deviner la nature. Telle est bien la raison du profond silence qu’il convient de garder dans la prière. Nous ne devons pas avoir en vue seulement de ne pas distraire les frères qui nous entourent par nos chuchotements et nos cris, et de ne point faire obstacle à leurs âmes en prière ; mais aussi de cacher à nos ennemis, qui multiplient alors surtout leurs attaques, le but de nos demandes. Par là, nous accomplirons le précepte : « Tiens ta bouche fermée à celle qui dort sur ton sein. » (Mi 7,5)

Saint Jean Cassien (v. 360-435)

 

 

 

Ennemis

14 juin 2022

Je cherche la paix dans un monde complètement divisé et agressif, et je suis sûre de ne pas être la seule. « Prier ne nous empêche pas de voir le monde, mais transforme notre vision du monde. » Thomas Merton
Très peu de personnes prennent le temps de respirer profondément avant de parler quand elles se sentent très anxieuses. Il ne s’agit pas de s’arrêter quelques secondes, mais plusieurs heures. Afin de pouvoir souffler et réfléchir avant de répondre aux autres comme le ferait le Christ, nous devons prier. Plus nous sommes angoissés, plus nous devons prendre le temps de le faire. Si nous priions tous ne serait-ce que trente minutes par jour, cela changerait le monde.
Prenez un café avec quelqu’un qui a des opinions différentes des vôtres
« Si vous voulez obtenir la paix, ne parlez pas à vos amis. Parlez à vos ennemis. » Sainte Mère Teresa de Calcutta
La plupart d’entre nous connaissons et aimons au moins une personne (espérons que ce soit plus) qui ne partage pas les mêmes opinions que nous en matière de politique et de religion, voire dont les idées nous choquent. Invitez cette personne à sortir. Parlez-lui. Écoutez-la. Vous ne serez peut-être pas d’accord avec tout, mais vous en sortirez plus compréhensif et plus compatissant. C’est cela dont notre monde à besoin.
Soyez la « lumière du monde » (Mt 5, 14)
« Les ténèbres ne peuvent pas chasser les ténèbres, seule la lumière le peut. La haine ne peut pas chasser la haine, seul l’amour le peut ». Martin Luther King
Nous sommes appelés à tout faire dans la chrétienté. « Aimez vos ennemis et priez pour ceux qui vous persécutent » (Mt 5, 44).
Ces ordres bibliques restent vrais, que nous commentions anonymement quelque chose sur Internet ou que nous répondions à un proche dont nous ne partageons pas les opinions le jour de Noël. Soyez la lumière, virtuellement ou dans la vie réelle — que ce soit en défendant les plus vulnérables, en faisant du bénévolat pour une cause qui vous tient à coeur, ou simplement en faisant rire quelqu’un.
Demandez à Dieu de vous dévoiler d’où viennent vos blessures
« Il s’approcha de la victime, versa de l’huile et du vin sur ses plaies et lui fit un bandage. » (Luc 10, 34)
Nous avons tous des blessures qui affectent notre façon d’agir au quotidien, face à nos proches et aux internautes. Lorsque je réagis à quelque chose avec angoisse, peur ou colère, j’en demande la raison à Dieu. Souvent, il me rappelle un événement de mon passé qui a eu un impact sur ma façon d’interagir avec les autres. Savoir d’où cela vient n’empêche pas ma réaction, mais cela l’apaise. Puis je demande à Dieu d’imbiber mes blessures d’huile et de vin, et de les panser comme l’a fait le bon samaritain pour l’homme blessé sur le bord de la route. Priez : « Bon Samaritain, puisses-tu guérir les blessures de mon coeur, pour que je puisse moi-même guérir les autres ». Personne n’est blessé au point de ne pas pouvoir recevoir le toucher curatif de Dieu.
Trouvez le temps pour le silence. « Le silence est un élément crucial de la communication. En son absence, les mots riches de contenus ne peuvent pas exister. Dans le silence, nous parvenons mieux à nous écoutez et à nous comprendre ; des idées naissent et s’approfondissent. » Pape Benoit XVI
En tant qu’êtres humains, le silence nous est essentiel pour acquérir de la profondeur et pouvoir entendre la voix de Dieu. Qu’est-ce que cela signifie dans notre monde médiatique ? Cela signifie que nous avons parfois besoin de faire un peu de place pour le silence dans nos vies, et prendre de la distance par rapport à tout ce qui nous distrait.

Thérésa Noble
« Trouver la paix au milieu du chaos »
aleteia.org 01/12/2016

 

 

St Antoine de Padoue

13 juin 2022

Dans ces Sermons, saint Antoine de Padoue, que nous célébrons aujourd’hui, parle de la prière comme d’une relation d’amour, qui pousse l’homme à un dialogue affectueux avec le Seigneur, créant une joie ineffable, qui enveloppe doucement l’âme en prière. Antoine nous rappelle que la prière a besoin d’une atmosphère de silence, qui ne coïncide pas avec le détachement du bruit extérieur, mais qui est une expérience intérieure, qui vise à éliminer les distractions provoquées par les préoccupations de l’âme, en créant le silence dans l’âme elle-même. Selon l’enseignement de cet éminent Docteur franciscain, la prière s’articule autour de quatre attitudes indispensables, qui, dans le latin d’Antoine, sont définies ainsi: obsecratio, oratio, postulatio, gratiarum actio. Nous pourrions les traduire de la façon suivante: ouvrir avec confiance son cœur à Dieu; tel est le premier pas de la prière: pas simplement saisir une parole, mais ouvrir son cœur à la présence de Dieu; puis s’entretenir affectueusement avec Lui, en le voyant présent avec moi; et – chose très naturelle – lui présenter nos besoins; enfin, le louer et lui rendre grâce.

Dans cet enseignement de saint Antoine sur la prière, nous saisissons l’un des traits spécifiques de la théologie franciscaine, dont il a été l’initiateur, c’est-à-dire le rôle assigné à l’amour divin, qui entre dans la sphère affective, de la volonté, du cœur et qui est également la source d’où jaillit une connaissance spirituelle, qui dépasse toute connaissance. En effet, lorsque nous aimons, nous connaissons.

BENOÎT XVI

AUDIENCE GÉNÉRALE

Mercredi 10 février 2010

Ste Trinité

12 juin 2022

Mes enfants, soyez sûrs de ma présence, par volonté Divine, en chaque lieu et chaque instant pour maîtriser et assister les erreurs des hommes. Je ne suis que servante, mais le Père, en Sa sagesse, me permet de faire ravaler son venin au serpent, ce serpent si sournois qui vous attire par l’artifice de ce monde. Si demain la parole en vos appareils se tait, si les lumières s’estompent, si vos ressources se tarissent, qui serez-vous devant votre propre ignorance ?

La flamme du cœur est plus forte que celle de vos artifices. Celle-ci vous réchauffera quand le matériel ne pourra plus rien pour vous. Cette flamme, c’est celle que le Seigneur a déposée en chacun de vous afin de vous asseoir en chaque situation, sans aucune perturbation climatique ou matérielle.

Cette flamme s’éteint et c’est par votre cœur que vous la réactiverez, la Sainte Trinité vous accompagne et empêche la nuit profonde en vos cœurs. Attisez cette flamme par votre amour en votre Céleste Créateur et en votre Frère, car il est le temps où le froid deviendra chaud et inversement afin de vous faire comprendre et accepter que vous êtes et resterez Fils de Dieu pour l’éternité.

Marie Mère des hommes – novembre 2005

 

 

Sainte Trinité, solennité

12 juin 2022

Écoutez ce que déclare la sagesse de Dieu : « Le Seigneur m’a faite pour lui, principe de son action, première de ses œuvres, depuis toujours.
Avant les siècles j’ai été formée, dès le commencement, avant l’apparition de la terre.
Quand les abîmes n’existaient pas encore, je fus enfantée, quand n’étaient pas les sources jaillissantes.
Avant que les montagnes ne soient fixées, avant les collines, je fus enfantée,
avant que le Seigneur n’ait fait la terre et l’espace, les éléments primitifs du monde.
Quand il établissait les cieux, j’étais là, quand il traçait l’horizon à la surface de l’abîme,
qu’il amassait les nuages dans les hauteurs et maîtrisait les sources de l’abîme,
quand il imposait à la mer ses limites, si bien que les eaux ne peuvent enfreindre son ordre, quand il établissait les fondements de la terre.
Et moi, je grandissais à ses côtés. Je faisais ses délices jour après jour, jouant devant lui à tout moment,
jouant dans l’univers, sur sa terre, et trouvant mes délices avec les fils des hommes. »

Livre des Proverbes 8,22-31.

 

 

 

Évangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu 10,7-13

11 juin 2022

En ce temps-là, Jésus disait à ses Apôtres : « Sur votre route, proclamez que le royaume des Cieux est tout proche.
Guérissez les malades, ressuscitez les morts, purifiez les lépreux, expulsez les démons. Vous avez reçu gratuitement : donnez gratuitement. »
Ne vous procurez ni or ni argent, ni monnaie de cuivre à mettre dans vos ceintures,
ni sac pour la route, ni tunique de rechange, ni sandales, ni bâton. L’ouvrier, en effet, mérite sa nourriture.
Dans chaque ville ou village où vous entrerez, informez-vous pour savoir qui est digne de vous accueillir, et restez là jusqu’à votre départ.
En entrant dans la maison, saluez ceux qui l’habitent.
Si cette maison en est digne, que votre paix vienne sur elle. Si elle n’en est pas digne, que votre paix retourne vers vous. »

 

 

udp

10 juin 2022

En union de prière, tous les soirs à 18h35 pour les Stes âmes du Purgatoire, tous les jours pour les neuvaines d’Ardouane, le chapelet et tous les vendredis soir, de 21h30 à 22h00, à la demande de Marie Mère des hommes, aux intentions de ce monde, du Pape, à l’ouverture de la Maison de Marie, aux offenses faites au Père, aux victimes du fanatisme, de la guerre et pour tous ceux partis trop tôt ou malades.

 

 

 

 

Désert spirituel

10 juin 2022

Cette épreuve consiste à ne plus s’attacher aux sensations de la prière, et faire l’effort d’aimer le Christ par sa volonté en toute circonstance.

Il peut arriver plusieurs fois dans la vie d’un chrétien que la prière devienne difficile voire qu’elle lui semble inutile. Il n’y a plus d’expérience de joie ou de paix, et prier devient presque un fardeau. Dans ce cas, à quoi bon prier ? Le grand François de Sales reconnaît la difficulté de cette situation. Afin de venir en aide à sa contemporaine Jeanne de Chantal, qui ressentait grandement ce vide intérieur, il lui fit parvenir les mots suivants.
C’est le haut point de la sainte religion de se contenter des actes nus, secs et insensibles, exercés par la seule volonté supérieure, comme ce serait le supérieur degré de l’abstinence de se contenter de ne manger jamais, sinon avec dégoût, à contrecoeur, et non-seulement sans goût ni saveur.
Vous m’avez fort bien exprimé votre souffrance, et n’avez rien à faire pour remède que ce que vous faites, protestant à notre Seigneur, en paroles même vocales, et quelquefois encore chantant, que vous voulez même vivre de la mort, et manger comme si vous étiez morte, sans goût, sans sentiment et connaissance.
Ce conseil n’est pas particulièrement réconfortant au premier abord. Mais il est honnête, affirmant qu’une telle épreuve doit être endurée par la volonté et l’effort tout en gardant confiance dans la grâce de Dieu. François de Sales encourage Jeanne de Chantal à offrir sa souffrance à Dieu.
Enfin ce Sauveur veut que nous soyons si parfaitement siens, que rien ne nous reste, pour nous abandonner entièrement à la merci de sa providence, sans réserve.
Si quelqu’un traverse un désert spirituel, la solution n’est surtout pas d’abandonner. Cette épreuve consiste à ne plus s’attacher aux sensations de la prière, et faire l’effort d’aimer le Christ par sa volonté en toute circonstance. Jésus paraîtra encore plus proche si l’on y parvient. C’est ainsi que les saints traversaient leur désert, en aimant Dieu malgré le manque de joie et de paix dans la prière.

Philip Kosloski journaliste
Conseils de saint François de Sales à sainte Jeanne de Chantal
aleteia.org

 

 

 

« Va d’abord te réconcilier avec ton frère ! »

9 juin 2022

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Personne ne pourra obtenir quoi que ce soit par la prière s’il ne prie pas avec de bonnes dispositions et une foi droite… Il ne s’agit pas de parler beaucoup… ; il s’agit de ne pas venir à la prière avec une âme troublée par des ressentiments. On n’imagine pas que quelqu’un vienne à l’oraison sans préparer son cœur ; on n’imagine pas non plus que celui qui prie puisse obtenir le pardon de ses péchés s’il n’a pas d’abord pardonné de tout son cœur à son frère qui lui demande pardon…

En premier lieu donc, celui qui se dispose à prier aura grand avantage à adopter une attitude qui l’aide à se mettre en présence de Dieu et qui l’aide à lui parler comme à quelqu’un qui le voit et lui est présent. Certaines images ou certains souvenirs d’événements passés encombrent l’esprit qui se laisse envahir par eux ; ainsi il est utile de se souvenir que Dieu est là et qu’il connaît les mouvements les plus secrets de notre âme. Elle se dispose alors à plaire à celui qui est présent, qui la voit et prévient toutes ses pensées, à celui qui scrute les cœurs et sonde les reins (Ps 7,10)…

Comme le disent les Saintes Écritures, il faut que celui qui prie élève des mains pures, qu’il pardonne à chacun de ceux qui l’ont offensé, rejette tout ce qui trouble son âme et ne s’irrite contre personne… Qui peut douter que cet état d’âme soit le plus favorable ? Paul l’enseigne lorsqu’il dit dans sa première lettre à Timothée : « Je veux que les hommes prient en tout lieu, élevant des mains pures, sans ressentiment ni contestation » (2,8).

Origène (v. 185-253), prêtre et théologien
Petit traité sur la prière, 8-9 ; PG 11, 442-443 (trad. Orval)