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Archive pour janvier 2013

« Sur ceux qui habitaient dans le pays de l’ombre et de la mort, une lumière s’est levée. »

lundi 7 janvier 2013

 

       Aujourd’hui, Seigneur, tu t’es manifesté à l’univers, et ta lumière nous est apparue. C’est pourquoi, devant cette révélation, nous te chantons : Tu es venu, tu t’es manifesté, toi la lumière inaccessible ! (1Tm 6,16)…

Dans la Galilée des nations, dans le pays de Zabulon, dans la terre de Nephtali, comme dit le prophète, le Christ, grande lumière, a resplendi (Is 8,23-9,1) ; pour ceux qui étaient dans les ténèbres une grande clarté a brillé, jaillissant de Bethléem. Le Seigneur né de Marie, le Soleil de justice, répand ses rayons sur l’univers entier (Ml 3,20). Nous, les fils d’Adam qui sommes nus, venons, revêtons-le pour nous réchauffer. C’est pour vêtir ceux qui sont nus, illuminer ceux qui sont dans les ténèbres, que tu t’es manifesté, toi la lumière inaccessible.

Dieu n’a pas méprisé celui qui, par ruse, a été dépouillé de ses vêtements dans le Paradis et a perdu la robe tissée des mains de Dieu. Il revient vers lui et de sa voix sainte appelle celui qui lui a désobéi : « Adam, où es-tu ? (Gn 3,9) Cesse de te cacher de moi. Si nu, si pauvre que tu sois, je veux te voir. N’aie pas peur, je me suis fait semblable à toi. Tu désirais devenir dieu (Gn 3,5) et tu n’as pas pu. Maintenant, parce que je l’ai voulu, je me suis fait chair. Avance donc, reconnais-moi et dis : Tu es venu, tu t’es manifesté, toi la lumière inaccessible »…

Chante, chante, Adam ; adore celui qui vient à toi. Alors que tu t’éloignais, il s’est manifesté à toi pour se faire voir, toucher, accueillir. Celui que tu avais craint quand tu as été trompé par le démon, pour toi s’est fait semblable à toi. Il est descendu sur la terre pour te prendre aux cieux ; il est devenu mortel pour que toi tu deviennes Dieu et que tu recouvres ta première beauté. Voulant t’ouvrir les portes de l’Éden, il a habité Nazareth. Pour tout cela, chante, homme, chante et loue celui qui s’est manifesté et qui a illuminé tout univers.

Saint Romanos le Mélode (?-v. 560), compositeur d’hymnes
Hymnes pour l’Épiphanie, I, 1-2 ; II, 3 (trad. Bouchet, Lectionnaire, p. 98 ; cf. SC 110, p. 237, 275)
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Suivons les mages

dimanche 6 janvier 2013

Levons-nous, à l’exemple des mages. Laissons tout le monde se troubler ; mais nous, courons avec joie à la demeure de l’enfant. Si les rois ou les peuples s’efforcent de nous barrer le chemin, peu importe, ne ralentissons pas notre ferveur, repoussons tous les maux qui nous menacent. S’ils n’avaient pas vu l’enfant, les mages n’auraient pas échappé au danger qu’ils couraient de la part du roi Hérode. Avant d’avoir eu le bonheur de le contempler, ils étaient assiégés par la crainte, entourés de périls, plongés dans le trouble ; après qu’ils l’ont adoré, le calme et la sécurité se sont établis dans leur cœur…

Laissons donc là, nous aussi, une ville en désordre, un despote assoiffé de sang, toutes les richesses de ce monde, et venons à Bethléem, la « maison du pain » spirituel. Si tu es berger, viens seulement, et tu verras l’enfant dans l’étable. Si tu es roi, tes vêtements fastueux, tout l’éclat de ta dignité, ne te serviront de rien si tu ne viens pas. Si tu es homme de science comme les mages, toutes tes connaissances ne te sauveront pas si tu ne viens pas montrer ton respect. Si tu es un étranger ou même un barbare, tu seras admis à la cour de ce roi… Il suffit de venir avec frayeur et avec joie, ces deux sentiments qui habitent un cœur vraiment chrétien…

Avant d’adorer cet enfant, décharge-toi de tout ce qui t’encombre. Si tu es riche, dépose ton or à ses pieds, c’est-à-dire, donne-le aux pauvres. Ces étrangers sont venus de si loin pour contempler ce nouveau-né ; comment pourrais-tu…refuser de faire quelques pas pour visiter un malade ou un prisonnier ?… Les mages ont offert leurs trésors à Jésus, et toi, tu n’as même pas un morceau de pain à lui donner ? (Mt 25,35s) Quand ils ont vu l’étoile, leur cœur a été rempli de joie ; tu vois le Christ dans les pauvres, manquant de tout, et tu passes outre, tu n’es pas ému ?

Saint Jean Chrysostome (v. 345-407), prêtre à Antioche puis évêque de Constantinople, docteur de l’Église
Homélies sur l’évangile de Matthieu, n°7, 5

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« En entrant dans la maison, ils virent l’enfant. »

dimanche 6 janvier 2013

Epiphanie

Adoration des rois : les puissants de ce monde baissent leur tête devant l’humble berceau d’un enfant. De l’or, de l’encens, de la myrrhe venus d’Orient ; anxiété dans les cœurs, poussière des chemins parcourus la nuit, guidés par une étoile. « Où est-il, celui qui vient de naître ? »… Vingt siècles sont passés : beaucoup d’âmes parcourent les chemins de la terre comme les mages d’Orient et continuent à demander en passant : « Avez-vous vu celui qu’aime mon âme ? » (Ct 3,3) C’est aussi une étoile de lumière qui, illuminant notre chemin, nous conduit à l’humilité d’une crèche, et nous montre ce qui nous a fait sortir « en dehors des murailles de la ville » (He 13,13; cf Lc 16,27). Elle nous montre un Dieu qui, tout en étant Maître de tout, manque de tout. Le Créateur de la lumière et de la chaleur du soleil souffre du froid ; celui qui vient au monde par amour pour les hommes est oublié des hommes.

Maintenant aussi, comme alors, il y a des âmes qui cherchent Dieu… Par malheur, tous n’arrivent pas à le trouver, ils ne regardent pas tous l’étoile qui est la foi ; ils n’osent pas non plus s’aventurer sur ces chemins qui conduisent à lui, qui sont l’humilité, le renoncement, le sacrifice et presque toujours la croix…

Quand cette nuit, dans le chœur, je me souvenais, sans le vouloir, de mes jours d’enfance, de ma maison, des rois, mon habit monastique me disait autre chose : moi aussi, comme les mages, je suis venu à la recherche d’une crèche. Je ne suis plus un enfant auquel il faut donner des jouets : les rêves sont maintenant plus grands et ils ne sont pas de cette vie. Les rêves du monde, comme les jouets des enfants, font le bonheur quand on les attend, mais ensuite tout n’est que du carton. Les rêves de ciel — rêve qui dure toute la vie et ne déçoit pas après. Comme ils ont dû s’en retourner heureux, les mages, après avoir vu Dieu ! Moi aussi je le verrai, il s’agit seulement d’attendre un peu. Le matin arrivera bientôt, et avec lui la lumière. Quel heureux réveil ce sera !

Saint Raphaël Arnaiz Baron (1911-1938), moine trappiste espagnol
Écrits spirituels, 06/01/1937 (trad. Cerf 2008, p. 287)

 

 

 

Joyeuse Epiphanie

dimanche 6 janvier 2013

Encore une fois, nous ressentons en nous une profonde reconnaissance pour Marie, la Mère de Jésus. Elle est l’image parfaite de l’Église qui donne au monde la lumière du Christ: elle est l’Etoile de l’évangélisation. Respice Stellam, nous dit saint Bernard : Regarde l’Etoile, toi qui cherches la vérité et la paix ; tourne ton regard vers Marie et Elle te montrera Jésus, lumière pour chaque homme et pour tous les peuples.

Bonne fête à tous !

Benoît XVI – Angélus 

« Vous verrez les cieux ouverts. »

samedi 5 janvier 2013

S’il suffit de voir deux ou trois réunis en ton nom ici-bas pour te voir, toi, au milieu d’eux (Mt 18,20)…, que dire de ce lieu où tu as réuni tous les saints qui ont « scellé ton Alliance par leurs sacrifices » et qui sont devenus comme « les cieux qui annoncent ta justice » ? (Ps 49,5-6)

Ton disciple bien-aimé n’a pas été le seul à trouver le chemin qui monte aux cieux ; ce n’est pas à lui seul qu’on a montré une porte ouverte dans le ciel (Ap 4,1). En effet, tu l’as déclaré à tous de ta propre bouche : « Moi, je suis la porte. Si quelqu’un entre par moi, il sera sauvé » (Jn 10,9). C’est donc toi la porte, et, d’après ce que tu ajoutes, tu ouvres à tous ceux qui veulent entrer.

Mais à quoi nous sert de voir une porte ouverte dans le ciel, nous qui sommes sur la terre, si nous n’avons pas le moyen d’y monter ? Saint Paul nous donne la réponse : « Celui qui monte, c’est celui-là même qui est descendu » (Ep 4,9). Qui est-il ? L’Amour. En effet, Seigneur, c’est l’amour qui, de nos cœurs, monte vers toi parce que c’est l’amour qui, de toi, est descendu jusqu’à nous. Parce que tu nous as aimés, tu es descendu vers nous ; en t’aimant, nous pourrons monter jusqu’à toi. Toi qui as dit : « Je suis la porte », en ton nom, je t’en prie, ouvre-toi devant nous ! Nous verrons alors plus clairement de quelle demeure tu es la porte, et quand et à qui tu ouvres.

Guillaume de Saint-Thierry (v. 1085-1148), moine bénédictin puis cistercien
Oraisons méditatives, VI, 5-7 ; SC 324 (trad. cf SC p. 109s)

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Naturel

vendredi 4 janvier 2013

Que de grâces le Seigneur offre à ces êtres simples et silencieux qui arrivent à trouver un bonheur durable en tournant le dos au matériel et en s’accrochant au domaine de la nature. Ils sont riches de cœur et enfants de Dieu comme vous tous. Soyez donc humbles et accueillants, vivez avec ces gens au travers de merveilleuses cascades, des montagnes boisées dont les gouttes de pluie étincellent au soleil et pour émerveiller les yeux des enfants. Les poissons, les animaux, la faune, la flore et les hommes vivent en harmonie, et chacun prend juste le nécessaire pour ne pas desservir les autres strates de la vie animée.

Maie Mère de hommes – décembre 2012

Le très Saint Nom de Jésus

jeudi 3 janvier 2013

Dans le Martyrologe Romain, cette mémoire est définie ainsi : « Le très saint Nom de Jésus, devant qui doit fléchir tout genou, aux cieux, sur terre et dans l’abîme, pour la gloire de la divine majesté. » Ces paroles sont extraites de la lettre de St Paul aux Philippiens (2, 8-11) :  « il s’est abaissé lui-même en devenant obéissant jusqu’à mourir, et à mourir sur une croix. C’est pourquoi Dieu l’a élevé au-dessus de tout ; il lui a conféré le Nom qui surpasse tous les noms, afin qu’au Nom de Jésus, aux cieux, sur terre et dans l’abîme, tout être vivant tombe à genoux, et que toute langue proclame : “Jésus Christ est le Seigneur”, pour la gloire de Dieu le Père. »

C’est au jour de sa circoncision, selon la loi de Moïse, que le divin Enfant de Bethléem reçut le nom de Jésus, le huitième jour après sa naissance. L’ange Gabriel le lui avait assigné à l’avance au jour de l’Annonciation : « Vous l’appellerez Jésus, car il délivrera son peuple de l’esclavage du péché. »

Qui dira la grandeur de sa signification, puisqu’il signifie Sauveur ; la grandeur de son origine, puisqu’il fut apporté du ciel ; sa grandeur sur la terre, où il a opéré et opère toujours tant de merveilles ; sa grandeur jusque dans les enfers où il fait trembler les démons ? Qui dira sa puissance, puisque c’est par ce nom que l’Église prie, qu’elle administre les sacrements et donne ses bénédictions, et que les apôtres et les saints ont opéré des multitudes de miracles ? Qui dira sa douceur, ses charmes, son amabilité, puisque les saints l’ont si bien chanté et que les chrétiens l’ont invoqué et l’invoquent toujours avec tant de confiance, de fruits et d’amour ?

Puisse donc le Nom de Jésus être souvent sur nos lèvres, et toujours dans notre cœur pendant la vie ! Puisse-t-il être notre espérance et notre dernière parole à l’heure de la mort, notre joie et notre chant éternel dans les Cieux.

©Evangelizo.org

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« Il se tient au milieu de vous. »

mercredi 2 janvier 2013

« Le Seigneur est proche, ne soyez inquiets de rien » (Ph 4,5-6). Chez le prophète Isaïe, Dieu le Père parle ainsi : « Je fais approcher ma justice » — c’est-à-dire son Fils ; « il n’est pas loin, et mon salut ne se fera pas attendre. Je donnerai à Sion le salut, et ma gloire à Israël » (46,13). C’est ce qui est dit dans l’évangile de ce jour : « Au milieu de vous se tient celui que vous ne connaissez pas ». Médiateur entre Dieu et les hommes, un homme (1Tm 2,5), le Christ Jésus se lève dans le camp du monde pour combattre le diable ; vainqueur, il délivre l’homme et le réconcilie avec Dieu le Père. Mais vous ne le connaissez pas.

« J’ai nourri et élevé des enfants, mais ils m’ont méprisé. Le bœuf connaît son maître, l’âne connaît la crèche de son maître, mais Israël ne m’a pas connu, et mon peuple ne m’a pas compris » (Is 1,2-3). Que le Seigneur est près de nous ! Et nous ne le connaissons pas ! « J’ai nourri mes fils de mon sang, nous dit-il, comme une mère nourrit ses enfants de son lait. J’ai élevé au-dessus des chœurs des anges la nature humaine que j’ai prise, que je me suis unie.» Pouvait-il nous faire plus d’honneur ? « Et ils m’ont méprisé. Voyez s’il est une douleur comparable à la mienne » (Lm 1,12)…

Alors, « ne soyez inquiets de rien », car c’est le souci des choses matérielles qui nous fait oublier le Seigneur.

Saint Antoine de Padoue (v. 1195-1231), franciscain, docteur de l’Église
Sermons pour le dimanche et les fêtes des saints, 3ème dimanche Avent (trad. Eds Franciscaines 1944, p. 44)

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Ste Marie, Mère de Dieu, solennité

mardi 1 janvier 2013

Huit jours après la Nativité du Seigneur et Sauveur Jésus-Christ, nous célébrons sa Mère, celle qui lui a donné son être humain, corps et âme par l’Esprit-Saint qui vient sur elle la plaçant dans l’orbite de la paternité divine.

C’est pourquoi le concile d’Éphèse, en 431, la proclama la Theotokos (en grec????????; en latin Deipara o Dei genetrix), la Mère de Dieu, puisque son fils est Dieu, ce qui ne préjuge pas de la différence entre Marie créature humaine et Jésus Fils éternel de Dieu.

La solennité de Ste Marie Mère de Dieu est la première fête Mariale apparue dans l’Église occidentale.

 

Extrait de l’Homélie du Pape Benoît XVI

(Mardi 1er janvier 2008)

Chers frères et sœurs !

Nous commençons aujourd’hui une nouvelle année et l’espérance chrétienne nous prend par la main ; nous la commençons en invoquant sur elle la bénédiction divine et en implorant, par l’intercession de Marie, Mère de Dieu, le don de la paix : pour nos familles, pour nos villes, pour le monde entier. […]

Dans la première Lecture, tirée du Livre des Nombres, nous avons écouté l’invocation : « Que le Seigneur t’apporte la paix » (6, 26) ; que le Seigneur accorde la paix à chacun de vous, à vos familles, au monde entier. Nous aspirons tous à vivre dans la paix, mais la paix véritable, celle annoncée par les anges la nuit de Noël, n’est pas une simple conquête de l’homme ou le fruit d’accords politiques ; elle est tout d’abord un don divin qu’il faut implorer constamment et, dans le même temps, un engagement à conduire avec patience, en demeurant toujours dociles aux commandements du Seigneur. […]

Notre pensée se tourne à présent naturellement vers la Vierge, que nous invoquons aujourd’hui comme Mère de Dieu. Ce fut le Pape Paul VI qui transféra au premier janvier la fête de la Divine Maternité de Marie, qui était autrefois célébrée le 11 octobre. En effet, avant la réforme liturgique qui a suivi le Concile Vatican II, le premier jour de l’année était célébrée la mémoire de la circoncision de Jésus au huitième jour après sa naissance – comme signe de la soumission à la loi, de son insertion officielle au sein du peuple élu – et le dimanche suivant était célébrée la fête du Nom de Jésus. Nous retrouvons encore quelques traces de ces célébrations dans la page évangélique qui vient d’être proclamée, dans laquelle saint Luc rapporte que, huit jours après sa naissance, l’Enfant fut circoncis et qu’il lui fut donné le nom de Jésus, « nom indiqué par l’ange avant sa conception » (Lc 2, 21). La fête d’aujourd’hui, par conséquent, est non seulement une fête mariale extrêmement significative, mais elle conserve également un puissant contenu christologique, parce que, pourrions-nous dire, avant la Mère, elle concerne précisément le Fils, Jésus vrai Dieu et vrai Homme.

L’Apôtre Paul fait référence au mystère de la maternité divine de Marie, la Theotokos, dans la Lettre aux Galates. « Mais quand vint la plénitude du temps – écrit-il – Dieu envoya son Fils né d’une femme, né sujet de la Loi » (Ga 4, 4). En peu de mots, nous trouvons synthétisé le mystère de l’Incarnation du Verbe éternel et la divine maternité de Marie : le grand privilège de la Vierge réside précisément dans le fait d’être la Mère du Fils qui est Dieu. A huit jours de Noël, cette fête mariale trouve donc sa place la plus logique et la plus juste. En effet, dans la nuit de Bethléem, lorsqu’elle « enfanta son fils premier-né » (Lc 2, 7), s’accomplirent les prophéties concernant le Messie. « Voici, la jeune femme est enceinte, elle va enfanter un fils », avait annoncé le prophète Isaïe (7, 14); « voici que tu concevras dans ton sein et tu enfanteras un fils », dit à Marie l’ange Gabriel (Lc 1, 31); et un autre ange du Seigneur – raconte l’évangéliste Matthieu -, apparaissant en songe à Joseph, le rassura en lui disant: « ne crains pas de prendre chez toi Marie ta femme: car ce qui a été engendré en elle vient de l’Esprit Saint; elle enfantera un fils » (Mt 1, 20-21).

Le titre de Mère de Dieu est le fondement de tous les autres titres sous lesquels la Vierge a été vénérée et continue d’être invoquée de génération en génération, en Orient et en Occident. Beaucoup d’hymnes et de prières de la tradition chrétienne font référence au mystère de sa divine maternité, comme par exemple une antienne mariale du temps de Noël, l’Alma Redemptoris mater, dans laquelle nous prions ainsi: « Tu quae genuisiti, natura mirante, tuum sanctum Genitorem, Virgo prius ac posterius – Toi, dans l’émerveillement de toute la création, tu as engendré le Créateur, Mère toujours vierge ».

Chers frères et sœurs, nous contemplons aujourd’hui Marie, mère toujours vierge du Fils unique du Père; nous apprenons d’elle à accueillir l’Enfant qui pour nous est né à Bethléem. Si dans l’Enfant né d’Elle nous reconnaissons le Fils éternel de Dieu et nous l’accueillons comme notre unique Sauveur, nous pouvons être appelés fils de Dieu : fils dans le Fils. L’Apôtre écrit : « Dieu envoya son Fils, né d’une femme, né sujet de la Loi, afin de racheter les sujets de la Loi, afin de nous conférer l’adoption filiale » (Ga 4, 5).

L’évangéliste Luc répète plusieurs fois que la Vierge méditait en silence sur ces événements extraordinaires auxquels Dieu lui avait fait prendre part. Nous l’avons également écouté dans le bref passage évangélique que la liturgie nous repropose aujourd’hui : « Quant à Marie, elle conservait avec soin toutes ces choses, les méditant dans son cœur » (Lc 2, 19). […]

Chers frères et sœurs, ce n’est qu’en conservant dans le cœur, c’est-à-dire en mettant ensemble et en trouvant une unité à tout ce que nous vivons, que nous pouvons entrer, à la suite de Marie, dans le mystère d’un Dieu qui par amour s’est fait homme et qui nous appelle à le suivre sur le chemin de l’amour; un amour à traduire chaque jour en un généreux service pour nos frères. Puisse la nouvelle année, que nous commençons aujourd’hui avec confiance, être un temps au cours duquel progresser dans cette connaissance du cœur, qui est la sagesse des saints. Prions pour que, comme nous l’avons entendu dans la première Lecture, le Seigneur « fasse rayonner son visage » sur nous, nous « soit propice » (cf. Nb 6, 24-27), et nous bénisse. Nous pouvons en être certains : si nous ne nous lassons pas de rechercher son visage, si nous ne cédons pas à la tentation du découragement et du doute, si malgré toutes les difficultés que nous rencontrons nous demeurons toujours ancrés à Lui, nous ferons l’expérience de la puissance de son amour et de sa miséricorde. Puisse le fragile Enfant que la Vierge montre aujourd’hui au monde, faire de nous des artisans de paix, ses témoins, témoins du Prince de la Paix. Amen !

© Copyright 2008 – Libreria Editrice Vaticana

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Meilleurs voeux

mardi 1 janvier 2013